UNE PREMIÈRE LEÇON
POGACAR TAPE DU POING
On s’interrogeait sur l’état de forme de Tadej Pogacar et on a vu. Le champion du monde a déposé, avec facilité, Jonas Vingegaard dans la côte de Domancy. La victoire finale dans ce Dauphiné quasi dans la poche, il ne pense déjà qu’au Tour de France.
14 Jun 2025 L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
COMBLOUX (HAUTE-SAVOIE) – Cette fois-ci, on l’a vu sourire, accueillir ce nouveau maillot jaune avec légèreté, pas tel un fardeau comme celui qui avait atterri sur ses épaules, par surprise, dès la première étape. Contrairement à celle de Montluçon, la journée d’hier était cerclée de rouge dans l’esprit de Tadej Pogacar. Un premier test en montagne, la possibilité de savoir où il en était après un gros bloc en altitude, au moment d’attaquer sa saison des courses par étapes, mais aussi de connaître la magnitude de la réponse qui lui serait opposée, notamment par Jonas Vingegaard.
Après le petit grincement du contre-la-montre mercredi, qu’il avait expliqué par un manque de travail spécifique à l’entraînement et une mauvaise gestion de son effort, il n’aura pas fallu beaucoup de temps au champion du monde pour se rassurer.
Les huit kilomètres de la montée finale de Combloux, et encore, on pourrait ramener ça aux 100m qu’il lui a fallu pour ouvrir en deux son meilleur ennemi, Jonas Vingegaard, à la sortie d’un virage raide de la côte de Domancy, à 1,1 km du sommet. D’où le soulagement qu’on pouvait sentir à l’arrivée, le ton badin au moment de raconter qu’il voulait arriver de bonne heure pour voir Urska Zigart, sa compagne, sur le Tour de Suisse, les phrases à l’égard de ses adversaires qu’on ne sait pas toujours comment lire. « Si j’étais à la place de Jonas ou Remco (Evenepoel) aujourd’hui (hier) et que j’avais perdu une minute, je leur dirais de ne pas trop stresser parce que tu dois être bon sur le Tour de France, où ce sera une autre histoire», a-t-il pronostiqué.
Pogacar est déjà plus fort que l’an passé
On pense tout de même que le Danois et le Belge, et tous les autres, ont quelques raisons de suer. Même si on ne va pas tirer trop vite des conclusions, on sait bien qu’il peut se passer une multitude d’événements d’ici aux Champs-Élysées, deux choses ont tout de même sauté aux yeux dans cette première arrivée au sommet. Tadej Pogacar est déjà plus fort que l’an passé, du moins sur un effort de ce type, d’une vingtaine de minutes, dans une étape certes courte (127km). Plus gainé, plus puissant au niveau de ses hanches, du dos, du tronc, ce qui lui a permis encore une fois de déposer tout le monde en restant assis sur sa selle. Et quand on se souvient de la raclée de l’an passé, la perspective pour ses adversaires a de quoi être terrifiante. Parti en éclaireur dans l’échappée, dernier rescapé dans la pente, Alex Baudin a pu constater l’ampleur de la démolition. « Quand il m’a rejoint, j’ai essayé de prendre sa roue pour voir comment il montait, ça m’a tué pour deux, trois minutes », rigolait le Français d’EF-Easy Post. Et puis, l’écart avec la concurrence est déjà immense, même avec Vingegaard.
