San Valentino, nouveau départ
Trois rivaux pour le maillot rose à Rome, dimanche, qui se tiennent en 30 secondes au général. Après l’attaque de Simon Yates (en tête) dans la montée finale de San Valentino, le Britannique, suivi d’Isaac del Toro et Richard Carapaz, se détachent. Puis le maillot rose lâchera prise lors de l’attaque de l’Équatorien.
Isaac del Toro lâché pour la première fois par Richard Carapaz puis Simon Yates, et Juan Ayuso en perdition : le maillot rose et son équipe ont connu une journée difficile pour démarrer la dernière semaine du Giro.
28 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
BRENTONICO (ITA) – Le Giro est un château de cartes qui se monte et se démonte un jour après l’autre dans un ballet permanent, excitant, où personne ne peut se croire arrivé sous peine de déchanter le lendemain. Hier, San Valentino avait des allures de chemin de croix pour les uns, de bénédiction pour les autres. Plus la fin approche et plus les incertitudes sont grandes finalement.
UAE perd très gros
Peut-être fallait-il y voir un signe. Lorsdelapremièrejournéederepos, UAE Emirates avait organisé sa conférence de presse autour de ses deux atouts, Isaac del Toro et Juan Ayuso, au milieu desquels figurait le manager Fernandez Matxin. Avant-hier, lors de la deuxième journée de repos, c’est Del Toro qui encadrait Matxin et le directeur sportif Fabio Baldato. Pas d’Ayuso, pourtant présenté comme (toujours) leader. La formation émiratie savait-elle que l’Espagnol n’était pas bien? Il a en tout cas pris un éclat hier, lâché à 45 km de l’arrivée et sanctionné d’un retard de 14’47’’ sur la ligne. Au départ de l’étape, UAE jouait avec une paire d’as dans les mains, Del Toro en rose et Ayuso 3e à 1’26’’, et elle ne compte ce matin plus qu’un as, dont la valeur ne tient qu’à un fil. Simon Yates (Visma-Lease a bike) et Richard Carapaz (EF Education EasyPost) sont à 26 et 31 secondes. En surnombre et sûre de sa force, l’équipe du leader est presque dans les cordes. «À la fin, on a toujours le maillot, on y croittoujours, on n’est pas à terre.On n’est pas en dehors du jeu», tentait de minimiser Baldato.
À pratiquement 8 km de l’arrivée, Del Toro était pourtant seul, Adam Yates puis Rafal Majka ayant lâché prise. Ayuso, lui, avait disparu des radars depuis longtemps.Ethiersoir,beaucoupcraignaient qu’il ne soit pas d’une grande aide pour le Mexicain dans les trois dernières étapes de montagne…
Del Toro, premières faiblesses
La pépite de 21 ans avait tellement montré de force et de maîtrise que son premier coup de moins bien a surpris. Del Toro a été lâché par une attaque puissante de Carapaz à moins de 7 km de l’arrivée et il n’a jamais été en mesure d’aller le chercher. Il a même fini par être lâché, aussi, par Simon Yates, son dauphin au général. « Beaucoup disent que non, mais j’aime à penser que oui, avait-il répondu lundi lorsqu’il avait été interrogé sur sa capacité à résister en troisième semaine enhautemontagne. J’ai cette ignorance de croire que je suis au niveau des meilleurs.» Vingt-quatre heures plus tard, il analysait ainsi sa première faiblesse : « Je n’avais pas les meilleures jambes, mais ce n’est pas une excuse. J’ai fait le maximum avec l’énergie qu’il me restait. J’ai beaucoup souffert. Je suisheureuxparcequej’aifranchila ligne sans un gramme d’énergie restant. Je voulais montrer que j’avais donné 100 % pour garder le maillot. J’espère avoir de meilleures jambes demain (aujourd’hui).» Alors qu’il pouvait compter sur Ayuso pour partager le poids des responsabilités jusque-là, le Mexicain va devoir se débrouiller seul. Et tout assumer. La réponse de Del Toro, dès aujourd’hui, et sa capacité à assumer le poids de la course seront déterminantes pour garder le maillot rose jusqu’à dimanche.
Carapaz suit son plan
En octobre, l’Équatorien et son encadrement ont balisé la route jusqu’au Giro et jusqu’à Rome. Carapaz est arrivé en forme, a gagné une étape à la pédale (la 11e), avant de grignoter un peu de temps au fur et à mesure et de signer un coup d’éclat hier vers San Valentino (4e).
