VAUQUELIN - Le champ des possibles


Même s’il a été lâché dans la montée vers Superbagnères, Kévin Vauquelin 
s’est accroché et a franchi la ligne deux minutes après Tadej Pogacar.

Le Normand a passé un vrai cap en résistant dans les Pyrénées. Cinquième du classement général à l’issue de la 14e étape, il a compris et prouvé qu’il était un coureur de grands Tours.

"Je n’aurais jamais parié sur ça en début d’année, 
ou même avant le Tour"
   -  KÉVIN VAUQUELIN, 5e DU TOUR DE FRANCE

20 Jul 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX (avec Th. P.)

En débriefant avec Louis Barré (Intermarché-Wanty) à l’arrivée, Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels) n’était même pas sûr de son classement. «Je crois que Roglic me passe devant» , disait-il en haletant alors que le Slovène n’avait pas grignoté assez pour le déloger de sa désormais 5e place au général après l’abandon de Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step).

Car l’essentiel n’est pas dans ce petit jeu de chaises musicales et les secondes grappillées, mais dans son oeuvre globale depuis le début de ce Tour de France. « J’enchaîne les journées, j’arrive à ne pas être trop loin du groupe des leaders. C’est un gros step (“une étape”) dans ma carrière, s’est rendu compte le Normand de 24 ans. Peu importe que j’explose la semaine prochaine et termine un jour dans le gruppetto, franchement le Tour est réussi! »

Le menu avait de quoi effrayer, avec le Tourmalet, le col d’Aspin, Peyresourde et Luchon-Superbagnères la même journée, le tout après deux semaines de course. « Il avait peur de cette étape, il disait: “Il y a de la fatigue.”» , a confié son directeur sportif Laurent Pichon hier soir. Lâché à 5 km du sommet, avant la plupart de ses adversaires directs, le coureur de l’équipe bretonne aurait pu s’effondrer, revenir logiquement à sa condition de puncheur prometteur et dire «basta!». De toute façon, personne n’y croyait vraiment jusqu’ici, si? « Dès qu’on entre dans des cols trop longs, des trente-quarante minutes d’ascension, sur la partie montagne, ce n’est pas ce qu’on est allés chercher dans la préparation », expliquait son entraîneur Kévin Rinaldi au Tour de Suisse. «Réussir à être là après 5000 m de dénivelé, je n’aurais jamais parié sur ça en début d’année, ou même avant le Tour», a concédé lui-même Vauquelin à l’arrivée de cette 14e étape.

Mais le natif de Bayeux s’est encore accroché, a lissé son effort sans paniquer pour limiter les dégâts et terminer l’étape à seulement deux minutes du Maillot Jaune. «C’était légèrement long pour moi, j’ai encore beaucoup de travail», a-t-il encore eu la lucidité d’analyser après avoir fracassé le plafond de verre. Car ces derniers jours imposent un avenir.

Pas celui, tout proche, de la troisième semaine même si, quand on compte plus de 14 minutes d’avance sur le 11e du général (Jordan Jegat), on doit viser un top 10 à Paris. Plutôt celui des saisons prochaines, où le néogrimpeur devra modifier sa préparation et monter le curseur, pour montrer ce qu’il vaut en tant que coureur complet. « Ce qui ne me rassure pas, c’est qu’il faut se mettre à bloc tout le temps » , a-t-il compris en riant, samedi.

Mais le ressort mental est déjà solide. Pour s’arracher dans le brouillard des derniers kilomètres, le vainqueur de la 2e étape du Tour 2024 a pensé aux heures passées en altitude avec Ewen Costiou, Cristian Rodriguez et Clément Venturini, à ses équipiers qui se sont encore mis à la planche pour «filtrer tous les coups». Jusqu’à Arnaud Démare, qui «roule sans penser au sprint du lendemain, alors que j’ai chez moi un de ses bidons que, plus jeune, j’avais récupéré sur un critérium…», prenait conscience Vauquelin.

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