À l’arrivée, Pogacar expliquait qu’il avait mis tout ce qu’il avait dans le dernier kilomètre de la côte de Domancy, puis qu’il avait géré son tempo pour les six dernières bornes, avec une partie de transition plus roulante puis la dernière côte, celle de la Cry. Le Slovène a creusé un écart de 20 secondes dans Domancy sur Vingegaard, mais même dans le second temps, il a continué à construire son avantage, jusqu’à 1’1’’ sur la ligne sur le leader des Visma-Lease a bike, 1’22’’ sur Florian Lipowitz, 1’50’’ sur Evenepoel. Une leçon et un monde, déjà, à combler d’ici au Tour de France. On pourrait reprocher à la formation néerlandaise d’avoir couru à l’envers – pourquoi mettre le feu dans la côte du MontSaxonnex, à 45 km de l’arrivée, pour ensuite laisser revenir les équipiers de Pogacar dans la vallée vers Sallanches? –, mais l’issue aurait été la même. On ne comprit pas beaucoup plus pourquoi les UAE firent rouler le dernier lieutenant de leur leader, Tim Wellens, derrière Lipowitz dans le Mont-Saxonnex alors que les frelons jaune et noir étaient alors en surnombre, mais qu’importe, Tadej Pogacar a aplani toutes ces imperfections et sa garde rapprochée a pu se rassembler pour sortir les couteaux dans Domancy, ce qui était leur plan initial. Un gros relais de Pavel Sivakov, un coup de vis de Jhonatan Narvaez et tout le monde avait explosé en dehors de Vingegaard.
Lipowitz va défendre son statut de troisième homme
Alors maintenant ? Il reste deux grandes étapes de montagne, surtout aujourd’hui vers Valmeinier en passant par la Madeleine et la Croix de Fer, mais le sort de cette édition semble scellé, pour la victoire finale en tout cas.
Vingegaard et son équipe ne vont pas abandonner la bataille, ils vont vouloir bouger le Slovène, Lipowitz, encore offensif dans les derniers kilomètres, va défendre son statut de troisième homme, Evenepoel, qui a laissé le maillot jaune, peut-être un peu rouillé par sa chute de la veille, va chercher à réduire l’écart. Mais Tadej Pogacar, lui, est déjà passé à autre chose. Il va défendre sa tunique, bien sûr, et ne manquera pas une occasion d’appuyer encore un peu sur la tête de ses rivaux, mais ce Dauphiné n’est déjà plus sa bataille. «Ce qui se passera demain (aujourd’hui) n’est plus très important », a-t-il dit, parce qu’il sait qu’il est dans les clous pour essayer de remporter un quatrième Tour de France. Hier, il s’est en partie réconcilié avec Combloux, où Vingegaard l’avait écrasé dans le chrono du Tour 2023. La prochaine Grande Boucle sera un pèlerinage pour le champion du monde sur des terres de souffrances passées. À Hautacam, au Ventoux, au col de la Loze, où le Danois l’a déjà malmené. Des hauts lieux qu’il voudra reconquérir. Dans la démonstration que le temps où son rival pouvait le dominer en montagne est révolu.
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Défait, le visage rougi par l’effort, Jonas Vingegaard a mis
de longues minutes à récupérer après l’arrivée.
« Quand quelqu’un est aussi supérieur… »
PIERRE MENJOT
À l’image du directeur sportif Grischa Niermann, les Visma-Lease a bike de Jonas Vingegaard reconnaissaient, fatalistes, la supériorité de Tadej Pogacar.
"Ce n’est pas inattendu que Pogacar réussisse ainsi (…)
Mais (…) chaque jour est un nouveau jour"
- MATTEO JORGENSON
COMBLOUX – Le plan est un peu répétitif chez les Visma-Lease a bike, mais adapté à leurs forces et souvent efficace : « Rendre la course aussi difficile que possible, expliquait Ben Tulett, 9e à Combloux.
C’était un très bon plan, tout le monde s’est impliqué et je pense qu’on peut être fiers de ça. Malheureusement, ça n’a pas assez fonctionné au final. »
Rembobinons un peu. Dans le mont Saxonnex, à 45 kilomètres de l’arrivée, les frelons ont déployé leurs ailes, Victor Campenaerts a essoré le peloton et il ne restait que neuf coureurs, dont trois Visma, au sommet, tandis que Tadej Pogacar (avec seulement Wellens) et Remco Evenepoel étaient esseulés. Mais il y a eu un petit hic.
« Pogacar a pu suivre tous nos mouvements assez confortablement, et, dans la montée finale, il en avait bien plus que nous dans le réservoir, donc on ne pouvait pas faire grandchose de plus », soufflait Matteo Jorgenson. Le terrain avait été préparé, mais le match entre le Slovène et Jonas Vingegaard a tourné court. En 100 mètres, le Danois a lâché la roue de son rival, parti à un kilomètre du sommet de la côte de Domancy, et concédé plus d’une minute à l’arrivée, un énorme débours sur une montée en deux temps jusqu’en haut de Combloux. Quarante-trois secondes les séparent au général.
