Arenberg terrain miné
5 Apr 2018 - L'Équipe
JEAN-PIERRE BIDET (AVEC P. L. G.)
Paris-Roubaix fête dimanche le cinquantième anniversaire de l’apparition de la trouée d'Arenberg.
Un secteur pavé devenu mythique, même s’il a rarement été décisif. Voici pourquoi.
Après l'édition 1967, Jacques Goddet est irrité […].
Sa course doit vivre, coûte que coûte.
Il faut donc faire refleurir les pavés .
“Arenberg, c’est le lever de rideau comme au théâtre.
La première scène de la tragédie qui s’ouvre devant nous.
- ANDREÏ TCHMIL, VAINQUEUR EN 1994
WALLERS-ARENBERG - D’abord, marcher. Descendre tranquillement l’avenue Michel-Rondet et ses maisons de brique proprettes, ses pelouses d’un vert impeccable. S’incliner devant les silhouettes élancées des trois chevalements de la fosse d’Arenberg, dont le coeur a définitivement cessé de battre il y a presque trente ans. Puis passer la voie de chemin de fer, l’ancienne maison du garde-barrière ripolinée de frais. Pour, enfin, se camper face à elle, face à sa gueule béante qui vous aspire, cet étroit ruban de pavés de 2,4 kilomètres qui déchire la forêt en ligne droite, comme une sinistre fermeture Éclair. Sur le panneau, discret, son nom officiel: Drève des Boules d’Hérin. Les vieux du coin, eux, disent « les pavés d’Hasnon » , du nom du village posé là-bas, à l’autre bout des bois. Pour le roadbook de Paris-Roubaix, c’est la trouée d’Arenberg, secteur n° 19. Pour la légende, c’est la Tranchée. Tant de patronymes pour cet endroit devenu mythique dont on fêtera, dimanche, le cinquantenaire de l’apparition. Mais comment en est on arrivé là? Comment a ton eu l’audace d’envoyer, un dimanche d’avril, des hommes et des vélos à l’assaut de «ce sol d’apocalypse» , comme l’écrira un jour Jacques Goddet, le responsable de cette incongruité?
Ce 9 avril 1967, Jan Janssen règle au sprint sur le vélodrome de Roubaix un groupe royal: Rik Van Looy (2e), Rudi Altig (3e), Raymond Poulidor ( 7e), Eddy Merckx (8e), Gianni Motta (10e)… Mais qu’importent les monuments qui se bousculent sur la photo! La course ne s’est décantée qu’au bout de deux cents bornes et il n’y a plus assez de pavés pour créer la sélection. Dans L’Équipe du lendemain, Jacques Marchand est sans équivoque: «Faut-il brûler aujourd’hui cet Enfer du Nord que nous avons inventé pour les besoins d’une cause cycliste? Le brûler, c’est le macadamiser […]. On ne conçoit pas, demain, une course sur l’autoroute de Paris-Lille, qui deviendrait pour les coureurs et les suiveurs un atroce et insipide pensum. Le patron de l’épreuve, Jacques Goddet, est donc irrité. Son Paris-Roubaix est en train inexorablement de perdre son âme, la faute aux Ponts et Chaussées qui, pris d’une furieuse frénésie d’asphalte, lissent les sentes du Nord à tout-va. Il convoque donc Albert Bouvet, adjoint au chef des services sportifs et techniques du Tour de France. La scène est gravée dans la légende des cycles, racontée en 2002 par le Breton avec sa voix délicieusement passée au papier de verre. Goddet: «Ah! Bouvet, venez dans mon bureau. Mon vieux, Paris-Roubaix est foutu!» Bouvet: «Écoutez, Monsieur Goddet, je me vois mal remettre des pavés là où il n’y en a plus.» Mais déjà le patron l’a éconduit. Sa course doit vivre, coûte que coûte. Il faut donc faire refleurir les pavés.
