Kittel: «Les sprinteurs d’aujourd’hui nous gâtent»
L’Australien Kaden Groves, largement vainqueur hier au sprint.
Derrière lui, Milan Fretin (2e, casque rouge) et Paul Magnier (à gauche).
L’Allemand, qui fut l’un des meilleurs sprinteurs des années 2010, observe attentivement ses successeurs et surtout les nouvelles têtes comme Casper van Uden et Kaden Groves, l’Australien vainqueur hier.
"Ce qu’ils savent mieux faire?
Passer les grandes étapes de montagne"
16 May 2025 - L'Équipe
PHILIPPE LE GARS
NAPLES (ITA) – Comme tous les jours, Marcel Kittel regarde chez lui les étapes du Giro et surtout les arrivées au sprint. Il est servi depuis le départ d’Albanie, car six sur sept (la 2e étape était un contre-la-montre) se sont achevées au terme d’un sprint massif. Si l’Allemand de 37 ans reconnaît que les plus forts sont absents sur ces trois semaines italiennes, il n’en admire pas moins le savoir-faire de la nouvelle génération.
Comment jugez-vous vos successeurs au sprint?
Il faut bien a vouer que les sprinteurs d’aujourd’hui nous gâtent. Avec le départ de tous les anciens, la place était libre pour des nouvelles têtes comme Tim Merlier (Soudal Quick-Step), Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) et Jonathan Milan (Lidl-Trek), qui sont extrêmement fort set constituent, à mon avis, l’élite du sprint actuel.
Le quel vous plaît le plus?
J’aime beau coup Jonathan Milan, car il est différent parson physique et sa façon de sprinter. Je trouve qu’il a aussi une manière d’être qui est agréable, il est ou vert, plein d’énergie, personnellement, ça me plaît beaucoup. Tim Merlier m’impressionne beau coup. Il n’a peut-être pas le statut de sprinteur le plus rapide du monde, mais il arrive à faire sa place. Il se démarque vraiment des autres. Il a développé l’art de la modestie, ce qui est plutôt a typique pour un sprinteur. Il se permet peu de moments de folie et fait simplement son travail, alors qu’à première vue, il n’a pas l’allure d’un sprinteur: il n’a pas les épaules larges, il n’est pas extrêmement musclé, mais c’est quel qu’un de discret qui est extrêmement rapide. J’ai me beau coup.
Les caractéristiques physiques de ces sprinteurs aujourd’hui sont-elles différentes de celles de votre époque?
Non, ils n’ontriendeplusou de moinsquenous. Mais ce qu’ils savent mieux faire, c’est passer les grandes étapes de montagne et même remporter des étapes difficiles dans un sprint massif. On l’avu aujourd’hui (hier) à Naples après la chute, ils étaient là presque tous présents.
Comment expliquez-vous qu’on voit davantage de sprinteurs différents gagner, Casper van Uden avant-hier, Kaden Groves hier en plus de Mads Pedersen?
Il n’y a plus seulement trois ou quatre sprinteurs à performer comme avant, mais plutôt une dizaine mêmes il es plus réguliers autrès haut niveau restent les trois, Philipsen, Merlier et Milan. Mais s’ils sont plus nombreux au sommet, c’est aussi par ce que chaque équipe abesoin de plus de coureurs rapides pour marquer despoints, un peu part ou tet sur tout sur les petites courses. Ducoup, on voit davantage de coureurs sur la largeur de la route avant les arrivées quand le sprint se prépare.
Avez-vous le sentiment que les sprinteurs aujourd’hui sont plus casse-cou?
Je ne pense pas qu’ils aient moins de complexes que nous, ils sont toujours préoccupés par les mêmes craintes, car les courses restent toujours aussi dangereuses. On se focalisesur les risques que prennent les sprinteurs, mais ils n’ont jamais peur, si non ils ne pour raient pas faire ces sprints. Ça restera toujours un exercice dangereux et il faut avoir une certaine attitude entant que coureur pouroser le pratiquer. On ne vous entendait pas vous plaindre des risques à l’époque, ce qui est plus d’actualité maintenant. Parce que tout le monde apris conscience des dangers, pas seulement les coureursoules sprinteurs, mais aussiles organisateurs, l’UCI et les équipes. Tousagissent pour changer les choses, ce quia donnélieu à tout ce débat sur la sécurité. Et c’est une bonne chose.»
***
Après la chute collective, les coureurs se sont arrêtés de
longues minutes pour négocier avec les organisateurs.
Roglic perd Hindley
Une chute massive a mis à terre une quarantaine de coureurs, dont l’Australien, ancien vainqueur du Giro, qui devait épauler le Slovène en montagne.
Les premières averses sur ce Giro ont provoqué un énorme crash sur les routes menant à Naples. Il restait soixante et onze kilomètres quand Jan Tratnik, le Slovène de l’équipe Red Bull-Bora-Hansgrohe voyait sa roue se dérober sur cette chaussée grasse et luisante, emmenant à terre avec lui une bonne partie de l’avant-garde du peloton, dont le maillot rose Mads Pedersen qui le suivait de près. « On roulait à plus de 65km/h dans une descente rapide quand j’ai vu des vélos voler partout, le mien aussi, raconta le Danois. Tout s’est passé en une fraction de seconde. Je suis tombé très violemment sur le côté droit, il n’y a rien de cassé, mais ce n’est jamais bon pour le corps. » Il s’estimait heureux d’avoir pu sauver son maillot rose, d’autant qu’après plus de trente minutes de discussion avec les coureurs et les organisateurs, les commissaires du jury décidaient de neutraliser les temps qui seraient pris sur celui du vainqueur pour tous les coureurs franchissant la ligne d’arrivée. « C’était la meilleure décision à prendre», estimait Mads Pedersen, qui avait donc rejoint Naples sans se soucier des écarts comme tous ceux qui souffraient de contusions. Parmi les outsiders de ce Giro, Richard Carapaz (EF Education) et Adam Yates (UAE) s’étaient également retrouvé impliqués dans cette chute collective, mais c’est surtout du côté des Red BullBora qu’on déplorait l’abandon de Jai Hindley, lieutenant de Primoz Roglic, le grand favori de ce Giro. Paul Magnier le jeune Français de Soudal Quick-Step qui allait finir 3e du sprint remporté par l’Australien Kaden Groves (devant le Belge de Cofidis, Milan Fretin) avait été annoncé dans la chute, mais il y avait échappé. « Je revenais de l’arrière dans les voitures, raconta-t-il sur la ligne.C’était impressionnant de voir tous ces vélos sur la route. On a pu repartir, et je me suis concentré sur le sprint, ça n’est pas passé loin, je sens que ça vient. Il y aura d’autres occasions.» Mads Pedersen, de son côté, s’attend à perdre son maillot rose avec la première arrivée en altitude aujourd’hui à Tagliacozzo, après une montée de 12 kilomètres, classée en première catégorie.
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