Zaccharie Risacher, l’avenir des Bleus

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« Mon tir est vite devenu la partie de mon jeu qui intéresse le plus », 

lance Zaccharie Risacher. Ici face à la Slovénie, le 30 août, lors du championnat d’europe.

BASKET-BALL Après une saison impressionnante en tant que rookie avec les Hawks d’atlanta, le jeune ailier français semble avoir franchi un nouveau cap cet été. L’équipe de France va-t-elle en profiter ?

« Dès mon plus jeune âge, j’ai eu droit aux conseils de mon père. C’est le premier joueur que j’ai vu jouer. » 

   - ZACCHARIE RISACHER

3 Sep 2025 - L'Humanité

ÉRIC SERRES

On pensait avec Victor Wembanyama tenir « LA » seule perle du basket tricolore. Il faut croire que le Francilien a fait des émules depuis son ascension en NBA et que la pouponnière « made in France » nous sort dorénavant presque chaque année un « ptit » nouveau. Enfin nouveau ? Pas tout à fait ! L'ailier de 20 ans Zaccharie Risacher n'est plus vraiment une surprise et le démontre à chaque sortie, que ce soit avec les Bleus ou avec les Hawks d'atlanta, chez qui il évolue dorénavant.

Fils de Stéphane Risacher, ancien international français, vice-champion olympique avec les Bleus en 2000 à Sydney, et frère d'aïnhoa Risacher, basketteuse professionnelle, Zaccharie a grandi sous la planche : « Dès mon plus jeune âge, j’ai eu droit aux conseils de mon père. C’est le premier joueur que j’ai vu jouer, quand il évoluait à Murcie, puis à Chalon-surSaône. Ensuite, je regardais ses actions sur Internet, quand j’ai eu mon premier smartphone. »

Image de référence, il est aussi celui qui l'a drivé durant sa tendre enfance. Le fiston débute d'ailleurs à l'élan Chalon à l'âge de 3 ans et demi. À la maison, le basket se conjugue à toutes les sauces. On travaille dans le jardin pour développer les qualités qu'on lui reconnaît aujourd'hui, c'est-à-dire son shoot : « Mon tir est vite devenu la partie de mon jeu qui intéresse le plus. J’ai pris beaucoup de plaisir à faire ces séances, mais c’était aussi du boulot. On en a fait des milliers. »

UN JOUEUR MAJEUR DANS LA ROTATION DE SON ÉQUIPE

Sa gestuelle est en effet reconnue comme l'une des plus fluides de sa génération. Malgré sa grande taille (2,05 m), il déclenche son tir à grande vitesse. Il ajuste toujours son timing pour trouver le geste parfait. Pourtant, savoir shooter est une chose, mais c'est largement insuffisant lorsque l'on veut atteindre les sommets. Il comprend très tôt qu'il va devoir aussi sacrifier sa jeunesse. « Je n’ai pas pu être un ado. Dès mes 16 ans, j’ai dû faire le lycée à distance et arrêter de voir mes amis pour me consacrer au basket. J’ai dû vivre comme un adulte. »

Du travail, toujours du travail ! Au-delà de son adresse extérieure, sa capacité à influencer le jeu dans tous les compartiments est l'une de ses autres qualités. Après une saison rookie déjà impressionnante en NBA, Zaccharie Risacher semble avoir franchi un autre cap du point de vue physique et technique. À seulement 20 ans donc, l'ailier des Hawks s'est rapidement imposé comme un joueur majeur dans la rotation de son équipe, allant jusqu'à terminer deuxième au titre de Rookie de l'année. Un accomplissement qui illustre à la fois sa précocité et son potentiel hors normes. Défensivement, la progression est évidente. Cet été, il a d'ailleurs multiplié les séances axées sur la condition physique et la répétition de gestes précis. Affûté, plus rapide et plus agressif dans ses déplacements, ce travail lui permet dorénavant d'encaisser davantage les contacts. Avec ses longs segments, il est même devenu une arme redoutable pour gêner et contrer les attaquants. Chez les Bleus, dans ce rôle défensif à la Nicolas Batum que lui a confié le coach Frédéric Fauthoux, « Zac » semble avoir acquis la plupart des bases nécessaires : « J’essaye d’être plus agressif, d’imposer mes qualités à mes adversaires, d’être dans les bons espaces pour faciliter le travail de mes coéquipiers. Jouer libéré, jouer simple. Quand je fais ça, il y a toujours quelque chose qui se débloque. »

Exactement ce que lui demande le coach de l'équipe de France. Et pour cause ! Les deux ont une connexion lointaine. Si Risacher père et Frédéric Fauthoux ont été partenaires en équipe de France et à Pau-orthez, Zaccharie a, lui, évolué sous les ordres du nouveau coach des Bleus à Bourg-en-bresse : « Je retrouve un peu le Freddy que j’ai quitté à Bourg, fidèle à lui-même. C’est gratifiant de pouvoir évoluer sous le maillot bleu et de vivre cette expérience avec lui. Il m’a apporté énormément de choses. On a passé un an ensemble durant lequel il m’a fait progresser tactiquement, sur mon tir, ma posture et même au quotidien. Il avait vraiment l’envie de m’accompagner au mieux dans mon projet. Il a été d’une aide précieuse. J’ai retrouvé le Freddy que j’ai quitté pour la NBA. » Maintenant, il faut espérer que cette belle connivence entre les deux, partagée d'ailleurs avec d'autres joueurs de l'équipe de France, permette à celle-ci de pousser l'aventure le plus loin possible.