Lyon à la mode Cherki


Buteur à Reims, où il a été étincelant pendant une période, le milieu offensif est devenu le joueur autour duquel l’OL s’organise.

"On peut parfois lui demander de faire un peu moins 
d’efforts pour qu’il soit offensivement performant"
   - JORDAN 'VER'ETOUT, MILIEU DE L’OL

28 Nov 2024 - L'Équipe
RÉGIS DUPONT

BAKOU – Son but à Reims l’a laissé mort de rire, comme interloqué par cette tête inédite et parfaitement placée dans le filet opposé, lui à qui on a toujours demandé d’avoir plus de statistiques et qui semble ne s’intéresser aux ballons aériens qu’en cas d’extrême nécessité. Dans la Marne, sa réussite sur un centre d’Alexandre Lacazette ponctuait une première période de très haut niveau.

En soutien de son capitaine dans le 4-2-3-1, Rayan Cherki avait coordonné avec une dextérité impressionnante la prestation aboutie des siens jusqu’à la pause. À part un ballon perdu en début de rencontre, il a alors étalé l’étendue de son registre, un soir où Malick Fofana attendait son heure sur le banc et où tout semblait passer mécaniquement par lui.

La suite a été bien plus neutre, mais n’atténue pas le constat: l’international Espoirs (21 ans), même rattrapé ponctuellement par l’inconstance du collectif, n’a jamais été aussi fort qu’actuellement. «C’est un joueur important de notre effectif. Sur ce début de saison, il a montré beaucoup de très bonnes choses » , a rappelé hier Jordan Veretout.

Le milieu de terrain avait peiné à se coordonner avec lui défensivement dans le couloir droit sur la pelouse des Rangers, lors du match référence de l’OL en Ligue Europa cette saison (4-1, le 3octobre): «C’est sûr qu’on peut parfois lui demander de faire un peu moins d’efforts pour qu’il soit offensivement performant, mais je pense qu’il travaille sur ça, continue l’ancien Marseillais. On a pu voir sur le dernier match, où je l’ai vu revenir deux-trois fois à fond, il aide beaucoup l’équipe. Je pense qu’il a passé un palier dans ce domaine, à lui de continuer, c’est encore un jeune joueur.»

Au moins, plus personne ne se demande s’il coûte plus qu’il ne rapporte. Revenu à la compétition à la 83e minute de Lyon-Marseille (2-3, le 22septembre), il a transformé son équipe. Depuis, hormis ce temps additionnel face à l’OM, l’OL n’a plus perdu, excepté le revers contre le cours du jeu face à Besiktas (0-1, le 24octobre).

Avec des attaquants moins maladroits, 
son bilan chiffré serait plus flatteur

Statistiquement (voir par ailleurs), Cherki est redevenu décisif fréquemment, presque autant que lors de sa première saison en pro (2019-2020) et dans les eaux de la deuxième, quand il entrait généralement en toute fin de rencontre, face à des défenses fatiguées et dans un contexte «facilité».

Son bilan purement chiffré serait plus flatteur s’il était entouré d’attaquants plus efficaces que ses partenaires du moment : il n’avait jamais délivré autant de passes avant un tir (3,7 par match) que cette saison.

Ces dernières semaines, en tout cas, l’ organisation tourne autour de lui. L’ introduction régulière du 4-2-3-1 plutôt que le 4-3-3 répond au souci de le placer au coeur du jeu. «Ça fait partie des critères, répond Pierre Sage, son entraîneur. Il y a des critères qui sont liés aussi aux joueurs qui l’entourent, à ce que nous impose ou nous permet l’adversaire. C’est l’interaction de plusieurs critères qui orientent ces choix. Dans tous les cas, il y a toujours l’idée d’avoir le ballon, de placer certains joueurs dans des positions assez hautes sur le terrain, de manière à avoir des situations plus faciles à mener sur le plan offensif, d’être capables aussi de presser haut.»

De fait, Cherki touche plus de ballons dans la surface adverse qu’auparavant (8,4 par match). Il a gagné le droit d’évoluer dans sa zone de confort.

