Tadej Pogačar - Tadej PogačarLa régénération
Tadej Pogacar, hier, sous le soleil de Benidorm
où son équipe UAE EmiratesXRG est en stage.
Dans sa quête d’un cinquième Tour, le Slovène, qui tentera de nouveau sa chance à Roubaix, va s’essayer sur la Romandie et le Tour de Suisse.
"Avant qu’il arrive,
cela roulait un peu plus tranquille,
maintenant c’est à bloc"
- PAVEL SIVAKOV, SON COÉQUIPIER
CHEZ UAE EMIRATES-XRG, HIER
14 Dec 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
BENIDORM (ESP) – On ne va pas se raconter d’histoire, Benidorm est une ville assez laide et chaque année un peu plus. Mais la cité balnéaire espagnole a des vertus régénératrices: quand on déambule sur nos deux jambes, le long du front de mer, on se sent, malgré un corps vermoulu, un peu moins « boomer » en comparaison de la faune locale, sensation qui s’évanouit rapidement au contact des bouilles juvéniles et rebondies des coureurs de l’équipe continentale d’UAE Emirates-XRG.
À 27 ans, Tadej Pogacar, lui, n’en est pas encore à envisager une retraite dorée sur ses terres d’entraînement d’hiver et la coupure lui a rendu la fraîcheur perdue en fin de saison, pressurisé par sa quatrième victoire dans le Tour de France, marqué par une évidente lassitude et une blessure au genou révélée tardivement, des événements sur lesquels il n’a pas voulu revenir ( « basta! »), hier. Malgré «des vacances trop courtes », le Slovène a retrouvé du mordant et avec son staff, ils ont pris soin de ne pas entamer ce capital fraîcheur en repoussant sa reprise en compétition: cette année, on ne le verra pas en course avant les Strade Bianche (7 mars), ce qui va laisser à la concurrence un peu d’espace d’expression pendant deux mois, avant d’enchaîner de façon un peu plus classique, les classiques justement, Milan- San Remo (21 mars), son rêve compliqué, le Tour des Flandres (5 avril), Paris-Roubaix (12 avril) son nouveau but depuis sa deuxième place l’an passé même s’il refuse d’être obsédé par la course nordiste. Pourtant, en bon élève, celui qui prendra également le départ de Liège-Bastogne-Liège le 26 avril, n’a pas attendu la rentrée des classes hier, pour reconnaître une nouvelle fois les pavés et rappelé que l’épreuve faisait partie des cases à cocher dans sa vie, avec la Primavera : « Si je gagne ces deux courses, je pense qu’il n’y a plus grand-chose à faire.»
Il ne faut pas se fier aux apparences, la voracité du quintuple vainqueur du Lombardie, poussé dans ses retranchements, demeure intacte dès qu’il s’agit d’aller conquérir de nouveaux territoires et avant de se mesurer à l’histoire et à un cinquième Tour de France qui le ferait rentrer dans la légende auprès de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain, le double champion du monde a ajouté deux courses à étapes, avec le Tour de Romandie (28 avril- 3 mai) et le Tour de Suisse dans un format raccourci (17-21juin).
Dans l’absolu, son programme («un bon équilibre», juge-t-il) exclut sa participation à un second grand Tour mais, avec lui, rien n’est vraiment sûr et l’an passé, au même endroit, il assurait ne pas vouloir disputer Paris- Roubaix et avait promis de s’aligner sur le Tour d’Espagne.
Hier, sans révéler son après-Tour qui devrait passer par le Mondial au Canada (20-27 septembre) et les Championnats d’Europe chez lui (3-7octobre), il a amusé la galerie sur sa capacité, comme en course, à vriller : « Je ne peux rien garantir. Je peux décider en une seconde de faire écrouler tout un calendrier. Tout est ouvert jusqu’à l’inscription sur la liste de départ.» Normalement, celle d’Isaac Del Toro sur la Grande Boucle est actée (Joao Almeida étrennera un statut de leader à temps plein sur le Giro puis la Vuelta) et le Mexicain, dans son apprentissage express, pourra compter sur l’expérience de son leader slovène, prêt à l’adouber, hier : « Peut-être serat-il encore meilleur. Il se lance dans son propre chemin, il a son propre style. Je l’admire déjà comme coureur et comme personne.»
