Grignoter sans gagner


Le Mexicain Isaac Del Toro (en rose) et son coéquipier, l’Espagnol Juan Ayuso, 
ont pris respectivement six et quatre secondes de bonification hier, lors de la 13e étape.

Le maillot rose Isaac Del Toro a encore grappillé des secondes au général mais il est tombé sur plus fort que lui dans un sprint pour gros puncheurs.

24 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

VICENCE (ITALIE) – Au pied du podium protocolaire, un peu à l’écart de la foule, une femme place son visage au creux de ses paumes, verse quelques larmes de bonheur et de fierté. La mère d’Isaac Del Toro voit son fils enfiler une nouvelle fois le maillot rose, après un final où le Mexicain d’UAE Emirates a encore fait des étincelles. Au sprint pour les bonifications, au sprint pour l’ arrivée, mais tranquille un peu plus tard en conférence de presse, où tout le monde essaie de lui faire dire qu’il peut gagner le Giro à Rome.

Encore du temps repris au général…

Deux secondes de bonification lors du Red Bull KM à 10 km de l’arrivée, quatre autres grâce à celles obtenues après le sprint pour la victoire d’étape et trois secondes à la pédale sur la cassure créée sur la ligne. Del Toro a encore grignoté un peu d’avance au classement général. Il augmente ainsi son pécule de cinq secondes par rapport à son coéquipier Juan Ayuso, mais surtout de neuf sur Antonio Tiberi (Bahrain-Victorious), Simon Yates (Visma-Lease a bike) et Primoz Roglic (Red Bull-Bora), les autres prétendants à la victoire à Rome.

«Il vaut mieux les prendre et que les rivaux ne les prennent pas», souriait Fernandez Maxtin, manager d’UAE, satisfait de la partition jouée par ses hommes dans le final, Ayuso ayant lui aussi pris quatre secondes au Red Bull KM.

«C’est sûr que c’est bon à prendre, avouait de son côté Del Toro. Nous sommes allés tellement vite sur le plat, j’ai lancé de loin. Quand j’ai regardé derrière, j’ai vu qu’Ayuso était dans la roue et que le trou était fait avec les autres. On n’a pas pu reprendre (Christian) Scaroni (Astana, qui était échappé et a pris six secondes de bonification) mais ces secondes sont bonnes à prendre. »

Le Mexicain de 21 ans est extrêmement fort pour le moment et il tient à le montrer. Il se sait plus vulnérable en troisième semaine au regard de son manque d’expérience sur un Grand Tour, et paraît incertain sur sa condition en très haute montagne. Alors tout ce qu’il peut prendre pour l’instant… deuxième à Castelnovo ne’ Monti (11e étape, derrière Richard Carapaz, qui avait attaqué plus tôt) et troisième hier.

Face à Mads Pedersen et Van Aert, la pépite mexicaine a été moins maline et moins puissante que les deux lascars devant lui. Mais en partant bien plus tôt, dès les premiers pourcentages difficiles, il aurait sûrement raflé la mise. Comme à Sienne, où Van Aert avait filouté toute la montée, laissant le Mexicain travailler avant de démarrer dans le dernier virage. «Ce sont des coureurs de grande classe sur des sprints comme ça, c’est toujours dur de rivaliser. Mais Isaac l’a fait, et il l’a bien fait. Je ne crois pas qu’il soit frustré, il a même pris du temps», tempérait hier Fernandez Matxin. « J’avais des bonnes jambes alors j’ai fait le sprint. Mais finalement, elles n’étaient pas assez bonnes pour gagner, analysait l’intéressé. Pedersen m’a doublé très vite avec Van Aert qui le suivait. J’ai essayé de les suivre, mais je n’avais pas les jambes pour rester dans les roues. Bravo à eux, j’ai fait de mon mieux. »

Toujours placé mais jamais gagnant sur les étapes, Del Toro est toutefois le mieux placé au sommet du général. Sûrement l’essentiel.

***


Mads Pedersen (à gauche) a dominé Wout Van Aert, 
hier à Vicence, et enlevé sa quatrième étape sur ce Giro.

Le Danois de Lidl-Trek a décroché sa quatrième victoire sur ce Giro, trop puissant pour être embêté par Wout Van Aert.

Th. P., à Vicence
Pedersen, partout, tout le temps

Après avoir laissé Isaac Del Toro, le maillot rose, briller ces derniers jours, Mads Pedersen, porteur du maillot cyclamen, s’est rappelé au bon souvenir de tout le monde en allant chercher sa quatrième étape depuis le départ en Albanie. Sprint à plat après une journée difficile ou arrivée pour puncheurs au sommet d’un final bien raide, le Danois de Lidl-Trek domine tout le monde tout le temps. Il est dans la forme de sa vie, ce qu’il avait déjà affiché ce printemps sur les classiques, et en profite. Pedersen a lancé les hostilités en premier, en costaud, tout en puissance, sûr de lui, et Wout Van Aert, pourtant énorme jeudi, ou Del Toro, n’ont jamais pu le remonter. «Jeme suis dit qu’il fallait être le premier à attaquer, assez tôt, expliquait le leader du classement par points. Ça a pourtant été très difficile dans les autres montées du jour. Vous avez mal aux jambes au moment de finir, mais je me suis dit qu’il fallait y aller. Je suis parti le premier et ça a payé.»

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