Cyclisme : Paul Seixas, l’avenir a un nom


DIRK WAEM/BELGA via Reuters Connect
« Ce n’est pas en étant gentil avec soi, et en se disant que tout va bien aller, qu’on progresse », explique Paul Seixas (ici, le 28 septembre, lors des championnats du monde à Kigali, au Rwanda).

Après une première saison prometteuse, le Lyonnais de 19 ans aligné sur les championnats d’europe incarne le rêve français.

« On n’a encore jamais eu en France quelqu’un qui 
présente à son âge de telles données, depuis qu’on les mesure » 
   - Thomas Voeckler sélectionneur de l’équipe de France

4 Oct 2025 - Le Figaro
Jean-Julien Ezvan

De Jean-François Bernard ou Charly Mottet à Sylvain Chavanel ou Thibaut Pinot, le cyclisme français a vu défiler des talents attendus pour succéder à Bernard Hinault au palmarès du Tour de France. À tout juste 19 ans, Paul Seixas, le coureur de la formation Decathlon-AG2R La Mondiale en lice sur les championnats d’europe disputés, ce dimanche, sur les routes de la Drôme et de l’ardèche, réveille une curiosité oubliée. «On n’a encore jamais eu en France quelqu’un qui présente à son âge de telles données, depuis qu’on les mesure», assure Thomas Voeckler, le sélectionneur de l’équipe de France.

Comme le Belge Remco Evenepoel, Paul Seixas a sauté une case pour passer des juniors (vainqueur de Liègebastogne-liège et du titre mondial du chrono en 2024) aux professionnels sans passer par la catégorie Espoirs. Et il a vite trouvé ses marques. Élancé (1,81 m, 61 kg), le Lyonnais grimpe et roule. Il a épaté par ses performances (8e d’un Critérium du Dauphiné haut perché, dominé en juin par Tadej Pogačar devant Jonas Vingegaard) et sa maturité (lors du Tour des Alpes, magnanime, il a en avril laissé une victoire d’étape à son équipier Nicolas Prodhomme et soufflé : « Il la méritait plus que moi »).

Attendu lors du Tour de l’avenir («le Tour de France des moins de 23 ans ») qui a sacré Felice Gimondi, Joop Zoetemelk, Greg Lemond, Miguel Indurain, Laurent Fignon, Nairo Quintana ou Tadej Pogačar, Paul Seixas s’est brillamment hissé en août au sommet du classement général après avoir remporté le prologue à Tignes et la dernière étape, un contrela-montre en côte à La Rosière.

Sélectionné pour les championnats du monde disputés à Kigali, il est passé par toutes les émotions. Dépassé lors du contre-la-montre (16e), il tranche : «C’est une bonne claque. Le but c’est d’apprendre mais j’espérais quand même honorer le maillot et je ne l’ai pas honoré. Je suis très loin de mes valeurs actuelles. C’est le retour à la réalité des choses. Ça me servira pour la suite.» Intransigeant, «dur» , il assure que « ce n’est pas en étant gentil avec soi, et en se disant que tout va bien aller, qu’on progresse ». Et rebondit. Vite. Médaillé d’argent du relais mixte, puis 13e et premier Français de l’épreuve en ligne survolée par Tadej Pogacar bien seul sur la planète cyclisme.

Paul Seixas, serein, solide, étonnant lors de l’éprouvante épreuve (270 km, 5 475 m de dénivelé positif à plus de 1 500 m d’altitude), la plus longue à laquelle il ait participé. « Il a fait une sacrée course, il a été épatant », a résumé Thomas Voeckler. « À 19 ans, faire une perf comme ça, c’est vraiment incroyable », a ajouté Pavel Sivakov, son équipier chez les Bleus. « Peut-être la course la plus dure de ma vie. J’ai passé un cap », a sobrement glissé le jeune talent qui a pris date.