Sur le parking brûlant au sommet de la côte de la Cry, les maillots jaune et noir avaient plutôt le sourire, le sentiment du travail bien fait, exception faite du double vainqueur du Tour, sitôt arrivé, sitôt monté dans son car sans dire mot. Une forme de fatalisme régnait surtout. « Le verdict, c’est que le meilleur coureur a gagné, commençait Grischa Niermann, le directeur sportif. Il était incroyablement fort. On doit bien sûr analyser les performances de Jonas et Matteo, mais on peut seulement dire chapeau. Quand quelqu’un est aussi supérieur, il n’y a pas grand-chose à faire. » Jorgenson, 4e au sommet à 1’30’’, résumait: «Il n’y avait aucune manière de le battre aujourd’hui.»
Le début de Dauphiné avait pourtant révélé les bonnes jambes de Vingegaard, entreprenant en ouverture vers Montluçon, plus solide dans le chrono de Saint-Péray mercredi. Mais le premier révélateur en montagne a été sans appel. « Ce n’est pas inattendu que Pogacar réussisse ainsi, poursuivait Jorgenson. Il est le champion du monde, il gagne 80 % des courses où il est aligné. Mais ça ne veut rien dire pour demain ( aujourd’hui), chaque jour est un nouveau jour.» «On ne rentre pas à la maison ce (vendredi) soir, on accepte que Tadej était de loin le meilleur, mais on essaiera de retourner la situation demain (aujourd’hui), même si ça ne sera pas facile », clamait le directeur sportif. Avant de lancer, mi-rieur, misérieux : « On espère qu’il va mal dormir et qu’il sera un peu moins bon (aujourd’hui). » Le Slovène, en tout cas, n’a pas traîné.
À l’arrivée, il a presque aussitôt fait demi-tour pour rejoindre le podium et croiser Vingegaard, qui coupait seulement la ligne, comme si le champion du monde en avait assez d’attendre. À trois semaines du départ du Tour, la bataille a commencé et le Danois a pris un premier coup hier.
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Paul Seixas a pleinement réussi son premier test en montagne, hier.
La bleusaille grimpe
Paul Seixas (18 ans, 10e) et Mathys Rondel (21 ans, 16e) ne cessent d’étonner dans ce Dauphiné.
P. Me.
COMBLOUX – Les étapes passent et Paul Seixas ne cesse de monter les marches. « C’est quand même nouveau pour moi, je suis un peu dans l’inconnu tous les jours et, pour l’instant, tout se passe très bien », résumait le coureur de DecathlonAG2R La Mondiale, maillot ouvert en faisant sa récup’. Jeune talent hyper prometteur (18 ans), le Lyonnais a décroché un deuxième top 10 sur ce Dauphiné, à 2’4’’ de Pogacar (comme Louis Barré, 8e hier), devant des clients comme Enric Mas ou Carlos Rodriguez. S’il s’est fait un peu chauffer la carcasse au début de la côte de Domancy, il s’est ensuite mis à son rythme avant de finir « au mental ». Un premier test en montagne réussi, avant une 7e étape, aujourd’hui, pleine d’inconnues, du fait de sa difficulté (4 800 m de dénivelé) et alors que Seixas n’a jamais couru plus de cinq jours de rang. Mais tout se passe tellement bien jusqu’ici…
C’est aussi le cas pour Mathys Rondel. Le Sarthois (16e) de Tudor a terminé juste derrière Rodriguez et Guillaume Martin-Guyonnet, hier, et grimpe au 16e rang au général. Un mois après sa 9e place au général en Romandie, avec un plateau moindre, le grimpeur découvre lui aussi de nouveaux horizons. « J’ai juste essayé de suivre les meilleurs, en tout cas ceux que j’arrivais à suivre, c’était un peu sauve-qui-peut dans la dernière montée, rembobinait-il. Le but est de me jauger par rapport aux meilleurs, donc je ne vais pas les fuir et prendre de l’avance dans une échappée, je veux partir au même niveau qu’eux dans le dernier col et voir le temps que je perds, ou si je peux les égaler. »
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POGACAR COL PUGNO DI FERRO
Ci eravamo chiesti quale fosse lo stato di forma di Tadej Pogacar e lo abbiamo visto. Il campione del mondo ha staccato con facilità Jonas Vingegaard sulla côte de Domancy. Con la vittoria finale in questo Delfinato praticamente in tasca, (lo sloveno) pensa già solo al Tour de France.
