Des approches audacieuses


À l’exception d’Ineos-Grenadiers, toutes les formations qui participeront au Tour de France ont fait leur sélection. Priorité à la polyvalence, grimpeurs esseulés, sprinteurs dans le flou : quelques choix forts se démarquent.

2 Jul 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX

Pas pressée ou indécise, IneosGrenadiers n’a pas encore dévoilé son équipe pour le Tour de France 2025, qui commencera à Lille, ce samedi. La liste des 184 coureurs présents sur la ligne de départ n’est donc pas encore complète, mais force est de constater que des décisions notables ont été prises parmi les vingt-deux sélections déjà communiquées.

Evenepoel avec un sprinteur

Sur la troisième marche du podium à Nice l’an dernier, Remco Evenepoel n’aura pas une équipe entièrement à son service cette année. Et c’est son choix: face aux mastodontes UAE Emirates-XRG de Tadej Pogacar et Visma-Lease a bike de Jonas Vingegaard, le double champion olympique estime que Soudal Quick-Step n’aura la responsabilité de la course en montagne. Evenepoel a donc indiqué, dès cet hiver, son envie de voir Tim Merlier tenter sa chance au sprint pour favoriser les victoires d’étapes de son équipe. À quelques conditions, toutefois: le champion d’Europe devra se débrouiller avec un train réduit, incarné par le seul Bert Van Lerberghe comme poisson-pilote avec l’aide ponctuelle de Pascal Eenkhoorn, et une protection maximale pour Evenepoel jusqu’à l’enregistrement des temps pour le général, à 3 ou 5 kmde la ligne d’arrivée sur les étapes de plat.

Roglic en leader

Tombé à deux reprises sur le Giro, qu’il a quitté avant la 16e étape le 27 mai, Primoz Roglic (Red Bull-Bora-Hansgrohe) s’est blessé à une cuisse et à l’épaule droite, celle qui avait déjà été meurtrie lors de sa chute sur la 12e étape du dernier Tour de France, dont il s’était retiré le lendemain. Le Slovène de 35 ans a pris un mois pour se retaper et le voilà leader de la formation Red Bull-BoraHansgrohe, avec l’objectif d’un podium final à Paris. « Il est concentré, motivé, en pleine forme » , assure son directeur sportif Rolf Aldag. Il pourra compter sur une équipe solide en montagne mais devra assumer son statut, car Florian Lipowitz s’est montré costaud au Critérium du Dauphiné (3e, derrière Pogacar et Vingegaard). Le Russe Alexander Vlasov vit une saison plus compliquée (21e au Tour de Suisse), mais c’est lui qui avait repris les commandes sur un Paris-Nice mal embarqué pour Roglic, l’an dernier.

Le général déserté

Refroidies par un parcours piégeux, où la montagne n’apparaîtra qu’au bout de dix jours, la plupart des équipes ont fait le pari de délaisser le général. Avec Pogacar, Vingegaard, Evenepoel et Roglic, seuls Santiago Buitrago (BahrainVictor io us ), Carlos Rodriguez (qui devrait être sélectionné par IneosGrenadiers), Mattias Skjelmose (Lidl-Trek), Ben O’Connor (JaycoAlUla), Enric Mas (Movistar) et Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) ont ouvertement annoncé leur envie de s’accrocher pour une place. Certains, comme Felix Gall (Decathlon-AG2R La Mondiale) et Emanuel Buchmann (Cofidis), attendent de voir où ils en seront en fin de deuxième semaine.

Dix coureurs sur 23 équipes, cela fait une lutte particulièrement resserrée. « C’est un parcours en deux parties, estime O’Connor. D’abord le nord de la France, avec des étapes très punchy puis, à partir de la 10e étape, que des cols avec plus de 30 minutes d’ascension. » Comme beaucoup d’autres, l’équipe de l’Australien a donc décidé de jouer sur plusieurs tableaux. Les leaders risquent d’être esseulés en basculant vers les étapes pyrénéennes et alpines.

Un seul grimpeur chez Groupama-FDJ

Ce sera notamment le cas de Martin-Guyonnet, seul grimpeur de son équipe GroupamaFDJ en l’absence de David Gaudu, jugé hors de forme. Sans victoire sur le Tour depuis le succès de Thibaut Pinot au Tourmalet en 2019 (14e étape), l’équipe de Marc Madiot, historiquement bien représentée en montagne, a misé sur deux puncheurs, Romain Grégoire et Valentin Madouas, ainsi qu’un sprinteur, Paul Penhoët, avec Lewis Askey et Clément Russo comme lanceurs.

Groves dans les pattes de Philipsen

Louée pour sa complémentarité ces dernières années, la paire Mathieu Van der Poel-Jasper Philipsen va compter sur un sprinteur supplémentaire, Kaden Groves. Une décision pour offrir plus de liberté au Néerlandais, à qui les premières étapes dans le Nord semblent promises ? Peut-être, mais Philipsen aurait pu se contenter de son poisson-pilote habituel, Jonas Rickaert, sélectionné aussi par l’équipe Alpecin-Deceuninck.

« Je soutiendrai, bien sûr, Jasper et Mathieu sur le Tour. Participer à leur réussite est un grand rêve devenu réalité » , avait déclaré Groves à Sporza en février. Le sprinteur australien, vainqueur de la 6e étape du Giro, se contentera-t-il de travailler pour un autre ? Une même confusion des rôles se dégage de la formation Israel-Premier Tech, qui a retenu Pascal Ackermann et Jake Stewart.

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