Chronos-potes


Champion du monde de la discipline, Remco Evenepoel a 
remporté le contre-la-montre du Critérium du Dauphiné, le 11 juin.

Freiner ou pas dans un virage ? Y garder la position de chrono ou se relever ? Les informations transmises par leurs coéquipiers ayant déjà fini le contre-la-montre sont une aide précieuse pour les favoris de l’épreuve.

"Entre prendre un virage en ralentissant ou le prendre sans freiner, il peut y avoir une à deux secondes de différence" 
   - MICHAEL MORKOV, ANCIEN CAPITAINE 
     DE ROUTE DE SOUDAL-QUICK STEP

9 Jul 2025 - L'Équipe
ALEX BARDOT

ROUEN – Ce ne sont que 33 km, même pas 1 % du parcours du Tour. À dévorer, le contre-lamontre de Caen ne prendra pas plus d’une petite quarantaine de minutes pour les meilleurs. Il n’empêche : cette plume pèse une tonne en termes de temps consacré à le préparer. Tadej Pogacar a fait la route jusqu’à la Normandie début juin, en prenant la pluie sur place.

Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel n’en ont pas fait autant, mais ils vont se le mettre dans les jambes et dans la tête ce matin, « doucement pour avoir une certaine sensation », selon les mots de Tom Steels, directeur sportif d’Evenepoel chez SoudalQuick Step. Puis tous rentreront au paddock pour attendre leur tour. Mais la reconnaissance du parcours ne sera pas finie. Jusqu’au moment de leur départ, et même avec l’oreillette pendant le chrono, ils seront à l’écoute des retours de leurs coéquipiers qui se seront élancés avant eux. Ça peut être une info de rien du tout, mais dans une épreuve qui peut se jouer à la seconde, t o ut compte.

Au téléphone, Michael Morkov, ancien capitaine de route de Soudal-Quick Step, raconte un souvenir du prologue du Tour 2022 à Copenhague: « Il pleuvait, la route était mouillée. On venait de recevoir des nouveaux pneus pour la pluie, mais quand on est coureur, on veut toujours ce qui va plus vite. Sur la route, j’ai vu que ça glissait beaucoup. À l’arrivée, j’ai dit à Yves Lampaert que plutôt que la vitesse, sa priorité devait être le grip. Il a finalement changé ses pneus pour mettre ceux pour la pluie. » Lampaert n’a pas chuté et il a fini Maillot Jaune. « Michael Morkov donnait souvent des bons conseils », rapporte Steels en souriant.

Le Danois, 40 ans et jeune retraité, profite désormais de son premier été de vacances avec sa famille, mais il a trouvé des successeurs au sein de son ancienne formation. À l’issue du chrono du Dauphiné qu’il avait remporté début juin, Evenepoel avait remercié ses coéquipiers, et notamment Maximilian Schachmann, pour les indications qu’ils lui avaient transmises après leur passage. « Je pense que 90 %, voire plus, c’est la perf de Remco, dit Steels. Ce n’est pas pour rien qu’il est champion du monde. Mais il y a toujours des détails qu’un équipier peut amener. Ça amène un autre regard. »

Car les impressions des reconnaissances du printemps et du matin de l’épreuve ne suffisent pas. « Au printemps, on peut faire la reconnaissance à une bonne vitesse, mais comme le trafic est ouvert, impossible d’être à fond », explique Joxean Matxin Fernandez, manager de Pogacar chez UAE Emirates-XRG. Et comme la « reco » du matin ne se fait pas non plus au taquet, l’estimation de la vitesse adéquate pour prendre telle ou telle courbe devient difficile. « Il y a des virages où tu te dis, en passant en voiture, que ça se passe à bloc, souligne Steels. Mais une fois sur le vélo, non. »

Raison pour laquelle les équipes montent une sorte de cabinet de conseils en virages avec les premiers partants du chrono. « Aux Championnats de France, raconte Bruno Armirail, qui portera le maillot bleu-blanc-rouge de la spécialité aujourd’hui, il y avait un virage humide avec des graviers, j’avais demandé aux directeurs sportifs qui me suivaient dans la voiture de demander aux coureurs déjà passés si c’était encore mouillé. » « On peut demander à ceux qui ne le font pas à bloc d’essayer de rouler vraiment vite dans telle ou telle courbe, pour voir à quelle allure ça peut se passer », ajoute Steels.

