LE BAL DES PUNKS


HAUTE TENSION

Malgré le forcing de Mathieu van der Poel, Jonas Abrahamsen, parti au kilomètre zéro, l’a emporté. Rendez-vous à Hautacam aujourd’hui. Jonas Abrahamsen a remporté hier une étape totalement cintrée autour de Toulouse, où Tadej Pogacar est tombé dans le final. Même sans gravité, ce n’est pas une bonne nouvelle pour le champion du monde alors que se profile aujourd’hui l’ascension d’Hautacam.

À la veille d’aborder les Pyrénées, Tadej Pogacar a chuté et le Tour a vécu une folle journée à 48 km/h de moyenne à Toulouse.

17 Jul 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS

TOULOUSE – Est-ce la punkitude de Ben Healy qui a dégouliné sur tout le monde ou le peloton est-il pris d’une hystérie collective les matins d’étapes qui n’intéressent pas Tadej Pogacar ? Mais enfin, c’était quoi cette folie qui a embrasé une journée qu’on avait qualifiée de plate, une salle d’attente avant d’attaquer les Pyrénées à laquelle on avait ajouté un petit coup de cul histoire d’épicer le final?

Tous les regards s’étaient arrêtés sur la côte de Pech David, il est vrai très, très raide en son pied avec une approche étriquée, mais elle n’a même pas eu de rôle décisif tellement ces doux dingues de cyclistes avaient décidé de dévaster la salle de jeux dès son ouverture au km 0. On se serait crus dans une église du Moyen Âge avec des affligés pris du feu de Saint-Antoine, convulsionnés, les membres brûlants, ou, moins loin, dans une rave au milieu d’une forêt d’Ardèche au petit matin, c’est à peu près la même chose, les champignons sont après tout un passe-temps éternel. Et les nombreux Toulousains sur le bord de la route, qu’on a sentis très tôt en température, ont ajouté à ce carnaval de fadas. Que Sébastien Piquet, la voix de Radio Tour, qui suit la course au coeur du réacteur dans la voiture de Thierry Gouvenou, le directeur technique de la Grande Boucle, a résumé ainsi, et vous nous pardonnerez la trivialité mais elle dit tout: « On n’a jamais eu le temps de s’arrêter pisser. »

Van der Poel, le chassé devient chasseur

S’il faut tenter de mettre un peu d’ordre dans ce gigantesque bazar, où il était parfois compliqué de savoir quel groupe était le peloton, on peut dégager deux grandes phases. La bataille pour l’échappée, interminable, avec cette fois un trio qui s’est dégagé dès le départ, bien outillé pour vivre longtemps en autonomie à l’avant : Jonas Abrahamsen, Mauro Schmid et Davide Ballerini. Mais derrière, les contres se succédaient comme des vagues sur la plage. Mathieu Burgaudeau et Fred Wright parvinrent à revenir sur la tête à 88 km de l’arrivée, soit après autant de bornes de baston. Puis un deuxième iceberg réussit à se détacher, à 63 km du terme, un groupe chevronné qu’on aurait pu retrouver dans le final d’une grande classique: Mathieu Van der Poel, Wout Van Aert, Quinn Simmons, Arnaud De Lie, Axel Laurance.

La course bascula alors dans un autre temps, dans ce cinq contre cinq à l’avant pour la victoire d’étape. L’écart plongea rapidement mais il plafonna ensuite, 23 secondes à 30 km de la ligne, 20 secondes 10 km plus loin, le suspense était dingue et la résistance du premier groupe encore plus, d’autant qu’ils avaient embauché de bonne heure. Simmons décida de mettre fin à cette poursuite par équipes et de tenter de boucher le trou seul par une attaque dans la côte de VieilleToulouse, l’avant-dernière difficulté, mais à l’avant, Schmid et Abrahamsen accélérèrent quasiment au même moment.

Les deux yétis allaient conserver leur avantage jusqu’au bout, malgré le démarrage de Van der Poel au milieu de la rampe de Pech David. Le Néerlandais a sans doute lancé trop tard, il échoua à 7 secondes des deux fuyards, la deuxième fois qu’une deuxième étape, après son succès à Boulogne-sur-Mer, lui filait entre les doigts dans ce Tour, chassé dimanche vers Châteauroux, chasseur hier. Et au bout de cette journée de débauche, il a fallu une photo-finish pour trancher 156 km d’échappée et offrir la victoire à Abrahamsen, qui a confirmé sa puissance de chasse-neige et apporté à sa formation Uno-X le premier succès de son histoire dans le Tour de France.

