Toujours Pogačar


À 21 km de l’arrivée, Tadej Pogacar a, comme à l’accoutumée, pris la poudre d’escampette hier, 
sous les vivats de spectateurs follement enthousiastes.

Toujours Pogačar

Sans partage

Revenu sur les Trois Vallées Varésines pour honorer sa promesse de l’an passé, Tadej Pogacar s’est de nouveau imposé, presque sans le vouloir, à quatre jours d’un autre défi qui l’attend, un cinquième Tour de Lombardie.

"L’idée était de faire gagner Isaac (Del Toro). 
Mais tout le monde avait compris ça et tout le monde le surveillait. 
Tadej a préféré partir seul" 
   - MAURO GIANETTI, LE MANAGER 
     GÉNÉRAL D’UAE EMIRATES

8 Oct 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

VARÈSE (ITA) – Même quand il ne tombe pas des hallebardes, comme l’an passé, les Tre Valli Varesine charrient un bordel très italien une fois la ligne passée, surtout quand Tadej Pogacar remporte la course, pour la deuxième fois après 2022. La dimension du Slovène dépasse sa seule aura de coureur cycliste, il est devenu une figure quasi papale : pendant la conférence de presse, on passe dans son dos avec un bébé dans les bras pour être sur la photo avec l’espoir que le petit, dans quelques années, puisse dire « j’y étais »; un autre môme, faute de bidon, lui tend une canette de soda ouverte et vidée pour qu’il la signe, pauvre relique qui, sans la bafouille, finirait dans une poubelle du square Monte-Grappa.

Et dans l’attente qu’il satisfasse au contrôle antidopage, c’était tellement la foire à la saucisse dans la chambre de commerce locale, malgré un cordon d’une dizaine de carabiniers autour de lui, qu’une mère, débordée par sa marmaille surexcitée, vit le petit dernier lui attraper le sein parce que c’était l’heure du goûter.

Une scène baroque comme l’église San-Michele-Archangelo, à Busto Arsizio, où le car de son équipe s’était garé le matin, cerné par le tumulte et une foule qui envoyait le staff dédicacer à peu près tout ce qui pouvait l’être auprès du double champion du monde. À l’intérieur de l’édifice religieux (existe-t-il une seule église laide, ratée, en Italie?), il aurait trouvé la quiétude qu’il ne connaît plus, une lumière latérale perçant entre les vitraux et qui éclairait le sol en damier. Mais le leader d’UAE Emirates XRG cherche les ennuis et il a balancé encore une fois l’échiquier, à « seulement » 28 kilomètres de l’arrivée. Presque sans le vouloir, en prenant la roue de Victor Lafay et d’Isaac Del Toro, l’équipier auquel il aurait bien aimé offrir une 15e victoire cette saison.

Le staff avait dessiné, le matin, un plan en deux perspectives, une où le maillot arc-en-ciel serait isolé et il ne ferait alors pas de cadeau; l’autre, avec un équipier, qu’il adouberait comme à Montréal, où Brandon McNulty fut récompensé de sa loyauté. Mais le Mexicain est beaucoup trop en forme en cette fin de saison, surtout sur les routes italiennes, pour que le plateau, très relevé (Primoz Roglic, Ben O’Connor, Mikel Landa, Cian Uijtdebroeks, Ben Healy, Oscar Onley, Tom Pidcock…) lui laisse deux mètres: « L’idée était de faire gagner Isaac, admit ensuite Mauro Gianetti, le manager général d’UAE. Mais tout le monde avait compris ça et tout le monde le surveillait. Tadej a préféré partir seul. »

Comme d’habitude, comme s’il guettait ces seuls instants où finalement il a un peu la paix, pendant 21 kilomètres cette fois. Au sein de cette formation sans limite, le quadruple vainqueur du Tour, toute mèche dehors, profita de la « très bonne situation. Nous étions (avec Del Toro) dans le groupe de tête, nous savions que personne ne travaillerait vraiment avec nous. Donc, oui, quand j’ai vu que j’avais un écart dans la descente, j’ai attaqué après le rondpoint sur le plat et je savais que même si je me tuais, il y aurait toujours Isaac à l’arrière, qu’il pourrait gagner la course face à ce petit groupe ou même tout seul ».