Pour dénicher des secteurs enfouis, Bouvet a besoin d’un gars du coin. Et s’il a un peu tâté du dérailleur, ça ne serait pas de trop. Ça tombe bien, il existe. Il s’appelle Jean Stablinski, enfant du Valenciennois, fils d’un mineur venu de Pologne et éphémère mineur lui-même, champion du monde sur route en 1962. Rendez-vous est pris au lendemain de Pâques, un jour de pluie. Stablinski a dégotté l’introuvable sur le pas de sa porte. En descendant de sa Peugeot, Bouvet tombe sous le charme de la rudesse des lieux. Devant lui, Arenberg se dessine à peine sous les trombes d’eau qui ruissellent : « Il était époustouflé, racontera Stablinski. Il a même tenu à emporter un pavé en souvenir parce qu’il était sûr que l’endroit allait entrer dans l’histoire. » Il fait aussi quelques photos. Pour convaincre Goddet. Pas facile. «Je vous ai demandé des pavés, pas des fondrières», lance-t-il. Mais Bouvet insiste. Oui, des coureurs peuvent passer là. Oui, la course en sera rehaussée. Oui, Arenberg peut devenir un lieu de culte. Alors, le boss lâche l’affaire. «Tant qu’il y a au moins un coureur à l’arrivée…»
Le 7 avril 1968, il y en a quarante-deux. Eddy Merckx s’impose détaché avec Herman Van Springel. Les douches du vélodrome grondent un moment du mécontentement des coureurs, qui ont peu goûté l’escapade forestière. Mais la Trouée est là. Qui va s’imposer comme l’élément central du parcours. Même si, à dix reprises, elle en sera retirée pour des raisons de sécurité (voir par ailleurs). Même si, surtout, elle a rarement joué un rôle décisif du fait de son emplacement trop éloigné de l’arrivée (dimanche, les coureurs devront encore s’infuser 93 km à sa sortie). «Arenberg, c’est le lever de rideau comme au théâtre, dit Andreï Tchmil, vainqueur en 1994. La première scène de la tragédie qui s’ouvre devant nous. » Pourquoi, dès lors, le nom qui s’impose lorsqu’on parle de Paris-Roubaix est Arenberg ?
D’abord, il y a le lieu, unique, anachronique. Les autres secteurs qui hérissent le parcours sont à ciel ouvert. De part et d’autre de l’étroite langue de terre et de granit, on aperçoit l’horizon, ces champs qui musardent à perte de vue. Si on le voulait, on pourrait s’en échapper. Pas à Arenberg. Ici, on est prisonnier. Rectiligne, la route éventre la forêt, comme une ligne de chance. À gauche, les arbres. À droite, les arbres. Le Belge Wilfried Peeters se souvient : « Je suis sorti en tête une fois (en 2001), et c’était impressionnant, même un peu oppressant. Je n’étais pas le leader de l’équipe, mais j’ai pu profiter des clameurs du public. J’étais comme un héros. Mais, en revenant sur le bitume quand on tourne à gauche tout au bout, brusquement, on redescend sur terre. Parce qu’on sait qu’il reste encore du chemin à faire. » C’est cela, Arenberg, une parenthèse désenchantée dans laquelle on s’engouffre en trombe, quatre minutes et quelques d’apnée avec un seul but, en ressortir intact. «C’est super étroit ( 2,60 m de large), on débouche là-de dans à 60 à l’heure et toute la première partie est en descente, rappelle Thierry Gouvenou, 7e en 2002 et désormais architecte du parcours. Beaucoup de coureurs n’ont pas le courage de s’y risquer à fond. » « Il y a une excitation incroyable dans le peloton, mais bien plus dans la phase d’approche, ajoute Tchmil. «À partir du moment où on y est entré, c’est chacun pour soi. On ne regarde même pas les adversaires, on regarde sa roue de devant.» Tout cela magnifié, amplifié, déifié par les images de la télévision.
Et puis, il y a l’histoire. Nulle part ailleurs, tout au long de la longue route qui mène à Roubaix, on sent plus la présence de la mine. Longtemps la Trouée a bringuebalé les carrioles qui transportaient les 4000 gueules noires, et sur le pont qui l’enjambe se sont succédé les trains chargés de schiste à destination du terril. En passant en haut, les coureurs payent un peu le même prix de la sueur que les mineurs en bas.
Enfin et surtout, il y a les pavés. Ceux-là sont classés cinq étoiles, le sommet de la difficulté (comme ceux, vachards à souhait, de Mons-en-Pévèle et du Carrefour de l’Arbre). «Ce sont les plus pourris, explique François Doulcier, le président de l’Association des amis de Paris-Roubaix. Parce qu’ils conjuguent les trois difficultés majeures pour le passage à vélo. Les joints sont très épais, donc très creusés, on n’est pas du tout sur un billard, ça secoue énormément. En plus, les pavés sont mal taillés, cabossés, donc la surface de roulement n’est pas plate. Et ils sont posés un peu n’importe comment. Entre les rangées, on a une impression de micro-bordure de trottoir.» Si on y ajoute l’herbe, la mousse et l’humidité amenées par la forêt, on parvient à la quintessence de l’endroit fait pour tout, sauf pour une course cycliste. Mais qui, une fois encore, dimanche, aimantera tous les regards et toutes les attentes.
