Van Aert a retrouvé la lumière
Près de neuf mois après sa victoire dans la 10e étape de la Vuelta, Wout Van Aert a pu de nouveau lever les bras en vainqueur, hier à Sienne, pour signer son 50 e succès de sa carrière chez les pros.
Le Belge, qui n’avait plus gagné depuis août et qui rêvait du maillot rose lors du premier week-end en Albanie, a su se remobiliser pour remporter une première étape sur le Giro, sur ce final des Strade Bianche qu’il aime tant.
"Après cette longue période de disette,
c’était sans doute écrit que je devais gagner à nouveau ici"
- WOUT VAN AERT
19 May 2025 - L'Équipe
PHILIPPE LE GARS
SIENNE (ITA) – Voilà près de neuf mois que W out Van Aert ne s’ét ait pas imposé, il attendait depuis le 27 août dernier, sur la Vuelta, d’atteindre le cap symbolique des a cinquantième victoire chez les pros. Hier, le Belge a dû batailler avec le jeune espoir mexicain de 21 ans Isaac del Toro jusqu’à la célèbre Piazza del Campo de Sienne, lieu d’arrivée des Strade Bianche, mais surtout le théâtre du Pal io, ces courses médiévales de chevaux deux fois par an.
Van Aert ne pouvait passe permettreun nouvel échec, lui qui les a avalés un par un durant la campagne des classiques, où il a connu autant de déceptions que d’humiliations résumées par son sprint raté à Waregem lors d’À Travers la Flandre. Il était livré à lui-même hier, seul face à ses responsabilités, et c’ est peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux. Il ne devait rien à personne, il n’avait qu’à jouer avec les nerfs du jeune Del Toro qui savait déjà que le maillot rose lui reviendrait (Diego Ulissi était relégué à plus de cinq minutes), mais qui voulait aussi sa première victoire d’ étape sur le Giro.
« On avait décidé d’unir nos efforts », raconta le Mexicain, qui n’ avait pas conscience sans doute à quel point il faisait mal à son aîné belge dans le final et que, avec un peu moins de naïveté, il aurait pu se débarrasser de lui bien avant l’ arrivée.
«Je sais qu’on me reproche parfois mon manque d’intelligence en course, souriait plus tard Wout VanAert, mais aujourd’hui j’ai été astucieux, car c’était très difficile de rester dans sa roue (celle de Del Toro). À certains moments, je ne pouvais même plus prendre de longs relais. Mais je savais que je devais attendre les tout derniers virages pour passer à l’action. Pour une fois, tout s’est passé comme je le voulais. Le fait d’avoir déjà couru ici les Strade Bianche plusieurs fois m’a aidé.»
C’est là en effet que sa carrière sur route avait réellement débuté avec une prometteuse troisième place sur les Strade en 2018, à l’âge de 22 ans, avant de gagner deux ans plus tard. «Après cette longue période de disette, c’était sans doute écrit quelque part que je devais gagner à nouveau ici.»
Wout Van Aert a appris ces derniers temps à courir avec ses moyens (moins flamboyants), un constat qu’ il faisait lui-même encore hier soir. «Si je compare mon état actuel à mon meilleur niveau, il y a encore un écart important. Même si je me sentais bien aujourd’hui, je savais que mon salut passait par une situation favorable, car je ne suis plus vraiment capable de provoquer la situation moi même comme je le faisais auparavant.» Il avait donc attendu le bon moment sur des routes qu’il maîtrise, passant le premier secteur des chemins blancs au calme auprès des leaders du classement général avant que tout s’ enchaîne à la suite de la chute dans le deuxième secteur. «C’est là que la dynamique de la course a changé, racontait-il. Les Ineos étaient les seuls en tête et ils ont immédiatement profité de la situation. C’est à ce moment-là que je me suis mis en tête, car j’avais compris que ça pouvait être ma journée.»
Même ses proches commençaient à douter de jours meilleurs; sa femme présente sur la ligne d’arrivée avoua aux micros des journalistes belges à quel point cette longue période sans succès fut cruelle pour son mari. «Sa deuxième chute de l’année sur la Vuelta fut la plus dure à accepter, on se demande vraiment si tous ces efforts pour revenir valent vraiment la peine. Mais finalement, tout ça rend encore plus beau ce qui lui arrive aujourd’hui.»