***

Lione in modalità-Cherki

Il centrocampista offensivo ha segnato al Reims, dove per un periodo ha fatto faville, ed è diventato il giocatore attorno al quale l'OL si sta organizzando.

“A volte possiamo chiedergli di fare un po' meno 
fatica  per essere più efficace in attacco"
   - JORDAN VERETOUT, CENTROCAMPISTA DELL'OL

28 novembre 2024 - L'Équipe
RÉGIS DUPONT

BAKOU - Il suo gol a Reims lo ha fatto ridere di gusto, come se fosse sconcertato da quel colpo di testa senza precedenti perfettamente piazzato nella rete avversaria, un giocatore a cui è sempre stato chiesto di avere più statistiche e che sembra essere interessato alle palle aeree solo quando è assolutamente necessario. Nella Marna, il suo successo su cross di Alexandre Lacazette ha punteggiato un primo tempo di altissima qualità.

Affiancando il suo capitano nel 4-2-3-1, Rayan Cherki ha coordinato con impressionante destrezza la prestazione dei suoi fino all'intervallo. Con l'eccezione di un pallone vagante all'inizio, ha messo in mostra tutta la gamma delle sue capacità in una serata in cui Malick Fofana aspettava la sua occasione in panchina e tutto sembrava passare attraverso di lui.

Il seguito è stato molto più neutro, ma ciò non toglie che il 21enne nazionale U21, anche se a volte è stato messo in difficoltà dall'inconsistenza della squadra, non è mai stato così forte come ora. “È un giocatore importante per la nostra squadra. All'inizio della stagione ha fatto vedere molte cose buone”, ha dichiarato ieri Jordan Veretout.

Il centrocampista ha faticato a coordinarsi difensivamente con lui sulla fascia destra contro i Rangers, durante la partita di riferimento dell'OL in Europa League in questa stagione (4-1, 3 ottobre): “È vero che a volte gli chiediamo di fare un po' meno fatica per essere più efficace in attacco, ma credo ci stia lavorando”, continua l'ex marsigliese. Lo abbiamo visto nell'ultima partita, dove l'ho visto rientrare due o tre volte a tutta fascia, e aiuta molto la squadra. È ancora un giocatore giovane, quindi sta a lui continuare così.

Almeno nessuno si chiede se costa di più di quanto porta. Quando è rientrato, all'83' di Lione-Marsiglia (2-3, 22 settembre), ha trasformato la squadra. Da allora, ad eccezione dei tempi supplementari contro l'OM, il Lione non ha più perso, a parte il rovescio contro il Besiktas (0-1, 24 ottobre).

Con attaccanti meno maldestri, 
il suo bilancio sarebbe più lusinghiero.

Dal punto di vista statistico (vedi altrove), Cherki è tornato a essere spesso decisivo, quasi come nella sua prima stagione da professionista (2019-2020) e nelle more della seconda, quando in genere entrava in campo alla fine delle partite, contro difese stanche e in un contesto più “facile”.

Il suo record puramente numerico sarebbe più lusinghiero se fosse circondato da attaccanti più efficaci dei suoi attuali compagni: non ha mai effettuato così tanti passaggi prima di un tiro (3,7 a partita) come in questa stagione.

Nelle ultime settimane, almeno, l'organizzazione ha ruotato intorno a lui. L'introduzione con continuità del 4-2-3-1 al posto del 4-3-3 riflette il desiderio di metterlo al centro del gioco. Questo fa parte dei criteri”, dice Pierre Sage, il suo allenatore. Ci sono criteri legati anche ai giocatori che lo circondano, a ciò che i nostri avversari ci impongono o ci permettono di fare. È l'interazione di diversi criteri che guida le scelte. In tutti i casi, c'è sempre l'idea di avere la palla, di mettere alcuni giocatori in posizioni abbastanza alte del campo, in modo da avere situazioni più facili da affrontare dal punto di vista dell'attacco, e anche di poter pressare alto”.

