LAURENT FIGNON

LAURENT FIGNON, À L'ARRIVÉE DU TOUR 1989.

LAURENT FIGNON 

(PARIS, 1960) FRANCE, COUREUR

L'un des spécimens les plus remarquables du cyclisme parisien (qui n'a plus produit tellement de champions depuis l'âge d'or d'André Leducq ou ensuite de Louis Caput pour ne citer qu'eux), Laurent Fignon entra dans le professionnalisme avec des ambitions justifiées et une expérience acquise chez les amateurs. Coureur régulier, puissant et surtout stratège remarquable, il lui manquait une pointe de vitesse suffisante pour s'imposer sur les courses d'un jour, ce qui ne l'empêcha pas de devenir champion de France.

Si sa première victoire dans le Tour, en 1983, fut facilitée par l'abandon du maillot jaune, Pascal Simon, qui s'en était emparé à Luchon, et qui dut abandonner, épaule fracturée, alors que, valide, il avait relégué Fignon à plusieurs minutes, sa deuxième, un an plus tard, fut triomphale tant sa supériorité s'y révéla écrasante, malgré la présence de Bernard Hinault, relégué à plus de dix minutes. Avec cinq victoires d'étapes, lui et son équipe dominèrent haut la main le Tour 1984. Et Laurent Fignon aurait mérité un troisième succès, en 1989. Maillot jaune avant la dernière étape disputée contre la montre, sur les 24,5 km séparant Versailles des Champs-Élysées. Mais Greg LeMond, utilisant une machine sophistiquée, parvint, pour huit secondes, à supplanter Fignon, qui, au départ, en comptait cinquante d'avance. Sans ce retournement de situation incroyable, Laurent Fignon appartiendrait à la catégorie encore peu fournie des triples vainqueurs que sont Frantz, Bobet, LeMond (qui en serait alors resté à deux victoires) indépendamment d'Armstrong (quatre), Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain, les « quintuplés ».

Son « look » avait déjà imposé au public une présence impossible à ignorer. Il est rare d'avoir un coureur à lunettes dans les pelotons et, de plus le jeune banlieusard parisien était tout blond et retenait ses longs cheveux en catogan avec un bandeau aux couleurs de son maillot.

Champion de France 1984, il a subi une opération au tend on d'Achille en 1985. Mais c'est son genou qui le contraignit à l'abandon lors du Tour 1993. Son autorité naturelle le conduisit, après s'être soustrait à la tutelle de Cyrille Guimard, à monter sa propre équipe et à la faire sponsoriser (Système U), inau- gurant une période d'émancipation des coureurs par rapport à leurs employeurs. Ce champion très réfléchi, qui avait entamé des études universitaires, s'est reconverti après sa retraite sportive dans l'organisation; il a dû, en 2002, en raison de difficultés budgétaires, céder à l'ASO (organisatrice du Tour) Paris-Nice, mais a néanmoins mis sur pied Paris-Corrèze, une épreuve en trois étapes.

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Uno dei più straordinari personaggi del ciclismo parigino (che non ha più prodotto tanti campioni dall'epoca d'oro di André Leducq e poi di Louis Caput, solo per citarne alcuni), Laurent Fignon entrò nel mondo professionistico con giustificate ambizioni e un'esperienza acquisita tra i dilettanti. Corridore regolare, potente e soprattutto tattico eccezionale, gli mancava un po' di velocità per imporsi nelle gare di un giorno, ma ciò non gli impedì di diventare campione nazionale di Francia.

Se la sua prima vittoria al Tour, nel 1983, fu facilitata dal ritiro della maglia gialla, Pascal Simon, che l'aveva conquistata a Luchon e che dovette ritirarsi per la frattura a una spalla, dopo che, ancora in buona salute, aveva relegato Fignon a diversi minuti di distacco, la sua seconda vittoria, un anno dopo, fu trionfale, tanto che la sua superiorità si rivelò schiacciante, nonostante la presenza di Bernard Hinault, staccato a più di dieci minuti di distanza. Con cinque vittorie di tappa, lui e la sua squadra dominarono incontrastati il Tour 1984. E Laurent Fignon avrebbe meritato un terzo successo, nel 1989. Era in maglia gialla al via dell'ultima tappa a cronometro, sui 24,5 km che separano Versailles dagli Champs-Élysées, ma Greg LeMond, utilizzando una bicicletta sofisticata, riuscì a superarlo di otto secondi dopo che alla partenza era in svantaggio di cinquanta. Senza quell'incredibile ribaltamento di situazione, Laurent Fignon sarebbe entrato a far parte della ristretta cerchia dei tre volte vincitori, insieme con Frantz, Bobet, LeMond (che invece sarebbe rimasto a due vittorie) indipendentemente da Armstrong (sette), Anquetil, Merckx, Hinault e Indurain, i “quintuplici”.

Il suo “look” aveva già imposto al pubblico una presenza impossibile da ignorare. È raro vedere un corridore con gli occhiali nel gruppo e, inoltre, il giovane parigino era biondo e portava i capelli lunghi raccolti in una coda con una fascia tergisudore dei colori della sua maglia.

Campione nazionale di Francia nel 1984, nel 1985 subì un intervento al tendine d'Achille. Ma fu il ginocchio a costringerlo al ritiro durante il Tour del 1993. La sua naturale autorevolezza lo portò, dopo essersi sottratto alla tutela del diesse Cyrille Guimard, a creare una propria squadra e a farla sponsorizzare (Système U), inaugurando un periodo di emancipazione dei corridori rispetto ai loro datori di lavoro. Questo campione molto riflessivo, che aveva iniziato gli studi universitari, dopo il ritiro dallo sport si è reinventato organizzatore; nel 2002, a causa di difficoltà finanziarie, ha dovuto cedere all'ASO (la società organizzatrice del Tour) la Parigi-Nizza, ma ha comunque messo in piedi la Parigi-Corrèze, una gara in tre tappe.