Une tyrannie d’altruistes


En offrant, hilare, la victoire à son coéquipier Brandon McNulty (à g.), 
Tadej Pogačar a mis en évidence le travail et la force collective de son équipe.

Déjà prêt pour les Mondiaux, Tadej Pogacar a fait don de la victoire à son équipier Brandon McNulty, hier à Montréal. Un énième succès d’UAE-XRG qui entérine la plus grande saison collective de l’histoire.

«C’était bien de venir ici au Canada, j’ai retrouvé ma motivation et ma confiance»' 
   - TADEJ POGACAR

15 Sep 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX

MONTRÉAL (CAN) – Le jargon fleuri des Québécois retranscrit bien la fureur de cette boule traînée et progressivement rapetissée hier par la locomotive UAE-XRG sur le circuit toujours en prise de Montréal. « Check-les monter ! Fou malade de fou, ils sont tapés! », a réagi un spectateur ébahi dès le premier des dix-sept tours.

Tadej Pogačar et sa bande sont « tapés », un gang de gars normaux qui échangent plaisanteries et clins d’oeil complices dans les couloirs de l’hôtel, foncent comme des ados dans un fast-food pour profiter d’une glace dès leur arrivée sur le continent américain, mais fulminent une fois en course pour décapiter tout le monde. Hier, le champion du monde a même pu récompenser un de ses sbires, l’Américain Brandon McNulty, qui avait d’abord attaqué sur proposition de son leader puis attendu le Slovène pour le propulser à deux tours de l’arrivée, avant de le prendre en chasse en solitaire. Trop alambiqué pour y voi r un pl an prévu : l’ équipe émirienne a juste fait mumuse, comme elle le fait en dehors. « Parfois on court vraiment à l’instinct, c’est très imprévisible, reconnaît Pavel Sivakov, avec qui Pogačar avait partagé la veille une sortie sur le circuit de Formule 1 Gilles-Villeneuve. On est à peu près tous de la même génération, on rigole tous ensemble, on a des personnalités très différentes et sur le vélo on s’amuse, on performe. »

Avec le succès d’Isaac Del Toro au Trofeo Matteotti plus tôt dans la journée, l’équipe UAE a égalé hier le record de 85 victoires sur une saison, celui que la formation Columbia-HTC avait réalisé en 2009 avec une pelletée de sprinteurs (Mark Cavendish, André Greipel, Edvald Boasson Hagen). « C’est quelque chose d’historique, savoure Sivakov. Et quand on voit l’effectif, en même temps, c’est normal ( il sourit). »

Remorqueur officiel du peloton, le grimaçant Nils Politt a rivalisé avec l’échappée pendant plus de sept tours, et quand McNulty puis Pogačar se sont envolés, toutes les cartes d’UAE n’avaient même pas encore été abattues.

En offrant à son équipier « l’un des moments les plus mémorables de [sa] carrière », Pogačar a démontré qu’il faisait la pluie et le beau temps au mont Royal, ce qui l’élève déjà en grand favori des Championnats du monde 2026 à Montréal. Mais songeons d’abord au Rwanda: les doutes (les siens) sur la fraîcheur et la motivation du Slovène en fin de saison sont définitivement balayés. « J’avais un peu peur que ma forme ne soit pas bonne, car j’ai été malade toute la semaine avant de venir, a admis le vainqueur du Tour de France. Je n’avais pas mes meilleures jambes à Québec, mais j’ai fait une bonne course, puis j’ai repris un bon rythme aujourd’hui (hier). C’était bien de venir ici au Canada, j’ai retrouvé ma motivation et ma confiance. » Son premier défi à Kigali est prévu dimanche, sur le contre-la-montre face aux spécialistes de la discipline.

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