UN RÉPIT


Tadej Pogacar, en jaune derrière ses équipiers, 
n’a pas attaqué ses adversaires hier lors de la 14e étape du Tour de France.

POGACAR TOUT EN CONTRÔLE

Tadej Pogacar s’est contenté hier de neutraliser Jonas Vingegaard dans la montée de Superbagnères et l’échappée a pu aller au bout, avec la victoire virevoltante de Thymen Arensman.

20 Jul 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

BAGNÈRES-DE-LUCHON (HAUTE-GARONNE) – Les visages ont la couleur du brouillard, blanc-gris, délavés par une nouvelle journée de souffrance, des ascensions interminables, des descentes dangereuses sur des routes noires lustrées par la pluie, pas un bout de bleu dans le ciel pour se réchauffer le moral. Le fond de la ligne à Superbagnères n’est qu’à une centaine de mètres du portique d’arrivée, mais c’est déjà un autre monde. Le bruit a cessé, seuls les talkies-walkies des agents de sécurité grésillent dans le silence. Le grand hôtel de Superbagnères domine de sa structure imposante derrière la brume dans une ambiance lugubre où l’on verrait bien Jack Nicholson tapoter sur sa machine à écrire en pleine démence, comme dans Shining.

Célébrés quelques minutes plus tôt, poussés par une foule furieuse dans les derniers kilomètres, les coureurs sont rendus à la vie ordinaire, couverts d’imperméables dans lesquels ils flottent, le regard perdu, guidés par les sherpas de leurs équipes. Ils défilent au compte-gouttes comme la troisième étape des Pyrénées les a recrachés, direction les télécabines qui doivent les ramener vers Bagnères-deLuchon. Oscar Onley, servietteéponge autour du cou, a la bobine laiteuse, il plonge dans les escaliers en se tenant à la rampe, descend en crabe, en équilibre fragile sur les cales de ses chaussures, le s jambes encore pleines des toxines de l’effort.

Vingegaard a attaqué Pogacar, en vain

La plu part préfèrent utiliser l’ascenseur, partager la promiscuité avec les adversaires contre qui ils viennent de croiser le fer dans la pente, encore dégoulinants de sueur et couverts de crasse. «Hé ho quand même», rigole Kévin Vauquelin quand il comprend qu’il peut s’économiser l’effort de descendre les marches. Ben O’Connor est plié en deux, il évacue une toux grasse. Jonas Vingegaard est passé par là lui aussi, alors que tous les regards étaient encore braqués sur la ligne. Il est monté dans un des oeufs qui déchiraient les nuages, avec son vélo, évacué par la sortie de service alors que Tadej Pogacar avait été aspiré dans les méandres vers le podium, vers les flashs, les fleurs et la lumière.

Vingegaard a attaqué son rival, en vain, mais il n’avait pas le choix, comment faire autrement? Un double vainqueur du Tour de France (2022 et 2023) ne peut abandonner le combat si loin de l’arrivée à Paris, il devait bien tenter quelque chose pour ne pas perdre totalement la face, mais on a bien senti un peu de désespoir dans son offensive, à 4km du sommet de Superbagnères, alors que son équipe avait pris l’eau. Matteo Jorgenson avait disparu dans le faux plat meurtrier qui menait au pied du col. Il n’y avait plus personne pour l’escorter au pied de l’ascension hors catégorie, si ce n’est Simon Yates, un temps, quand le Britannique fut repris de l’échappée.

Ce n’était pas le jour des grandes offensives, du plan de jeu à la néerlandaise, comme si les Visma-Lease a bike étaient gagnés par la résignation. On ne conseille d’ailleurs pas à Vingegaard de revisionner les images de son accélération. Sur la route, il a senti Pogacar dans sa roue, mais il n’a peut-être pas vu avec quelle facilité le champion du monde l’a contrôlé, assis sur sa selle, et même Florian Lipowitz a pu rester dans les rondins dans un premier temps. Ce fut la même chose quand le Danois alluma un autre pétard, tout aussi mouillé.

Le Maillot Jaune a fait une pause dans sa gloutonnerie

À l’arrivée, le Maillot Jaune expliqua qu’il n’avait pas des jambes de feu ( voir page10), pour justifier qu’il n’avait pas essayé de contrer son adversaire. Peut-être, mais il n’a pas paru particulièrement émoussé et ses cerbères ont longtemps essoré le groupe des favoris, réduisant l’écart avec les fuyards après Peyresourde à tel point qu’on crut un moment que l’échappée était encore condamnée. Mais cela avait plutôt pour but d’anesthésier les velléités de leurs adversaires, d’éviter une pluie d’attaques, et surtout de soigner un peu la popularité du Maillot Jaune dans le peloton pour éviter un procès en cannibalisme.

