LA GUERRE DES ÉTOILES
Remco Evenepoel, Jonas Vingegaard, Tadej Pogačar (de g. à dr.) reconstituent aujourd’hui
leur trio magique pour la première fois depuis le Tour (ici lors de l’étape de Mûr-de-Bretagne,
remportée par le champion du monde).
Exceptionnellement réunis sur une course d’un jour par des motivations différentes, le champion du monde Tadej Pogacar, son meilleur ennemi Jonas Vingegaard et le revanchard Remco Evenepoel vont s’écharper pour le maillot de champion d’Europe.
"J’espère que les gens sont contents qu’on soit là tous les trois,
pour moi ça ajoute forcément de la motivation"
- TADEJ POGACAR
5 Oct 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - LUC HERINCX
GUILHERAND-GRANGES (ARDÈCHE) – Un train comme celui-ci ne passe pas tous les ans et c’est l’Ardèche, où il n’en passe aucun pour voyageurs depuis 1973, qui s’apprête à l’accueillir. Le meilleur coureur du monde, son plus grand rival sur les courses par étapes, le meilleur rouleur du monde et une pelletée de puncheurs d’exception convoqués à guerroyer pour le maillot étoilé de champion d’Europe, jusqu’ici cantonné aux larges épaules de sprinteurs depuis sa création en 2016. Le plateau est « astronomique », résume Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus. « Même un départ de Liège-Bastogne-Liège ne réunit pas ces cinq, six mecs. »
Tadej Pogačar a beau regretter les incohérences d’un calendrier où se succèdent les Europe dans le sud-est de la France aux Mondiaux à Kigali (oui, dans cet ordre) à une semaine d’intervalle, et alors que d’autres courses se déroulent le même week-end, il n’a pu résister à cette énième occasion de tester sa suprématie face à une opposition digne d’un Monument. « Ce n’est évidemment pas le principal objectif de la saison ou dans la carrière d’un coureur » , concède le champion du monde.
Mais Jonas Vingegaard fait enfin l’effort de venir se confronter à lui sur une course d’un jour, et Remco Evenepoel, même gêné par une selle défectueuse au Rwanda, a prouvé qu’il était le seul à se rapprocher du niveau du Slovène cet automne. « C’est peutêtre mon objectif le plus important de cette fin de saison » , a d’ailleurs assuré le Belge de 25 ans, forcément revanchard après cet échec frustrant à Kigali, et à qui il ne manque que ce maillot dans sa collection où s’accumulent les titres nationaux, continentaux et mondiaux en contre-la-montre et course en ligne.
« J’espère que les gens sont contents qu’on soit là tous les trois, pour moi ça ajoute forcément de la motivation » , a expliqué Pogacar. Sa présence trouve aussi une part d’explication dans celle de sa compagne, Urška Žigart, 11e hier, dont il est si souvent éloigné le reste de la saison et avec qui il « irait sur toutes les mêmes courses » s’il le pouvait. Les routes granuleuses et sauvages entre les vignes ardéchoises sont propices à des vacances romantiques, mais le tracé du Championnat est surtout idéal pour favoriser les qualités de grimpeur du Slovène dans la première moitié de course, puis pour donner le coup de grâce dans le Val d’Enfer sur le circuit final, où il sera avantagé par son explosivité.
Vingegaard pour la première fois en équipe nationale depuis… 2018
Cela dit, la distance totale raisonnable (202,5 km) en fera une course incomparable aux Championnats du monde. « On devrait voir plus de gars se battre pour la victoire, et pour partir tout seul, il faudra vraiment voler », anticipe Pogačar, visiblement séduit par cette incertitude qui pourrait accroître la gloire d’un nouveau triomphe.
Les stratégies collectives auront cette fois plus de chances de le contrarier et les Bleus comptent là-dessus, Voeckler ayant choisi des profils différents avec Romain Grégoire, Paul Seixas et Pavel Sivakov, pour mitrailler une Slovénie faible parmi les nations fortes. Le Danemark jouera la même partition, Mattias Skjelmose ayant remarqué qu’ « ils » – médias et favoris ? – « s’en foutent de[ lui] et ne s’intéressent qu’à Jonas ». C’est une chance: le 4e des Mondiaux constituera avec Vingegaard un duo redoutable.