Laissé à l’abri des grands tours et des épreuves prestigieuses du calendrier pour ne pas l’exposer trop vite, trop tôt, Paul Seixas, qui regardait le Tour avec son grand-père et dont le père a pratiqué le karaté, a choisi le cyclisme et fait ses classes au VC Villefranche beaujolais. Avant de grandir vite. « Est-il le champion que la France attend ? s’interroge Michel Callot, le président de la fédération française. On lui souhaite. Il faut déjà souligner que c’est un coureur qui a, pour moi c’est une grande qualité, le cran d’affirmer “Voilà, je perçois mes qualités, mon potentiel et mon ambition est d’arriver au sommet du cyclisme mondial”. C’est un élément qui rejaillit également sur son mental en course, et qui en fait un coureur déjà hors normes à son âge, sur plein de critères. Après, le cyclisme est un sport de longue haleine, il faut des années pour se construire, pour arriver au plus haut niveau international. Il y a plein d’aléas possibles au milieu de tout ça, donc il ne faut surtout pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais incontestablement, et ça, il l’a déjà démontré, Paul Seixas est un coureur qui a des qualités exceptionnelles, et qui pour le moment les exploite de manière remarquable et parfaitement cadrée et organisée. »

Avec le sprinter Paul Magnier (21 ans) et le puncheur Romain Grégoire (22 ans), il symbolise le renouveau des talents français. Et s’installe comme la pierre angulaire du projet (avec un budget de plus de 40 millions) porté par Decathlon et le groupe maritime CMA CGM (nouveau venu dans le peloton 2026), qu’adecco vient de rejoindre. « Notre objectif est d’entrer dans le top 5 puis le top 3 mondial et de gagner le Tour de France d’ici à 2030 », a résumé Dominique Serieys le patron de l’équipe, ancien directeur de Mitsubishi Motor Sports et de Paris La Défense Arena, avant d’ajouter sur RMC au sujet de celui qui est considéré comme la pépite du cyclisme français : «Le projet va tourner autour de lui. Il nous faut du temps. Les premiers résultats sont attendus en 2028. Et il faut lui laisser le temps de comprendre, d’apprendre et de performer. » Le poids de l’attente et celui des comparaisons et des défis sera lourd à porter. Mais Paul Seixas avance avec sagesse et méthode. Pour l’instant imperméable à la curiosité suscitée. Sa devise : « Ne renonce jamais ! » Sa course préférée : « Le Tour de France… »

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DIRK WAEM/BELGIO tramite Reuters Connect
"Non è essendo gentili con se stessi e dicendo a se stessi che andrà tutto bene che si fanno progressi", spiega Paul Seixas (qui, il 28 settembre, durante i mondiali a Kigali, in Ruanda).

Ciclismo: Paul Seixas, il futuro ha un nome

Dopo una promettente prima stagione, il diciannovenne lionese, impegnato nei Campionati Europei, incarna il sogno francese.

"Non abbiamo mai avuto nessuno in Francia 
che avesse dati del genere alla sua età, 
da quando li abbiamo misurati" 
   - Thomas Voeckler, Ct della nazionale francese

4 ottobre 2025 - Le Figaro
Jean-Julien Ezvan

Da Jean-François Bernard e Charly Mottet a Sylvain Chavanel e Thibaut Pinot, il ciclismo francese ha visto una serie di talenti desiderosi di succedere a Bernard Hinault al Tour de France. A soli 19 anni, Paul Seixas, corridore del team Decathlon-AG2R La Mondiale in gara ai Campionati Europei questa domenica sulle strade della Drôme e dell'Ardèche, ha risvegliato una curiosità perduta da tempo. "Non abbiamo mai avuto nessuno in Francia che, alla sua età, avesse numeri così impressionanti da quando li abbiamo misurati", assicura Thomas Voeckler, Ct della squadra francese.

Come il belga Remco Evenepoel, Paul Seixas ha fatto un salto di qualità per passare dagli juniores (vincitore della Liegi-Bastogne-Liegi e del titolo mondiale a cronometro nel 2024) ai professionisti senza passare per la categoria Espoirs (gli Under 23, ndr). E ha trovato rapidamente la sua strada. Snello (1,81 m, 61 kg), il lionese è forte in salita e sul passo. Ha impressionato per le sue prestazioni (ottavo in un Critérium du Dauphiné in alta quota, dominato a giugno da Tadej Pogacar davanti a Jonas Vingegaard) e per la sua maturità (durante il Tour des Alpes, magnanimamente, ha lasciato una vittoria di tappa al compagno di squadra Nicolas Prodhomme ad aprile e ha sospirato: "Se l'è meritata più di me").