In effetti, Cherki tocca più palloni nell'area avversaria rispetto al passato (8,4 a partita). Si è guadagnato il diritto di giocare nella sua zona di comfort.

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Karabagh, c’est quoi?

Le club basé à Bakou est aussi un enjeu politique, lié à un territoire reconquis l’an dernier par l’Azerbaïdjan.

28 Nov 2024 - L'Équipe
R. D.

"Quand on vient ici, on signe dans un club spécial. 
En arrivant, le coach nous explique l’histoire de cette équipe" 
   - YASSINE BENZIA, MILIEU DE KARABAGH

Les grandes halles de la COP 29 en cours de démontage, au pied du stade Olympique de Bakou, ont été un rappel provisoire de l’état glaciaire des relations diplomatiques entre l’Azerbaïdjan et la France. Le gouvernement Barnier n’avait envoyé aucun représentant au sommet censé oeuvrer à la protection de la planète dans une capitale où tout ressortissant de notre pays est envisagé comme un soutien potentiel de la cause arménienne.

Cela ne vaut pas pour tout le monde. Pour Yassine Benzia et Abdellah Zoubir, les deux Français du Karabagh FC, le très net raidissement des positions s’est seulement traduit par la fermeture de l’école française de Bakou et le «transfert» de leurs enfants au sein de l’équivalent américain.

Dans leur quotidien, rien n’a changé. «C’est un pays qui aime le foot, beaucoup de gens m’arrêtent dans la rue, explique le second, quientamesaseptièmesaisonici.

Jeneressensaucunetension,jen’ai jamais eu de remarque déplacée. J’habite sur la côte, il y a tous les restos, comme en France, il fait bon vivre. C’est paisible et, niveau sécurité, c’est top, il n’y a rien à dire.»

Le Karabagh FC n’est pas un club ordinaire, comme son nom l’indique: il est celui d’un territoire dont l’Azerbaïdjan s’estimait chassé et qu’il a reconquis entièrement en 2023, poussant la communauté arménienne (environ 100000 personnes) à l’exil. «Quand on vient ici, on signe dans un club spécial. En arrivant, le coach nous explique l’histoire de cette équipe. On sait que le club a été délocalisé à Bakou à cause de la guerre, qu’il y a eu des

répercussions» , explique Benzia. La voix de l’entraîneur local porte. Gourban Gourbanov, meilleur buteur de l’histoire de l’Azerbaïdjan (14buts en 68 sélections), dirige depuis 2008 ce qu’on appelait alors le FC Karabagh Agdam. La ville d’origine du club, devenue cité fantôme en 1994. Il y a deux ans, il avait entamé sa conférence de presse, avant de recevoir Nantes, par un laïus sur la solidarité des joueurs avec les combattants, alors que le conflit venait de reprendre. Maintenant que l’Azerbaïdjan a reconquis le Haut-Karabagh par la force, personne n’envisage de relocaliser l’équipe dans ce territoire enclavé, où elle a rejoué pour la première fois la saison passée, pour un match de Coupe nationale. Le président Ilham Aliev avait profité de l’occasion pour inaugurer un stade décoré d’un immense slogan: «Le Karabagh est azerbaïdjanais.»

Mais la réappropriation des lieux ne passera pas par le foot. L’équipe ne quittera pas Bakou, épicentre du Championnat national (7 équipes sur 10 sont basées dans la capitale) et emplacement idéal pour rayonner vers l’Europe, l’obsession du club. « Ici, c’est le projet Coupe d’Europe, constate

Zoubir. Le club est ambitieux, c’est sa onzième saison d’affilée en Coupe d’Europe, et c’est quelque chose qui me fait kiffer. Les vrais matches où tu prends du plaisir, ce sont ceux du jeudi soir. J’ai joué contre Arsenal, Leverkusen, Tottenham, Villarreal. Mais je n’ai jamais connu la Ligue des champions, j’ai été éliminé deux fois en play-offs, et j’aimerais la connaître avec Karabagh. » Ce club qui s’est installé dans le paysage en portant un combat qui le dépasse.

