SANS TREMBLER
Tadej Pogacar a contrôlé les vélléités de l’équipe Visma de Jonas Vingegaard (11),
hier dans le Massif central, les deux grands favoris terminant ensemble avec Lenny Martinez (55)
au sommet du puy du Sancy, à 4’20’’ de Ben Healy, 3e de l’étape et nouveau Maillot Jaune.
SANS TREMBLER
Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard se sont neutralisés dans le final de l’étape du Massif central, mais le champion du monde a laissé le maillot jaune à Ben Healy, ce qui l’arrange, et Simon Yates a remporté l’étape pour les Visma.
15 Jul 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS
LE MONT-DORE (PUY-DE-DÔME) – On serait bien restés là-haut, sur le plateau magnifique de la Croix Saint-Robert, avec les vaches en estive, un sanctuaire de calme au milieu des reliefs bedonnants et moelleux de la chaîne des Puys, un repos visuel avec ces couleurs douces, le jaune des herbes brûlées par l’été, le mauve, le bleu des fleurs sauvages, le beige des troupeaux.Mais le Tour de France ne s’arrête jamais, avec sa fureur, son bariolage, son avancée inéluctable et la journée d’hier, furieuse malgré son cadre de paix, n’allait pas y déroger. Il nous faut nous aussi ruminer, mais c’est sur l’état du duel entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard après cette étape du Massif central et au bout de cette première partie du Tour de France.
Les Visma s’agitent, Pogacar inébranlable
Le champion du monde en sort sans égratignure, avec même 1’17’’ d’avance et sans que son rival n’ait jamais pu le mettre en difficulté. Hier encore, Pogacar est resté inébranlable, malgré le bourdonnement autour de ses oreilles des «Frelons» de Visma, qui ont essayé de le mettre sous pression. Il a même pu laisser le Maillot Jaune à Ben Healy pour s’économiser un podium et du temps de récupération, une bonne opération alors qu’il y avait plus de 3 h 30’de transfert hier soir jusqu’à Toulouse pour la première journée de repos.
Dans ce tableau presque parfait, deux grains de sable potentiels pour la suite, l’un sûr, l’autre à confirmer. Au lendemain de l’abandon de Joao Almeida, les UAE ont également dû faire sans Pavel Sivakov ( lire page9), malade et relégué sur le banc de touche dans le gruppetto, et il vaudrait mieux pour eux que le Français se retape, sinon la brigade pour la haute montagne sera un brin légère, d’autant que les autres ont déjà beaucoup bossé pour compenser. Hier, Nils Politt, Tim Wellens, surtout, ont travaillé comme des mules, alors que le soutien dans le final de Jhonatan Narvaez et Adam Yates a été évanescent.
Un nul qui dessine la limite de Vingegaard
L’autre motif de bougonnerie pour Pogacar pourrait être son incapacité à décoller Vingegaard de sa roue, un constat pour l’instant sans incidence mais qui doit chatouiller son amour-propre.
Rien ne dit qu’il ne sera pas en mesure de déposer son adversaire dans les Pyrénées, sur des pentes bien plus raides et longues, mais hier, il a placé une attaque à environ 1,5km de la ligne, sans plus de résultat qu’à Rouen ou à Mûr-de-Bretagne. Il n’a pas persévéré car après tout, ce n’est pas à lui d’attaquer, mais plutôt à Vingegaard. Ce dernier pourra se réconforter de n’avoir rien perdu dans la rampe du Puy de Sancy, mais ce match nul dessine également sa limite, puisqu’il n’a rien pu faire de plus.
Son équipe avait pourtant tout fait pour lui préparer le terrain. Elle avait placé deux pions dans l’échappée, Simon Yates et Victor Campenaerts, au cas où, et Matteo Jorgenson avec pour mission d’isoler Pogacar dans le final. L’Américain a attaqué à quatre reprises, dans une partie non répertoriée mais très difficile audessus de Murol, à une vingtaine de bornes de l’arrivée, puis dans le col de la Croix Saint-Robert, dernière ascension avant la montée finale, et à chaque fois, le Slovène a bondi dans sa roue. Les Jaune et Noir ont même essayé de le harceler dans les descentes, ce qui ne lui plaît pas en général – il leur avait reproché lors du Critérium du Dauphiné –, une manière de mener la guerre psychologique. On ne peut donc pas les accuser d’un manque d’initiative, mais tous ces efforts ne servent à rien si leur leader n’est pas en mesure d’attaquer Pogacar, sinon à grappiller quelques secondes aux suivants, comme Remco Evenepoel ou Kévin Vauquelin, qui a pris hier un petit éclat dans les derniers toboggans. Ils se « consolent » avec la victoire d’étape, puisque Simon Yates a été le plus fort à l’avant, où il a démarré au pied de l’ascension du Mont-Dore, à 3,5km du but, mais sont-ils là pour cela ? On ne crache pas sur une victoire dans le Tour, certes, mais change-t-elle la carrière du Britannique, améliore-t-elle le prestige de sa formation, alors qu’on pensait qu’ils allaient jouer serré autour d’un seul et unique objectif, la victoire finale?
