Pogačar tout en détachement
Hier, Tadej Pogacar a distancé Jonas Vingegaard dans la montée
d’Hautacam et s’est imposé avec 2ʼ10” d’avance sur le Danois
Au lendemain de sa chute, sans gravité, le Slovène, souvent décontracté, s’est appuyé sur un mental qui le trahit rarement pour s’imposer à Hautacam.
18 Jul 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
Pogacar tout en détachement
HAUTACAM (HAUTES-PYRÉNÉES) – Dans la montée vers les ultimes pentes d’Hautacam, où la voiture de LidlTrek, capot relevé, semblait en surchauffe, les badauds à peine plus frais devisaient sur l’étape à laquelle ils venaient d’assister dans la touffeur pyrénéenne. Et le débat tourna court: « Il n’y a pas eu de surprise, il est trop fort. » Trop fort parce que Tadej Pogacar venait de concasser Jonas Vingegaard ; trop fort, aussi, parce qu’assez peu d’éléments contraires le font vaciller.
Ni les chutes (aux Strade Bianche, celle de mercredi à Toulouse et même celle de Roubaix puisqu’il se releva rapidement pour terminer deuxième derrière Mathieu Van der Poel) ni les réminiscences douloureuses d’un retour à Hautacam où le Danois, en 2022, l’avait martyrisé pour assurer son Maillot Jaune et sa victoire finale. Au vu de la réaction du Slovène – « J’avais presque oublié ça » – quand l’épisode lui fut rappelé, c’est tout à fait probable que son cerveau ait englouti l’épisode pour le régurgiter en carburant à brûler dans la dernière ascension.
Emmené par une bande de copains prêts à tout pour lui
Une capacité d’oubli express, car après s’être râpé la peau sur le bitume toulousain, s’il avait oscillé entre la gaudriole – quand il râlait faussement sur les conséquences d’une cicatrice disgracieuse – et une mine dépitée en arrivant à son hôtel, il avait rapidement basculé selon Nils Politt: « Maintenant nous sommes rassurés. Car on a vu qu’il était bien. Il avait envie d’aller chercher cette victoire d’étape, il l’avait dit dans le bus. »
Une confiance qui porte son équipe quand les événements contraires se présentent (abandon de Joao Almeida, maladie de Pavel Sivakov, la chute de mercredi) et, probablement, le libère selon Sébastien Joly, directeur de la stratégie sportive de DecathlonAG2R La Mondiale :« Il a une forme de détachement. Une fois, je l’ai croisé à l’hôtel, il était très concentré, avec ses lunettes de soleil pour ne pas être reconnu, casquette vissée sur la tête, pour se protéger. Mais il y a quand même beaucoup de choses qu’on voit de lui, et pas seulement, pour les réseaux sociaux, où il est relativement détendu. C’est ce qui fait sa force. Quand on prend le cyclisme comme un jeu, et avec son niveau, c’est un peu plus facile.»
Sans élever la voix comme le rappelait Sivakov, en louant le travail de ses équipiers, il est parvenu à en faire des soldats prêts à tout pour lui, des copains capables de se mettre sur le toit jusqu’à la dernière estocade. Hier, Politt, Tim Wellens, en début de journée, et Jhonatan Narvaez, arrivé il y a moins d’un an et déjà intégré au cercle « Pogi » , ont sorti la tapette pour calmer les « Frelons » de Visma. Un joli coup qui a dû les amuser, hier soir, autant que cette vidéo tournée par le champion de Belgique pour sauver Tobias Johannessen de la haine des réseaux sociaux, le soir de la chute. On y voyait le Slovène dédouaner son bourreau maladroit et l’on entendait les rires de Sivakov et de l’Équatorien qui lança au Norvégien d’Uno-X Mobility: « Et la prochaine fois, garde ta ligne! »
Cette bonhommie ne ruisselle pas encore jusque dans le staff dont on a pu constater l’état de nervosité à Toulouse, évaporé hier. Les fesses posées sur sa voiture, Andrej Hauptman, le directeur sportif, remontait le fil « de cette journée stressante. Depuis l’étape folle avec la chute jusqu’à maintenant, on ne savait pas où en était Tadej ». Fernandez Matxin, aussi, soufflait, mais le dirigeant espagnol refusait de voir une autoroute jusqu’à Paris : « Relax ? Être relax et disputer le Tour de France, ce ne sont pas des mots qu’on met dans la mêmephrase ( rires). On doit garder notre plan, rester concentrés et respecter nos adversaires. »
Et ne pas s’endormir, la formation émirienne est assez vaccinée par les tuiles des derniers jours et l’histoire de ce sport: « Ce que Tadej a réalisé aujourd’hui (hier) est une bonne réponse à ses adversaires, mais le cyclisme est ce qu’il est et nous nous rappelons tous du Granon. » En 2022, le Slovène avait été débordé par les Jumbo d’alors et ça, il ne l’a jamais vraiment oublié, ni le contre-la-montre de Combloux en 2023. Tiens, ça tombe bien, aujourd’hui il y a un chrono en côte entre Loudenvielle et Peyragudes.