Trois semaines après avoir remporté la Vuelta, le leader danois ne sait pas où situer son état de forme mais l’essentiel est de le revoir en équipe nationale pour la première fois depuis les Mondiaux juniors à Innsbruck (Autriche), en 2018. Regrettable, son absence au Rwanda et à toutes les autres compétition s internationales sera compensée ou non par l’ état d’esprit affiché cet aprèsmidi. « Il est l’un des seuls à pouvoir suivre Pogačar » , a souligné Skjelmose. Et il l’a aussi « déjà battu au sprint » , a rappelé avec un clin d’oeil Vingegaard lui-même, convoquant ici le souvenir de cette arrivée à deux au Lioran (11e étape du Tour de France 2024), dernière démonstration de supériorité du Danois sur le Slovène, ce qui resitue aussi le caractère jamais anodin de leurs affrontements. Ils abritent toujours une guerre psychologique, peu importe la distance qui les sépare de la prochaine Grande Boucle.
Au fond, tous puisent une motivation dans des challenges annexes à ce maillot de champion d’Europe, qui prendra enfin une bonne dose de prestige en sacrant l’un d’entre eux ce soir.
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PIERRE MENJOT
Le grand Grégoire
GUILHERAND-GRANGES – Le puncheur sera aujourd’hui l’atout numéro 1 d’une équipe de France à plusieurs têtes, en cas d’arrivée groupée, fort de ses qualités d’explosivité et de son tempérament.
Une tête de leader
Parce qu’il a beaucoup joué avec Romain Grégoire aux jeux de société, son frère Baptiste peut en témoigner: «C’est un vrai gagneur, il ne se satisfait jamais d’une course où il n’est pas le premier. Cette rage, cette envie de victoire absolue, c’est ce qui le caractérise et il l’a toujours eue » , confiait le cadet il y a quelques mois. Le puncheur hait la défaite et avec ses qualités de coureur, c’est naturellement qu’il est devenu le leader no 1 de son équipe Groupama-FDJ, à 22ans à peine, pour sat roisi ème année professionnelle. Celui qui motive, félicite et récompense avec un paquet de bouquets (six victoires cette saison, dont une en World Tour).
C’est ce même rôle qu’il endossera aujourd’hui chez les Bleus, dans l’hypothèse où un petit groupe se joue le titre. «Je ne me sens pas leader, corrigeait-il vendredi, mais je me suis préparé pour être au top et jouer un rôle avec les meilleurs dans le final.» Et sa tête émerge forcément au sein du collectif. «J’aime la confiance qu’il a en lui, en ce qu’il fait, sans excès de confiance, et la simplicité du garçon, qui fait l’unanimité, loue le sélectionneur Thomas Voeckler. Il n’aime que la gagne, il n’y a que ça qui l’anime, j’aime ça chez lui. C’est clair que c’est un homme qui comptera beaucoup.»
Le coffre s’étoffe
Le Bisontin a moins gagné en 2024 (1 fois), pour une raison simple: il a surtout couru en World Tour. Le premier étage d’une stratégie sur deux ans qui paie cette saison. « Le format de ce niveau, le plus élevé, est particulier, avec ce rouleau compresseur dont tout le monde parle, le tempo très élevé imposé par les équipiers qui bourrinent à l’avant et asphyxient tout le monde. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne sait pas à quel point c’est désagréable, explique Maxime Latourte, son entraîneur chez Groupama-FDJ. Donc il faut tolérer ce tempo longtemps et, à la fin, c’est le moins usé qui arrive à faire son effort lactique. Ç’a été le fil rouge l’année dernière, on a investi sur le long terme.» Et Grégoire a pris de la caisse pour pouvoir produire des efforts intenses, même au bout de 202,5 kilomètres de course aujourd’hui.
Des jambes électriques
C’est le superpouvoir de Romain Grégoire: son punch. «Sur des efforts de deux, trois minutes, il est parmi les meilleurs du monde », posait en janvier son entraîneur. Cette qualité naturelle, la résistance au lactique qui tétanise les jambes, le récent vainqueur du Tour de GrandeBretagne l’avait dès le départ. Son travail (entraînement, nutrition, musculation) fait «qu’il a progressé», assure Latourte.
Un peu court en mars sur Milan-San Remo, quand il avait essayé de suivre Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel dans la Cipressa, le champion d’Europe juniors (en 2021) veut croire que si pareille situation se répétait aujourd’hui, «je pourrais aller plus loin. Après, est-ce que j’arriverais jusqu’au sommet, c’est encore une autre histoire. Mais je réessaierais, forcément ». Première mission, survivre aux trois ascensions de Saint-Romain-de-Lerps (6,8km à 7,3%). Pour arriver sur son terrain de jeu, dans le Val d’Enfer (1,7km à 9,3%).