Il reste néanmoins le patron et les cuisses de ses équipiers ont pu constater qu’il était bien arrivé en Espagne: le matin, comme la veille, il avait roulé plus que les autres encore, premier parti, dernier rentré à l’hôtel, bluffant le petit nouveau Benoît Cosnefroy (voir ci-dessous), bien content de ne pas se trouver dans le même groupe d’entraînement, et Pavel Sivakov, deux saisons chez UAE mais toujours pas blasé par son niveau: «Avant qu’il arrive, cela roulait un peu plus tranquille, maintenant c’est à bloc. (sourires)» La saison peut débuter.
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Tadej Pogacar ieri sotto il sole di Benidorm,
dove la sua squadra UAE Emirates-XRG è in ritiro.
La rigenerazione
Alla ricerca del suo quinto Tour de France, lo sloveno, che tenterà nuovamente la fortuna a Roubaix, si cimenterà al Romandia e al Tour de Suisse.
"Prima che arrivasse,
si pedalava un po' più tranquillamente,
ora si va a tutta velocità"
- PAVEL SIVAKOV, SUO COMPAGNO DI SQUADRA
NELLA UAE EMIRATES-XRG, IERI
14 dicembre 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
BENIDORM (ESP) – Non raccontiamoci storie, Benidorm è una città piuttosto brutta e ogni anno lo è sempre di più. Ma la località balneare spagnola ha virtù rigeneranti: quando si passeggia sul lungomare, nonostante il corpo logoro, ci si sente un po' meno “boomer” rispetto alla fauna locale, sensazione che svanisce rapidamente al contatto con i volti giovani e paffuti dei corridori della squadra continentale UAE Emirates-XRG.
A 27 anni, Tadej Pogačar non è ancora pronto a pensare a un pensionamento dorato nella sua terra di allenamento invernale e la pausa gli ha restituito la freschezza persa alla fine della scorsa stagione, sotto pressione per la sua quarta vittoria al Tour de France, segnata da un evidente stanchezza e dall'infortunio a un ginocchio, rivelato tardivamente, eventi sui quali ieri non ha voluto tornare (“basta!”). Nonostante “le vacanze troppo brevi”, lo sloveno ha ritrovato la grinta e insieme con il suo staff ha fatto attenzione a non intaccare questo capitale di freschezza rimandando il suo ritorno alle competizioni: quest'anno non lo vedremo in gara prima della Strade Bianche (7 marzo), il che lascerà alla concorrenza un po' di spazio per esprimersi per due mesi, prima di proseguire in modo un po' più classico, proprio con le classiche, Milano-Sanremo (21 marzo), il suo sogno complicato, il Giro delle Fiandre (5 aprile), Parigi-Roubaix (12 aprile), il suo nuovo obiettivo dopo il secondo posto dello scorso anno, anche se rifiuta di essere ossessionato dalla corsa del nord. Tuttavia, da bravo allievo, colui che prenderà il via anche alla Liegi-Bastogne-Liegi il 26 aprile, non ha aspettato l'inizio delle lezioni ieri per riconoscere ancora una volta il pavé e ricordare che la prova era una delle tappe da spuntare nella sua vita, insieme alla Classicissima di Primavera: «Se vinco queste due gare, penso non ci sia più molto da fare».
Non bisogna fidarsi delle apparenze, la voracità del cinque volte vincitore del Lombardia, spinta alle sue estreme conseguenze, rimane intatta quando si tratta di conquistare nuovi territori e prima di misurarsi con la storia e con un quinto Tour de France che lo farebbe entrare nella leggenda con Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault e Miguel Indurain, il bicampione del mondo ha aggiunto due gare a tappe, il Tour de Romandie (28 aprile-3 maggio) e il Tour de Suisse in formato ridotto (17-21 giugno).
In assoluto, il suo programma (“un buon equilibrio”, secondo lui) esclude la sua partecipazione a un secondo grande Giro, ma con lui nulla è davvero sicuro e l'anno scorso, nello stesso posto, aveva assicurato di non voler disputare la Parigi-Roubaix e aveva (mezzo) promesso di partecipare al Giro di Spagna.
Ieri, senza rivelare i suoi programmi post-Tour, che dovrebbero includere i Mondiali in Canada (20-27 settembre) e gli Europei in patria (3-7 ottobre), ha divertito il pubblico con la sua capacità, come in gara, di cambiare idea: «Non posso garantire niente. Posso decidere in un secondo di stravolgere un intero calendario. Tutto è aperto fino all'iscrizione nella lista di partenza». Normalmente, quella di Isaac del Toro alla Grande Boucle è confermata (João Almeida, debutterà come leader a tempo pieno al Giro e poi alla Vuelta) e il messicano, nel suo apprendistato-express, potrà contare sull'esperienza del suo leader sloveno, pronto a consacrarlo ieri: «Forse sarà ancora migliore. Sta intraprendendo la sua strada, ha il suo stile. Lo ammiro già come corridore e come persona».
