Ligue 1 : les coups de coeur et les coups de griffe du Figaro


Après la clôture de la saison 2024-2025 de Ligue 1, samedi soir, découvrez ce qui a plu… et déplu aux spécialistes football de la rédaction du « Figaro ».

19 May 2025 - Le Figaro
Baptiste Desprez, Christophe Remise, Sébastien Ferreira et Thomas Djezzane

➜ NOS COUPS DE COEURLe capitaine du PSG, Marquinhos, soulève le 13e trophée de champion de France remporté par le club, samedi, au Parc des Princes, à Paris.

■ PSG, magnifique champion

Le PSG champion de France, c’est le train qui arrive à l’heure. Et ce même si le départ de Kylian Mbappé a pu faire croire à un recul de l’équipe parisienne. Notamment du côté de la Canebière, certains ont imaginé que ce jeune PSG était désormais prenable, que c’était la bonne année pour le titiller, voire mieux. Raté. La balade parisienne au Vélodrome (victoire 3-0), fin octobre, lors de la 9e journée, a rapidement mis fin à ce fantasme. Paris a marché sur la Ligue 1, touchant même du doigt le rêve d’une saison sans la moindre défaite… jusqu’à Nice (1-3), lors de la 31e levée. Luis Enrique a donné un mental à cette équipe, qui a réalisé ce cavalier seul sans se retourner. Ses propres objectifs, ses propres standards. Mieux, elle s’en est servie comme rampe de lancement pour la C1, grâce au management du coach espagnol. Le fond et la forme, la performance et le style. Tout bon.

■ Une bagarre excitante pour le podium

Certes, le suspense en vue de l’attribution du titre de champion de France a vite été éventé. La lutte pour le podium et les places européennes n’en a pas été moins passionnante. Malgré des coups de mou, des coups de colère, L’OM a finalement pris le meilleur sur le reste de la concurrence en s’octroyant la deuxième place. Loin, très loin de Paris, mais tout de même. Un feuilleton auquel ont tour à tour participé Monaco, troisième, mais aussi Nice, Lille, Lyon et même cette surprenante équipe de Strasbourg (lire ci-dessous).

Avec désormais quatre tickets pour la Ligue des champions, la bataille n’en est que plus acharnée. Tant mieux. Un feuilleton passionnant et des enjeux majeurs quand on connaît le poids des droits TV reversés aux clubs participant à la Coupe aux grandes oreilles. Demandez à Brest…

■ Cherki et Dembélé, les artistes

Le football, c’est aussi – et surtout ? – de la créativité. Des gestes qui sortent de l’ordinaire, surprennent, font lever les foules. De l’émotion, en somme. Et cette saison, avec Rayan Cherki et Ousmane Dembélé, la Ligue 1 a été gâtée. Le génial milieu offensif lyonnais a régalé avec ses dribbles chaloupés, ses caviars pour ses coéquipiers et ses buts étonnants. Et a enfin confirmé les espoirs placés en lui. L’attaquant parisien s’est, lui, mué en véritable buteur. Des statistiques ébouriffantes qui ne l’ont pas empêché de régaler aussi par sa technique balle au pied. On peut également citer d’autres Parisiens, comme la révélation Désiré Doué ou la recrue Khvicha Kvaratskhelia, le Monégasque Maghnes Akliouche… Chapeau, les artistes !

■ Strasbourg, l’équipe fraîcheur

Deux ans après son rachat par Blueco, consortium américain qui détient Chelsea, Strasbourg a apporté un vent de fraîcheur sur le championnat. Quatre des cinq onze de départ les plus jeunes des 75 dernières années en L1 proviennent du Racing version 2024-2025, avec une moyenne d’âge de 21 ans. Liam Rosenior, entraîneur anglais de 40 ans méconnu avant sa nomination l’été dernier, a imposé un style offensif qui a enflammé la Meinau. Le milieu brésilien Andrey Santos, l’ailier portugais Diego Moreira ou encore l’attaquant néerlandais Emanuel Emegha se sont fait un nom pour hisser le club alsacien en haut de l’affiche et bousculer la hiérarchie. L’épilogue a toutefois été cruel, avec la défaite face au Havre et la 7e place. ■

Stade Brestois : des Gaulois héroïques

Nous sommes en 2025, quasiment toute la France du football est occupée par des clubs dirigés par des États, fonds d’investissement, la multipropriété qui pullule… Toute ? Non, un petit village d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. N’en jetez plus, le Stade Brestois, 14e budget de Ligue 1, a réalisé une saison de haute volée. Plus d’un observateur les voyait se fracasser face à l’immense défi de la C1. Raté. Les hommes d’éric Roy ont enthousiasmé nos soirées de milieu de semaine avec une qualification inespérée en barrages, tout en tenant leur rang en L1, avec une 9e place au classement. Soumis à un calendrier conséquent sans avoir la profondeur de banc du PSG ou de L’AS Monaco, les Ty-zefs ont fait honneur à leur réputation et rempli de bonheur la saison de leurs supporteurs.