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Arenberg, campo minato
5 Apr 2018 - L'Équipe
JEAN-PIERRE BIDET (CON P. L. G.)
La Parigi-Roubaix celebra domenica il cinquantesimo anniversario della comparsa della foresta diArenberg. Un settore in pavé diventato leggendario, anche se raramente è stato decisivo. Ecco perché.
Dopo l'edizione del 1967, Jacques Goddet era irritato [...]. La sua corsa doveva continuare a vivere, a qualsiasi costo. Il pavé doveva essere riportato in vita.
“Arenberg è l'alzata di sipario, come a teatro.
La prima scena della tragedia che si svolge davanti a noi”.
- ANDREI TCHMIL, VINCITORE NEL 1994
WALLERS-ARENBERG - Prima di tutto, una passeggiata. Una piacevole passeggiata lungo Avenue Michel-Rondet, con le sue linde case in mattoni e i suoi prati impeccabilmente verdi. Ci si inchina davanti alle esili sagome delle tre testate della fossa di Arenberg, il cui cuore ha smesso di battere quasi trent'anni fa. Poi si passa davanti alla linea ferroviaria e alla vecchia portineria, dipinta di fresco. Poi, finalmente, ci si trova faccia a faccia con la bocca spalancata che ci risucchia, uno stretto nastro di acciottolato di 2,4 chilometri che squarcia la foresta in linea retta, come una sinistra zip. Sul discreto cartello c'è il suo nome ufficiale: Drève des Boules d'Hérin. Gli abitanti del luogo la chiamano “les pavés d'Hasnon”, dal nome del villaggio all'altro capo del bosco. Per il roadbook della Parigi-Roubaix, si tratta della trouée d'Arenberg, settore n. 19. Per la leggenda, è la Tranchée. Tanti nomi per un luogo che è diventato mitico e di cui domenica si celebrerà il cinquantesimo anniversario. Ma come siamo arrivati qui? Come si è avuto l'ardire di mandare uomini e biciclette ad attaccare “questo terreno apocalittico” in una domenica di aprile, come scrisse un giorno Jacques Goddet, il responsabile di questa incongruenza?
Il 9 aprile 1967, Jan Janssen vinse la volata sul velodromo di Roubaix su un gruppo regale: Rik Van Looy (2°), Rudi Altig (3°), Raymond Poulidor (7°), Eddy Merckx (8°), Gianni Motta (10°)... Ma a chi importa dei monumenti nella foto? La corsa si è stabilizzata solo dopo duecento chilometri e non c'era più abbastanza pavé per fare selezione. Su L'Équipe del giorno successivo, Jacques Marchand fu inequivocabile: “Dovremmo bruciare oggi questo Inferno del Nord che abbiamo inventato per le esigenze di una causa ciclistica? Bruciarlo significa asfaltarlo [...]. Non possiamo concepire una corsa sull'autostrada Parigi-Lille domani, che diventerebbe un pensum atroce e insipido per i corridori e gli accompagnatori”. Il responsabile dell'evento, Jacques Goddet, è quindi irritato. La sua Parigi-Roubaix stava inesorabilmente perdendo la sua anima, colpa dei Ponts et Chaussées che, in preda a una furiosa frenesia per l'asfalto, stavano spianando le piste settentrionali a ogni angolo. E così convocò Albert Bouvet, vice responsabile dei servizi sportivi e tecnici del Tour de France. La scena è entrata nella leggenda del ciclismo, raccontata nel 2002 dal bretone con la sua voce deliziosamente sabbiosa. Goddet: “Ah, Bouvet, vieni nel mio ufficio. Mio vecchio amico, la Parigi-Roubaix è finita! Bouvet: “Senta, monsieur Goddet, non posso pensare di mettere delle pietre di pavimentazione dove non ce ne sono più”. Ma il capo lo aveva già rimbalzato. La sua corsa doveva vivere, a qualsiasi costo. Così il pavé dovette rifiorire.