À l’aise à vélo
Sa chute sous la pluie pendant le Tour, échappé lors de la 20e étape, est une anomalie. Car Romain Grégoire, habitué au VTT et au cyclo-cross plus jeune, est un excellent pilote, pour preuve sa victoire au Tour de Suisse en attaquant en descente sous la pluie. « Je ne choisis pas un coureur comme ça, en me disant “tiens, il marche bien’’. Je pense à beaucoup d’éléments en faisant mes choix, et le pilotage en est un en effet» , sourit le sélectionneur. Sur un circuit piégeux, face à une énorme adversité, tout comptera.
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Vollering délivrée
La Néerlandaise a remporté son premier titre international, hier, partie seule à 40 kilomètres de l’arrivée pour s’offrir le maillot de championne d’Europe.
C’était l’heure de la grande réconciliation, hier, pour Demi Vollering. Avec son histoire. Avec son équipière Anna Van der Breggen, avec qui les relations n’ont pas toujours été limpides mais qui fut la première à la féliciter puisque quasiment la première arrivée après elle (3e). Avec son palmarès, aussi. Car la Néerlandaise aux 55 victoires, dont beaucoup des plus prestigieuses courses du calendrier (un Tour, deux Vueltas, deux Liège, deux Strade Bianche…) a enfin remporté sur les routes ardéchoises un premier titre international, sacrée championne d’Europe après un gros numéro.
S’il a pu lui être reproché de courir à l’envers sur certains Championnats, à l’image des deux derniers Mondiaux (5e à Zurich en 2024, 7e au Rwanda samedi dernier), la favorite a tout bien fait hier.
Deux Françaises dans le top 10
Dans la bosse de Saint-Romain-de-Lerps, la plus longue du jour, les maillots orange se sont mis aux avantpostes. Et le rouleau compresseur s’est mis en marche. Pauliena Rooijakkers a essoré la moitié du peloton, Femke De Vries a encore appuyé sur l’accélérateur, et la première attaque de Vollering, à 39 kilomètres du but, ne permit qu’à trois filles de suivre : l’Italienne Elisa Longo Borghini, la Polonaise Kasia Niewiadoma et van der Breggen. Un kilomètre plus tard, la coureuse de FDJ-Suez remettait une pastille et partait seule, cette fois, creusant aussitôt un écart rédhibitoire, qui n’a cessé d’augmenter jusqu’à l’arrivée. En totale gestion. « On a fait la course parfaite ensemble, savourait la nouvelle championne d’Europe, et je suis très fière de gagner ce maillot pour l’équipe. Je savais depuis le contre-lamontre des Mondiaux (3e, le 21septembre) que j’étais en forme, je me sentais très bien ces derniers jours, alors je voulais partir de loin pour confirmer cette dynamique. C’est une journée parfaite pour nous et je vais porter ce maillot avec fierté.»
Derrière l’intouchable Néerlandaise, Niewiadoma est allée chercher l’argent, devant Van der Breggen. Deux Françaises terminent dans le top 10 : Juliette Labous 6e, dans le groupe des outsiders mais trop courte pour suivre le contre, et Cédrine Kerbaol 9e.
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Remco Evenepoel, Jonas Vingegaard, Tadej Pogačar (da sinistra a destra) sono di nuovo insieme
nel loro magico trio per la prima volta dal Tour (qui durante la tappa Mûr-de-Bretagne,
vinta dal campione del mondo).
GUERRE STELLARI
Eccezionalmente riuniti per una gara di un giorno da motivazioni diverse, il campione del mondo Tadej Pogačar, il suo acerrimo rivale Jonas Vingegaard e il "vendicativo" Remco Evenepoel si sfideranno per la maglia di campione europeo.
"Spero che la gente sia felice che noi tre siamo qui,
per me aggiunge sicuramente motivazione"
- TADEJ POGACAR
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE - LUC HERINCX
GUILHERAND-GRANGES (ARDÈCHE) – Un treno come questo non capita tutti gli anni, ed è l'Ardèche, dove non ne passa nessuno per i passeggeri dal 1973, che si prepara ad accoglierlo. Il miglior corridore al mondo, il suo più grande rivale nelle corse a tappe, il miglior cronoman e una schiera di eccezionali puncheurs convocati per contendersi la maglia stellata di campione europeo, finora riservata alle spalle larghe dei velocisti fin dalla sua istituzione, nel 2016. La starting list è "astronomica", riassume il Ct francese Thomas Voeckler, Ct della nazionale francese. "Nemmeno una partenza della Liegi-Bastogne-Liegi riesce a mettere insieme quei cinque o sei".
