Vingegaard, roi d'Espagne


Vainqueur de l’avant-dernière étape hier, le Danois a confirmé sa domination sur la Vuelta, qu’il va remporter pour la première fois.

14 Sep 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

BOLA DEL MUNDO (ESP) – Quand, dans le virage, Mauro Gianetti a aperçu son coureur, il lui a lancé un « Allez João » qui, s’il venait du coeur, semblait sans conviction au moment d’attaquer le col de Bola de Mundo, ogre râpeux aux odeurs de pin mais aux pentes brutales avec son revêtement granuleux, alliage de caillasse et de ciment pour rafistoler tout ça.Jonas Vingegaard a remporté hier sa troisième victoire d’étape sur la Vuelta.

Depuis quelques kilomètres, le patron d’UAE Emirates XRG, résigné, ne croyait déjà plus Joao Almeida capable de combler le trou de 44 secondes au général de cette Vuelta : « On aurait eu une vingtaine de secondes de retard, Jonas (Vingegaard) aurait eu un peu plus la pression, mais là… Jonas est bi en en pl us. » Sur les t ro i s derniers kilomètres qui ressemblaient à une sortie gravel, le Danois lui a donné raison et après s’être accroché à la selle du Portugais, il l’a déboîté à un peu plus d’un kilomètre de l’arrivée, ajoutant 32 secondes (dont 10 de bonifications) à son avance. Il n’était alors plus question des quatre secondes chapardées la veille sur un sprint intermédiaire à Salamanque, ni du chrono de Valladolid élimé, qui avait peut-être desservi le leader d’UAE, « sans regret » au sommet.

Vainqueur cette saison du Tour de Suisse, du Tour du Pays basque et du Tour de Romandie, le coureur de 27 ans (5e hier et 2e du général à 1’16’’) a probablement atteint ses limites sur un grand Tour quand l’un des deux patrons est présent (Tadej Pogacar, évidemment, et Vingegaard). Et l’approche de son équipe, certes offensive mais toujours selon le même schéma – « Durcir l a course » (Almeida) mais sans à-coup – n’a pas suffi à faire sauter le verrou de Visma-Lease a bike, intouchable sur le Tour d'Espagne (5 succès depuis 2019). La toux encore grasse en zone d’interview, le double vainqueur du Tour est parvenu ainsi à s’imposer en Espagne, deux ans après avoir « offert » la Vuelta à son coéquipier Sepp Kuss pour services rendus.

Le plus fort « quand Tadej n’est pas là »

Cette fois, il accroche un autre grand Tour et il y prend goût après des mois de juillet plus douloureux ces deux dernières années : « Je l’ai toujours dit, j’ai envie de faire le Giro, cela pourrait être l’année prochaine.» En attendant, il a remporté trois étapes sur l’épreuve ibérique, la dernière, hier, n’étant pas vraiment au programme : «Je voulais gagner mais avec ce qui s’était passé cette semaine (il était malade), nous avions comme projet d’être défensifs. Quand j’ai vu que je pouvais jouer la gagne, j’ai donné 100%. J’aurais voulu gagner aussi à l’Angliru (succès d’Almeida), une ascension spéciale aussi, mais je n’étais pas assez bien. »

Même si des contestataires ont de nouveau tenté hier d’empêcher le peloton de passer à une intersection, Matteo Jorgenson n’a pas tremblé – « Je savais que Jonas était bien, tranquille » –, pas plus que son directeur sportif Jesper Morkov, ravi de le voir remonter sur la première marche du podium lors d’une épreuve de trois semaines, deux ans après la Grande Boucle 2023 : « C'est l'un des meilleurs coureurs par étapes au monde. Il était tellement motivé pour cette Vuelta, il est arrivé en très bonne forme. Il a été malade, mais il s’est vraiment battu, il a bien résisté. Et aujourd’hui (hier), il a été tout simplement brillant. » « Le plus fort », a concédé Gianetti avant d’ajouter dans un sourire : « Quand Tadej n’est pas là. » 

Même quand le Danois gagne, l’ombre du Slovène, qui avait préféré passer son tour pour cette Vuelta, n’est pas loin.

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