SEIXAS - Plus qu’une première


Paul Seixas, maturité confirmée

Le jeune Français a validé sa première sélection chez les Bleus d’une 13e place dimanche dans une course très dure. Une aventure appelée à durer, dès le week-end prochain au Championnat d’Europe, en Drôme-Ardèche.

“Paul, ce n’est pas une sélection, c’est un projet"
   - LE SÉLECTIONNEUR THOMAS VOECKLER

“Ça va me servir dans les années futures 
si jamais je dois assumer un rôle différent '' 
   - PAUL SEIXAS

30 Sep 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

KIGALI- Les rues de la capitale rwandaise reprenaient peu à peu leur rythme normal hier matin, au lendemain d’un Championnat du monde magique, qui avait vu le meilleur coureur du monde, Tadej Pogačar, conquérir un deuxième maillot arc-en-ciel pour la première sur le sol africain, dont la symbolique aura été plus forte que le déroulé, attendu, de la course.Pour son premier Mondial en Élite, Paul Seixas s’est bien battu dimanche sur le difficile parcours de Kigali. Ci-dessous, à l’arrivée, après s’être classé 13e et premier Francais.

Cette fois, pas de messages de la police envoyés sur tous les portables pour prévenir des horaires de fermeture des routes pendant les courses. Tout était à nouveau ouvert et le trafic reprenait ses droits, alors que les écoles rouvraient après une semaine de vacances forcées, le temps de profiter des Championnats du monde, et les parents y déposaient ainsi leurs enfants sur les coups de 9 heures.

Un peu partout, les dizaines de kilomètres de barrières noires et blanches étaient démontées et stockées sur des petits camions. Le double champion du monde avait regagné l’Europe dès dimanche soir, mais la plupart des délégations quittaient le Rwanda hier dans l’après-midi ou la soirée. Comme d’autres nations, les Français se sont ainsi rendus hier matin au Mémorial du génocide, une visite dure mais indispensable. Paul Seixas n’en était pas, car il est prévu au Championnat d’Europe ce dimanche et il est donc parti rouler avec Pavel Sivakov, Julien Bernard et Valentin Paret-Peintre, avant le vol prévu pour les Bleus vers minuit.

Plus à son aise au fil de la semaine

Pour sa première chez les « grands » de l’équipe de France, le rookie a eu droit à la totale, contre-la-montre individuel, relais mixte, course en ligne des Mondiaux, puis course en ligne des Europe. La mise en route a été en deçà de ses espérances, 16e du chrono, mais il nous expliquait la semaine passée qu’il lui avait fallu un petit temps d’adaptation aux conditions rwandaises. « En gros, les deux premiers jours, j’étais super bien, mais ensuite pendant trois, quatre jours, je me sentais vraiment moyen, décrivait-il. Les chaleurs ont commencé à augmenter, donc ça peut avoir joué un peu. On sent qu’il y a un gros cycle d’acclimatation au bout de cinq, six jours où ça commence vraiment à changer. »

On l’a ainsi vu progressivement plus à son aise, médaillé d’argent avec le relais mixte le jour de ses 19 ans, puis aux affaires dans la course dimanche, alors qu’il redoutait la distance, « un nouveau défi pour moi », près de 270 km, une première pour lui. Il fut ainsi actif de bonne heure, une première accélération à 245 kilomètres de l’arrivée qui avait créé un groupe de contre avec notamment Isaac Del Toro, Victor Campenaerts ou Fred Wright. Malgré son jeune âge, il ne s’était pas délité ensuite. Il menait la chasse derrière le trio Pogačar – Del Toro – Ayuso dans le mur de Kigali. Il était encore juste derrière quand le bon contre s’enclencha pour le podium, avec Evenepoel, Skjelmose, Hindley, Healy et Pidcock. Et finalement 13e et premier Français à l’arrivée. « J’ai essayé de m’accrocher et de tout donner pour un top 10, soufflait-il dimanche soir. Je suis rarement arrivé à un stade de souffrance comme ça, c’était peut-être la course la plus dure de ma vie. »