Pogacar ne s’est donc levé qu’une fois de sa selle hier dans Superbagnères, dans le sprint face à Vingegaard pour la deuxième place, quelques tours de manivelle pour le laisser à quatre secondes et lui chiper en plus deux secondes de bonifications, car sa mansuétude et sa compassion ont tout de même des limites, lui dont le logiciel ne conçoit pas de laisser des victoires ou de partager le gâteau. Sa passivité a ainsi permis à Thymen Arensman d’aller au bout et de sauver le Tour de France d’Ineos. Le fil de fer néerlandais est parti seul à 4km du sommet de Peyresourde, propulsé par les services de Carlos Rodriguez, transformé en équipier, alors qu’il ferraillait avec Sepp Kuss, Tobias Johannessen, Valentin Paret-Peintre, Ben O’Connor et Lenny Martinez. Le grimpeur français mène à nouveau le classement de la montagne grâce à ses passages en tête au sommet du Tourmalet et d’Aspin et à sa 2e place en haut de Peyresourde, son raid était enthousiasmant mais il a encore dilapidé son énergie n’importe comment.

La pause dans la gloutonnerie du Maillot Jaune a aussi permis d’atténuer un sentiment de punition dans un peloton qui déguste de plus en plus et on sent qu’en bout de deuxième semaine, le Tour de France a déjà bien martelé les organismes, que la fatigue s’est installée.

Les brumes sur les capacités de Vauquelin à jouer le général continuent de se dissiper

Hier, on a ainsi vu Steff Cras (Total Energies) malade, courbé sur son vélo, abandonner, Mauro Schmid (Jayco-AlUla), lui aussi vidé, terminer dernier de l’étape alors que le champion de Suisse virevoltait encore à Toulouse (2e), ou Mattias Skjelmose (Lidl-Trek) achever un Tour fantomatique sur un énorme gadin.

Sans oublier Remco Evenepoel, en dégringolade les derniers jours, qui n’avait plus rien dans le réservoir sur les rampes du Tourmalet. Le Belge est donc déjà rentré à la maison et son départ a automatiquement remis Vauquelin dans le top 5. Le Normand a encore bien bataillé pour intégrer le top 10 (10e) d’une étape à 5000m de dénivelé positif et il sort du bloc pyrénéen avec beaucoup plus de confiance pour la suite. Lipowitz et Onley continuent de lui être supérieurs dans les cols et Felix Gall va lui causer du souci, car l’Autrichien monte en puissance, plein de panache hier en accélérant du groupe des favoris à 8 km du sommet, sans se démonter ensuite (4e). Mais hier soir, au sommet de Superbagnères, les brumes sur les capacités du meilleur Français de ce Tour à jouer le général continuaient de se dissiper.

***

Tadej Pogacar, in giallo dietro ai suoi compagni di squadra, 
non ha attaccato i suoi avversari durante la 14ª tappa del Tour de France di ieri.

UNA TREGUA

POGACAR IN CONTROLLO

Tadej Pogacar si è accontentato di neutralizzare Jonas Vingegaard sulla salita di Superbagnères ieri e la fuga è stata in grado di andare fino in fondo, con Thymen Arensman che ha ottenuto una vittoria che dà morale.

20 luglio 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

BAGNÈRES-DE-LUCHON (HAUTE-GARONNE) - I volti hanno il colore della nebbia, grigio-bianco, sbiaditi da un'altra giornata di sofferenza, salite interminabili, discese pericolose su strade nere lucidate dalla pioggia, neanche un po' di azzurro nel cielo a scaldare i cuori. Il traguardo di Superbagnères dista solo un centinaio di metri dallo striscione d'arrivo, ma è già un altro mondo. Il rumore si è spento, solo i walkie-talkie delle guardie di sicurezza crepitano nel silenzio. L'imponente struttura del Grand Hôtel de Superbagnères sovrasta la nebbia, creando un'atmosfera cupa che ricorda Jack Nicholson che in preda alla demenza batte alla macchina per scrivere, come in Shining.

Festeggiati pochi minuti prima, spinti negli ultimi chilometri da una folla furiosa, i corridori sono tornati alla vita ordinaria, coperti da mantelline in cui galleggiano, con lo sguardo perso, guidati dagli sherpa delle loro squadre. Sono arrivati proprio quando la terza tappa dei Pirenei li aveva sputati fuori, diretti verso le funivie che li avrebbero riportati a Bagnères-de-Luchon. Oscar Onley, asciugamano al collo, scende da una spirale lattiginosa, si tuffa giù per le scale aggrappandosi alla balaustra, scendendo come un granchio, in equilibrio precario sulle tacche delle scarpette, le gambe ancora piene delle tossine dovute allo sforzo.