Tadej Pogačar potrebbe rimpiangere le incongruenze di un calendario che vede i Campionati Europei nel sud-est della Francia e i Campionati del Mondo a Kigali (sì, in quest'ordine inverso) uno dopo l'altro a distanza di una settimana l'uno dall'altro, e con altre gare che si svolgono nello stesso fine settimana, non ha resistito a questa ennesima opportunità di mettere alla prova la sua supremazia contro avversari degni di una classica monumento. "Ovviamente non è l'obiettivo principale della stagione o della carriera di un corridore", ammette il campione del mondo.
Jonas Vingegaard però si sta finalmente impegnando per venire a sfidarlo in una gara di un giorno, e Remco Evenepoel, anche se ostacolato in Ruanda da una sella difettosa, ha dimostrato di essere l'unico ad avvicinarsi al livello dello sloveno in questo autunno. "Questo è forse il mio obiettivo più importante a fine stagione", ha assicurato il venticinquenne belga, in cerca di rivincita dopo la frustrante sconfitta di Kigali, e con solo questa maglia mancante nella sua collezione, che comprende titoli nazionali, continentali e mondiali a cronometro e in linea.
"Spero che la gente sia contenta che siamo qui tutti e tre; per me, è una motivazione in più", ha spiegato Pogačar. La sua presenza è in parte spiegata anche da quella della sua compagna, Urška Žigart, arrivata 11a ieri, dalla quale è stato così spesso separato per il resto della stagione e con la quale "parteciperebbe a tutte le stesse gare" se potesse. Le strade accidentate e selvagge tra i vigneti dell'Ardèche sono l'ideale per una vacanza romantica, ma il percorso del Campionato Europeo è particolarmente adatto per mettere alla prova le doti dello scalatore sloveno nella prima metà di gara, per poi consentirgli di sferrare il colpo di grazia sulla Val d'Enfer nel circuito finale, dove potrà trarre beneficio dalla sua esplosività.
Vingegaard per la prima volta con la nazionale dal... 2018
Detto questo, la ragionevole distanza totale (202,5 km) renderà questa gara diversa da qualsiasi altra ai Campionati del mondo. "Dovremmo vedere più corridori lottare per la vittoria, e per farcela da soli, bisognerà davvero volare", prevede Pogačar, visibilmente sedotto da questa incertezza che potrebbe esaltarne la gloria di un nuovo trionfo.
Stavolta le strategie collettive avranno maggiori possibilità di ostacolarlo, e i Bleus contano su questo, con il Ct Voeckler che ha scelto profili diversi con Romain Grégoire, Paul Seixas e Pavel Sivakov, per attaccare una debole Slovenia tra le nazionali più forti. La Danimarca giocherà la stessa partita, con Mattias Skjelmose che osserva che "loro" – media e favoriti? – "non si preoccupano di [lui] e sono interessati solo a Jonas". Per fortuna, il quarto classificato al mondiale formerà con Vingegaard una coppia formidabile.
Tre settimane dopo la vittoria della Vuelta, il capitano danese non è sicuro del proprio stato di forma, ma l'importante è vederlo di nuovo in nazionale per la prima volta dai mondiali juniores di Innsbruck, in Austria, nel 2018. La sua deplorevole assenza in Ruanda e in tutte le altre competizioni internazionali sarà compensata, o no, dallo spirito che dimostrerà nel pomeriggio di oggi. "È uno dei pochi che può tenere il passo di Pogačar", ha sottolineato Skjelmose. E lo ha anche "battuto in volata in passato", ha ricordato lo stesso Vingegaard con un'occhiata, rievocando il ricordo di quell'arrivo a due al Le Lioran (undicesima tappa del Tour de France 2024), l'ultima dimostrazione di superiorità del danese sullo sloveno, il che sottolinea anche la natura mai banale dei loro scontri. Covano sempre una battaglia psicologica, indipendentemente dal tempo che li separa dal prossimo Tour de France.