Mais la confirmation qu’il avait tout à fait sa place parmi les Élite. Thomas Voeckler lui avait annoncé qu’il comptait sur lui pour ce Mondial dès le mois d’avril. C’était un peu plus tard que Pavel Sivakov, sur le papier la carte maîtresse des Bleus (15e), mais tout de même, cela signifiait quelque chose de l’attente. « Ça a permis de faire mûrir les choses de le savoir si tôt, glissait le jeune Lyonnais. Je me suis tout de suite senti à l’aise avec Thomas, avec sa vision des choses, donc j’ai juste saisi l’opportunité. Pour moi, c’était un rêve de faire un Championnat du monde Élite depuis que je suis tout petit, de pouvoir accomplir ça déjà, c’est quelque chose de beau. Je ne me mets pas trop de pression, j’ai juste envie de bien faire. »

« Paul, ce n’est pas une sélection, c’est un projet », nous avait résumé Voeckler quand la convocation de Seixas était devenue évidente après sa victoire au Tour de l’Avenir. « Est-ce que je vise très haut pour lui en équipe de France dans le futur ? Oui, confiait le sélectionneur la semaine passée. Il faudrait être buté pour penser à court terme. C’est aussi simple que ça, mais il n’est certainement pas seul. Après ça ne me dérange pas qu’on parle beaucoup de Paul Seixas, qu’on en attende énormément, il faut qu’il fasse son chemin. »

C’est dans ce sens que le patron des Bleus n’a pas hésité à désigner le benjamin de sa sélection comme celui qui allait accompagner Julian Alaphilippe lors de la conférence de presse menée en ligne avec les médias qui n’avaient pas fait le déplacement. « C’est le début d’un projet un peu plus long, c’est intéressant,

apprécie Seixas. Je voulais découvrir le mode de fonctionnement de l’équipe de France, et Thomas aussi, que je sois prêt pour la suite. De ce que je vois, c’est un environnement qui me plaît. C’est bien de pouvoir faire un maximum de courses avec l’équipe, prendre de l’expérience pour l’avenir. Ça va me servir dans les années futures si jamais je dois y assumer un rôle différent. »

Il a déjà assumé un rôle de première lame dimanche à Kigali. Les deux prochains Mondiaux, à Montréal puis en Haute-Savoie, offriront eux aussi des tracés difficiles. Ils doivent propulser Paul Seixas dans le rôle de leader de l’équipe de France.

***

Al suo primo mondiale Elite, Paul Seixas ha dato prova di grande grinta domenica 
sull'impegnativo percorso di Kigali. Sotto, al traguardo, dopo il 13° posto da primo francese.

SEIXAS - Più che una prima volta

Il giovane francese ha coronato la sua prima presenza nei Bleus élite con un 13° posto domenica in una gara molto impegnativa. Un'avventura destinata a continuare, a partire dal prossimo fine settimana con il Campionato Europeo nella Drôme-Ardèche.

"Paul, non è un (semplice) convocato, è un progetto"
   - THOMAS VOECKLER', CT DELLA FRANCIA

"Mi sarà utile negli anni a venire 
se mai dovessi assumere un ruolo diverso"
   - PAUL SEIXAS

KIGALI - Le strade della capitale ruandese stavano gradualmente tornando al loro ritmo normale ieri mattina, il giorno dopo un magico mondiale, che ha visto il miglior corridore al mondo, Tadej Pogačar, conquistare - per la prima volta in terra africana - la seconda maglia iridata, il cui simbolismo è stato più forte del previsto svolgimento della gara.

Questa volta, non sono stati inviati messaggi della polizia a tutti i cellulari per avvisare degli orari di chiusura delle strade durante le gare. Tutto era di nuovo aperto e il traffico era tornato scorrevole, mentre le scuole riaprivano dopo una settimana di vacanze forzate, il tempo di godersi i Campionati del Mondo, e i genitori accompagnavano i figli a scuola intorno alle 9 del mattino.

Ovunque, decine di chilometri di barriere bianche e nere venivano smontate e immagazzinate su dei camioncini. Il due volte campione del mondo era tornato in Europa già domenica sera, ma la maggior parte delle delegazioni avrebbe lasciato il Ruanda ieri pomeriggio o in serata. Come altre nazionali, i francesi si sono recati ieri mattina al Memoriale del Genocidio, una visita difficile ma essenziale. Paul Seixas non c'era, poiché domenica dovrebbe partecipare al Campionato Europeo, e così è partito per pedalare con Pavel Sivakov, Julien Bernard e Valentin Paret-Peintre, prima del volo previsto per la squadra francese verso mezzanotte.