Même si ç’a pu lui jouer des tours, comme lors de Tirreno-Adriatico 2024 – « je voulais être impeccable techniquement, mais je suis tombé dans un virage, j’en suis pas fier »,

explique-t-il en souriant – Morkov endossait ce rôle de conseiller avec plaisir et dévotion. « Si je n’avais pas les jambes pour faire quelque chose, ou pas d’ambitions, autant servir à quelque chose pour l’équipe. Ça pouvait être un conseil sur une trajectoire, sur le fait de rester, ou pas, en position de chrono (les mains sur les prolongateurs) ou, sur un freinage, pour dire d’appuyer doucement, à fond, ou carrément sans toucher les poignées. »

Avec son expérience et son savoir-faire dans le pilotage – il était le meilleur lanceur du monde –, Morkov avait gagné la confiance de ses coéquipiers. Il avait aussi appris à s’adapter à la personnalité de chacun. « Kasper Asgreen, quand il était concentré, il ne fallait pas lui donner plus d’un conseil, sur la chose la plus importante à savoir. À d’autres, je pouvais donner plein d’informations. » Pour quel gain au final ? « Entre prendre un virage en ralentissant ou le prendre sans freiner, il peut y avoir une à deux secondes de différence », estime Morkov.

Autour de Caen, il y aura de longues lignes droites mais aussi une vingtaine de courbes délicates dans lesquelles les trajectoire set les freinages feront grappiller ou perdre du temps. Schachmann, 116e au général, partira à14h10.«C’ est un des meilleurs dans le contre-la-montre et il a beaucoup d’expérience, mais surtout de bonnes expériences, avec une vision proche de celle son leader », loue Steel. Au moment de s’élancer, près de trois heures plus tard (16h44), Evenepoel, grand favori de ce chrono, aura son plus beau vélo et casque découpé au niveau de la visière, mais aussi quelques bonnes infos dans la caboche.

***

Il campione del mondo di specialità Remco Evenepoel 
ha vinto la cronometro del Critérium du Dauphiné dell'11 giugno.

Cronotipi

Frenare o non frenare, in curva? Mantenere la posizione cronometrica o rialzarsi? Le informazioni trasmesse dai compagni di squadra che hanno già concluso la cronometro sono un aiuto prezioso per i favoriti della specialità.

"Ci può essere una differenza di uno o due secondi 
tra affrontare una curva rallentando o affrontarla senza frenare". 
   - MICHAEL MORKOV, EX CAPITANO 
     DELLA SOUDAL-QUICK STEP

9 lug 2025 - L'Équipe
ALEX BARDOT

ROUEN - Sono solo 33 km, nemmeno l'1% del percorso del Tour. Da divorare, la cronometro di Caen non richiederà più di una quarantina di minuti per i migliori corridori. Tuttavia, questa piuma pesa una tonnellata in termini di tempo speso per prepararla. Tadej Pogacar ha pedalato fino alla Normandia all'inizio di giugno, beccandosi la pioggia lungo il percorso.

Jonas Vingegaard e Remco Evenepoel non hanno fatto altrettanto, ma stamattina la metteranno nelle gambe e nella testa, “lentamente per prendere confidenza”, secondo le parole di Tom Steels, direttore sportivo di Evenepoel alla Soudal-Quick Step. Tutti torneranno poi nel paddock in attesa del proprio turno. Ma la ricognizione del percorso non sarà finita. Fino al momento della partenza, e anche con l'auricolare acceso durante la cronometro, ascolteranno i feedback dei compagni di squadra che sono partiti prima di loro. Può trattarsi di informazioni banali, ma in una gara che può essere decisa al secondo, tutto conta.

Al telefono, Michael Mørkøv, ex capitano della Soudal-Quick Step, rievoca un ricordo del prologo del Tour 2022 a Copenaghen: "Pioveva e la strada era bagnata. Avevamo appena acquistato nuovi pneumatici per la pioggia, ma quando sei un corridore vuoi sempre qualcosa che vada più veloce. Sulla strada, ho notato che scivolava molto. All'arrivo ho detto a Yves Lampaert che la sua priorità non doveva essere la velocità, ma l'aderenza. Alla fine ha cambiato i suoi pneumatici con quelli da pioggia. Lampaert non è caduto e ha concluso in Maglia Gialla. “Michael Morkov dava spesso buoni consigli”, dice Steels con un sorriso.

Il danese, 40 anni e da poco ritiratosi, si sta godendo le prime vacanze estive con la famiglia, ma ha trovato dei successori all'interno della sua ex squadra. Al termine della crono del Delfinato, vinta all'inizio di giugno, Evenepoel ha ringraziato i compagni di squadra, e in particolare Maximilian Schachmann, per le informazioni che gli avevano fornito dopo la loro prova. Credo che il 90%, o anche di più, sia merito di Remco", ha detto Steels. È campione del mondo per un motivo. Ma ci sono sempre dei dettagli che un compagno di squadra può apportare. Porta una prospettiva diversa".

