CHERKI-HAALAND - Coup de foudre technique...


17h 30 Les deux passes décisives de Rayan Cherki pour Erling Haaland, dimanche dernier contre Bournemouth (3-1), ont rappelé que leur connexion avait tout pour aboutir à un mariage prolifique, même s’il se base encore sur un échantillon restreint.

«Je n’ai pas besoin de réfléchir cinquante ans, 
en fermant les yeux, je lui mets le ballon où il faut, 
comme il veut, et il n’a plus qu’à finir le boulot» 
   - RAYAN CHERKI, SUR CANAL+, 
     AU SUJET D’ERLING HAALAND

9 Nov 2025 - L'Équipe
CÉDRIC CHAPUIS

C’est un ratio assez fou qui permet d’apercevoir une étincelle, en même temps qu’un total qui rappelle que leur relation n’en est qu’à ses balbutiements. Depuis le début de la saison en Premier League, Rayan Cherki n’a réussi que six passes pour Erling Haaland, mais cinq d’entre elles – soit 83 % – ont permis à l’attaquant norvégien de tirer au but!

Les deux dernières en date, deux passes décisives du Français dimanche contre Bournemouth (3-1) lors de leur seconde titularisation commune de la saison, ont ravivé l’excitation autour de ce duo, freinée par la blessure de l’ancien Lyonnais fin août.

« Sa créativité dans le dernier tiers est extraordinaire, et à certains moments, dans certains matches, on aura évidemment besoin de lui » , prévenait Pep Guardiola quelques jours plus tôt au sujet de Cherki, dans un mélange d’admiration et de prudence.

Car sa recrue estivale est encore loin de s’être extirpée d’une concurrence féroce (Foden, Doku, Savinho, Marmoush, voire Bernardo Silva ou Reijnders…) et doit encore « s’adapter à notre dynamique de jeu et au rythme de la Premier League » .

Mais l’entraîneur catalan aime aussi répéter que son numéro 10 « apporte quelque chose d’unique dans le dernier tiers » avec son arsenal créatif. Et le premier bénéficiaire devrait bien être Erling Haaland, dont la manière d’attaquer la ligne défensive se marie idéalement avec la capacité de Cherki à la briser par une passe que personne, parfois, n’avait osé imaginer. Du pied droit comme du pied gauche, s’il faut encore le rappeler, mais aussi… de la tête sur l’ouverture du score face aux Cherries.

Au-delà de ses deux offrandes du week-end dernier, et malgré un temps de jeu commun jusqu’ici limité (185 minutes, Coupe du monde des clubs cet été comprise), on voit d’ailleurs régulièrement Cherki – tenter de – trouver son avant-centre d’une passe qui prend la défense adverse de court.

« Avec lui, c’est facile, je n’ai pas besoin de réfléchir cinquante ans, en fermant les yeux, je lui mets le ballon où il faut, comme il veut, et il n’a plus qu’à finir le boulot » , appréciait le Français de 22 ans dimanche au micro de Canal+.

Une équipe en mutation et un fantôme nommé KDB

L’intégration de l’international français (2 sélections, 1 but) et la liberté qui lui sera accordée dépendront aussi de l’ampleur de l’évolution stylistique opérée par Guardiola cette saison.

Entre les départs (De Bruyne, Ederson, Gündogan, Walker, Grealish…) et les blessures (Rodri, Stones), l’ossature de l’équipe qui avait remporté la Ligue des champions 2023 et quatre titres consécutifs en Premier League (de 2021 à 2024) s’est envolée. La sacro-sainte obsession du contrôle aussi?

Cette saison, City a en tout cas bouclé un tiers de ses matches sans dépasser les 53 % de possession et affiche « seulement » la quatrième plus haute moyenne de Premier League (57 %). Et avec 4 buts marqués sur contre-attaque en Championnat, les Skyblues ont déjà dépassé leur total de la saison dernière (3)…

Une mutation assumée par le technicien catalan, qui cherche encore le bon équilibre et la structure adéquate, mais n’hésite donc plus à associer des joueurs créatifs, plus « verticaux », friands de grands espaces et d’un tempo plus frénétique. Ça tombe bien, leur avant-centre apprécie aussi cette configuration. La formule utilisée contre Bournemouth, un trio Cherki-Foden-Doku, très axial en soutien de Haaland, a livré suffisamment de promesses et de complémentarité pour qu’on imagine que le plan de départ – contrarier le pressing agressif de l’adversaire – puisse devenir un projet à long terme.

E t a u mi l i e u d e dribbleurs purs (Doku) ou de perforateurs balle au pied (Foden, Reijnders), la science de la dernière passe de Cherki a de quoi séduire Guardiola commeHaaland, orphelins de leur playmaker fétiche depuis cet été.

