Le mystère Pogacar
Tadej Pogacar dans la trouée d’Arenberg lors de la 5e étape du
Tour de France 2022, le 6 juillet, qu’il avait terminée à la 7e place.
Le Slovène, troisième de Milan-San Remo samedi dernier, n’est toujours pas annoncé sur Paris-Roubaix le 13 avril.
Plusieurs inconnues existent encore mais son programme devrait être officialisé très prochainement.
"Je ne veux pas l’en empêcher.
Mais je ne veux pas non plus le pousser"
26 Mar 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
Le mystère Pogacar
Viendra ? Viendra pas ? La présence de Tadej Pogacar au départ de Paris-Roubaix, le 13 avril, alimente depuis quelques semaines tous les fantasmes et joyeuses spéculations. L’Enfer du Nord est le seul Monument qu’il n’a jamais disputé alors qu’il a déjà inscrit son nom au palmarès du Tour des Flandres (2023), de LiègeBastogne-Liège (2021 et 2024), du Tour de Lombardie (2021, 2022, 2023 et 2024) et qu’il reste sur deux troisièmes places à Milan-San Remo.
La possibilité de voir le Slovène de 26 ans à Paris-Roubaix occupe tellement la scène médiatique que Joxean Fernandez Matxin, directeur sportif d’UAE Emirates, lançait à un journaliste de L’Équipe samedi dernier à l’arrivée de la Primavera : « Par pitié, pas de questions sur Pogi à Roubaix, on n’en peut plus ! »
Son programme finalisé ne devrait toutefois pas tarder à être officialisé. Un des scénarios évoqués ces toutes dernières heures consisterait à ce que le Slovène ne fasse ni le GP E3 (vendredi) ni Gand-Wevelgem (dimanche) – courses qui étaient inscrites à son calendrier dévoilé en décembre 2024 – mais qu’il épingle un dossard au Tour des Flandres (dimanche 6 avril) et donc à ParisRoubaix (dimanche 13 avril). Initialement, il était aussi prévu que Pogacar enchaîne Amstel Gold Race (20 avril), Flèche Wallonne (23 avril) et Liège-Bastogne-Liège (27 avril).
Lundi soir, le patron de la formation émirienne, Mauro Gianetti, sans apporter formellement d’éléments nouveaux par rapport à ces derniers mois, a aiguisé les appétits en déclarant à RMC Sport à propos de Paris-Roubaix : « S’il veut la faire, s’il se sent de la faire, ce n’est pas nous qui allons l’en empêcher. C’est aussi l’esprit de Tadej, c’est ce qui fait que le vélo est beau en ce moment. Pas seulement lui, mais d’autres champions comme lui qui n’ont pas peur. Je ne veux pas l’en empêcher, comment empêcher un mec comme ça de faire Paris-Roubaix ? Mais je ne veux pas non plus le pousser, ce n’est pas une priorité pour nous. Paris-Roubaix, ils vont la courir aussi l’année prochaine, dans deux ans, dans trois ans. Il n’est pas obligé de la faire cette année. Il est doué, il peut être un protagoniste partout, parce qu’on l’a vu sur les pavés dans l’étape du Tour de 2022, il était dans le coup. Donc il peut être là-bas, il peut être un protagoniste. »
Début février, Pogacar luimême avait mis une pièce dans la machine en postant sur ses réseaux sociaux une vidéo le montrant sur son vélo dans la trouée d’Arenberg, secteur pavé mythique de Paris-Roubaix. « MilanSan Remo et Paris-Roubaix manquent dans ma liste de Monuments, avait-il ensuite dit fin février dans l’émission Bartoli Time sur RMC. Sur San Remo, j’ai déjà été proche de l’emporter. J’ai fait une reconnaissance de ParisRoubaix. Elle a retenu mon attention et, dans un futur proche, il y a de grandes chances que je prenne le départ, a-t-il confessé avant de rester flou sur la date exacte. Je ne peux pas dire cette année ou la saison prochaine. Il y a toujours une chance. Laissons la surprise. »
La peur de la chute
« Une mauvaise chute pourrait remettre en question le Tour de France et peut-être même la saison entière, expliquait Gianetti à plusieurs médias la semaine dernière. J’espère qu’il ne le fera pas cette année et je vais lui répéter : il a encore le temps dans sa carrière de disputer Paris-Roubaix. » La prudence et la méfiance d’UAE Emirates s’insèrent dans une logique de préservation physique du champion du monde en vue du Tour de France. Vainqueur de la Grande Boucle en 2020, 2021 et 2024, Pogacar visera un quatrième succès cet été sur les routes françaises.