14 giu 2025 L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
COMBLOUX (HAUTE-SAVOIE) - Stavolta lo abbiamo visto sorridere, accogliere la sua nuova maglia gialla con un tocco leggero, non come un fardello come quello che gli era piombato sulle spalle, a sorpresa, nella prima tappa. A differenza di Montluçon, la giornata di ieri è stata cerchiata in rosso nella mente di Tadej Pogacar. Era il suo primo test in montagna, un'occasione per capire a che punto era dopo il grande blocco di lavoro in quota con cui ha dato il via alla sua stagione di corse a tappe, ma anche per vedere quanto sarebbe stata grande la risposta, in particolare, di Jonas Vingegaard.
Dopo il leggero scricchiolio nella cronometro di mercoledì, che ha spiegato con la mancanza di lavoro specifico in allenamento e con una cattiva gestione dello sforzo, il campione del mondo non ci ha messo molto a rassicurarsi.
Gli otto chilometri della salita finale verso Combloux, e anche questo potrebbe essere ridotto ai 100 metri che gli sono serviti per spaccare in due il suo miglior rivale, Jonas Vingegaard, alla fine di una curva ripida sulla côte de Domancy, a 1,1 km dalla vetta. Da qui il sollievo che si percepiva all'arrivo, il tono scherzoso quando ci ha detto che voleva arrivare prima per vedere Urska Zigart, la sua compagna, al Tour de Suisse, e le frasi sui suoi rivali che non sempre si sanno leggere. “Se fossi al posto di Jonas o di Remco (Evenepoel) oggi (ieri, ndr) e avessi perso un minuto, direi loro di non stressarsi troppo perché bisogna essere in forma al Tour de France, dove sarà tutta un'altra storia”, ha previsto.
Pogacar è già più forte dell'anno scorso
Pensiamo comunque che il danese e il belga, e tutti gli altri, abbiano ragione di sudare. Anche se non vogliamo trarre conclusioni troppo affrettate - sappiamo che da qui agli Champs-Élysées può succedere una moltitudine di cose - due cose sono emerse in questo primo arrivo in vetta. Tadej Pogacar è già più forte dell'anno scorso, almeno su sforzi di questo tipo, della durata di una ventina di minuti, in una tappa indubbiamente breve (127 km). Più inguainato, più potente nei fianchi, nella schiena e nel tronco, cosa che gli ha permesso ancora una volta di staccare tutti rimanendo seduto in sella. E se si ricorda la batosta dell'anno scorso, la prospettiva per i suoi rivali è terrificante. Alex Baudin ha individuato la fuga ed è stato l'ultimo sopravvissuto su strada, dove ha potuto constatare l'entità della demolizione. “Quando mi ha raggiunto, ho provato a prendergli la ruota per vedere come saliva, ma mi ha ucciso per due o tre minuti”, ha riso il francese della EF-Easy Post. E poi, il distacco dalla concorrenza era già immenso, anche su Vingegaard.
