Jeunesse, mercato, ambition… Comment le PSG peut continuer à rêver en (très) grand


Après son sacre en Ligue des champions, le Paris SG n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

3 Jun 2025 - Le Figaro
Christophe Remise

Après le triomphe du PSG, samedi à Munich, Nasser al-khelaïfi promettait dès dimanche, sur le perron de l’élysée : « Ce n’est que le début. On va continuer à travailler dur. » Reste à savoir comment le club parisien peut continuer sur sa lancée. Attention à l’excès de confiance. Paris sera attendu sur tous les terrains du Vieux Continent, plus qu’avant. On se souvient par exemple que Chelsea avait pris la porte dès la phase de poules de Ligue des champions la saison d’après son premier sacre, en 2012. Le PSG présente toutefois d’autres garanties.Les joueurs du PSG lors de la remise du trophée, samedi soir à Munich, après leur victoire 5-0 face à l’inter Milan.

■ La jeunesse triomphante a de l’avenir

De Javier Pastore à Kylian Mbappé, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Neymar ou Leo Messi, le PSG a empilé les stars pendant longtemps. Ça n’a pas suffi pour remporter la Ligue des champions… Depuis 2023, Nasser al-khelaïfi a changé de cap. Tout pour la jeunesse, le collectif, si possible en s’appuyant sur des Français et, encore mieux, des joueurs du cru. Bingo. Avec 25 ans et 96 jours de moyenne d’âge, le Paris SG est le deuxième plus jeune vainqueur de la Coupe aux grandes oreilles après l’ajax, en 1995. Parmi les 19 éléments les plus utilisés par Luis Enrique cette saison, seulement trois ont 28 ans et plus, Ousmane Dembélé (28 ans), Fabian Ruiz (29 ans) et Marquinhos (31 ans), et onze ont moins de 25 ans (Pacho, Neves, Bacola, Mendes, Doué, «WZE», Beraldo, Lee, «Kvara», Ramos, Mayulu).

En clair, ce « baby PSG » a tout l’avenir devant lui. Du moins, en gardant le même appétit… « Ce n’est pas l’équipe qui joue pour les stars, mais les stars qui jouent pour l’équipe. C’est la différence aujourd’hui. Nous avons de jeunes joueurs affamés, prêts à tout pour le maillot, le club et les supporteurs », a indiqué « NAK » à Talksport, appelant ses jeunes talents à «ne pas tout gâcher après un trophée ». « Réalisez vos rêves. Ce n’est que le début. Soyez humbles, ayez soif de travailler dur chaque jour », leur a-t-il lancé. Il a aussi parlé en particulier à la coqueluche du moment, Désiré Doué, MVP de la finale. « Je lui ai dit : “Tu es un joueur incroyable, talentueux et exceptionnel. Tu as prouvé que tu étais bon. Mais le chemin est long, tu es encore jeune. Alors, il faut te dire : “Je le veux plus d’une fois.” » Message reçu ?

■ Un effectif à régénérer quand même

Certes, ces jeunes Parisiens ne vont faire que progresser dans les années à venir. Le club a tout intérêt à conserver son ossature actuelle, ça ne fait aucun doute. Mais il est impossible de conserver à 100 % l’effectif actuel. Il convient toujours de régénérer un groupe, qu’il gagne ou qu’il perde. Quels mouvements à venir? On imagine que des garçons comme Lucas Hernandez, Kang-in Lee ou Gonçalo Ramos, en manque de temps de jeu, pourraient partir. Les prêtés (Kolo Muani, Asensio, Skriniar…) n’ont pas vocation à revenir. Quid de Warren Zaïre-emery, doublé par Fabian Ruiz dans la hiérarchie en fin de saison ? On imagine mal le titi de 19 ans, vu comme un symbole, claquer la porte maintenant.