Rimane comunque lui il capo e le gambe dei suoi compagni di squadra hanno potuto constatare che era arrivato bene in Spagna: al mattino, come il giorno prima, aveva pedalato più degli altri, primo a partire, ultimo a tornare in hotel, stupendo così il nuovo arrivato Benoît Cosnefroy (vedi sotto), ben contento di non trovarsi nello stesso gruppo di allenamento, e Pavel Sivakov, due stagioni con la UAE ma ancora non stanco del suo livello: «Prima che arrivasse, si pedalava un po' più tranquilli, ora si va a tutta velocità. (sorrisi)». La stagione può iniziare.
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Benoît Cosnefroy ne pourra revêtir le maillot
de l’équipe UAE Emirates qu’à partir du 1er janvier.
Cosnefroy s’intègre vite
14 Dec 2025 - L'Équipe
Y. H. à Benidorm
Recrue surprise chez UAE, le coureur normand veut participer à la gloutonnerie de sa nouvelle équipe.
“Ils ont plus regardé le coureur
que je suis que mes datas"
- BENOÎT COSNEFROY
On ne l’avait pas vu venir et lui non plus, il ne s’en cache pas. En signant en septembre un contrat de deux ans avec UAE Emirates-XRG, Benoît Cosnefroy a réalisé, à 30ans, un joli mouvement qu’il compare volontiers à celui d’un gymnaste, avec « un triple saut pour retomber sur mes jambes. C’est assez fou de se retrouver dans la meilleure équipe du monde ».
En mai, Decathlon-AG2R La Mondiale lui annonçait la fin d’une collaboration longue de douze saisons, « de façon honnête et bienveillante. Mais, moi aussi, je pensais que c’était le moment de changer dans ma carrière, je ne l’ai pas mal vécu. J’avais envie d’une expérience à l’étranger ». Cela aurait pu être au sein de Picnic-PostNL, mais la formation néerlandaise a changé d’avis au dernier moment, le pire, avec un marché saturé qui aurait pu le laisser sur le carreau: « Quand on n’a rien début septembre, ça fait peur. Il s’est passé pas mal de choses dans ma tête. » Contraint par le contexte, le Normand a revu ses prétentions financières à la baisse et Mauro Gianetti, qui l’avait sondé en mars est revenu à la charge auprès de « ce bon mec qui a séduit tout le monde, souligne le manager général. Au bout de deux jours à Abu Dhabi (lors d’un stage d’intégration en novembre), les autres gars m’ont dit qu’ils avaient l’impression qu’il avait été toujours là. »
S’il doit encore améliorer son anglais de son propre aveu, il partage avec la formation émirienne une sorte de culture de la gagne (21 victoires dont 2 en World Tour, Plouay en 2021 et Québec en 2022) qui, selon lui, a séduit les dirigeants de Tadej Pogačar: «Chez UAE, ils ont plus regardé le coureur que je suis que mes datas. Je n’ai pas les plus beaux fichiers de watts, mais j’arrive à gagner des courses.» Dans son cas, ce ne sera pas forcément au plus haut niveau («ma première course World Tour devrait être l’Amstel»), mais il s’en moque, pressé de «jouer»: «Cela peut paraître fou parce qu’il y a Tadej et qu’on pense qu’on va rouler devant lui toute l’année, mais c’est l’équipe World Tour où il y a le plus de liberté. Je vais courir beaucoup de courses de seconde zone, peu avec Tadej, peu sur le front n° 1.»
Il goûtera à cette nouvelle liberté dès la Classique de Valence (25 janvier) puis lors du Challenge de Majorque (les quatre premières manches du 28 au 31 janvier) avant de revenir dans l’Hexagone du côté de la Faun Ardèche Classic (28 février) et de la Faun Drôme Classic (1er mars).
En cadeau de bienvenue, UAE l’a mêmeinscrit au Grand Prix du Morbihan qu’il a remporté à trois reprises (2019, 2024 et 2025): «Je crois qu’ils ont regardé mon palmarès» (Sourire).
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