Ses dirigeants redoutent une chute comme celle subie à LiègeBastogne-Liège en 2023 (poignet gauche cassé), qui l’avait empêchéd’êtreà100%surleTourface à Jonas Vingegaard, ou celle aux Strade Bianche début mars, qui l’avait amoché corporellement parlant même si cela ne s’est pas vu à Milan-San Remo. «LeTourde France, c’est ça la priorité de la saison, a dit lundi soir Gianetti. Son plan, c’est de faire le Tour de France et la Vuelta, c’est quand même beaucoupdetravail.Paris-Roubaix, tout le monde le sait : ce n’est pas une course simple… » L’argument est certes légitime, mais l’E3 et le Tour des Flandres possèdent eux aussi leurs passages sur les pavés. Et donc les risques de chute qui vont avec.
Gagner Paris-Roubaix et le Tour, un défi à la mesure de Pogacar
Le dernier vainqueur de ParisRoubaix et du Tour de France la même année se nomme Bernard Hinault. C’était en 1981. Personne n’a réalisé cet exploit depuis. L’autre immense champion à avoir effectué ce doublé est le Belge Eddy Merckx, en 1970. Avant la première Guerre Mondiale, en 1905 puis en 1910, on trouve aussi les Français Louis Trousselier et Octave Lapize. Après-Guerre, le Néerlandais Jan Janssen avait lui remporté l’Enfer du Nord en 1967 mais n’avait inscrit son nom au palmarès du Tour de France que l’année suivante, en 1968.
Louison Bobet et Felice Gimondi avaient, eux, fait l’inverse : une victoire sur le Tour (1955 pour le Français et 1965 pour l’Italien) et succès à Roubaix l’année suivante (1956 pour le Français et 1966 pour l’Italien). Un défi à la mesure de Pogacar, qui aime l’histoire de son sport et veut lui aussi marquer le cyclisme de son empreinte.
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Tadej Pogacar nel vuoto di Arenberg durante la quinta tappa del
Tour de France 2022 del 6 luglio, che ha concluso al 7° posto.
Il mistero di Pogacar
Lo sloveno, che sabato scorso è arrivato terzo alla Milano-Sanremo, non è ancora stato annunciato per la Parigi-Roubaix del 13 aprile.
Ci sono ancora diverse incognite, ma il suo programma dovrebbe essere ufficializzato molto presto.
“Non voglio fermarlo.
Ma non voglio nemmeno spingerlo”.
26 marzo 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
Verrà? Non verrà? La presenza di Tadej Pogacar alla partenza della Parigi-Roubaix del 13 aprile è stata oggetto di molte speculazioni e fantasie nelle ultime settimane. L'Inferno del Nord è l'unico monumento in cui non ha mai gareggiato, anche se ha già aggiunto il suo nome nell'albo d'oro al Giro delle Fiandre (2023), alla Liegi-Bastogne-Liegi (2021 e 2024) e al Giro di Lombardia (2021, 2022, 2023 e 2024), oltre ad essere arrivato due volte terzo alla Milano-Sanremo.
La possibilità di vedere il 26enne sloveno alla Parigi-Roubaix è talmente sotto i riflettori dei media che il direttore sportivo della UAE Emirates, Joxean Fernandez Matxin, ha detto a un giornalista de L'Équipe sabato scorso all'arrivo della Primavera: “Per favore, niente domande su Pogi alla Roubaix, non ne possiamo più!
Tuttavia, non dovrebbe mancare molto all'ufficializzazione del suo programma definitivo. Una delle ipotesi ventilate nelle ultime ore è che lo sloveno non correrà il GP E3 (venerdì) o la Gand-Wevelgem (domenica) - gare che erano state inserite nel calendario presentato nel dicembre 2024 - ma che si appunterà un numero per il Giro delle Fiandre (domenica 6 aprile) e quindi la Parigi-Roubaix (domenica 13 aprile). Inizialmente, Pogacar avrebbe dovuto prendere parte anche all'Amstel Gold Race (20 aprile), alla Flèche Wallonne (23 aprile) e alla Liegi-Bastogne-Liegi (27 aprile).