Le voilà troisième du général avec la pancarte d’adversaire numéro 1 de Del Toro. Hier matin, il avait pourtant chuté en compagnie de Primoz Roglic et affiché quelques rictus de douleurs dans certains forts pourcentages ensuite. « C’était une étape difficile mais clé dans ce Giro. Il y a eu cette chute et ça a renforcé ma motivation. Je suis ici pour me battre et je dois continuer comme ça jusqu’à Rome», avouait le grimpeur d’EF Education EasyPost en passant la ligne.
«Le matin, au briefing, on s’était dit qu’il fallait attendre les 7, 8 derniers kilomètres pour tenter quelquechose,avantcelailfallaitlaisser les autres équipes travailler. On a essayé de rester cools, calmes, en le voyant partir, mais c’était incroyable de le voir comme ça », confiait Juan Manuel Garate, l’un des directeurs sportifs d’EF. Quand le Jaguar de Tulcan sort les griffes, il arrache tout. Del Toro n’a qu’à biensetenir.
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Th. P. à Brentonico.
Roglic, un départ pour rien
Primoz Roglic est allé à terre hier, à 95 km de l’arrivée, en compagnie de Richard Carapaz, et il a quitté le Giro quelques minutes plus tard, incapable de remonter sur son vélo, lassé, épuisé, probablement plus mentalement que physiquement. C’était sa troisième chute après celle des chemins blancs dimanche 18 mai et celle lors de la reconnaissance du contre-la-montre deux jours plus tard. Dimanche, alors qu’il venait d’accuser 1’30’’ de retard sur les favoris à Asiago, il avait lui-même avoué être en perdition, « à peine en vie ». Lundi, sa journée de repos avait longtemps rimé avec un éventuel abandon. Mais le Slovène avait finalement décidé de se présenter au départ à Piazzola sul Brenta, pour voir comment les choses évoluaient…
Roglic reste sur cinq abandons sur ses neuf derniers Grands Tours (Tours 2021, 2022 et 2024, Vuelta 2022 et Giro 2025).
À 35 ans, le leader de Red Bull-Bora-Hansgrohe est fragilisé. S’épargner la dernière semaine italienne, la plus dure, avec encore trois énormes étapes de montagne, va au moins lui permettre de basculer sur une nouvelle préparation : celle du Tour de France (5-27 juillet). Hier, alors que les favoris n’avaient pas encore entamé l’ultime ascension, Roglic arrivait la tête basse, douché, changé.
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Tre rivali per la maglia rosa a Roma domenica, tutti a 30 secondi l'uno dall'altro in classifica generale. Dopo l'attacco di Simon Yates (in testa) sulla salita finale di San Valentino,
il britannico, seguito da Isaac del Toro e Richard Carapaz, è andato in fuga.
Poi la maglia rosa s'è staccata quando l'ecuadoriano ha attaccato.
San Valentino, un nuovo inizio
Isaac del Toro è stato staccato per la prima volta da Richard Carapaz, poi da Simon Yates e da Juan Ayuso in difficoltà: la maglia rosa e la sua squadra hanno avuto una giornata difficile per iniziare l'ultima settimana del Giro.
28 maggio 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE
BRENTONICO (ITA) - Il Giro è un castello di carte che si costruisce e si smonta un giorno alla volta, in un balletto permanente ed emozionante in cui nessuno può credere di essere arrivato senza rimanere deluso il giorno dopo. Il San Valentino ieri sembrava una via crucis per alcuni, una benedizione per altri. Più ci si avvicina alla fine, più aumentano le incertezze.
Gli UAE perdono molto
Forse era un segno. Nel primo giorno di riposo, la UAE Emirates aveva organizzato la conferenza stampa attorno ai suoi due corridori-chiave, Isaac Del Toro e Juan Ayuso, con al centro il manager Fernandez Matxin. L'altro ieri, nel secondo giorno di riposo, è stato Del Toro ad affiancare Matxin e il direttore sportivo Fabio Baldato. Non c'era Ayuso, nonostante fosse (ancora) indicato come il leader. La squadra emiratina sapeva che lo spagnolo non si sentiva bene? In ogni caso, ieri ha subito un duro colpo, staccandosi a 45 km dall'arrivo e venendo punito con un deficit di 14'47” al traguardo. All'inizio della tappa, la UAE giocava con in mano una coppia di assi, Del Toro in rosa e Ayuso terzo a 1'26'', e questa mattina ha un unico asso, il cui valore è appeso a un filo. Simon Yates (Visma-Lease a bike) e Richard Carapaz (EF Education EasyPost) sono a 26 e 31 secondi. In inferiorità numerica e in fiducia, la squadra del leader è quasi alle corde. “Alla fine abbiamo ancora la maglia, siamo ancora in gioco, non siamo abbattuti, non siamo fuori dai giochi”, ha cercato di sdrammatizzare Baldato.