Al traguardo, Pogacar ha spiegato di aver dato il massimo nell'ultimo chilometro della salita di Domancy, per poi gestire il ritmo negli ultimi sei chilometri, con un tratto di transizione più ondulato e poi la salita finale, la Cry. Lo sloveno ha aperto un gap di 20 secondi su Vingegaard a Domancy, ma anche nella seconda tappa ha continuato ad accumulare il suo vantaggio, fino a 1'1'‘ sul leader di Visma-Lease a bike al traguardo, 1'22’' su Florian Lipowitz, 1'50'' su Evenepoel. Una lezione e un mondo da riempire da qui al Tour de France. La squadra olandese potrebbe essere criticata per aver corso al contrario - perché infiammare la corsa sulla salita del Mont-Saxonnex, a 45 km dall'arrivo, per poi lasciare che la squadra di Pogacar rientrasse a valle verso Sallanches? - Ma il risultato sarebbe stato lo stesso. Non abbiamo capito nemmeno perché l'UAE Emirates-XRG abbia fatto correre Tim Wellens, l'ultimo luogotenente del suo leader, dietro a Lipowitz sul Mont-Saxonnex, quando i Calabroni gialloneri erano in inferiorità numerica, ma non importa, Tadej Pogacar ha risolto tutte queste imperfezioni e la sua affiatata guardia è stata in grado di riunirsi per tirare fuori i coltelli sulla Domancy, che era il loro piano iniziale. Una grande staffetta di Pavel Sivakov, un avvitamento di Jhonatan Narvaez e tutti sono esplosi, tranne Vingegaard.
Lipowitz difende il suo status di terzo uomo
Cosa ci aspetta? Mancano ancora due grandi tappe di montagna, in particolare quella di oggi a Valmeinier attraverso la Madeleine e la Croix de Fer, ma il destino di questa edizione sembra segnato, per la vittoria finale in ogni caso.
Vingegaard e la sua squadra non rinunceranno alla battaglia, vorranno spodestare lo sloveno, Lipowitz, ancora all'attacco negli ultimi chilometri, difenderà il suo status di terzo uomo, Evenepoel, che ha perso la maglia gialla, forse un po' acciaccato per la caduta del giorno prima, cercherà di ridurre il distacco. Ma Tadej Pogacar è già andato avanti. Difenderà la sua maglia, naturalmente, e non perderà l'occasione di mettere un po' più di pressione ai suoi rivali, ma questo Delfinato non è più la sua battaglia. “Quello che succederà domani (oggi) non è più molto importante”, ha detto, perché sa di essere in corsa per cercare di vincere il quarto Tour de France. Ieri si è parzialmente riconciliato con Combloux, dove Vingegaard lo aveva schiacciato nella cronometro del Tour 2023. La prossima Grande Boucle sarà per il campione del mondo un pellegrinaggio nella terra delle sofferenze del passato. Hautacam, Ventoux, il Col de la Loze, dove il danese l'ha già stremato. Alti luoghi che vorrà riconquistare. Per dimostrare che i tempi in cui il suo rivale poteva dominarlo in montagna sono finiti.
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“Quando qualcuno è così superiore...”, ha detto.
Impoverito, con il volto arrossato dallo sforzo, Jonas Vingegaard ha impiegato lunghi minuti per riprendersi dopo il traguardo.
Come il direttore sportivo Grischa Niermann, il team Visma-Lease a bike di Jonas Vingegaard ha riconosciuto fatalisticamente la superiorità di Tadej Pogacar.
"Non è inaspettato che Pogacar abbia fatto così bene (...)
Ma (...) ogni giorno è un nuovo giorno".
- MATTEO JORGENSON
PIERRE MENJOT
COMBLOUX - Il piano è un po' ripetitivo per i Visma-Lease a bike, ma è adattato alle loro forze e spesso efficace: “Rendere la gara il più dura possibile”, ha spiegato Ben Tulett, 9° a Combloux. "Era un ottimo piano, tutti si sono impegnati e credo che possiamo esserne orgogliosi. Purtroppo, alla fine non ha funzionato abbastanza bene".
Torniamo un po' indietro. Sul Mont Saxonnex, a 45 chilometri dall'arrivo, i Calabroni hanno aperto le ali, Victor Campenaerts ha spezzato il gruppo e solo nove corridori, tra cui tre della Visma, sono rimasti in vetta, mentre Tadej Pogacar (con il solo Wellens) e Remco Evenepoel erano da soli. Ma c'è stato un piccolo inconveniente.
“Pogacar è stato in grado di seguire tutte le nostre mosse abbastanza comodamente, e sulla salita finale aveva molte più energie di noi, quindi non potevamo fare molto di più”, ha dichiarato Matteo Jorgenson. Il percorso era stato preparato, ma la sfida tra lo sloveno e Jonas Vingegaard è durata poco. Nel giro di 100 metri, il danese ha lasciato la ruota del suo rivale, che era partito a un chilometro dalla cima della côte de Domancy, e ha ceduto più di un minuto al traguardo, un deficit enorme su una salita di due tratti verso la cima di Combloux. Quarantatré secondi li hanno separati nella classifica generale.