Lunedì sera, Mauro Gianetti, il boss della squadra emiratina, senza fornire formalmente nuove informazioni rispetto agli ultimi mesi, ha stuzzicato l'appetito parlando a RMC Sport della Parigi-Roubaix: “Se vuole farlo, se si sente di farlo, non lo fermeremo. Questo è anche lo spirito di Tadej, ed è ciò che rende il ciclismo così bello in questo momento. Non solo lui, ma anche altri campioni come lui che non hanno paura. Non voglio fermarlo: come si può impedire a uno come lui di fare la Parigi-Roubaix? Ma non voglio nemmeno spingerlo, non è una priorità per noi. La Parigi-Roubaix si correrà l'anno prossimo, tra due anni, tra tre anni. Non è necessario che la faccia quest'anno. Ha talento, può essere protagonista ovunque, perché lo abbiamo visto sul pavé nella tappa del Tour 2022, era nel vivo della corsa. Quindi può esserci, può essere protagonista”.
All'inizio di febbraio, lo stesso Pogacar ha messo una moneta nella macchina pubblicando sui suoi social network un video che lo ritrae in bicicletta nella trouée d'Arenberg, il leggendario settore in pavé della Parigi-Roubaix. La Milano-Sanremo e la Parigi-Roubaix mancano nella mia lista dei Monumenti”, ha dichiarato a fine febbraio nel programma Bartoli Time su RMC. Sono andato vicino a vincere la Sanremo. Ho fatto una ricognizione della Parigi-Roubaix. Ha attirato la mia attenzione e, nel prossimo futuro, ci sono buone possibilità che io prenda il via”, ha confessato, prima di rimanere vago sulla data esatta. Non posso dire quest'anno o la prossima stagione. C'è sempre una possibilità. Lasciamo che sia una sorpresa.
Paura di un incidente
Una brutta caduta potrebbe compromettere il Tour de France e forse anche l'intera stagione”, ha dichiarato Gianetti a diversi media la scorsa settimana. Spero che non lo faccia quest'anno e lo ripeto: c'è ancora tempo nella sua carriera per disputare la Parigi-Roubaix”. La cautela e la diffidenza della UAE Emirates fanno parte di una strategia per mantenere il campione del mondo in forma per il Tour de France. Vincitore della Grande Boucle nel 2020, 2021 e 2024, Pogacar punterà al quarto successo sulle strade francesi quest'estate.
I suoi dirigenti temono una caduta come quella subita alla Liegi-Bastogne-Liegi nel 2023 (frattura del polso sinistro), che gli ha impedito di essere al 100% al Tour contro Jonas Vingegaard, o quella alla Strade Bianche di inizio marzo, che lo ha lasciato fisicamente danneggiato, anche se non si è visto alla Milano-Sanremo. Il Tour de France è la priorità della stagione”, ha dichiarato Gianetti lunedì sera. Il suo piano è di fare il Tour de France e la Vuelta, che è ancora molto impegnativo. La Parigi-Roubaix, lo sanno tutti: non è una corsa semplice...”. L'argomento è certamente legittimo, ma anche l'E3 e il Giro delle Fiandre hanno i loro tratti in pavé. E questo comporta il rischio di cadute.
Vincere la Parigi-Roubaix e il Tour,
una sfida degna di Pogacar
L'ultimo vincitore della Parigi-Roubaix e del Tour de France nello stesso anno è stato Bernard Hinault. Era il 1981. Da allora nessuno è più riuscito in questa impresa. L'altro grande campione che ha realizzato la doppietta è stato il belga Eddy Merckx, nel 1970. Prima della Prima guerra mondiale, nel 1905 e nel 1910, c'erano anche i francesi Louis Trousselier e Octave Lapize. Dopo la Seconda guerra mondiale, l'olandese Jan Janssen vinse l'Enfer du Nord nel 1967, ma aggiunse il suo nome alla lista del Tour de France solo l'anno successivo, il 1968.
Louison Bobet e Felice Gimondi hanno fatto il contrario: una vittoria al Tour (1955 per il francese e 1965 per l'italiano) e un successo alla Roubaix l'anno successivo (1956 per il francese e 1966 per l'italiano). Una sfida degna di Pogacar, che ama la storia del suo sport e vuole lasciare un segno nel ciclismo.
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