Deux dossiers épineux, deux cadres qui aspirent à rester… mais dont l’avenir est incertain : le capitaine Marquinhos pourtant sous contrat jusqu’en 2028 et Gigio Donnarumma, lié jusqu’en 2026. Lucas Chevalier dans le viseur ? Pour le reste, le Paris SG tentera de se renforcer tout en restant dans sa ligne faite de jeunesse et de collectif, des profils «Luis Enrique compatibles» uniquement. Sans parler du remplacement d’éventuels partants, il se dit ici et là que les Rouge et Bleu sont au moins en quête d’un défenseur central droitier et d’un ailier. Évidemment, Paris ne laissera pas passer l’occasion d’attirer dans ses filets une pépite, à l’image du tout jeune (17 ans) milieu argentin Franco Mastantuono (River) dont le nom revient avec insistance. Un départ déjà acté selon diverses sources, le jeune (17 ans) Axel Tape vers Leverkusen.

■ Le trio « NAK »-Camposluis Enrique en garant des valeurs collectives

« On a le meilleur conseiller sportif du monde, le meilleur entraîneur du monde ». Nasser al-khelaïfi ne tarit pas d’éloges au sujet de Luis Campos et Luis Enrique. Les trois hommes travaillent main dans la main. Président, directeur sportif et entraîneur alignés, ça n’a pas toujours été le cas à Paris… C’est l’une des clés succès, ce sera le cas demain. Campos vient d’être prolongé jusqu’en 2030. « Lucho » est quant à lui sous contrat jusqu’en 2027. « Nous devons faire preuve d’humilité, travailler encore plus dur pour nous améliorer et améliorer notre équipe », martèle « NAK », faisant confiance à Luis Enrique en contremaître. « Nous avons un coach fantastique, il place toujours le collectif avant tout le reste.

Si vous ne montez pas dans le train, croyez-moi, vous êtes écartés. »

■ Continuer à écrire l’histoire en C1 (et en Ligue 1)

C’est bien connu, le plus dur est de confirmer. Et c’est évidemment un objectif qui animera Luis Enrique et ses joueurs la saison prochaine en Ligue des champions. Seuls sept clubs peuvent se vanter d’avoir décroché la C1 au moins deux années de suite. Bientôt un huitième? D’ailleurs, un deuxième sacre en Champions League permettrait de distancer son rival marseillais, sacré en 1993. Lauréat de la Coupe des Coupes en 1996, le PSG est toutefois déjà le club français le plus titré au niveau européen.

En France, le quadruple champion de France parisien peut aussi viser le record de L’OL, sacré sans discontinuer de 2002 à 2008, ou encore tenter de réaliser le sans-faute en Ligue 1, c’est-à-dire terminer la saison sans aucun revers. Du jamais vu.

■ À jamais les premiers… sur le toit du monde ?

Parmi les objectifs qui vont animer les Parisiens dans les prochaines semaines, les prochains mois, au-delà de la Ligue des champions, il y aura la perspective de remporter la première Supercoupe d’europe dans l’histoire du club après l’humiliation face à la Juventus en 1997 (1-6, 1-3). Ce sera le 13 août prochain à Udine contre le vainqueur de la C3, Tottenham. Le club de la capitale disputera aussi la finale de la Coupe intercontinentale le 17 décembre.

Last but not least, le PSG tentera de s’adjuger la première Coupe du monde des clubs à 32 (du 15 juin au 13 juillet), aux États-unis. Coupe gadget ? Pas aux yeux des dirigeants parisiens. «Il y a deux enjeux : sportif et économique. C’est l’occasion de pérenniser et de faire encore grandir l’empreinte de notre marque sur le territoire américain », déclarait le directeur général du club, Victoriano Melero, il y a quelques semaines pour Le Figaro. Le Mondial, c’est aussi (et surtout ?) le bébé de Nasser al-khelaïfi. « Je l’ai déjà dit aux jeunes joueurs : “On a fêté ça hier (dimanche) et maintenant, vous allez jouer avec votre équipe nationale, mais, à votre retour, pensez à la Coupe du monde des clubs” », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Notre mission est désormais de remporter la Coupe du monde des clubs, puis à nouveau la Ligue des champions. »

***

C. R.
Ousmane Dembélé mérite-t-il le Ballon d’or ?

Ousmane Ballon d’or ! » Un refrain repris en boucle par Marquinhos, dimanche, lors de la parade sur les Champs-élysées, puis par DJ Snake, quelques heures plus tard, au Parc des Princes. La campagne est lancée. Ousmane, c’est Ousmane Dembélé, prétendant à la plus prestigieuse distinction individuelle après la démonstration parisienne contre l’inter Milan (5-0), samedi, à Munich. On connaît l’importance de la Ligue des champions dans l’attribution de ce trophée, même si cela n’a pas suffi au Madrilène Vinicius Jr l’an dernier.