Pogacar est partageur mais seulement avec les copains qui portent le même maillot que lui et, hier, il a donc poursuivi son solo sur une épreuve qui ne devait être qu’une sortie d’entraînement avant son dernier grand rendez-vous de la saison samedi. Après ses titres de champion du monde et d’Europe, il aurait pu rester au chaud en vue du Lombardie. Et quand bien même il aurait honoré Varèse de sa présence, il n’était pas obligé de remporter son 19e succès de la saison, mais il ne craignait pas d’avoir laissé du jus autour du lac lombard : « Non, non. La saison a été évidemment longue, mais le Tour de Lombardie est un gros objectif, cela me donne beaucoup de motivation. Et c’est un Monument, une des plus grandes courses, les jambes devraient être bonnes. » À Bergame, où il visera une cinquième victoire de suite, il rejoindrait alors « il Campionissimo » Fausto Coppi, un autre culte là encore.

***

Y. H., à Varèse.
Alaphilippe retrouve des couleurs

Même s’il n’a pas encore tous les résultats de ses examens médicaux, Julian Alaphilippe va mieux, merci. Fauché par un virus lors des Mondiaux à Kigali (abandon), le coureur de Tudor a repris des couleurs depuis, sans briller (66e) sur le Tour d’Émilie ( « je n’avais pas pu m’entraîner » ) mais en montant sur le podium, hier, à la troisième place, juste devant un autre Français, Paul Lapeira (4e). La photo finish a été nécessaire pour le départager du jeune Danois de 19 ans Albert Withen Philipsen, finalement deuxième derrière Pogacar. « Mais c’est quand même une belle troisième place, concédait le double champion du monde. Depuis Kigali, je fais un peu au feeling, comme je peux, mais ça va mieux. On voulait courir sans se soucier des autres et on a toujours été dans une bonne situation (il a attaqué à 100 km de l’arrivée), Michael Storer a aussi été dans un groupe de contre. On a roulé ensuite à bloc sur la fin pour revenir sur le groupe où l’on n’était pas représenté, on savait qu’on jouait pour la deuxième place. J’ai tout donné dans le final pour aller chercher le meilleur résultat. »

Quinze jours après sa victoire à Montréal, sa première sous ses nouvelles couleurs, Alaphilippe avance vers le Tour de Lombardie plutôt serein : « J’ai pris du plaisir, j’ai fait des efforts, je prends ce qu’il y a à prendre. Samedi, ce sera ma dernière course de la saison. Cette troisième place est bonne à prendre, mais on ne va pas s’enflammer, il y a plus de kilomètres, plus de dénivelé et c’est un Monument. »

***

A -21 km dal traguardo, Tadej Pogačar, come al solito, 
è partito ieri, tra gli applausi di un pubblico entusiasta.

Incontrastato

Tornato alle Tre Valli Varesine per mantenere la promessa dell'anno scorso, Tadej Pogačar ha vinto di nuovo, quasi senza volerlo, quattro giorni prima di un'altra sfida che lo attende: un quinto Giro di Lombardia.

"L'idea era di aiutare Isaac (Del Toro) a vincere.
Ma tutti l'hanno capito e tutti lo tenevano d'occhio.
E così Tadej ha preferito fare da solo."
- MAURO GIANETTI, DIRETTORE GENERALE 
  DELLA UAE EMIRATES


VARESE (ITA) – Anche quando non salta, come l'anno scorso, le Tre Valli Varesine sono un pasticcio tutto italiano una volta tagliato il traguardo, soprattutto se a vincere la corsa, per la seconda volta dopo il 2022, è Tadej Pogacar. La statura dello sloveno va oltre la sua mera aura di corridore; è diventato una figura quasi papale: durante la conferenza stampa, la gente gli cammina dietro con un bambino in braccio per farsi fotografare, sperando che il piccolo, tra qualche anno, potrà dire "io c'ero"; un altro bambino, senza borraccia, gli porge una lattina di bibita aperta e vuota da firmare, una povera reliquia che, senza quelle chiacchiere, finirebbe in un cestino in piazza Monte-Grappa.

E mentre (Tadej) aspettava di superare il test antidoping, alla Camera di Commercio locale c'era una tale frenesia, nonostante il cordone di una decina di carabinieri a circondarlo, che una madre, sopraffatta dall'eccitazione dei figli, si è vista afferrare il seno dal più piccolo perché era l'ora della merenda.

Un'immagine barocca come la Chiesa di San Michele Arcangelo a Busto Arsizio, dove in mattinata era parcheggiato il pullman della sua squadra, circondato dal tumulto e da una folla che mandava lo staff a firmare praticamente qualsiasi cosa potesse essere firmata dal due volte campione del mondo. All'interno dell'edificio religioso (c'è in Italia almeno una chiesa brutta e decadente?), avrebbe trovato la pace che non conosce più, una luce radente che filtrava dalle vetrate e illuminava il pavimento a scacchiera. Ma il leader della UAE Emirates-XRG è ancora a galla e il suo equilibrio è ancora intatto, a soli 28 chilometri dal traguardo. Quasi senza volerlo, sta pedalando a ruota di Victor Lafay e Isaac del Toro, il compagno di squadra al quale avrebbe voluto regalare la 15a vittoria stagionale.