Vingegaard ha attaccato Pogacar, senza successo.

La maggior parte preferisce usare l'ascensore, condividendo la promiscuità con gli avversari contro i quali hanno appena incrociato le spade sulla strada, ancora grondanti di sudore e coperti di sporcizia. “Ehi, ho anch'io lo stesso”, ride Kévin Vauquelin quando capisce che può risparmiarsi la fatica di scendere le scale. Ben O'Connor è piegato in due, con una tosse stizzosa. Jonas Vingegaard pure è passato di lì, mentre tutti gli occhi erano ancora puntati sulla linea d'arrivo. È salito su una delle uova che hanno squarciato le nuvole, con la sua bicicletta, evacuata attraverso l'uscita di servizio, mentre Tadej Pogačar veniva risucchiato nei meandri verso il podio, verso i flash, i fiori e la luce.

Vingegaard ha attaccato il suo rivale, senza successo, ma non aveva scelta: come avrebbe potuto fare altrimenti? Un due volte vincitore del Tour de France (2022 e 2023) non può abbandonare la lotta così lontano dal traguardo di Parigi, quindi doveva tentare qualcosa per evitare di perdere del tutto la faccia, ma si poteva percepire un po' di disperazione nel suo attacco a 4 km dalla cima di Superbagnères, quando la sua squadra aveva imbarcato acqua. Matteo Jorgenson era scomparso nel micidiale falsopiano che portava ai piedi del passo. Non c'era più nessuno a scortarlo fino ai piedi della salita hors catégorie, a parte Simon Yates per un po', fino a quando il britannico non è stato ripreso dalla fuga.

Non è stata una giornata di grandi attacchi, di piani di gioco alla neerlandese, come se i corridori della Visma-Lease a bike fossero sopraffatti dalla rassegnazione. In effetti, non consigliamo a Vingegaard di rivedere il filmato della sua accelerazione. Su strada, sentiva Pogačar a ruota, ma forse non ha visto la facilità con cui il campione del mondo lo controllava, seduto sulla sella, e persino Florian Lipowitz è riuscito a rimanere seduto all'inizio. Lo stesso è avvenuto quando (ai -2,2 km, ndr) il danese ha acceso un altro petardo, altrettanto bagnato.

La maglia gialla si è presa una pausa dalla sua golosità

Al traguardo, la maglia gialla ha spiegato che le sue gambe non erano in fiamme (vedi pagina 10), per giustificare il fatto che non aveva provato a contrastare il suo rivale. Forse, ma non è sembrato particolarmente brusco e i suoi scagnozzi hanno strappato a lungo i favoriti, riducendo a tal punto il distacco dai fuggitivi, dopo il Peyresourde, che per un attimo è sembrato che la fuga fosse ancora condannata. Ma si è trattato più che altro di anestetizzare i rivali, di evitare una raffica di attacchi e, soprattutto, di aumentare la popolarità della maglia gialla nel gruppo per evitare l'ennesima prova di cannibalismo.

Pogačar si è alzato di sella solo una volta ieri verso Superbagnères, nella volata contro Vingegaard per il secondo posto, qualche giro di pedivella per lasciarlo a quattro secondi di distacco e sfilargli due secondi di abbuono, perché ci sono limiti alla sua gentilezza e compassione, un uomo il cui software non gli permette di rinunciare alle vittorie o di dividere la torta. La sua passività ha permesso a Thymen Arensman di andare fino in fondo e salvare il Tour de France della Ineos. Il neerlandese è partito da solo a 4 km dalla vetta del Peyresourde, tirato dal lavoro di Carlos Rodríguez, trasformato in compagno di squadra, mentre lottava con Sepp Kuss, Tobias Johannessen, Valentin Paret-Peintre, Ben O'Connor e Lenny Martinez. Lo scalatore francese è di nuovo in testa alla classifica della montagna grazie ai suoi passaggi in testa in vetta al Tourmalet e all'Aspin e al suo secondo posto in cima al Peyresourde. Il suo raid è stato entusiasmante, ma ha sprecato di nuovo le sue energie.

La pausa golosa della maglia gialla è servita anche a mitigare la sensazione di punizione in un gruppo che il leader si sta divertendo sempre di più, e si ha la sensazione che alla fine della seconda settimana, il peso del Tour de France e la stanchezza si siano già fatti sentire.

La nebbia sulla capacità di Vauquelin di competere nella generale continua a dissolversi.

Ieri abbiamo visto Steff Cras (Total Energies), malato e piegato sulla sua bicicletta, arrendersi, Mauro Schmid (Jayco-AlUla), anch'egli prosciugato, concludere ultimo di tappa mentre il campione svizzero ancora volava a Tolosa (2°), o Mattias Skjelmose (Lidl-Trek) finire un Tour-fantasma per una grave caduta.