Cette fois, la course reste ouverte à date, malgré le sacre parisien. Et pour cause, on l’a dit et répété, le PSG est avant tout un collectif. Chacun a eu son heure de gloire et/ou apporté sa pierre à l’édifice, de Gianluigi Donnarumma à Achraf Hakimi. Et bien sûr Désiré Doué, brillant contre les Nerazzurri. À 19 ans, l’ex-rennais a d’ailleurs été désigné meilleur jeune de la C1. Le meilleur joueur ? Un certain Dembélé, auteur de 8 buts et 6 passes décisives en Coupe d’europe, 33 buts et 15 passes toutes compétitions confondues. Meilleur joueur et meilleur buteur de Ligue 1, « Dembouz » se pose comme le prétendant numéro un au Ballon d’or. Il le mérite. Mais il n’est pas le seul… Rien qu’à Paris, Hakimi a des arguments, tout comme Khvicha Kvaratskhelia, lauréat du triplé avec le PSG mais aussi… du titre de champion d’italie.

Pour ce qui est d’hakimi, on le sait, les défenseurs ne sont que rarement plébiscités. Le dernier en date ? Fabio Cannavaro, en 2006, après le sacre mondial de l’italie. Certes, le Marocain n’est pas qu’un défenseur au sens propre du terme, comme en attestent ses statistiques (9 buts et 14 passes).

Dembélé, c’est la classe, le show, un joueur de chaos, un créateur, un homme de déséquilibre. Et, maintenant, de statistiques aussi. «Avec une qualité de finition supérieure, il serait peut-être Ballon d’or», disait de lui Julien Stéphan, son ancien entraîneur à Rennes, en avril 2024. Désormais, il a le package complet. «“Ous” a toujours été un joueur exceptionnel, mais aujourd’hui, en plus, il a les statistiques. Donc ça devient un joueur hors norme », nous expliquait ledit Stéphan en mars dernier, assurant que son ancien poulain était « plus qu’un postulant au Ballon d’or. Peut-être que ma très grande affection pour lui m’amène à ne pas être très juste avec d’autres joueurs », soufflait-il. À l’époque, l’ancien Barcelonais enchaînait les buts. Une vraie machine.

Sauf que Dembélé n’a plus trouvé le chemin des filets depuis… le 29 avril dernier, et la victoire 1-0 sur le terrain d’arsenal. Il n’en a pas été moins précieux lors de la suite de la campagne de C1, à l’image de sa finale, avec deux passes décisives, mais pas que. « Je donnerais le Ballon d’or à Dembélé, il le mérite par ses buts mais surtout pour sa manière de défendre », assure Luis Enrique, jugeant que le Normand de 28 ans a été « un modèle » en matière de « pressing » face à l’inter. « Il a été exceptionnel », a résumé le coach espagnol.

Une vraie machine

Exceptionnel, mais donc assuré de rien. Son principal rival ? Auteur du doublé Coupe-championnat avec le Barça, Lamine Yamal a crevé l’écran. 18 buts, 25 passes décisives et l’impression d’avoir assisté à l’éclosion d’un talent générationnel. À 17 ans, la pépite barcelonaise a brûlé les rétines et marqué les esprits. Ça compte. Son coéquipier Raphinha (34 buts, 25 passes décisives) a brillé aussi, et comment ! Cela pourrait desservir les Catalans, comme Vinicius a payé les votes pour Jude Bellingham et Dani Carvajal en 2024… La sortie de piste du Barça en demies de C1 pourrait aussi le priver de quelques voix. Le Soulier d’or Kylian Mbappé (Real) et le champion d’angleterre Mo Salah (Liverpool) sont sans doute hors course pour cela.

Reste à savoir quelle importance les votants accorderont à la Ligue des nations (5 et 8 juin) et à la Coupe du monde des clubs (15 juin-13 juillet). Dembélé est en lice sur les deux tableaux avec les Bleus puis le PSG, mais Yamal, juste en Ligue des nations. En clair, non seulement la course au Ballon d’or est très ouverte, mais elle n’est surtout peut-être pas encore terminée. Faites vos jeux…

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