Nel rovente parcheggio in cima alla côte de la Cry, le maglie giallonere erano tutte sorridenti e con la sensazione di un lavoro ben fatto, ad eccezione del due volte vincitore del Tour che, appena arrivato, è salito sul suo pullman senza dire una parola. C'era soprattutto una sorta di fatalismo. "Il verdetto è che il miglior corridore ha vinto", ha esordito Grischa Niermann, il team manager. "È stato incredibilmente forte. Naturalmente, dobbiamo analizzare le prestazioni di Jonas e Matteo, ma possiamo solo dire 'tanto di cappello'. "Quando qualcuno è così superiore, non si può fare molto". Jorgenson, quarto in vetta a 1'30'', ha riassunto: "Oggi non c'era modo di batterlo".
L'inizio del Delfinato aveva mostrato le buone gambe di Vingegaard, con un'apertura intraprendente a Montluçon e una prestazione più solida nella cronometro di Saint-Péray mercoledì. Ma la prima rivelazione in montagna è stata chiara. "Non è inaspettato che Pogacar faccia così bene", ha continuato Jorgenson. "È il campione del mondo, vince l'80% delle gare a cui partecipa. Ma questo non significa nulla per domani (oggi), ogni giorno è un nuovo giorno". “Non andiamo a casa stasera (venerdì), accettiamo che Tadej sia stato di gran lunga il migliore, ma cercheremo di ribaltare la situazione domani (oggi), anche se non sarà facile”, ha dichiarato il direttore sportivo. Prima di aggiungere, a mezza voce: “Speriamo non dorma bene e che non sia altrettanto bravo (oggi)”. In ogni caso, lo sloveno non è rimasto con le mani in mano.
Al traguardo, si è quasi subito girato per tornare sul podio e superare Vingegaard, che aveva appena tagliato il traguardo, come se il campione del mondo ne avesse abbastanza di aspettare. A tre settimane dall'inizio del Tour, la battaglia è iniziata e ieri il danese ha subìto il primo colpo.
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Paul Seixas ha superato ieri il suo primo test in montagna.
I debuttanti salgono
Paul Seixas (18, 10°) e Mathys Rondel (21, 16°) continuano a sorprendere in questo Delfinato.
P. Me.
COMBLOUX - Con il passare delle tappe, Paul Seixas continua a salire i gradini. “È ancora tutto nuovo per me, ogni giorno sono un po' nell'incognita e, per il momento, sta andando tutto molto bene”, ha riassunto il corridore della Decathlon-AG2R La Mondiale, con la maglia aperta mentre si riprendeva. Giovane talento molto promettente (18 anni), il corridore di Lione ha conquistato la sua seconda top 10 in questo Delfinato, a 2'4" da Pogacar (come Louis Barré, 8° ieri), davanti a clienti come Enric Mas e Carlos Rodriguez. Ha avuto un po' di difficoltà all'inizio della salita di Domancy, ma poi ha preso il suo ritmo prima di concludere “mentalmente”. Un primo test di successo in montagna, prima di una settima tappa oggi piena di incognite per la sua difficoltà (4.800 m di dislivello) e per il fatto che Seixas non ha mai corso per più di cinque giorni in fila. Ma finora è andato tutto bene...
Questo è anche il caso di Mathys Rondel della Tudor. Il corridore di Sarthois (16°) si è piazzato ieri alle spalle di Rodriguez e Guillaume Martin-Guyonnet e sale al 16° posto in classifica generale. Un mese dopo il 9° posto in Romandia, con un gruppo più ristretto, lo scalatore sta scoprendo nuovi orizzonti. "Ho cercato di tenere il passo dei migliori, o almeno di quelli che potevo tenere, ma è stata un po' una gara sull'ultima salita", dice. "L'obiettivo è quello di misurarmi con i migliori, quindi non ho intenzione di evitarli e di andare in fuga, voglio partire al loro stesso livello".
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