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Che cos'è il Karabagh?

Il club di Baku è anche una questione politica, legata a un territorio reclamato dall'Azerbaigian lo scorso anno.

28 novembre 2024 - L'Équipe
R. D.

“Quando veniamo qui, firmiamo per un club speciale. 
Quando arriviamo, l'allenatore ci spiega la storia di questa squadra”. 
   - YASSINE BENZIA, CENTROCAMPISTA DEL KARABAGH

Le grandi sale COP 29 in fase di smantellamento ai piedi dello stadio olimpico di Baku sono state un ricordo temporaneo dello stato glaciale delle relazioni diplomatiche tra Azerbaigian e Francia. Il governo Barnier non ha inviato un solo rappresentante al vertice, che avrebbe dovuto lavorare per proteggere il pianeta in una capitale dove ogni cittadino del nostro Paese è visto come un potenziale sostenitore della causa armena.

Questo non vale per tutti. Per Yassine Benzia e Abdellah Zoubir, i due francesi del Qarabagh, il chiarissimo irrigidimento delle posizioni si è tradotto solo nella chiusura della scuola francese a Baku e nel “trasferimento” dei loro figli all'equivalente americana.

Nella loro vita quotidiana non è cambiato nulla. Questo è un Paese che ama il calcio e molte persone mi fermano per strada”, spiega il secondo, che è alla sua settima stagione qui. "Non sento alcuna tensione, non ho mai ricevuto un commento inappropriato. Vivo sulla costa, ci sono tutti i ristoranti, proprio come in Francia, è un bel posto dove vivere. È tranquillo e, in termini di sicurezza, è al top, non c'è nulla da dire".

Il Qarabagh non è un club qualunque, come suggerisce il nome: è il nome di un territorio da cui l'Azerbaigian si considerava espulso e che ha reclamato interamente nel 2023, spingendo la comunità armena (circa 100.000 persone) all'esilio. “Quando veniamo qui, firmiamo per un club speciale. Quando arriviamo, l'allenatore ci spiega la storia di questa squadra. Sappiamo che il club è stato trasferito a Baku a causa della guerra, che ci sono state ripercussioni”, spiega Benzia

La voce dell'allenatore locale si fa sentire. Gurban Gurbanov, capocannoniere di tutti i tempi della nazionale dell'Azerbaigian (14 gol in 68 presenze), è al timone di quello che all'epoca era noto come FC Karabagh Agdam dal 2008. La città natale del club è diventata una città-fantasma nel 1994. Due anni fa, ha iniziato la conferenza stampa prima di ospitare il Nantes con un discorso sulla solidarietà dei giocatori con i combattenti, quando il conflitto era appena ripreso. Ora che l'Azerbaigian ha riconquistato con la forza il Nagorno-Karabakh, nessuno prende in considerazione l'idea di trasferire la squadra in questo territorio senza sbocco sul mare, dove ha giocato per la prima volta la scorsa stagione in una partita della coppa nazionale. Il presidente Ilham Aliev ha colto l'occasione per inaugurare uno stadio decorato con un enorme slogan: “Il Karabakh è l'Azerbaigian”.

Ma il calcio non sarà la chiave per recuperare la regione. La squadra non lascerà Baku, epicentro del campionato nazionale (7 squadre su 10 hanno sede nella capitale) e luogo ideale per raggiungere l'Europa, ossessione del club. Questo è il progetto della Europa League”, dice Zoubir. Il club è ambizioso, questa è l'undicesima stagione consecutiva in Europa League, ed è una cosa che mi piace molto. Le vere partite in cui ci si diverte sono quelle del giovedì sera. Ho giocato contro Arsenal, Leverkusen, Tottenham e Villarreal. Ma non ho mai vissuto la Champions League, sono stato eliminato due volte nei play-off, e mi piacerebbe viverla con il Karabagh. Un club che si è imposto nel panorama combattendo una battaglia più grande di esso.

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