Loin des favoris, une féroce bataille à l’avant avec l’étape pour Yates et le Jaune pour Healy
La neutralisation des deux favoris a en tout cas permis une bataille féroce et sublime à l’avant, entre une trentaine d’éléments au départ, puis beaucoup moins à mesure que les 4500m de dénivelé étaient avalés. On y a ainsi vu un Lenny Martinez bien plus en cannes et plus inspiré qu’en début de Tour, qui est allé gober les points du classement du meilleur grimpeur et a revêtu le maillot blanc à pois rouges à l’arrivée. Il faudra voir si l’aventure peut continuer, ce dont on doute pour l’instant, car la concurrence va être rude, notamment avec Pogacar, et parce que le grimpeur français a vite été sec quand les plus forts ont enclenché hier, Ben O’Connor puis Quinn Simmons qui ont tout fait exploser à une trentaine de kilomètres du terme. Ils furent vite relayés par ce monstre de Ben Healy, qui jusque-là avait été bien épaulé par ses deux équipiers Harry Sweeny et Alex Baudin.
L’écart naviguait au-delà des 5minutes avec le groupe des favoris, et l’Irlandais pouvait donc lorgner le Maillot Jaune. Il se lança dans cette nouvelle quête et écrasa les pédales dans l’ascension de la Croix Saint-Robert, qu’il mena tout le long, tout seul, sans rien demander à qui que ce soit. Cela l’élimina de la course à la gagne (3e), face à des coureurs aussi coriaces que Michael Storer, O’Connor, Thymen Arensman (2e) et Simon Yates, mais le punk d’EF, grand personnage de la première semaine, a bien fait de sacrifier le reste pour le paletot, qu’il peut espérer porter jusqu’aux Pyrénées, jeudi. Jusqu’à Hautacam, où Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard se livreront à nouveau bataille.
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Tadej Pogacar ha tenuto in scacco il team Visma di Jonas Vingegaard (11), ieri nel Massiccio Centrale, con i due favoriti che hanno concluso insieme a Lenny Martinez (55)
in cima al Puy du Sancy, a 4'20" da Ben Healy, 3° nella tappa e nuova Maglia Gialla.
YATES IL PIANTAGRANE
SENZA SCOSSONI
Tadej Pogacar e Jonas Vingegaard si sono neutralizzati a vicenda nel finale della tappa del Massiccio Centrale, ma il campione del mondo ha lasciato la maglia gialla a Ben Healy, che gli ha fatto comodo, e Simon Yates ha vinto la tappa per la Visma.
15 lug 2025 - L'Équipe
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE ALEXANDRE ROOS
LE MONT-DORE (PUY-DE-DÔME) - Ci sarebbe piaciuto rimanere lassù, sul magnifico altopiano della Croix Saint-Robert, con le mucche al pascolo estivo, un santuario di calma tra le morbide colline della Chaîne des Puys, un luogo di riposo visivo con i suoi colori tenui, il giallo dell'erba bruciata d'estate, il malva e il blu dei fiori selvatici, il beige delle mandrie. Ma il Tour de France non si ferma mai, con la sua furia, i suoi colori, il suo ineluttabile avanzare, e ieri, furioso nonostante l'ambiente tranquillo, non ha fatto eccezione. Anche noi dobbiamo riflettere, ma sullo stato del duello tra Tadej Pogacar e Jonas Vingegaard dopo questa tappa sul Massiccio Centrale e alla fine di questa prima parte del Tour de France.
I Visma si agitano, Pogacar è incrollabile
Il campione del mondo ne è uscito indenne, addirittura con 1'17'' di vantaggio e senza che il suo rivale sia mai riuscito a metterlo in difficoltà. Nenche ieri Pogacar si è scomposto, nonostante il ronzio nelle orecchie da parte dei “Calabroni” della Visma, che hanno cercato di metterlo sotto pressione. È stato persino in grado di lasciare la Maglia Gialla a Ben Healy per risparmiarsi un podio e prendersi un po' di tempo di recupero, una mossa azzeccata visto che il trasferimento di ieri sera a Tolosa per il primo giorno di riposo ha richiesto oltre 3 ore e 30 minuti.