E non dimentichiamoci di Remco Evenepoel, crollato a picco negli ultimi giorni e senza più nulla nel serbatoio sulle rampe del Tourmalet. Il belga era già rientrato in patria e la sua partenza ha riportato automaticamente (oltre a Florian Lipowitz terzo in classifica e in maglia bianca, ndr) Vauquelin nella top 5. Il normanno ha lottato ancora una volta per entrare nella top 10 (10°) in una tappa con oltre 5000 metri (5020) di dislivello positivo ed è uscito dal trittico pirenaico con molta più fiducia per il resto della gara. Lipowitz e Onley continuano a surclassarlo sulle salite e Felix Gall gli causerà qualche problema, perché l'austriaco sta guadagnando potenza, pieno di brio ieri quando ha accelerato dal gruppo dei favoriti a 8 km dalla vetta, senza poi mollare (4°). Ma ieri sera, in cima a Superbagnères, la nebbia sulla capacità del miglior francese di questo Tour di competere per la generale ha continuato a dissolversi.

***

Pogačar, faiseur de roi ?

Enrhumé et soucieux de gérer la course, le Maillot Jaune n’a pas forcément cherché à gagner l’étape, hier, à Luchon-Superbagnères.

"S’il avait été un cannibale, 
peut-être aurait-il attaqué plus tôt et gagné l’étape"
   - MAURO GIANETTI LE MANAGER D’UAE EMIRAT'ES 

YOHANN HAUTBOIS

BAGNÈRES-DE-LUCHON – Les intentions de Tadej Pogačar ne sont pas toujours évidentes. Le matin, à Pau, il déclare que son équipe le «paie pour gagner, pas pour faire des cadeaux », qu’il ne parlera «probablement plus à 99% du peloton» quand il sera à la retraite. Et le soir, deuxième de l’étape à Luchon-Superbagnères, il laisse entendre que la victoire n’était pas une priorité. Le Slovène écrase tout, et ce n’est en effet pas dans ses habitudes de lever le pied.

Ducôtédesonéquipe,onaapprisàcanaliser ce chien fou et on guette la moindre rechute d’en mettre partout. Son manager Mauro Gianetti considère que «c’est normal qu’il veuille gagner, sinon il ne serait pas Tadej Pogačar (sourire). Mais notre but est de penser avec lui à long terme, pas seulement aujourd’hui, mais sur plusieurs années. Le cyclisme a un phénomène extraordinaire, et c’est notre responsabilité qu’il dure longtemps».

Sous contrat avec UAE Emirates-XRG jusqu’en 2030, le champion du monde apprend aussi à composer avec les codes d’un peloton qui, par le passé, se voyait attribuer des bons de sortie ou de succès afin que l’omnipotence ne nourrisse un trop-plein d’aigreur.

Gianetti réfute ainsi toute voracité chez son leader: «S’il avait été un cannibale, peut-être aurait-il attaqué plus tôt et gagné l’étape.» Un avis partagé par le paddock, qui estimait qu’il avait endossé le costume de faiseur de roi d’un jour, Thymen Arensman en l’occurrence. «S’il avait voulu gagner, il l’aurait fait », glissa ainsi un directeur sportif. Oliver Naesen (Decathlon-AG2R), lui, a entendu de la part des équipiers de Tadej Pogačar, qu’ «ils voulaient absolumentgagneraujourd’hui( hier) et n’ont pas été capables de reprendre l’échappée», mais l’intéressé, enrhumé, à expliqué qu’il n’avait pas « assez d’énergie pour contrer Jonas (Vingegaard)».

Le triple vainqueur du Tour aurait pu céder à ses instincts carnassiers que cela n’aurait pas choqué les coureurs qui luttent pour simplement rester en vie en juillet : «J’ai lu qu’il disait qu’il était payé pour gagner. Vu que c’est lui qui est payé le plus cher, c’est normal qu’il gagne le plus, avançait en souriant Benjamin Thomas (Cofidis). Blague à part, à sa place, je ferais pareil: si j’avais l’opportunité de gagner, je n’y verrais pas de problème.»

Hier, il a décidé de rester dans la roue de Vingegaard avant de lui mettre un énième caramel à 200m de la ligne pour lui reprendre six secondes avec les bonifications, une manoeuvre individuelle dont son directeur sportif Fernández Matxin ignorait la raison: «Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, je ne lui ai pas dit d’attaquer! (rires.)» Au moins a-t-il laissé le succès d’un jour brumeux au coureur d’Ineos Thymen Arensman. Le Néerlandais fera alors peut-être parti du 1% qui continuera d’échanger avec «Pogi» à la fin de sa carrière.

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