La seule règle qui n’a pas été brisée fut celle de ne pas attaquer Pogacar à terre

Voilà pour le cadre de cette boucle autour de Toulouse au cours de laquelle l’antienne « il faut comp ter chaque coup de pédale » parut bien périmée, déréglée par une bande de punks qui avaient décidé de piétiner les codes qui régissent la vie du peloton. Un défilé de Gremlins ingérables qui par exemple attaquèrent, relancèrent les opérations quand on pensait qu’un moment de répit avait été atteint et qu’à l’arrière, Tadej Pogacar, Ben Healy et le maillot vert, Jonathan Milan, s’étaient arrêtés pour un besoin naturel. Un comportement qui déplut au champion du monde, d’autant que Wout Van Aert était pas mal à la manoeuvre à ce moment-là (78 km de l’arrivée).

Healy, justement, avait annoncé qu’il faudrait que lui et ses équipiers s’habituent à courir avec le Maillot Jaune, sous-entendu de manière plus défensive. Ce fut un sacré baptême du feu pour les Rose d’EF, dans une étape incontrôlable, totalement désarticulée, et il faut croire que leur leader irlandais ne peut pas vraiment se réfréner, que lui aussi fait un grand bras d’honneur à la bienséance puisqu’on le vit attaquer tout seul pour rejoindre un gros contre, où Kévin Vauquelin s’était glissé, ce qui entraîna des réactions en chaîne de Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel. Une folie à 68 km de Toulouse.

La seule règle qui n’a pas été brisée fut celle de ne pas attaquer un homme à terre. Pour le grand bonheur de Pogacar, qui chut a à 5 km du terme( voir page 4) quand Tobias Johannessen, qui voulait suivre une énième accélération d’un Vauquelin très remuant, faucha sa roue avant. Le leader des UAE vit le trottoir s’approcher à toute vitesse et la peur monter en lui, mais il remonta sur son vélo sans grand dommage, carrosserie éraflée, et put rentrer tranquille, car le groupe des favoris avait décidé de l’attendre. Un drapeau blanc brandi à raison, alors que la bataille entre les gros était en train de se figer, qu’il n’y avait plus grand-chose à gratter dans cette étape et que les Visma de Vingegaard avaient déjà tenté de titiller leur rival, mais avaient échoué, que ce soit le Danois avec une mine au sommet de Pech David ou Matteo Jorgenson qui avait encore accéléré dans la descente. La grande explication devrait être pour aujourd’hui, dans la montée finale d’Hautacam, la première étape de montagne de ce Tour de France, où Pogacar se présentera ankylosé par sa chute et où les « Frelons » voudront faire la démonstration qu’ils peuvent vraiment le bousculer.

****

ALTA TENSIONE (gioco di parole per la salita di Hautacam, ndr)

IL BALLO DEI PUNK

Nonostante la forte spinta di Mathieu van der Poel, ha vinto Jonas Abrahamsen, scattato al chilometro zero. La rivicinita oggi a Hautacam. Jonas Abrahamsen ha vinto la tappa di ieri, totalmente intorno a Tolosa, dove Tadej Pogacar è caduto nel finale. Anche se non è niente di grave, non è una buona notizia per il campione del mondo, visto che oggi si profila la salita di Hautacam.

Alla vigilia dei Pirenei, Tadej Pogacar è caduto e il Tour ha vissuto una giornata pazzesca con una velocità media di 48 km/h a Tolosa.

17 lug 2025 - L'Équipe
DALL'INVIATO SPECIALE ALEXANDRE ROOS

TOULOUSE - È stato il punk Ben Healy a spiazzare tutti o il gruppo è colto da un'isteria collettiva nelle mattine di tappe che non interessano Tadej Pogacar? Ma cos'è stata questa follia che ha infiammato una giornata che era stata descritta come piatta, una sala d'attesa prima di attaccare i Pirenei a cui era stata aggiunta una storica mossa di fianchi per rendere più piccante il finale?

Tutti gli occhi erano puntati sulla collina del Pech David, certo molto, molto ripida ai piedi e con un imbocco stretto, ma non ha nemmeno avuto un ruolo decisivo perché questi dolci e folli corridori  hanno deciso di fare scempio della sala giochi non appena si è aperta al km 0. Si sarebbe pensato di essere in una chiesa del Medioevo, con i malati colti dal fuoco di Sant'Antonio, in preda alle convulsioni, con le membra in fiamme, o, meno lontano, in un rave nel mezzo di una foresta dell'Ardèche nelle prime ore del mattino: è più o meno la stessa cosa, i funghi sono in fondo un passatempo eterno. E i numerosi Toulousan sul ciglio della strada, le cui temperature si sono fatte sentire molto presto, hanno contribuito a questo carnevale di follia. Sébastien Piquet, la voce di Radio Tour, che segue la corsa dal cuore del reattore nell'auto di Thierry Gouvenou, il direttore tecnico della Grande Boucle, ha riassunto così, e perdonate la banalità ma dice tutto: “Non abbiamo mai avuto il tempo di fermarci a pisciare”.