Più comodo con il passare della settimana

Per la sua prima volta con i "grandi" della nazionale francese, la matricola ha avuto il pacchetto completo: cronometro individuale, staffetta mista, prova in linea ai Campionati del Mondo, poi prova in linea ai Campionati Europei. L'inizio è stato al di sotto delle aspettative, chiudendo 16° nella cronometro, ma la settimana scorsa ci ha spiegato di aver bisogno di un po' di tempo per adattarsi alle condizioni del Ruanda. "In pratica, i primi due giorni sono stato davvero bene, ma poi per tre o quattro giorni mi sono sentito proprio mediocre", ha descritto. "Il caldo ha iniziato ad aumentare, quindi potrebbe aver giocato un ruolo. Dopo cinque o sei giorni si ha la sensazione di un grande ciclo di acclimatamento, in cui le cose iniziano davvero a cambiare."

Lo abbiamo visto gradualmente prendere più confidenza, conquistando la medaglia d'argento nella staffetta mista nel giorno del suo 19° compleanno, per poi prendere il comando della gara domenica, nonostante temesse la distanza, "una nuova sfida per me", quasi 270 km, una prima volta per lui. È stato attivo fin dall'inizio, con un'accelerazione iniziale a 245 chilometri dal traguardo che ha creato una gruppetto  in fuga comprendente Isaac Del Toro, Victor Campenaerts e Fred Wright. Nonostante la giovane età, non si è scomposto. Ha guidato l'inseguimento al trio Pogacar-Del Toro-Ayuso sul Muro di Kigali. Era ancora poco dietro quando è iniziato il vero contrattacco per il podio, con Evenepoel, Skjelmose, Hindley, Healy e Pidcock. Alla fine ha concluso 13°, primo francese a tagliare il traguardo. "Ho cercato di resistere e dare il massimo per entrare nella top 10", ha detto domenica sera. "Raramente ho raggiunto un tale livello di sofferenza. È stata forse la gara più dura nella mia vita."

Ma è stata la conferma di appartenere all'élite. Il suo Ct Thomas Voeckler aveva annunciato già da aprile di contare su di lui per questo mondiale. Un po' più tardi di Pavel Sivakov, sulla carta la carta vincente della nazionale francese (poi 15°), ma comunque ha dimostrato qualcosa riguardo all'attesa. "Saperlo così presto mi ha permesso di lavorarci mentalmente", ha detto il giovane lionese. "Mi sono sentito subito a mio agio con Thomas, col suo modo di vedere le cose, quindi ho semplicemente colto l'occasione. Per me, competere in un mondiale Elite è stato un sogno fin da quando ero piccolo; poterlo realizzare è già qualcosa di meraviglioso. Non mi metto troppa pressione. Voglio solo fare bene."

"Paul non è solo un nazionale, è un progetto", ci ha detto Voeckler quando, dopo la vittoria di Seixas al Tour de l'Avenir, è diventato chiaro che lo avrebbe convocato. "Se nutro grandi speranze per lui nella nazionale francese in futuro? Sì", ha confidato il Ct la scorsa settimana. "Bisogna essere testardi per pensare a breve termine. È semplice, ma non è certo il solo. Non mi dispiace che la gente parli molto di Paul Seixas o che ci si aspetti molto da lui. Deve farsi strada."

È stato in quest'ottica che il commissario tecnico della nazionale francese non ha esitato a nominare il corridore più giovane nella sua nazionale come colui che avrebbe accompagnato Julian Alaphilippe durante la conferenza stampa online tenutasi con i media non presenti in loco. "È l'inizio di un progetto un po' più lungo, è interessante", ha apprezzato Seixas. "Volevo imparare come funziona la nazionale francese, e anche Thomas, così sarei stato pronto per il futuro. Da quello che vedo, è un ambiente che mi piace. È bello poter fare il maggior numero possibile di gare con la squadra e acquisire esperienza per il futuro. Mi sarà utile negli anni a venire, se mai dovessi assumere un ruolo diverso."

Domenica a Kigali ha già assunto il ruolo di capitano. Anche i prossimi due mondiali, a Montreal (2026) e poi in Alta Savoia (Sallanches 2027, ndr), offriranno percorsi impegnativi. Dovrebbero proiettare Paul Seixas nel ruolo di leader della nazionale francese.

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