A quasi 8 km dall'arrivo, Del Toro era solo, Adam Yates e poi Rafal Majka si erano staccati. Ayuso, dal canto suo, era scomparso da tempo dai radar e molti temevano che sarebbe stato di scarso aiuto al messicano nelle ultime tre tappe di montagna...
Del Toro, prime debolezze
Il 21enne ha dimostrato una forza e un controllo tali che la sua prima battuta d'arresto è stata una sorpresa. A meno di 7 km dall'arrivo, Del Toro ha subito un potente attacco da parte di Carapaz e non è mai riuscito a riprenderlo. Alla fine, è stato staccato anche da Simon Yates, il secondo in classifica. "Molte persone dicono di no, ma a me piace pensare di sì”, ha risposto lunedì quando gli è stato chiesto se fosse in grado di resistere alla terza settimana in montagna. "Ho la presunzione di credere di essere al livello dei migliori”. Ventiquattro ore dopo, ha analizzato così la sua prima défaillance: “Non avevo le gambe migliori, ma non è una scusa. Ho fatto il più possibile con le energie che mi rimanevano. Ho sofferto molto. Sono contento perché ho tagliato il traguardo senza un briciolo di energia. Volevo dimostrare di aver dato il 100% per mantenere la maglia. Spero di avere gambe migliori domani (oggi, ndr)”. Se finora ha potuto contare su Ayuso per condividere il peso delle responsabilità, ora il messicano dovrà cavarsela da solo. E dovrà prendersela tutta con se stesso. La risposta di Del Toro oggi, e la sua capacità di assumersi il peso della corsa, saranno decisive per mantenere la maglia rosa fino a domenica.
Carapaz si attiene al suo piano
In ottobre, l'ecuadoriano e la sua squadra hanno aperto la strada al Giro e a Roma. Carapaz è arrivato in buona forma, ha vinto una tappa per distacco (11°), poi ha recuperato un po' di tempo strada facendo, prima di mettere a segno un brillante colpo ieri verso San Valentino (4°).
Ora è terzo in classifica generale e lo sfidante numero uno di Del Toro. Ieri mattina, tuttavia, ha avuto un incidente con Primoz Roglic e ha mostrato qualche sorriso di dolore su alcune delle ripide salite successive. “È stata una tappa difficile ma fondamentale per questo Giro. La caduta ha rafforzato la mia motivazione. Sono qui per lottare e devo continuare così fino a Roma”, ha ammesso lo scalatore della EF Education EasyPost tagliando il traguardo.
“Nel briefing mattutino ci siamo detti che avremmo dovuto aspettare gli ultimi 7-8 chilometri per provare qualcosa, ma prima avremmo dovuto lasciare lavorare le altre squadre. Abbiamo cercato di restare calmi e tranquilli mentre lo guardavamo partire, ma è stato incredibile vederlo così”, ha confidato Juan Manuel Garate, uno dei team manager della EF. Quando la "Jaguar" di Tulcán tira fuori gli artigli, strappa via tutto. Del Toro deve solo resistere.
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Th. P. a Brentonico.
Roglic, una partenza a vuoto
Primoz Roglic è caduto ieri, a 95 km dall'arrivo, in compagnia di Richard Carapaz, e ha lasciato il Giro pochi minuti dopo, incapace di risalire in bicicletta, stanco ed esausto, probabilmente più mentalmente che fisicamente. È stata la sua terza caduta, dopo quella sullo sterrato di domenica 18 maggio e quella durante la ricognizione della cronometro due giorni dopo. Domenica, quando era a 1'30” dai favoriti ad Asiago, lui stesso aveva ammesso di essere in difficoltà, "vivo a malapena". Lunedì, il suo giorno di riposo aveva fatto a lungo rima con un possibile ritiro. Ma alla fine lo sloveno ha deciso di schierarsi alla partenza di Piazzola sul Brenta, per vedere come si evolveva la situazione...
Roglic si è ritirato da cinque dei suoi ultimi nove grandi Giri (Tour 2021, 2022 e 2024, Vuelta 2022 e Giro 2025).
A 35 anni, il leader della Red Bull-Bora-Hansgrohe è in uno stato di fragilità. Risparmiarsi l'ultima, durissima settimana in Italia, con altre tre grandi tappe di montagna, gli permetterà almeno di passare a una nuova fase di preparazione: il Tour de France (5-27 luglio). Ieri, proprio mentre i favoriti non avevano ancora iniziato la salita finale, Roglic è arrivato a testa bassa, si è fatto la doccia e si è cambiato.
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