Van der Poel, la preda diventa cacciatore

Se dobbiamo cercare di mettere un po' d'ordine in questa gigantesca confusione, dove a volte era complicato capire quale gruppo fosse in gruppo, possiamo individuare due fasi principali. La battaglia per la fuga, incessante, con un trio che questa volta è emerso fin dall'inizio, ben attrezzato per vivere a lungo da solo in testa: Jonas Abrahamsen, Mauro Schmid e Davide Ballerini. Ma dietro di loro, i contropiede si sono susseguiti come onde sulla spiaggia. Mathieu Burgaudeau e Fred Wright sono riusciti a raggiungere i battistrada a 88 km dall'arrivo, dopo altrettanti chilometri di lotta. Poi un secondo iceberg si è staccato a 63 km dall'arrivo, un gruppo esperto che avrebbe potuto trovarsi nel finale di una grande classica: Mathieu van der Poel, Wout Van Aert, Quinn Simmons, Arnaud De Lie, Axel Laurance.

La gara si è poi spostata in un altro momento, alla battaglia cinque contro cinque in testa per la vittoria di tappa. Il distacco è sceso rapidamente ma poi si è stabilizzato, 23 secondi a 30 km dall'arrivo, 20 secondi a -10km: la suspense era pazzesca e la resistenza del primo gruppo ancora di più, soprattutto perché aveva ingaggiato un'azione anticipata. Simmons ha deciso di porre fine all'inseguimento di squadra e di provare a colmare il divario da solo con un attacco sulla côte de Vieille-Toulouse, la penultima salita, ma Schmid e Abrahamsen hanno accelerato quasi contemporaneamente in testa.

I due Yeti hanno mantenuto il loro vantaggio fino alla fine, nonostante lo scatto di van der Poel a metà della rampa del Pech David. Il neerlandese ha lanciato il suo attacco troppo tardi, non riuscendo a raggiungere i due fuggitivi per soli 7 secondi, la seconda volta che una seconda tappa, dopo il successo a Boulogne-sur-Mer, gli sfugge in questo Tour, inseguito domenica verso Châteauroux, inseguitore ieri. E alla fine di questa giornata di dissolutezza, c'è stato bisogno del fotofinish per tagliare 156 km di fuga e consegnare la vittoria ad Abrahamsen, che ha confermato il suo potere di spazzaneve e ha portato la sua squadra Uno-X al primo successo di sempre al Tour de France.

L'unica regola non infranta è stata quella di non attaccare Pogacar sul terreno.

Tanto per l'impostazione di questo giro attorno a Tolosa durante il quale l'antifona “bisogna contare ogni pedalata” è sembrata abbastanza inattuale, deragliata da una banda di teppisti che ha deciso di calpestare i codici che regolano la vita del gruppo. Una sfilata di Gremlins ingestibili che, ad esempio, attaccavano e rilanciavano le operazioni quando sembrava che si fosse raggiunto un attimo di tregua e che, nelle retrovie, Tadej Pogacar, Ben Healy e la maglia verde Jonathan Milan si fossero fermati per un naturale bisogno. Un comportamento che ha scontentato il campione del mondo, soprattutto perché in quel momento (a 78 km dall'arrivo) Wout Van Aert stava facendo gran parte delle manovre.

Healy, infatti, aveva annunciato che lui e i suoi compagni di squadra avrebbero dovuto abituarsi a correre con la maglia gialla, intendendo con questo termine un atteggiamento più difensivo. È stato un battesimo del fuoco per i rosa della d'EF, in una tappa incontrollabile e totalmente disarticolata, e va detto che il leader irlandese non riesce a controllarsi, e che anche lui si è fatto beffe del decoro quando ha attaccato da solo per unirsi a un grande contrattacco, in cui si era infilato Kévin Vauquelin, che ha portato a reazioni a catena da parte di Pogacar, Jonas Vingegaard e Remco Evenepoel. È stata una follia a 68 km da Tolosa.

L'unica regola che non è stata infranta è stata quella di non attaccare un uomo a terra. Per la gioia di Pogacar, caduto a 5 km dall'arrivo (vedi pagina 4) quando Tobias Johannessen, cercando di seguire l'ennesima accelerazione di un vivacissimo Vauquelin, gli ha falciato la ruota anteriore. Il leader della UAE ha visto il cordolo avvicinarsi a tutta velocità e ha sentito la paura salire dentro di sé, ma si è rimesso in sella senza grossi danni, anche se con la carrozzeria graffiata, ed è potuto tornare a casa indisturbato, visto che il gruppo dei favoriti aveva deciso di aspettarlo. La Visma di Vingegaard aveva già provato a stuzzicare il rivale, ma non ci era riuscita, sia col danese in cima al Pech David, sia con Matteo Jorgenson che aveva riaccelerato in discesa. La grande battaglia dovrebbe essere oggi, sulla salita finale di Hautacam, la prima tappa di montagna di questo Tour de France, dove Pogacar sarà anchilosato dalla caduta e dove i “Frelons” (i Calabroni, ndr) vorranno dimostrare di poterlo pungere davvero.

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

I 100 cattivi del calcio

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?