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Ieri, Tadej Pogačar ha distanziato Jonas Vingegaard sulla salita
di Hautacam e ha vinto con 2ʼ10" sul danese.
Pogačar, distacco totale
All'indomani della caduta, non grave, lo sloveno, spesso rilassato, per vincere a Hautacam si è affidato a una mentalità che raramente lo tradisce.
18 luglio 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
HAUTACAM (HAUTES-PYRÉNÉES) - Sulla salita che porta alle ultime pendici di Hautacam, dove l'ammiraglia della Lidl-Trek, con il cofano alzato, sembrava surriscaldata, gli spettatori, appena più freschi, chiacchieravano della tappa a cui avevano appena assistito nell'afa dei Pirenei. E il dibattito è durato poco: “Non ci sono state sorprese, è troppo forte”. Troppo forte perché Tadej Pogačar aveva appena schiacciato Jonas Vingegaard; troppo forte anche perché c'erano pochi elementi contrari a scuoterlo.
Né le cadute (alla Strade Bianche, quella di mercoledì a Tolosa e quella alla Roubaix, dove si è rialzato in fretta per poi arrivare secondo dietro Mathieu van der Poel) né il ricordo doloroso di un ritorno a Hautacam, dove il danese lo aveva tormentato nel 2022 per assicurarsi la maglia gialla e la vittoria finale. Vista la reazione dello sloveno - “Me ne ero quasi dimenticato” - quando gli è stato ricordato l'episodio, è molto probabile che il suo cervello lo abbia assimilato e rigurgitato come carburante da bruciare sull'ultima salita.
Guidato da un gruppo di amici pronti a fare qualsiasi cosa per lui
Una capacità di dimenticare in fretta, perché dopo essersi grattato la pelle sull'asfalto a Tolosa, se aveva oscillato tra la gaiezza - quando brontolava falsamente per le conseguenze di un'antiestetica cicatrice - e l'aria sconsolata quando era arrivato in albergo, era subito cambiato, secondo Nils Politt: "Ora siamo rassicurati. Perché abbiamo visto che stava bene. Voleva vincere la tappa, come ha detto sul pullman".
È una fiducia che accompagna la sua squadra quando le cose vanno male (il ritiro di João Almeida, il malanno di Pavel Sivakov, l'incidente dello stesso Tadej mercoledì) e, secondo Sébastien Joly, direttore sportivo della Decathlon-AG2R La Mondiale, probabilmente lo libera: "Ha una sorta di distacco. Una volta l'ho visto in albergo ed era molto concentrato, con gli occhiali da sole per non farsi riconoscere e un berretto calcato in testa per proteggersi. Ma lo vediamo ancora molto, e non solo sui social network, dove è relativamente rilassato. Questa è la sua forza. Quando si prende il ciclismo come un gioco, e con il suo livello, è un po' più facile".
Senza alzare la voce, come ha ricordato Sivakov, elogiando il lavoro dei suoi compagni di squadra, è riuscito a trasformarli in soldati pronti a fare qualsiasi cosa per lui, compagni capaci di mettersi sul tetto fino all'ultimo colpo. Politt ieri, Tim Wellens all'inizio della giornata e Jhonatan Narvaez, arrivato meno di un anno fa e già parte della cerchia dei “Pogi”, hanno fatto di tutto per placare i “Calabroni” della Visma-Lease a bike. Deve averli divertiti tanto quanto il video girato dal campione belga per salvare Tobias Johannessen dagli haters sui social network la notte della caduta. Il video mostrava lo sloveno che scagionava il suo maldestro tormentatore e si sentivano le risate di Sivakov e dell'ecuadoriano che dicevano al norvegese di Uno-X Mobility: "E la prossima volta, tieni la linea!"