Quella mattina lo staff aveva elaborato un piano con due prospettive: una in cui la maglia iridata sarebbe rimasta isolata e lui non avrebbe fatto regali; l'altra, di squadra come al GP di Montreal, nella quale Brandon McNulty era stato premiato per la sua leadership. Il messicano però è in una forma troppo buona a fine stagione, soprattutto sulle strade italiane, perché un gruppo così competitivo (Primož Roglič, Ben O'Connor, Mikel Landa, Cian Uijtdebroeks, Ben Healy, Oscar Onley, Tom Pidcock eccetera) gli conceda anche solo un paio di metri: "L'idea era di far vincere Isaac", ha dichiarato in seguito Mauro Gianetti, direttore generale della UAE Emirates-XRG. "Ma tutti l'hanno capito e tutti lo tenevano d'occhio. Tadej ha preferito fare da solo".

Come al solito, come se aspettasse quei pochi momenti in cui avere finalmente un po' di pace, questa volta (Pogačar) ha percorso 21 chilometri. In questa formazione sconfinata, il quattro volte vincitore del Tour de France, con tutte le sue forze, ha sfruttato "l'ottima situazione. Eravamo (con del Toro) nel gruppo di testa, sapevamo che nessuno avrebbe lavorato con noi. Quindi, sì, quando ho visto che avevo un vantaggio in discesa, ho attaccato dopo la rotonda in piano e sapevo che, anche se fossi saltato, dietro ci sarebbe sempre stato Isaac, che avrebbe potuto vincere contro quel piccolo gruppetto o anche da solo".

Pogačar è un corridore buono, ma solo con i suoi amici che indossano la stessa maglia, e ieri ha continuato la sua corsa in solitaria in una gara che avrebbe dovuto essere solo un allenamento prima del suo ultimo grande evento stagionale, sabato. Dopo i titoli di campione del mondo e d'Europa, l'aura poteva restarsene al calduccio, in vista del Lombardia. E anche se avesse onorato Varese con la sua presenza, non era obbligato a collezionare la 19esima vittoria stagionale, invece non si è preocccuato di lasciare un po' di energie intorno al lago lombardo: «No, no. L'allenamento è stato lungo, ma il Giro di Lombardia è una grande sfida, e questione di grandi motivazioni. Ed è una monumento, più importante, le gambe dovrebbero essere buone». A Bergamo, dove punterà alla quinta vittoria consecutiva, raggiungerebbe al Campionissimo Fausto Coppi, anche là un altro cult.

***

Y. H., inviato a Varese.
Alaphilippe sta meglio

Sebbene non abbia ancora ricevuto tutti i risultati degli esami medici, Julian Alaphilippe sta meglio, per fortuna. Dopo essere stato colpito da un virus durante il mondiale di Kigali (ritiro), il corridore della Tudor ha ritrovato la forma, non brillando (66°) al Giro dell'Emilia ("Non ho potuto allenarmi") ma salendo sul podio ieri, al terzo posto, appena davanti a un altro francese, Paul Lapeira (4°). È stato necessario il fotofinish per separarlo dal diciannovenne danese Albert Withen Philipsen, secondo dietro Pogačar. "Ma è comunque un buon terzo posto", ha ammesso il due volte campione del mondo. "Da Kigali, mi sono affidato un po' al feeling, come meglio potevo, ma la situazione sta migliorando". Volevamo correre senza preoccuparci degli altri, e siamo sempre stati in una buona posizione (ha attaccato a 100 km dal traguardo). In quel gruppo partito in contropiede c'era anche Michael Storer. Poi abbiamo dato il massimo nel finale per raggiungere la fuga in cui non eravamo (riusciti a entrare); sapevamo di lottare per il secondo posto. E nel finale ho dato il massimo  per ottenere il miglior risultato."

Quindici giorni dopo la vittoria a Montreal, la prima con i suoi nuovi colori, Alaphilippe affronta piuttosto fiducioso il Giro di Lombardia: "Mi sono divertito, mi sono impegnato, prendo quello che posso. Sabato, sarà la mia ultima gara della stagione. Ben venga questo terzo posto, ma non ci faremo prendere la mano; ci saranno più chilometri, più dislivello, ed è una Monumento."

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