➜ NOS COUPS DE GRIFFE

■ Une Ligue 1 quasi invisible

Après Mediapro et Amazon, le mariage avec DAZN, diffuseur de huit des neuf matchs de Ligue 1 cette saison, n’aura duré qu’un an. À force, on peut taxer ces acteurs de mauvais payeurs, les affubler de tout autre adjectif désobligeant. Ce serait aussi nier la responsabilité des décisionnaires. Suivez notre regard… Une certitude, malgré tout, avec une offre illisible (le prix est passé de 40 euros à… l’achat d’un menu chez Mcdonald’s), un agacement des consommateurs pris pour des vaches à lait et une couverture éditoriale pas toujours à la hauteur, l’entreprise anglaise s’est aussi ratée dans les grandes largeurs. Si la L1 (LFP, clubs…) n’a rien facilité non plus, DAZN n’a pas été à la hauteur d’un produit de moins en moins premium au fil de la saison.

■ Le PSG trop seul

La L1, une série dont on connaît souvent le dénouement avant le premier épisode. L’exercice 2024-2025 n’y a pas échappé. Sans surprise, le Paris SG a décroché le 13e titre de son histoire, le 11e depuis le début de l’ère qatarienne (2011) et le 4e de suite. 19 points d’écart entre le souverain parisien et son dauphin marseillais. Un monde… Indécent. Peut-on espérer un exercice 2025-2026 plus haletant ? Peut-être, si Paris baisse d’un ton… et/ou que ses rivaux potentiels ne haussent leur niveau. À force de jeter l’opprobre sur l’ogre rouge et bleu et sa domination outrancière, on en oublie que L’OM, Monaco, Lyon et les autres ne jouent que deux matchs par saison face au PSG. Ils ont le droit de gagner les 32 autres, ce n’est pas interdit. Oui, Paris, c’est très fort. Mais le reste de la concurrence ne doit pas s’en servir d’excuse pour effacer ses propres torts, ses propres insuffisances.

■ Rennes : tout ce qu’il ne faut pas faire dans le foot

Perdre ses cadres et ses jeunes prometteurs. Recruter des éléments bien moins confirmés et peu adaptés au projet de jeu. S’effondrer. Préférer Jorge Sampaoli à Habib Beye pour remplacer Julien Stéphan. Virer ledit Sampaoli quelques semaines plus tard pour finalement accueillir Beye. Surpayer des joueurs expérimentés au mercato hivernal. C’est tout ce qu’a réalisé le Stade Rennais cette saison. Sans parler des problèmes au niveau de la direction. Pas étonnant que les Rouge et Noir aient vécu un exercice extrêmement difficile. À la mi-championnat, la formation bretonne était même concernée par le maintien! Affolant. Heureusement pour le SRFC, l’ex-coach du Red Star a au moins réussi à lui faire remonter la pente. Il n’en reste pas moins que, sans cap clair et avec une telle instabilité, l’avenir du club est incertain.

■ Fonseca, Longoria ; le manque de respect envers les arbitres

Il y a des moments marquants dans une saison, et ceux-là figurent en haut de la pile. Entre Paulo Fonseca qui perd son calme et se retrouve tête contre tête avec l’arbitre Benoît Millot lors d’ol-brest, ou encore Pablo Longoria, en transe, qui évoque la « corruption » d’un « championnat de merde » après un match de L’OM à Auxerre, certains dirigeants ne se sont pas montrés à la hauteur de leur fonction, cette saison. Si l’on admet que la pression est parfois folle et démesurée, cela n’excuse pas ces coups de sang. Quel est le message renvoyé aux éducateurs, aux jeunes et aux passionnées de football ? Messieurs les dirigeants, gardez votre calme. Pour vous, pour votre club, mais surtout pour la discipline que vous représentez.

■ Triste spectacle dans les tribunes

On commence à s’y habituer, malheureusement. De nombreux débordements ont encore animé les tribunes de France cette saison. En vrac : une tentative d’envahissement de terrain à Nantes (24 novembre), une banderole invitant à « la chasse aux rats » lors de Nice-marseille (26 janvier) ou un début d’incendie à Montpellier causé par des supporteurs en colère (16 mars). On peut y ajouter le traitement réservé à Adrien Rabiot au Parc des Princes (16 mars) ou le jet d’une pièce sur un arbitre lors de Saint-étienne-lyon (20 avril). Sans parler des chants insultants et homophobes qui ont émaillé tous les weekends de football sans exception. Des attitudes déplorables qui font passer au second plan les chaleureuses ambiances ou les tifos grandioses qui font le charme des tribunes françaises.

■ Montpellier : une saison en enfer

« Quand tu gagnes 210 000 euros par mois, ça va ! » À l’image de cette phrase lancée par Téji Savanier à un fan lors de l’élimination honteuse face au club de National 2 du Puy en Coupe de France (défaite 4-0), rien ne va plus au MHSC. Crash annoncé. Saison en enfer. Dirigeants, joueurs, supporteurs… Tous coupables, tous en dessous de tout. L’image de cette campagne, c’est Laurent Nicollin, seul, dépité sur le banc pendant que les Ultras montpelliérains faisaient le coup de poing en tribunes face à L’ASSE. Après 16 saisons au sein de l’élite, dont celle qui a vu la Paillade décrocher le titre de champion en 2012, ce beau club de Montpellier retrouve la Ligue 2 après avoir connu la honte, le déshonneur, la douleur. Au fond du trou. Le tout lors de la saison des 50 ans du club… Reste à savoir où s’arrêtera la chute.

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