Il était resté traîner plus longtempsque d’ habitude autour de la ligne d’ arrivée comme s’ il ne voulait pas quitter cet endroit pour ressentir encore plus longtemps ces sentiments particuliers où la fierté et le soulagement se mélangeaient. « Je suis quelqu’un de naturellement très émotif et beaucoup d’émotions m’ont traversé l’esprit tout à l’heure en passant la ligne. Parce que cet endroit est magique, c’est peut-être même le plus beau pour une arrivée, on se croirait dans une arène, on sent les spectateurs si proches.»
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Roglic en grand perdant
Le Slovène, qui a chuté, a perdu sept places au classement général, à 1’12’’ de Juan Ayuso (2e).
SIENNE – Primoz Roglic qui, depuis le départ en Albanie, semblait maîtriser la situation sur le classement général, lâchant le maillot rose à chaque fois qu’il lui était revenu sans l’avoir cherché (lors de la 3e étape puis samedi dernier) a perdu la main hier sur les chemins blancs. Victime d’une chute dans le deuxième des cinq secteurs empierrés en compagnie d’un autre favori du jour Tom Pidcock, il a dû chasser durant les cinquante derniers kilomètres pour limiter la casse alors que les Ineos suivis par Wout Van Aert avaient passé la vitesse supérieure.
C’était surtout le groupe intercalé devant avec d’autres prétendants à la victoire finale comme Juan Ayuso, Richard Carapaz, Giulio Ciccone, Antonio Tiberi et Simon Yates quil’inquiétait le plus.
Surtout préoccupé par ses blessures
À l’arrivée, le retard atteignait une bonne minute. « Je suis quand-même content d’ avoir fini cette étape, raconte le Slovène de Red Bull-Bora, la jambe ensanglantée. Ce fut une journée très compliquée, il a fallu maintenir un gros rythme car ça allait vite devant.» Il ne voulait passe perdre dans des calculs encore prématurés alors qu’il a perdu sept places au classement général pour pointer à la dixième, à 1’12’’ de Juan Ayuso (2e). «C’est vrai que je perds une minute aujourd’hui, je ne sais pas ce que ça peut signifier pour la suite. Il y a encore beaucoup de route avant le dernier jour à Rome, beaucoup de choses peuvent se passer d’ici-là. On ne peut pas gagner toujours, il faut aussi savoir perdre. Aujourd’hui, ce n’était pas une grande journée pour moi.»
Il était sur tout préoccupé par ses blessures, «on va tout contrôler ce soir (hier) et essayer de récupérer». La journée de repos aujourd’hui tombe bien.
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Quasi nove mesi dopo la sua vittoria nella 10ª tappa della Vuelta,
Wout Van Aert ha potuto alzare di nuovo le braccia in segno di vittoria ieri a Siena,
per firmare la sua 50ª vittoria in carriera tra i professionisti.
Van Aert rivede la luce
Il belga, che non vinceva da agosto e sognava la maglia rosa durante il primo fine settimana in Albania, è stato in grado di riequilibrarsi per vincere la sua prima tappa al Giro, sul tratto finale delle Strade Bianche che tanto ama.
“Dopo questo lungo periodo di digiuno probabilmente
era scritto che io dovessi tornare a vincere qui”.
- WOUT VAN AERT
19 maggio 2025 - L'Équipe
FILIPPO LE GARS
SIENA (ITA) - Erano quasi nove mesi che Wout Van Aert non vinceva una corsa e aspettava dal 27 agosto, alla Vuelta, di raggiungere il simbolico traguardo della cinquantesima vittoria tra i professionisti. Ieri, il belga ha dovuto lottare con la speranza messicana Isaac del Toro, 21 anni, fino alla famosa Piazza del Campo di Siena, traguardo delle Strade Bianche, ma soprattutto sede del Palio, le corse di cavalli medievali che si tengono due volte l'anno.
Van Aert non poteva permettersi un altro fallimento, dopo averne ingoiati uno dopo l'altro durante la campagna delle classiche, dove ha vissuto tante delusioni e umiliazioni, riassunte dalla volata fallita a Waregem nella Attraverso le Fiandre. Ieri era solo, solo con le sue responsabilità, e forse è stata la cosa migliore che potesse capitargli. Non doveva niente a nessuno, doveva solo giocare con i nervi del giovane Isaac Del Toro, che sapeva già che la maglia rosa sarebbe stata sua (Diego Ulissi era staccato a più di cinque minuti), ma che voleva anche la sua prima vittoria di tappa al Giro.
“Abbiamo deciso di unire le forze”, ha detto il messicano, che probabilmente non si rendeva conto di quanto stesse danneggiando il più anziano belga nel finale e che, con un po' meno ingenuità, avrebbe potuto liberarsi di lui ben prima dell'arrivo.