Questa bonarietà non si è ancora trasmessa al personale, il cui stato di nervosismo è evaporato ieri a Tolosa. Con i glutei appoggiati alla sua auto, Andrej Hauptman, il team manager, stava ripercorrendo la stressante giornata. "Dalla fase di follia con l'incidente a oggi, non sapevamo dove fosse Tadej". Anche Fernandez Matxin ha tirato un sospiro di sollievo, ma il leader spagnolo si è rifiutato di vedere un'autostrada per Parigi: "Rilassarsi? Rilassarsi e partecipare al Tour de France non sono parole che si possono mettere nella stessa frase (ride). Dobbiamo attenerci al nostro piano, rimanere concentrati e rispettare i nostri rivali".
La prestazione di Tadej di oggi (ieri) è una buona risposta ai suoi rivali, ma il ciclismo è quello che è e tutti ricordiamo il Granon. Nel 2022, lo sloveno fu travolto dai corridori della Jumbo dell'epoca e non l'ha mai dimenticato, così come la cronoscalata di Combloux del 2023. E proprio oggi c'è una cronometro in salita tra Loudenvielle e Peyragudes.
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La journée noire des Visma
Incarnée par les difficultées de son leader, l’équipe néerlandaise a vécu une étape sans pour l’ensemble de ses coureurs. Jonas Vingegaard pointe désormais à 3’31’’ du Maillot Jaune, un écart a priori insurmontable.
"On est déjà très agressifs,
on l’a encore été aujourd’hui (hier),
ça va être dur de l’être davantage"
- GRISCHA NIERMANN, DIRECTEUR SPORTIF
VISMA-LEASE A BIKE
PIERRE MENJOT (avec A. Cl.)
HAUTACAM (HAUTES-PYRÉNÉES) – Pas un mot au sommet à Hautacam, pas un mot en bas de la bosse en arrivant au car, mais il n’y avait pas grand-chose à dire, de toute façon, pour Jonas Vingegaard. Attaqué à 12 kilomètres de l’arrivée, le Danois n’a même pas essayé de suivre Tadej Pogacar hier, et s’il a un temps gardé le Slovène en visuel, une dizaine de secondes devant lui, il a ensuite « craqué», selon les mots de son directeur sportif Grischa Niermann. Et le chrono fait mal. Le leader de VismaLease a bike a lâché 2ʼ10” à son rival, finissant tout juste devant Florian Lipowitz (à 13”), troisième.
« Je n’ai encore rien vu de ses données ni parlé avec lui, mais je pense qu’il n’a pas réussi sa meilleure performance (*), analysait le directeur sportif. Il se sentait bien, mais à la fin, clairement, Tadej était le plus fort, et on doit le féliciter ainsi qu’UAE. » Une conclusion malheureuse alors que l’après-midi avait plutôt bien débuté, quand les « Frelons » se sont tous mis à bourdonner à l’avant du peloton dès le col du Soulor, à plus de 50 kilomètres du final. Avant les premiers soucis. Simon Yates pas en jambes, Matteo Jorgenson décroché, alors qu’ils devaient durcir l’allure, et voilà le fameux plan fichu en l’air. «Je ne me suis pas bien senti, des sensations vraiment mauvaises, je n’ai vraiment aucune excuse, rouspétait l’Américain, 5e du général hier matin (10e désormais) mais déjà victime de quelques jours sans, l’an passé. «C’était juste une mauvaise journée dès le départ.»
Les Néerlandais espéraient lancer l’opération grignotage en arrivant dans les Pyrénées, terrain enfin plus propice à leur poulain. Après la première arrivée au sommet, « Tadej a créé un énorme écart, et ce ne sera pas facile de le combler, concédait déjà Niermann. Pour le moment, c’est une lourde défaite, on espérait mieux. Jonas termine deuxième, ce n’est pas la fin du monde, mais Tadej a montré qu’il était le plus fort ici, et ça va être très difficile de le renverser. »
Il leur reste quatre étapes de haute montagne, plus le contre-la-montre en bosse ce vendredi et des journées accidentées. Mais il va vite falloir inverser la dynamique pour Vingegaard, plus proche après douze étapes au général de Kévin Vauquelin (5e à 2ʼ09”) ou d’Oscar Onley (6e à 2ʼ34”) que du champion du monde, ce qui aurait paru bien improbable au départ de Lille. Les Visma pourraient bien tenter de renverser la table, « mais on est déjà très agressifs, on l’a encore été aujourd’hui ( hier), ça va être dur de l’être davantage » , déplorait Niermann. Le Danois avait essayé l’an dernier de clamer qu’une deuxième place ne l’intéressait pas, lui qui avait déjà deux Tours au palmarès. Avant de se ranger à la réalité et à cette domination de Pogacar. Paris et Montmartre sont encore loin, le Maillot Jaune n’est à l’abri de rien mais, ce matin, c’est à Vingegaard que la fin du Tour pourrait sembler longue.
