Vauquelin: «Un rêve de gosse»
Révélation française de l’été, le Français a décidé de rejoindre, pour trois ans, la formation britannique Ineos Grenadiers. Un choix autant sportif que de coeur.
“J’ai signé pour être leader et pour faire le nombre
“Ne pas être sûr de voir les membres du staff, mes coéquipiers, retrouver une équipe, c’est lourd D'’AR'KÉA- À PROPOS DE L’AVENIR B&B HOTELS
11 Oct 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
Il along temps gardé un secret pourtant bien éventé depuis quelques semaines, mais par respect pour son équipe Arkéa-B&BHotels, en passe de disparaître, Kévin Vauquelin avait toujours refusé d’officialiser son arrivée chez Ineos Grenadiers. LeNormand, révélation française de l’été (2e du Tour de Suisse et 7e duTour duFrance), achoisi cette équipe afin d’améliorer ses performances mais aussi par instinct. Enfant, il était fan de la Sky, l’ancêtre d’Ineos. À 24ans, de retour à l’entraînement après sa blessure à une cheville en juillet, il s’apprête à entrer dans une autre dimension lors des trois prochaines saisons.
- Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Ineos Grenadiers?
J’ ai pris ma décision au moment de l’ A ms tel GoldRace( le 20 avril ), relativement tôt dans la saison, pour avoir de la tranquillité. Je n’ avais pas envie de trop y penser, je voulais juste me concentrer sur mes performances. Et ça m’ a fait du bien. J’ ai eu d’ autres propositions, j’ ai dû peser le pour et le contre, mais de la même manière que j’ avais signé instinctivement chez Arkéa, je sentais le truc avec I ne os. Je voulais sortir de ma zone de confort, ne pas rester en France et découvrir autre chose, une culture différente. J’ ai écouté leur projet, où ils me voyaient, mais surtout eux ont écouté aussi ce que je voulais. C’ est bien de choisir un coureur sur son profil, mais il faut connaître sa personnalité, son comportement.
- Qu’est-ce qui vous a séduit dans leur projet?
J’ ai vraiment signé pour la performance. J’ ai envie de me découvrir à 100%, et I ne os, ça sonne tout de suite bien en termes de performance. Leur passé sur les grands Tours et les courses à étapes avec de très grands coureurs m’ ont amené à penser que c’ était bien pour moi. J’ ai beaucoup de choses à apprendre. Quand j’ étais petit, je regardais laSky, car ils avaient des liens avec la piste( ils’ est illustré plus jeune sur la piste ). Br ad le yWiggins,Geraint Thomas, ça sonnait en moi. Un rêve de gosse se réalise. La plus grosse équipe dans laquelle j’ ai toujours voulu aller, c’ était Ineos.
- On vous pensait plutôt coure'ur' d’une journée ou d’une semaine. Sur le Tour, vous avez prouvé avoir aussi des aptitudes sur trois semaines. Quel sera votre rôle chez Ineos?
J’ ai signé pour être leader et pour faire le nombre, c’ est-à-dire être dans une situation où l’ on est plusieurs à pouvoir gagner une course. À moi d’ être le meilleur possible pour décrocher ces victoires. À court terme, on va plutôt partir sur des courses d’ une semaine, on va travailler là-dessus, on vase découvrir et eux, sur le long terme, me voient peut-être sur les grands Tours. On va y aller crescendo, sans pression. Avec ce qui s’ est passé cet été sur le Tour de Suisse et le Tour de France, cela amène plus de sérénité et d’envie.
- Vous êtes un peu dans la peau d’un étudiant français qui part à l’étranger. Ce la vous effraie ou y a-t-il de l’excitation?
Les deux( rires )! Je suis très impatient et très excité, et quand je regarde les courses à la télé, j’ ai très envie de courir, encore plus dans une nouvelle équipe. Ce qui me fait un peu plus peur, c’ est la langue. Je dois peaufiner mon anglais, pas le plus simple pour moi (rires ). C’ est ce qui me stresse le plus, mais j’ y travaille, comme pour le vélo. Certains coureursd’ I ne os étaient au courant de ma signature, ils étaient assez enthousiastes et certains, par moments, m’ ont même aidé sur le Tour de Suisse( sourire ). J’ ai échangé aussi a ve cGeraintThom as. Jem’ inquiète moins pour mes débuts dans l’ équipe.
Vous ne serez pas le seul Français.Axel Laurance y évolue depuis un an et Dorian Godon vient également de s’y engager.
Je les ai côtoyés, je les connais un minimum, çavam’aider. Il y a aussi Victor L an gel lotti, un Monég as que avec qui je roule de temps en temps. J’ aurai au moins quelques points de repère, mais je pense être assez sociable pour découvrir d’ autres personnes. Rencontrer unEg an Bernal, se confronter à son expérience sur le vélo mais aussi ce qu’ il a connu avec ses blessures, c’ est toujours enrichissant.
- Que vous a dit Axel Laurance sur l’équipe?
Dans le peloton, on se voyait, je suis allé à la pêche aux informations pour faire mon choix. Et c’ est mieux de se baser sur des gens qui sont en interne. Lui et Victor, qui arrivait de BurgosBH,m’ ontr appelé les moyens mis en place, la recherche de performance, la nutrition, les stages, l’ approche des compétitions… C’ est une équipe à gros budget, avec plus de moyens, et ça me donne envie des avoir jusqu’ où je peuxaller.
- Vous avez signé pour trois ans. Comment imaginez-vous votre évolution d’ici là?
Je n’ en ai aucune idée, tout simplement parce qu’ il y a eu le Tour de France cette année et je n’ aurais jamais pu imaginer ce quis’estpassé( rires). Cen’estpasparce qu’ on signe dans une grosse équipe, avec plus de moyens, qu’ on va être meilleur. Il faut continuer de pédaler, d’ être fort mentalement et il y a toujours des aléas dans une carrière, comme les blessures. Je vais travailler etonverra. Axel me l’avait dit, il n’ y a pas de pression, toutes taxé sur le travail. L’ équipe met juste les moyens pour qu’ on soit les meilleurs et qu’ on coure libérés.
- Vous citez Bernal, mais il y a aussi Thymen Arensman, Filippo Ganna, Ben Turner, Joshua Tarling… Comment vous situerez-vous dans un tel collectif où vous ne serez plus l’unique leader?
C’est aussi pour cela que je voulais venir. Chez Arkéa,c’ est vrai, j’ étais parmi les meilleurs de l’équipe, mais c’ est bien de se retrouver sur des tests où l’ on termine en milieu de tableau. En côtoyant des personnes beaucoup plus fortes comme Ganna sur les chronos, à très haut niveau, c’ est aussi une façon de passer un palier. Comme à mes débuts professionnels chez Arkéa: j’étais milieu de tableau et quand je voyais des coureurs meilleurs que moi, cela me donnait plus d’ envie de m’ entraîner et delesdépasser.
- Vous quittez une équipequi, sauf retourne ment de situation, ne pour suivra pas au-delà de 2025. Laperspective d’avoir trouvé uneformation vous a rassuré ces derniers mois?
Non. Par rapport à moi, c’est sûr, ce n’était pas inquiétant, mais par rapport au futurde l’équipe, à mes équipiers, ce la me faisait chier. Je sais d’oùjeviens, je sais comment je me suis construit. Ne pas être sûr de voir lesmembres du staff, mes coéquipiers, retrouver une équipe,c’est lourd.»

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