In definitiva, tutti traggono motivazione dalle sfide legate alla maglia di campione europeo, che finalmente da stasera otterrà una buona dose di prestigio.
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PIERRE MENJOT
Grégoire magno
GUILHERAND-GRANGES – Il puncheur sarà ora la risorsa numero uno di una nazionale francese poliedrica, in caso di arrivo in gruppo, grazie alle sue qualità esplosive e al suo temperamento.
Un leader al comando
Avendo giocato molto a giochi da tavolo con Romain Grégoire, suo fratello Baptiste può confermarlo: "È un autentico vincente, non si accontenta mai di una corsa in cui non è primo. Questa ferocia, questa fame assoluta di vittorie, è ciò che lo caratterizza e ce l'ha sempre avuta", ha confidato il fratello minore qualche mese fa. Il puncheur detesta la sconfitta e, con le sue doti di corridore, è naturale che sia diventato il primo capitano della sua squadra, la Groupama-FDJ, a soli 22 anni, al suo terzo anno da professionista. Colui che motiva, si congratula e premia con una serie di riconoscimenti (sei vittorie in questa stagione, di cui una nel World Tour).
È lo stesso ruolo che assumerà oggi con i Bleus, qualora un gruppetto dovesse lottare per il titolo. "Non mi sento un leader", ha corretto lui venerdì, "ma mi sono preparato per dare il massimo e recitare un ruolo da protagonista in finale". E la sua testa emerge inevitabilmente nel collettivo. "Mi piace la fiducia che ha in se stesso, in quello che fa, senza eccessi, e la semplicità del ragazzo, che è unanimemente apprezzata", ha elogiato il suo Ct Thomas Voeckler. "Gli piace solo vincere, è questo che lo spinge, e mi piace di lui. È chiaro che è un uomo che conterà molto".
Il fiato cresce
Il corridore di Besançon ha vinto meno gare nel 2024 (una), per un semplice motivo: ha corso principalmente nel World Tour. La prima tappa di una strategia biennale che sta dando i suoi frutti in questa stagione. "Il format a questo livello, il più alto, è unico, con il rullo compressore di cui tutti parlano, il ritmo altissimo imposto dai compagni di squadra che spingono forte in testa e soffocano tutti. Finché non lo provi, non sai quanto sia spiacevole", spiega Maxime Latourte, il suo preparatore alla Groupama-FDJ. "Devi reggere quel ritmo a lungo, e alla fine è il corridore meno sfinito che riesce a produrre il suo sforzo lattico. Questo è stato il filo conduttore dell'anno scorso; abbiamo investito a lungo termine". E Grégoire ha acquisito un po' di forza per poter produrre sforzi intensi, anche dopo i 202,5 chilometri di gara di oggi.
Gambe elettriche
È il superpotere di Romain Grégoire: la sua potenza. "In sforzi di due o tre minuti, è tra i migliori al mondo", ha affermato a gennaio il suo preparatore. Questa sua dote naturale, la resistenza mentre l'acido lattico paralizza le gambe, è stata evidente fin dall'inizio per il recente vincitore del Tour of Britain. Il suo lavoro (preparazione, alimentazione, allenamento della forza) "lo ha fatto progredire", assicura Latourte.
Dopo aver un po' fallito a marzo alla Milano-Sanremo, quando ha cercato di tenere il passo di Tadej Pogačar e Mathieu van der Poel sulla Cipressa, il campione europeo juniores 2021 crede che se una situazione simile si ripetesse oggi, "potrei andare oltre. Se poi arriverò in vetta, quella è un'altra storia. Ma ci riproverei sicuramente". Prima missione: sopravvivere sulle tre ascese della Saint-Romain-de-Lerps (6,8 km al 7,3%). Per arrivare al suo parco-giochi, la Val d’Enfer (1,7 km al 9,3%).
A suo agio in bici
La sua caduta sotto la pioggia al Tour, che lo ha visto protagonista nella 20a tappa, è un'anomalia. Romain Grégoire, abituato da giovane alla mountain bike e al ciclocross, è un eccellente corridore, come dimostra la sua vittoria al Tour de Suisse, grazie a un attacco in discesa sotto la pioggia. "Non scelgo un corridore così, pensando 'Oh, sta andando forte'. Considero molti fattori quando faccio le mie scelte, e la pedalata è di sicuro fra questi", sorride il selezionatore. Su un circuito così insidioso, di fronte a enormi avversità, tutto conta.
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