Si les Flanders nous étainet contées


La campagne des classiques flandriennes, qui débute aujourd'hui à la Panne et qui court jusqu'à Paris-Roubaix, le 7 avril, s'est forgée sur des symboles qui perdurent depuis plus d'un siècle.

LE VIEUX QUAREMONT
L’ancêtre

À côté de lui, le Koppenberg (31 fois au programme du parcours) et le mur de Grammont (50), deux autres endroits mythiques du Ronde, font figure de « jeunots ». Le Quaremont résonne comme le lieu emblématique du Tour des Flandres depuis 1919, les coureurs vont le franchir dimanche 31 mars pour la 105e fois (dont 51 par la portion pavée dite du Vieux Quarémont depuis 1974). Il a remplacé le mur de Grammont, qui a disparu du final depuis 2012 et c’est là que s’amassent près de 40.000 personnes dont 10.000 VIP sur les 2,2 kilomètres d e l a m o n t é e ( 4 , 2 % d e moyenne).

L'E3 à Harelbeke
Le provocateur

Si les affiches provocantes du GP E3 (aujourd’hui E3 Saxo Classic), comme celle de la soeur d’un coureur pro de l’époque, Nico Eeckhout, posant nue sur un vélo en 2009, ou des quatre filles formant un vélo avec leur corps en 2014 étaient passées limite, celle de 2015 avec la main d’un coureur frôlant les fesses d’une hôtesse, en référence au geste déplacé de Peter Sagan sur le podium du Tour des Flandres en 2013, avait été interdite après une plainte d’associations féministes. La caricature publiée sur les réseaux sociaux en janvier a de nouveau ravivé la polémique. On y voit cette fois Wout Van Aert passer la ligne d’arrivée sans selle (comme sur le cyclocross de Benidorm) avec cette légende : « La communauté LGBTQ est très enthousiaste. » À force de vouloir déringardiser les Flamands, les organisateurs d’Harelbeke jouent contre eux.


La gardienne du temple

En un peu plus de dix ans, cette ville moyenne de 30000 habitants des bords de l’Escaut s’est imposéecommelacapitaleduTourdes Flandres. Située au pied des Ardennes flamandes, elle n’était jusque-là qu’un faire-valoir sur le parcours, plus connue pour ses brasseries Liefmans ou Ename. Loin des grandes villes touristiques comme Bruges, Anvers ou Gand, elle a été propulsée en 2012 au coeur du Ronde, comme la ville d’arrivée de l’épreuve mais aussi commelesiègedumuséeduTour des Flandres, dont une partie était logée auparavant à Roulers. C’est devenu le centre névralgique du cyclisme en Flandres. À tout juste 40 km de la frontière française.

YVES LAMPAERT
Le terrien

À 32 ans, il est l’un des derniers symboles de ce cyclisme flamand des campagnes. S’il a connu la gloireau départ du Tour de France au Danemark, en 2022, en portant le maillot jaune après sa victoire contre-la-montre, le premier jour, il reste attaché à «ses» courses, commeÀTraverslaFlandreouLa Panne, qu’il a déjà gagnées et qui le rendent aussi fier. Il ne manque jamais l’occasion de revendiquer ses origines paysannes et sa préférence pour les tracteurs plutôt que les voitures de luxe. Ce qui le rend très populaire en Flandres.

ANVERS ET BRUGES
Les rivaux politiques

Les Flandres sans rivalité ne seraient pas les Flandres. Celle qui oppose les deux grandes villes, Bruges la touristique, dirigée par un bourgmestre chrétien-démocrate Dirk De Fauw, et Anvers la portuaire, avec à sa tête le leader du N-VA, le parti indépendantiste flamand, Bart De Wever, s’est invitée aussi au Tour des Flandres. Bruges, qui accueillait le départ depuis 1998 s’était fait voler la vedette en 2016 par sa concurrente au regard de son identité « plus flamande » mais aussi pour la somme plus conséquente mise sur la table pour convaincre les organisateurs du Ronde. Mais pour calmer tout le monde et toutes les sensibilités politiques, ceux-ci ont désormais opté pour une alternance, une année sur deux.