Dopo tutto, le impressioni ricavate dalle sessioni di ricognizione in primavera e la mattina dell'evento non sono sufficienti. “In primavera è possibile effettuare la ricognizione a una buona velocità, ma con il traffico aperto è impossibile andare a tavoletta”, spiega Joxean Matxin Fernandez, responsabile di Pogacar presso la UAE Emirates-XRG. E dato che nemmeno la “ricognizione” mattutina viene fatta a tutta, diventa difficile stimare la velocità giusta per affrontare questa o quella curva. Ci sono alcune curve in cui si pensa, quando si è in macchina, che si andrà a tavoletta", sottolinea Steels. Ma una volta in sella alla bici, no".

"Ecco perché le squadre organizzano una sorta di consulenza sulle curve con i primi partenti della cronometro. Ai campionati francesi“, racconta Bruno Armirail, che oggi indosserà la maglia bianco-blu-rossa di campione nazionale francese di specialità, "c'era una curva bagnata con ghiaia, e ho chiesto ai team manager che mi seguivano in macchina di chiedere ai corridori che ci erano già passati se era ancora bagnata". “Si può chiedere a chi non fa a tutta l'intero percorso di provare a pedalare molto velocemente in questa o quella curva, per vedere quanto si può spingere”, aggiunge Steels.

Anche se la cosa gli ha giocato brutti scherzi, come durante la Tirreno-Adriatico 2024 - “Volevo essere tecnicamente impeccabile, ma sono caduto su una curva e non ne vado fiero”, spiega sorridendo - Mørkøv ha assunto questo ruolo di consigliere con piacere e dedizione. "Se non avevo le gambe per fare qualcosa, o non avevo ambizioni, tanto valeva fare qualcosa per la squadra. Poteva essere un consiglio su una traiettoria, sull'opportunità o no di rimanere in posizione da crono (con le mani sugli estensori) o, in fase di frenata, dirgli di pinzare delicatamente, a tutta, o senza toccare del tutto le leve dei freni".

Con la sua esperienza e la sua competenza nel guidare il mezzo - era il miglior lead-out al mondo - Mørkøv aveva conquistato la fiducia dei propri compagni di squadra. Aveva anche imparato ad adattarsi alla personalità di ciascuno. "Kasper Asgreen, quando era concentrato, non gli davo più di un consiglio sulla cosa più importante da sapere. Con altri, invece, potevo dare molte informazioni". Qual era il vantaggio finale? “Tra affrontare una curva rallentando e affrontarla senza frenare può esserci una differenza di uno o due secondi”, dice Mørkøv.

Intorno a Caen, ci saranno lunghi rettilinei ma anche una ventina di curve insidiose, in cui le traiettorie e le frenate possono far perdere tempo. Schachmann, 116° in classifica generale, partirà alle 14.10. “È uno dei migliori nella cronometro e ha molta esperienza, ma soprattutto una buona esperienza, con una visione vicina a quella del suo leader”, lo elogia Steel. Quando partirà, quasi tre ore dopo (16:44), Evenepoel, il grande favorito di questa cronometro, avrà la sua bici migliore e il casco tagliato dalla visiera, ma anche qualche buona informazione in mente.

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58 - Cinquante-huit secondes séparent Remco Evenepoel du leader Tadej Pogacar avant le contre-la-montre. Un écart que le Belge pense pouvoir combler. « On a vu l’avantage que j’ai pris sur Tadej dans le chrono du Dauphiné (49’’ de plus). Il est complètement différent demain mais ça me convient, très plat et pas technique du tout », a assuré le coureur de Soudal Quick-Step hier.

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58 - Cinquantotto secondi separano Remco Evenepoel dal leader Tadej Pogacar prima della cronometro. Un divario che il belga ritiene di poter colmare. "Abbiamo visto il vantaggio che avevo su Tadej nella cronometro del Delfinato (49'' in più). Domani sarà tutto diverso, ma questa mi si addice, (una crono) molto piatta e per nulla tecnica", ha assicurato ieri il corridore della Soudal Quick-Step.

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UN PREMIER TOURNANT ?
Les 33 km sont annoncés tout plats et sur des routes larges, donc un terrain de jeu idéal pour les spécialistes du contre-la-montre. Et surtout l’occasion de créer des écarts conséquents.

UN PRIMO PUNTO DI SVOLTA?
I 33 km previsti sono pianeggianti e su strade larghe, il che li rende un terreno di caccia ideale per gli specialisti della cronometro. E, soprattutto, un'opportunità per creare distacchi significativi.

36 - C’est la 36e fois que Caen est ville-étape sur le Tour de France.
La cité de Guillaume le Conquérant n’avait plus goûté à la Grande Boucle depuis 19 ans, et la victoire d’Oscar Freire, le deuxième des quatre succès de l’Espagnol sur l’épreuve.

36 - È la 36a volta che Caen è una città di tappa del Tour de France.
La città di Guglielmo il Conquistatore non assaporava la Grande Boucle da 19 anni, e la vittoria di Oscar Freire, il secondo dei quattro successi dello spagnolo in questa prova.

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