14 kg en moins, un Luka Doncic tout neuf face à l’équipe de France
Enfin affûtée, la superstar slovène de 26 ans se dresse sur la route des Bleus lors de leur deuxième match de l’eurobasket, ce samedi.
« C’est autour de Doncic qu’il faut bloquer, car, lui, tu ne l’empêcheras jamais de mettre des points et de faire du basket » Jacques Monclar Consultant bein Sports
30 Aug 2025 - Le Figaro
Christophe Remise
Tout vient à point à qui sait attendre. À 26 ans, Luka Doncic semble enfin avoir découvert les bienfaits de la nutrition et du travail physique. Jusqu’ici, les excès et l’embonpoint de la superstar slovène ne l’avaient toutefois pas empêché de s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs de la planète, capable de guider les Mavs de Dallas jusqu’aux finales NBA en 2024 (défaite 1-4) et d’afficher des moyennes étincelantes de 28,6 points, 8,6 rebonds et 8,2 passes décisives en carrière (450 matchs). Professionnel à seulement 16 ans avec le Real Madrid, champion d’europe avec la Slovénie en 2017 et vainqueur de l’euroligue en 2018, « Luka Magic » a toujours tout eu pour lui.Le Slovène Luka Doncic a inscrit 34 points, lors de la défaite de son équipe face à la Pologne, jeudi, à Katowice.
Dallas l’a pourtant envoyé chez les Lakers, comme en février dernier, dans un trade qui a choqué le monde. Doncic aurait été éligible à une extension à 345 M$ cet été. Le club texan n’avait visiblement aucune envie de miser autant sur un joueur aussi talentueux que manquant de sérieux. Il suffisait de voir le numéro 3 de la Draft 2018 pour comprendre qu’il ne devait pas tout faire dans les règles de l’art. Surpoids évident. Le tout avec des blessures ici et là, seulement deux saisons à 70 matchs ou plus et 50 parties en 20242025, avec une blessure au mollet qui était toujours d’actualité au moment du trade.
Ça, c’était avant. S’ils l’ont déjà affronté à trois reprises, à l’euro 2017 (15 points, 9 rebonds), aux JO 2021 (16 points à 5/18 aux tirs, 10 rebonds, 18 passes décisives) et à l’euro 2022 (47 points), les Bleus ne le reconnaîtront pas lors de France-slovénie, ce samedi (17 h, bein Sports et TMC), à Katowice (Pologne), pour le compte de la deuxième journée de l’euro. Doncic a inscrit 34 points jeudi, lors de la défaite face à la Pologne (105-95).
Comme on l’a vu fin juillet, dans un reportage de Men’s Health, Doncic a fondu : 14 kg en moins par rapport à l’été 2024 ! « Il a peut-être trouvé des gens qui lui ont fait comprendre les choses comme il faut. En tout cas, ça n’a pas été fait à Dallas. On se souvient notamment de l’image où on lui prenait une bière des mains à la sortie du vestiaire. Là, le changement est radical », souligne Jacques Monclar, consultant BEIN, diffuseur de l’euro avec TF1.
«Tant mieux pour lui. Ça lui évitera peut-être des blessures à l’avenir… À ce moment de sa carrière, c’était indispensable qu’il prenne davantage soin de lui. Il en tirera sûrement les bénéfices sur la durée, dans sa gestion de carrière. Dès maintenant ? Possible. Dans tous les cas, il garde le même caractère et la même technique », note l’ex-international tricolore (201 sélections), relevant que l’intéressé devra « peut-être s’adapter, par exemple au niveau de la technique, il se servait de son poids ». Un poids qui restait néanmoins trop élevé.
Nul doute que le trade a eu l’effet d’un électrochoc, même si Luka Doncic s’est en fait adjugé les services d’une équipe complète dès 2023, avec un nutritionniste, un préparateur physique et un kiné. Entre les voyages incessants en NBA, un parcours jusqu’en finale et un été en sélection l’an dernier, le néo-laker a attendu 2025 pour s’y mettre. Le travail paie. Enfin !
«Visuellement, je dirais que tout mon corps est plus beau, sourit-il, jurant ne pas s’être senti aussi bien depuis des années. Mon sommeil, mon corps, tout… Je me sens plus reposé. Cette année, avec mon équipe, on a fait un grand pas. Ce n’est que le début. Je dois continuer. Je ne peux pas m’arrêter. »
Arrêter quoi, au juste ? Après la sortie de piste des Lakers au premier tour des play-offs, début mai, Doncic s’est vu imposer plusieurs semaines sans ballon. Que du physique. Depuis juin, il suit un programme de jeûne intermittent « conçu pour limiter l’inflammation et aider son corps à mieux récupérer », comme on l’expliquait dans Men’s Health. Il est question de deux repas riches en protéines et un shake protéiné six jours par semaine. Pas de repas avant une séance d’entraînement matinale de 90 minutes. Discipline militaire.
Par la suite, «Luka Magic» s’est entraîné deux fois par jour, suivant un régime sans gluten et pauvre en sucre, avec au minimum 250 grammes de protéines et un shake au lait d’amande par jour. Ajoutez à cela un travail spécifique pour maximiser ses qualités athlétiques spécifiques et vous obtenez une véritable machine de guerre. « Si j’arrête maintenant, tout cela n’aura servi à rien », jure-t-il. Le changement n’est pas que physique. Il est mental surtout.
Et c’est tant mieux… pour lui, les Lakers et la Slovénie. Tant pis pour les autres, à commencer par la France. « Tu ne l’arrêtes jamais vraiment, rappelle Monclar. Tu t’appliques à lui enlever des choses faciles, faire baisser son pourcentage, essayer de ne pas faire des fautes bêtes parce que c’est un maître dans l’art de provoquer. C’est aussi autour de Doncic qu’il faut bloquer, car, lui, tu ne l’empêcheras jamais de mettre des points et de faire du basket. Après, ce qui peut être bien, c’est qu’il ne donne pas trop de passes décisives faciles. Il faut donc essayer de baisser ses pourcentages et de contrôler les autres », explique-t-il encore, rappelant qu’« il y a de bons joueurs autour de lui ».
Charge aux Bleus de trouver la parade (avant d’affronter Israël dimanche à 17 h). Lesquels Bleus ont démarré en fanfare contre la Belgique (92-64), jeudi. Cette fois, le challenge est plus élevé. Surtout que les Slovènes auront à coeur de débloquer leur compteur. Blessée… dans son orgueil, la bête Doncic est d’autant plus dangereuse.
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