 

QUICK-STEP
Le fidèle

Voilà 26 ans que la société de parquets basée à Izegem, près de Courtrai, soutient Patrick Lefévère, tantôt comme sponsor principal tantôt en numéro 2 derrière Mapei ou Omega Pharma, et plus récemment derrière Deceuninck. Parfois, Frans Decock, le fondateur de la marque, a même servi de pompier de service pour rallonger un peu le budget pour que l’équipe survive. Par amitié pour Lefévère. Et même s’il est désormais retiré des affaires, il a toujours su faire passer le message que la priorité en sponsoring resterait toujours cette équipe cycliste que le patriarche a fait grandir.

WOUT VAN AERT
Le chasseur bredouille

Ce ne sont pas les origines géographiques qui font de vous un Flandrien. Wout Van Aert n’est pas né et ne vit pas au coeur des monts des Ardennes flamandes, il en est même très éloigné, dans le nord du pays, vers Anvers. Mais ça ne l’empêche pas d’être considéré comme tel (ou presque) par le public et la presse de son pays, qui miseront tout sur lui une nouvelle fois dans les jours à venir. Certes, le coureur de 29 ans a déjà gagné le GP E3 et Gand-Wevelgem, mais il lui manque l’essentiel pour rejoindre les « vrais » Flandriens du coin, Johan Museeuw, Peter Van Petegem ou Tom Boonen, à savoir gagner le Ronde et Roubaix. Il en sera à sa sixième participation sur ces deux classiques qu’il rêve de dompter enfin pour passer un nouveau cap. Le plus important aux yeux du coureur de Visma - Lease a bike.

Patrick Lefévére
Le tonton grincheux

À bientôt 70 ans le manager de Soudal - Quick Step semble en roue libre. À travers sa chronique hebdomadaire dans le quotidien flamand Het Nieuwsblad, mais aussi dès qu’un micro se tend, Patrick Lefévère distille ses piques au gré de ses humeurs. Il justifie sa liberté de ton par le principe même de la «Column » en Flandres, où tout serait permis, mais ses dernières banderilles contre son coureur Julian Alaphilippe et sa compagne Marion Rousse ne sont pas passées inaperçues. Elles ont laissé imaginer que le patron flamand ne se maîtrisait plus et partait en vrille. Rappelé à l’ordre par le comité d’éthique de l’UCI, il joue désormais sur ce côté provocateur qui en fait un excellent «client» pour les médias.


FLANDERS CLASSICS
L’expansionniste

Face ASO (propriété, comme L’Équipe, du groupe Amaury) et les Italiens de RCS, les Belges ont eux aussi leur mastodonte, avec le groupe Flanders Classics, qui a racheté quasiment toutes les à classiques du printemps en Flandres. Sous la houlette de l’homme d’affaires Wouter Vandenhaute, ancien journaliste et producteur télé, le calendrier a été remodelé et les courses repensées comme un nouveau concept économique. Fort de sa réussite de puis bientôt quinze ans, Flanders Classics ne cache pas ses envies de voir plus grand, hors de ses frontières. Après le rachat de l’Amstel Gold Race des voisins néerlandais à partir de 2025, l’intérêt des Flamands pour « One Cycling », le projet d’une refonte totale du cyclisme, est aussi de plus en plus évident.

RICK VAN LOOY
Le silencieux

En Belgique, on a coutume de dire qu’il y a Eddy Merckx et le Roi. Mais on oublie que «l’Empereur d’Herentals» est toujours en vie : Rik Van Looy a fêté ses 90 ans en décembre et vit reclus chez lui, au nord d’Anvers, surtout depuis le décès de son épouse il y a trois ans. L’immense champion qu’il fut n’a jamais été un grand bavard et ses apparitions sont désormais extrêmement rares. Il a comme voisin Wout Van Aert, mais n’a pourtant jamais cherché à le rencontrer pour partager un peu de son expérience.


Rik Van Looy, ici devant Désiré Keteleer, 
avait remporté le Tour des Flandres 1959.

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