RISACHER - Plaisir retrouvé
Zaccharie Risacher (ici face à Rui Hachimura)
a inscrit 19 points lors de la victoire d’Atlanta.
"Je veux que les gars jouent collectif, et c’est ce que Zac a fait.
Et c’est pour ça qu’il joue très bien"
- QUIN SNYDER, ENTRAÎNEUR DES HAWKS,
APRÈS LA VICTOIRE FACE À ORLANDO DÉBUT NOVEMBRE
10 Nov 2025 - L'Équipe
AMAURY PERDRIAU
Touché à une cheville dès le premier match de la saison régulière, l’ailier français des Hawks a vécu une mise en route compliquée pour son deuxième exercice NBA. Il vient toutefois d’enchaîner trois prestations rassurantes, témoins d’une montée en puissance.
Ce n’était pas le dunk le plus difficile à tenter dans la jeune carrière de Zaccharie Risacher (20 ans). Mais puisque Luka Doncic s’est résolu à ne pas lui contester l’accès au panier, l’ailier s’est offert un petit plaisir: un « moulin » ( windmill dunk dans le jargon américain) main droite, qui à 90-65 (30e) en faveur de ses Atlanta Hawks face aux Los Angeles Lakers, poussait au temps mort. L’occasion parfaite pour que le banc des locaux – appuyé par son public – célèbre l’action d’éclat avec son « Frenchie », lequel sautait comme un cabri sur Mouhamed Gueye ou encore l’Australien Dyson Daniels, auteur de l’interception puis du caviar sur l’action.
Tout sourire, tresses plaquées sur le crâne, le natif de Malaga (Espagne) venait en fait d’inscrire son dernier panier au cours d’une belle soirée, où son équipe n’aura pas eu à forcer son talent (victoire 122-102). Les trois tirs manqués par l’ancien pensionnaire de Bourg-en-Bresse et de l’Asvel dans le dernier acte passeront inaperçus. Pas sa ligne de statistiques finales: 19 points (deuxième marque de son équipe derrière les 21 unités de Gueye), 4 rebonds, 2 interceptions. Le tout en vingtsept minutes sur le parquet. « Un des ailiers les plus sous-estimés de la Ligue. » proposera un journaliste local sur les réseaux sociaux, à l’heure de rappeler que sur ses trois dernières sorties, l’international tricolore tourne à 18,7 points (45,5 % au tir).
Un constat accolé à celui, plus inexplicable, du temps de jeu parfois réduit de Risacher. Samedi soir (pour ce qui constituait un deuxième match en deux jours), il a une nouvelle fois été le joueur du cinq de départ le moins utilisé par son coach, Quin Snyder. En huit sorties, ce fut le cas sept fois pour le Français.
Faut-il y voir la volonté de l’entraîneur des Hawks Quin Snyder d’être particulièrement précautionneux avec le numéro 1 de la draft 2024 qui, lors du premier match de la saison régulière, s’était blessé à la cheville droite? Le retour de blessure (le 28 octobre) s’était avéré compliqué (2 points en 20 minutes), tout comme le match suivant (8 points à 2 sur 7 au tir en 28 minutes contre Brooklyn). La pente a été largement remontée depuis.
Le 4 novembre contre Orlando (127-112), en seulement vingt-six minutes, Risacher avait terminé meilleur marqueur de son équipe (21 points), suscitant alors quelques questions quant à son utilisation. Pas de réponse claire de Snyder: « Il y aura des matches où Zac jouera plus, d’autres moins. Cela dépend en partie des combinaisons sur le terrain. Il faut bien comprendre que tout ne repose pas sur un joueur. C’est important que l’équipe ne se soucie pas de qui prend les tirs, de qui obtient les minutes de jeu. Je veux que les gars jouent collectif, et c’est ce que Zac a fait. Et c’est pour ça qu’il joue très bien. »
Au sein d’un effectif pourtant amputé d’un élément majeur comme Trae Young (absent encore au moins trois semaines), faire basculer une partie des responsabilités entre les mains de Risacher semblait attendu. Et malgré une utilisation encore limitée, ce dernier semble prêt à endosser plus de responsabilités, à l’image des 14 tirs pris contre les Lakers (7 inscrits), après ses 16 tentatives de la veille (6 marquées) et les 14 contre le Magic. Physiquement, le fils de Stéphane, médaillé d’argent aux Jeux de Sydney (2000), rassure de plus en plus: sur une grosse faute de Marcus Smart en début de troisième quart, et malgré une réception bancale, l’ailier a pu se relever, inscrire ses deux lancers francs et poursuivre la partie.
Après le succès contre les Angelins, il ne fut jamais question de la prestation de Risacher en conférence de presse, mais de celle de Gueye (7 rebonds, 7 interceptions), ou encore d’une cohérence collective particulièrement appréciée par Snyder. Ce dernier semble tout de même conscient, sans avoir à le mentionner spécifiquement, que Risacher est une partie essentielle des rouages de cette escouade désormais à l’équilibre (5 victoires, 5 défaites). Elle ne demande qu’à s’inspirer des envolées de son Français pour, comme lui, enfin réussir son décollage cette saison.
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