In questo quadro quasi perfetto, due potenziali granelli di sabbia per il futuro, uno certo, l'altro da confermare. Sulla scia del ritiro di João Almeida, la UAE EMirates-XRG ha dovuto fare a meno anche di Pavel Sivakov (vedi pagina 9), malato e relegato nelle retrovie nel gruppetto, e sarebbe meglio per loro se il francese recuperasse, altrimenti la brigata per l'alta montagna sarà un po' leggera, tanto più che gli altri hanno già lavorato duramente per compensare. Ieri, in particolare, Nils Politt e Tim Wellens hanno tirato come muli, mentre l'apporto di Jhonatan Narvaez e Adam Yates nel finale è stato evanescente.
Un pareggio che mostra i limiti di Vingegaard
L'altro motivo di rammarico per Pogacar potrebbe essere l'incapacità di staccare di ruota Vingegaard, un fatto per il momento ininfluente ma che potrebbe solleticare il suo ego.
Non c'è nulla che faccia pensare che non sarà in grado di staccare il suo rivale sui Pirenei, su pendenze molto più lunghe e ripide, ma ieri ha sferrato un attacco a circa 1,5 km dall'arrivo, senza ottenere alcun risultato come a Rouen o sul Mûr-de-Bretagne. Non ha perseverato perché, in fondo, non spettava a lui attaccare, bensì a Vingegaard. Vingegaard può consolarsi col fatto di non aver perso nulla sul pendio del Puy de Sancy, ma questo pareggio ne mostra anche i limiti, perché non ha potuto fare di più.
La sua squadra però aveva fatto di tutto per preparargli il terreno. Aveva piazzato due pedine nella fuga, Simon Yates e Victor Campenaerts, per ogni evenienza, e Matteo Jorgenson con la missione di isolare Pogacar nel finale. L'americano ha attaccato quattro volte, in un tratto non classificato ma molto difficile sopra Murol, a una ventina di chilometri dall'arrivo, poi sul Col de la Croix Saint-Robert, l'ultima salita prima dell'ascesa finale, e ogni volta lo sloveno è piombato sulla sua ruota. I gialloneri hanno anche cercato di infastidirlo nelle discese, cosa che in genere non gli piace - li aveva criticati durante il Delfinato - per il modo di voler fare una battaglia psicologica. Non si può quindi accusarli di mancanza di iniziativa, ma tutti i loro sforzi non servono a niente se il loro leader non è in grado di attaccare Pogacar, se non per recuperare qualche secondo sugli altri più immediati inseguitori, come Remco Evenepoel o Kévin Vauquelin, che ieri si è un po' staccato nei toboga finali. Possono “consolarsi” con la vittoria di tappa, visto che Simon Yates è stato il più forte in testa, dove è partito ai piedi della salita di Mont-Dore, a 3,5 km dall'arrivo, ma sono lì per questo? Non si sputa su una vittoria al Tour, ovviamente, ma cambia la carriera del britannico, migliora il prestigio della sua squadra, quando si pensava che avrebbero corso tutti strettamente intorno a un unico obiettivo, la vittoria finale?
Lontano dai favoriti, una feroce battaglia in testa
con la tappa per Yates e la gialla per Healy
La neutralizzazione dei due favoriti ha comunque permesso una feroce e sublime battaglia in testa, tra una trentina di corridori all'inizio, poi molto meno man mano che i 4500 metri totali di dislivello venivano inghiottiti. Abbiamo visto Lenny Martinez molto più ispirato rispetto all'inizio del Tour, conquistando i punti nella classifica dei migliori scalatori e indossando all'arrivo la maglia bianca à pois rossi. Bisognerà vedere se l'avventura potrà continuare, cosa che al momento è dubbia, perché la concorrenza sarà dura, soprattutto con Pogacar, e perché lo scalatore francese è stato subito prosciugato quando sono partiti i corridori più forti di ieri, Ben O'Connor e poi Quinn Simmons, che hanno fatto esplodere tutto a una trentina di chilometri dal traguardo. Sono stati presto sostituiti da quel mostro di Ben Healy, che fino a quel momento era stato ben sostenuto dai suoi due compagni di squadra Harry Sweeny e Alex Baudin.
Il distacco dal gruppo dei favoriti era di oltre 5 minuti, quindi l'irlandese poteva puntare alla Maglia Gialla. Si imbarca in questa nuova impresa e pesta sui pedali sulla salita della Croix Saint-Robert, che conduce per tutto il percorso, da solo, senza chiedere nulla a nessuno. Questo l'ha eliminato dalla corsa per la vittoria (3°), contro corridori agguerriti come Michael Storer, O'Connor, Thymen Arensman (2°) e Simon Yates, ma il punk della EF, grande protagonista della prima settimana, ha fatto bene a sacrificare il resto per quel paletot, che può sperare di indossare fino ai Pirenei giovedì. Fino ad Hautacam, dove Tadej Pogacar e Jonas Vingegaard si daranno di nuovo battaglia.
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