Bouvet ha bisogno di un corridore locale per portare alla luce le zone sepolte. E se si dilettasse un po' con il deragliatore, non sarebbe male. Per fortuna esiste. Si chiama Jean Stablinski, figlio del Valenciennois, figlio di un minatore polacco e anch'egli minatore di breve durata, campione del mondo su strada nel 1962. L'appuntamento è stato fissato il giorno dopo Pasqua, in una giornata di pioggia. Stablinski si era trovato l'introvabile sulla soglia di casa. Sceso dalla sua Peugeot, Bouvet si lasciò incantare dall'asprezza dell'ambiente circostante. Davanti a lui, Arenberg era a malapena visibile sotto l'acquazzone: “È rimasto a bocca aperta”, ricorda Stablinski. "Voleva persino portare con sé un souvenir di ciottoli, perché era sicuro che quel luogo sarebbe passato alla storia. Ha scattato anche qualche foto. Per convincere Goddet. Un compito non facile. “Ti ho chiesto dei sampietrini, non delle buche”, disse. Ma Bouvet ha insistito. Sì, i corridori possono passare da lì. Sì, la corsa sarebbe migliorata. Sì, Arenberg potrebbe diventare un luogo di culto. Così il capo lasciò cadere la questione. “Basta che ci sia almeno un corridore all'arrivo...”.
Il 7 aprile 1968 erano in quarantadue. Eddy Merckx vinse la gara in solitaria con Herman Van Springel. Le docce del velodromo rimbombarono per un po' del malcontento dei corridori, che avevano poco apprezzato la fuga nella Foresta. Ma la Trouée era lì. E sarebbe diventata l'elemento centrale del percorso. Anche se è stata rimossa dieci volte per motivi di sicurezza (vedi altrove). Anche se, soprattutto, raramente ha giocato un ruolo decisivo a causa della sua posizione troppo lontana dall'arrivo (domenica, i corridori dovranno comunque percorrere 93 km alla sua uscita). "Arenberg è l'alzata di sipario, come a teatro”, dice Andrei Tchmil, vincitore nel 1994. "È la prima scena della tragedia che si sta svolgendo davanti a noi".
Perché Arenberg è il nome più ovvio per la Parigi-Roubaix?
Innanzi tutto la location, unica e anacronistica. Gli altri settori che costellano il percorso sono all'aperto. Ai lati della stretta lingua di terra e granito, si può vedere l'orizzonte, questi campi che si estendono a perdita d'occhio. Se si volesse, si potrebbe fuggire. Non ad Arenberg. Qui si è prigionieri. Davanti a noi, la strada taglia la foresta come una linea del caso. A sinistra, gli alberi. A destra, gli alberi. Il belga Wilfried Peeters ricorda: “Sono andato davanti una volta (nel 2001), ed è stato impressionante, persino un po' opprimente. Non ero il capitano, ma ho potuto godermi gli applausi della folla. Mi sono sentito un eroe. Ma quando si torna sull'asfalto e si gira a sinistra alla fine, si torna improvvisamente con i piedi per terra. Perché sai che la strada da percorrere è ancora lunga. Ecco cos'è Arenberg, una parentesi disincantata in cui ci si precipita, in quattro minuti e un po' di apnea, con un solo obiettivo: uscirne intatti. È strettissimo (2,60 m di larghezza), si esce a 60 km l'ora e tutta la prima parte è in discesa”, ricorda Thierry Gouvenou, 7° nel 2002 e ora architetto del percorso. Molti corridori non hanno il coraggio di andare fino in fondo. "In gruppo c'è un'eccitazione incredibile, ma molto di più nella fase di avvicinamento”, aggiunge Tchmil. "Dal momento in cui si entra, ognuno pensa a se stesso. Non si guardano più nemmeno gli avversari, ma solo la propria ruota anteriore". Il tutto ingigantito, amplificato, divinizzato dalle immagini televisive.
E poi c'è la Storia. In nessun altro punto della lunga strada verso la Roubaix la presenza della miniera è più palpabile. Per molto tempo, la Foresta è stata un ritrovo per i carri che trasportavano le 4.000 “gueules noires” (facce nere) e, sul ponte che la attraversa, un treno dopo l'altro carico di scisto destinato al deposito di scorie. Passando sopra la cima, i corridori pagano per il loro sudore lo stesso prezzo dei minatori sottostanti.
Infine, ma non meno importante, ci sono i ciottoli. Questi sono classificati a cinque stelle, il massimo della difficoltà (come i bruttissimi ciottoli di Mons-en-Pévèle e Carrefour de l'Arbre). Sono i peggiori”, spiega François Doulcier, presidente dell'Association des amis de Paris-Roubaix. Perché combinano le tre maggiori difficoltà per i ciclisti. Le giunture sono molto spesse, quindi molto profonde, non si è affatto su un tavolo da biliardo e si trema molto. Inoltre, i ciottoli sono mal tagliati e ammaccati, quindi la superficie di corsa non è piatta. E sono posati in modo un po' disordinato. Tra una fila e l'altra, si ha l'impressione di un marciapiede microbordato. