Christophe Remise Ligue des champions : Brest a tout à gagner et le PSG tout à perdre


FEP/ICON SPORT/ABACA
Le 1er février, le Stade Brestois s’inclinait face 
au PSG (5-2) au terme d’un match spectaculaire.

Le Petit Poucet brestois défie l’ogre parisien ce mardi (18 h 45), à Guingamp, en barrages aller.

Christophe Remise
11 Feb 2025 - Le Figaro

Ah! putain…» Àlafindela première phase, Pierre Lees-melou ne cachait pas sa déception en apprenant que Brest affronterait un club de Ligue 1 en barrages de Ligue des champions. Paris ou Monaco. Ce sera Paris. Match aller ce mardi (18h45, Canal+) au stade de Roudourou, à Guingamp. Match retour dans huit jours, au Parc des Princes. Néophytes en Coupe d’europe, les Bretons auraient préféré vivre la magie à fond en affrontant un club étranger. Ils défieront leur bête noire dans les joutes nationales, un PSG face à qui ils n’ont plus gagné depuis… le 26 janvier 1985, soit quarante ans et 30 matchs sans succès.

Magie ou pas, les Brestois n’attaquent évidemment pas cette double-confrontation en tant que victime expiatoire. Ils veulent créer l’exploit, une fois de plus, eux qui ont gagné leur ticket en C1 grâce à une campagne 2023-2024 ébouriffante en L1. Quitte à faire appel à… « Ethan Hunt », le héros de la série Mission impossible, comme en plaisante Éric Roy. Ticket dont ils se sont montrés dignes en remportant quatre de leurs huit matchs de C1 (Graz, Salzbourg, Prague, PSV) pour trois défaites, dont une à Barcelone (3-0) et contre le Real (0-3). Des images gravées à jamais. Et pourquoi pas renverser la table, encore ? Cela ne coûte rien de rêver. Surtout quand on met les ingrédients pour cela.

Brendan Chardonnet et compagnie pourront toujours se souvenir qu’ils étaient allés chercher le nul au Parc des Princes en début d’année (2-2). Ousmane Dembélé s’était fendu d’un doublé. Une bizarrerie statistique à l’époque, l’ailier tricolore étant plus connu pour ses dribbles… et sa maladresse que sa capacité à conclure, à être efficace.

Sauf qu’aujourd’hui, personne ne serait surpris de le voir claquer deux buts à Guingamp. D’autant qu’il a inscrit un triplé contre cette même équipe de Brest en Ligue 1, le 1er février dernier (2-5), au stade Francis-le-blé… Symbole d’un PSG longtemps plombé par son inefficacité, notamment en C1, Dembélé s’est mué en goleador ces dernières semaines. Paris a fait le choix de ne pas signer un buteur après le départ de Kylian Mbappé, misant sur le collectif et n’imaginant pas l’incroyable coup de chaud de l’ancien Barcelonais (21 buts cette saison, dont 16 sur ses 10 derniers matchs). Ce n’est pas la seule raison qui explique la présence du PSG en barrages.

C’est tout Paris qui a haussé le ton, se montrant plus agressif, plus entreprenant, plus désireux de faire mal et pas juste de contrôler. Machine impressionnante dans le jeu, les efforts, la capacité à marquer. Un joueur personnifie à la perfection ce changement de braquet, Bradley Barcola. Bambi a laissé pousser ses bois. Et le PSG a remporté ses trois derniers matchs européens (Salzbourg, City, Stuttgart) pour s’inviter dans le top 24 sur le fil. Les Rouge et Bleu, qui ont, en plus, débauché Khvicha Kvaratskhelia au mercato, sont même invaincus toutes compétitions confondues depuis le 26 novembre à Munich (1-0). Seize matchs sans revers.

On a parlé d’année de transition, de déclassement, y compris dans nos pages. C’était vrai. Luis Enrique et ses joueurs ont trouvé la clé pour se donner le droit de rêver. Peut-être pas au sacre européen. Mais assez pour retrouver des ambitions sur la scène continentale, avec la perspective d’un duel XXL face à Liverpool ou Barcelone en 8es de finale.

Aucune alternative

Sauf qu’avant de se voir à Anfield ou Montjuïc, les Parisiens, demi-finalistes en 2024, doivent déjà faire le boulot face à Brest. Moins de magie pour les Bretons ? Imaginez pour Marquinhos et compagnie… Pour le Stade Brestois, cela reste une affiche de prestige, l’excitation des premières fois, la perspective d’un exploit fou, que du bonus en fait. Pour Paris, il n’y a pas d’autre issue que la qualification. Aucune alternative. Une sortie de piste représenterait un fiasco, peutêtre le plus gros de son histoire. Les Parisiens ont tout à perdre, tandis que les Brestois ont tout à gagner. Ambiance Coupe de France pour ce duel du pot de fer contre le pot de terre. La magie, c’est aux Bretons de la créer. Comme ils ont bien failli le faire le 1er février, malgré un score lourd par rapport à la qualité du jeu qu’ils ont déployé, leur courage, leur audace. Un message pour Paris, qui visera à faire en sorte que le train arrive à l’heure.

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