Mettre De Bruyne et Cherki dans la même phrase à Manchester semble prématuré, évidemment. Mais quand c’est Erl i n g Ha a l a n d , a p rè s a v o i r bénéficié de 20 passes décisives du Belge en trois saisons, qui prend ce risque, on a le droit d’y prêter une oreille attentive.

« Il a cette capacité spéciale, qui est difficile à expliquer, un peu comme l’avait Kevin, cette faculté à lancer quelqu’un en profondeur depuis n’importe quel endroit du terrain » , décrivait le Norvég i e n ma r d i f a c e à l a presse, gestes de la main à l’appui, cherchant à mimer, peut-être, ce qui ressemble à une étincelle.

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... et amical

En plus de leur compréhension sur le terrain, les deux équipiers ont développé une complicité extra-sportive qui s’est fondée sur leurs taquineries mutuelles.

9 Nov 2025 - L'Équipe
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO

La proximité qu’ont nouée Erling Haaland et Rayan Cherki ne se limite pas à la manière, quasi télépathique, qu’ils ont de se trouver sur le terrain. Ces deux-là, qui sont de la même génération (ils ont respectivement 25 et 22 ans), s’entendent également parfaitement en dehors, notamment en raison de leur tendance naturelle à vanner leurs coéquipiers. « Quand Rayan est arrivé au club (en juin), Erling, en tant que leader du groupe, a tout fait pour le mettre à l’aise, dans un souci d’intégration, comme il le fait avec tous les nouveaux joueurs, relate un proche de Cherki. Puis ils se sont rendu compte qu’ils ont tous les deux une attitude assez détendue dans le vestiaire et qu’ils adorent chambrer leurs autres joueurs présents, notamment sur les préjugés liés à leurs nationalités… Du coup, quand ils échangent tous les deux, c’est rarement pour parler de foot, sauf les jours du match, c’est plus pour se charrier mutuellement. »Rayan Cherki a offert deux passes décisives à Erling Haaland, dimanche dernier, contre Bournemouth (3-1).

Le Norvégien interpelle bruyamment le Français

Par exemple, le Français raille gentiment les intonations scandinaves de son coéquipier quand il parle anglais, et notamment de la manière dont il roule les « R », et en réponse ce dernier en fait des tonnes en l’interpellant bruyamment : « Cherrrrrrrrki ! » Cette complicité taquine s’est prolongée sur Snapchat, où Haaland n’a pas ménagé Cherki ces derniers mois, mettant en ligne par exemple le 17 juin une vidéo où on entendait le Norvégien rire, alors que l’ancien Lyonnais, dans le cadre de son bizutage, interprétait devant le groupe mancunien Veux-tu? de Lacrim et Ninho.

Plus récemment, le « Cyborg » a posté une photo de lui et du « Frenchy », assis l’un à côté de l’autre dans un avion, accompagnée de ce commentaire: « Donnarumma ne veut plus s’asseoir avec moi et maintenant je dois m’asseoir avec le gros Français Schjerki. » Soit une manière, manifestement, de plaisanter à propos du nom de famille de Cherki, dont l’orthographe serait supposément compliquée à retenir, mais aussi au sujet de son poids, alors qu’il s’est récemment affiné pour s’adapter aux exigences de Pep Guardiola.

Mais un doute demeure sur ce dernier point, puisque, selon des sources proches du vestiaire, l’expression utilisée par Haaland dans son post, « fat French », ne devait pas s’entendre dans sa traduction littérale, à savoir « le gros Français », mais plutôt par quelque chose comme « le Français qui envoie du lourd ». Ce qui confirmerait que derrière les chamailleries apparentes, se cache, déjà, une réelle admiration mutuelle.

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Avec eux, le jeu s’accélère

9 Nov 2025 - L'Équipe

Face à Bournemouth, Cherki a tenté de trouver Haaland à plusieurs reprises sur des ballons en profondeur difficiles à gérer pour la défense adverse. Comme ici, après s'être rapidement orienté vers l'axe. Le gardien adverse devra sortir hors de sa surface pour dégager ce ballon.Face à Bournemouth, Cherki a tenté de trouver Haaland à plusieurs reprises sur des ballons en profondeur difficiles à gérer pour la défense adverse. Comme ici, après s'être rapidement orienté vers l'axe. Le gardien adverse devra sortir hors de sa surface pour dégager ce ballon.


Pour sortir plus facilement du pressing des Cherries en combinant dans de petits espaces, Guardiola avait décidé de rapprocher ses trois milieux offensifs de l'axe. On l'observe ici, dès le début de l'action du 2-0, avec le trio Cherki-Doku-Foden offrant plusieurs solutions au porteur.


L'action s'est prolongée, Foden et Doku ont permuté tout en restant dans ou autour du rond central. Gonzalez déclenche sa passe vers Foden, qui va trouver Cherki en une touche. Haaland a anticipé et déclenché son appel, et l'ancien Lyonnais peut lancer son avant-centre, lui aussi en une touche.

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