Atteso durante il Tour de l'Avenir ("il Tour de France degli Under 23") che in passato aveva incoronato Felice Gimondi, Joop Zoetemelk, Greg Lemond, Miguel Indurain, Laurent Fignon, Nairo Quintana e Tadej Pogačar, Paul Seixas è salito brillantemente in cima alla classifica generale ad agosto dopo aver vinto il prologo a Tignes e l'ultima tappa, una cronometro collinare a La Rosière.

Convocato per i mondiali di Kigali, ha vissuto emozioni di ogni tipo. Superato nella cronometro (16°), ha dichiarato: "È un vero schiaffo in faccia. L'obiettivo è imparare, ma speravo ancora di onorare la maglia e non l'ho fatto. Sono molto lontano dai miei valori attuali. È un ritorno alla realtà. Mi servirà per il futuro". Inflessibile, "duro", assicura che "non è essendo gentile con se stessi e dicendo a se stessi che andrà tutto bene, che si progredisce". E si è ripreso. Rapidamente. Medaglia d'argento nella staffetta mista, poi 13° e primo francese nella corsa in linea dominata da Tadej Pogačar, molto solo nel pianeta ciclismo.

Paul Seixas, calmo, solido e sorprendente durante la gara massacrante (270 km, 5.475 m di dislivello positivo a oltre 1.500 m di altitudine), la più lunga a cui abbia mai partecipato. "Ha corso una gara infernale, è stato incredibile", ha riassunto Thomas Voeckler. "A 19 anni, ottenere una prestazione del genere è davvero incredibile", ha aggiunto Pavel Sivakov, suo compagno di squadra nella nazionale francese. "Forse la gara più dura della mia vita. Ho raggiunto un nuovo livello", ha detto con sobrietà il giovane talento, che ha lasciato il segno.

Al riparo dai grandi giri e dagli eventi prestigiosi in calendario per non esporsi troppo in fretta, troppo presto, Paul Seixas, che seguiva il Tour con il nonno e il cui padre praticava karate, ha scelto il ciclismo e ha imparato il mestiere al VC Villefranche Beaujolais. Prima di crescere rapidamente. "È lui il campione che la Francia aspetta?", chiede Michel Callot, presidente della Federciclo francese. Gli auguriamo ogni bene. Va subito sottolineato che è un corridore che ha, per me è una grande qualità, il coraggio di dire "Ecco, vedo le mie qualità, il mio potenziale e la mia ambizione è raggiungere il vertice del ciclismo mondiale". Questo è un elemento che si riflette anche sulla sua forza mentale in gara, e che lo rende un corridore già eccezionale alla sua età, sotto molti aspetti. Del resto, il ciclismo è uno sport a lungo termine, ci vogliono anni per costruirsi, per raggiungere il massimo livello internazionale. Ci sono molti potenziali pericoli in mezzo a tutto questo, quindi non dobbiamo arrenderci prima di aver ucciso l'orso. Ma è innegabile, e lo ha già dimostrato, che Paul Seixas è un corridore dalle qualità eccezionali, e che per il momento le sta sfruttando in modo straordinario, perfettamente strutturato e organizzato."

Insieme con lo sprinter Paul Magnier (21) e al puncheur Romain Grégoire (22), simboleggia la rinascita del talento francese. È il pilastro del progetto (con un budget di oltre 40 milioni di euro) guidato dalla Decathlon e dal gruppo marittimo CMA CGM (nuovo arrivato nel plotone, 2026), a cui Adecco ha appena aderito. "Il nostro obiettivo è entrare nella top 5 e poi nella top 3 mondiale e vincere il Tour de France entro il 2030", ha riassunto Dominique Serieys, patron della squadra, ex direttore della Mitsubishi Motor Sports e della Paris La Défense Arena, prima di aggiungere a RMC a proposito dell'uomo considerato il gioiello del ciclismo francese: "Il progetto ruoterà attorno a lui. Abbiamo bisogno di tempo. I primi risultati sono attesi nel 2028. E dobbiamo dargli il tempo di capire, imparare e dare il massimo". Il peso delle aspettative, dei confronti e delle sfide sarà pesante da sopportare. Paul Seixas però va avanti con saggezza e metodo. Per il momento, è insensibile alla curiosità che ha suscitato. Il suo motto: "Non mollare mai!". La sua gara preferita: "Il Tour de France...".

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