So che a volte mi criticano per la mia mancanza di intelligenza nelle gare”, ha poi sorriso Wout Van Aert, ”ma oggi sono stato intelligente, perché è stato molto difficile restare a ruota (di Del Toro). In alcuni momenti non riuscivo nemmeno a fare dei cambi lunghi. Ma sapevo di dover aspettare le ultime curve per fare la mia mossa. Per una volta, tutto è andato come volevo. Il fatto che avessi già corso diverse volte la Strade Bianche qui mi ha aiutato”.
In effetti, la sua carriera su strada è iniziata proprio qui, con un promettente terzo posto alla Strade nel 2018, all'età di 22 anni, prima di vincerla due anni dopo. “Dopo quel lungo periodo di siccità, probabilmente era scritto da qualche parte che io dovessi vincere di nuovo qui”.
Wout Van Aert ha recentemente imparato a correre con i suoi mezzi (meno appariscenti), un'osservazione che ha fatto lui stesso ieri sera. “Se confronto il mio stato attuale con il mio livello migliore, c'è ancora un grande divario. Anche se oggi mi sentivo bene, sapevo che la mia salvezza risiedeva in una situazione favorevole, perché non sono in grado di creare da solo quelle situazioni come invece facevo prima”. Così, ha aspettato il momento giusto su strade che conosce bene, superando il primo settore di sterrato con calma insieme ai big della classifica generale, prima che tutto si risolvesse in seguito alla caduta nel secondo settore. È stato allora che la dinamica della gara è cambiata”, ha spiegato. “Gli Ineos erano gli unici davanti e hanno subito approfittato della situazione. A quel punto sono passato in testa, perché ho capito che poteva essere la mia giornata”.
Anche le persone più vicine a lui cominciavano a dubitare che le cose sarebbero migliorate; la moglie, presente al traguardo, ha raccontato ai giornalisti belgi quanto sia stato crudele per il marito questo lungo periodo senza successi. “La seconda caduta dell'anno alla Vuelta è stata la più difficile da accettare, ci si chiede se tutti gli sforzi fatti per tornare ne siano valsi la pena. Ma alla fine, tutto ciò rende ancora più bello ciò che gli è successo oggi”.
Si è trattenuto più a lungo del solito intorno al traguardo, come se non volesse più lasciare questo luogo per provare quelle speciali sensazioni di orgoglio e sollievo. “Sono per natura una persona molto emotiva e molte emozioni mi sono passate per la testa proprio ora che ho tagliato il traguardo. Perché questo posto è magico, forse è anche il più bello per un traguardo, ti sembra di essere in un'arena, senti gli spettatori così vicini”.
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Roglič il grande sconfitto
Lo sloveno, caduto, ha perso sette posizioni nella classifica generale, a 1'12'' da Juan Ayuso (2°).
SIENA - Primož Roglič, che sembrava avere il controllo della classifica generale fin dalla partenza in Albania, abbandonando ogni volta la maglia rosa senza averla cercata (nella terza tappa e di nuovo sabato scorso), ieri ha perso la presa sugli sterrati. Vittima di una caduta nel secondo dei cinque settori con un altro dei favoriti di giornata, Tom Pidcock, ha dovuto inseguire per gli ultimi cinquanta chilometri per limitare i danni, mentre il team Ineos, seguito da Wout Van Aert, aveva cambiato marcia.
È stato il gruppo davanti, con altri pretendenti alla vittoria finale come Juan Ayuso, Richard Carapaz, Giulio Ciccone, Antonio Tiberi e Simon Yates, a preoccuparlo maggiormente.
Preoccupato soprattutto per i suoi infortuni
Al traguardo, il distacco era di un minuto buono. “Sono comunque felice di aver concluso la tappa”, afferma lo sloveno della Red Bull-Bora, con la gamba insanguinata. “È stata una giornata molto complicata, e abbiamo dovuto tenere un buon ritmo perché davanti andavano veloci”. Non ha voluto impantanarsi in calcoli prematuri, scendendo di sette posizioni nella classifica generale, al decimo posto, a 1'12” da Juan Ayuso (2°). “È vero che oggi ho perso un minuto, ma non so cosa possa significare per il resto della gara. C'è ancora molta strada da fare prima dell'ultima giornata a Roma e possono succedere tante cose da qui ad allora. Non si può sempre vincere, bisogna anche saper perdere. Oggi non è stata una grande giornata per me”.
Era soprattutto preoccupato per i suoi infortuni: “Controlleremo tutto stasera (ieri, ndr) e cercheremo di recuperare”. Il giorno di riposo di oggi arriva proprio al momento giusto.
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