(*) En 2022, le Danois était monté à Hautacam en 36’35’’ contre 37’31’’ hier. Pogacar a, lui, mis 35'21’’, hier.
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La giornata nera della Visma
Incarnata dalle difficoltà del suo leader, la squadra neerlandese ha vissuto una tappa senza protagonisti. Jonas Vingegaard è ora a 3'31" dalla Maglia Gialla, un distacco che pare insormontabile.
"Siamo già molto aggressivi,
lo siamo stati anche oggi (ieri),
sarà difficile esserlo più di così".
- GRISCHA NIERMANN, DIRETTORE SPORTIVO
DELLA VISMA-LEASE A BIKE
PIERRE MENJOT (con A. Cl.)
HAUTACAM (HAUTES-PYRÉNÉES) - Non una parola in cima a Hautacam, non una parola in fondo alla salita sulla strada per il pullman della squadra, ma non c'era comunque molto da dire per Jonas Vingegaard. Attaccato a 12 chilometri dall'arrivo, il danese ieri nemmeno ha provato a seguire Tadej Pogacar e, pur avendo tenuto a bada lo sloveno per un po', con una decina di secondi di svantaggio, è poi “crollato”, secondo le parole del suo direttore sportivo Grischa Niermann. E il distacco ha fatto male. Il leader di Visma-Lease a bike è arrivato a 2ʼ10“ dal rivale, finendo appena davanti a Florian Lipowitz (a 13”), terzo al traguardo.
Non ho ancora visto i suoi dati né parlato con lui, ma non credo abbia fatto la sua migliore prestazione" (*), ha analizzato il direttore sportivo. "Si sentiva bene, ma alla fine, chiaramente, Tadej è stato il più forte e dobbiamo congratularci con lui e con gli UAE". È stato un epilogo sfortunato dopo un inizio di pomeriggio piuttosto buono, quando i “Calabroni” hanno cominciato a "ronzare" in testa al gruppo dal Col du Soulor, a più di 50 chilometri dall'arrivo. Prima dei primi problemi. Simon Yates non se la sentiva e Matteo Jorgenson si è staccato, proprio quando avrebbero dovuto aumentare il ritmo, e il famoso piano è stato rovinato. "Non stavo bene, avevo davvero brutte sensazioni, non ho proprio scuse", ha brontolato l'americano, 5° in classifica generale ieri mattina (ora 10°) ma già vittima di alcune giornate storte lo scorso anno. "È stata una giornata storta sin dall'inizio".
I neerlandesi speravano di iniziare a rosicchiare secondi sui Pirenei, un terreno finalmente più favorevole al loro puledro. Dopo il primo arrivo in salita, “Tadej ha creato un divario enorme e non sarà facile colmarlo”, ha ammesso Niermann. "Per il momento, è una sconfitta pesante: speravamo di fare meglio. Jonas è arrivato secondo, quindi non è la fine del mondo, ma Tadej qui ha dimostrato di essere il più forte e sarà molto difficile superarlo".
Mancano ancora quattro tappe di alta montagna, oltre alla cronoscalata di venerdì (oggi, ndr) e ad alcune frazioni vallonate. Vingegaard però dovrà presto invertire la rotta, poiché nella classifica generale dopo dodici tappe è più vicino a Kévin Vauquelin (5° a 2'09") o a Oscar Onley (6° a 2'34") che al campione del mondo, cosa che sarebbe parsa altamente improbabile al via di Lille. La Visma-Lease a bike potrebbe tentare di ribaltare la situazione, “ma siamo già molto aggressivi, lo siamo stati anche oggi (ieri), sarà difficile esserlo ancora di più”, si rammarica Niermann. L'anno scorso, il danese ha cercato di sostenere che non gli interessava arrivare secondo, visto che aveva già due Tour a suo nome. Ma alla fine ha fatto i conti con la realtà e con il dominio da parte di Pogacar. Parigi e Montmartre sono ancora lontane, la Maglia Gialla non è al sicuro da nulla ma, questa mattina, è a Vingegaard che la fine del Tour potrebbe sembrare lontana.
(*) Nel 2022, il danese ha scalato l'Hautacam in 36'35" rispetto ai 37'31" di ieri. Pogacar ieri ha impiegato 35'21'' .
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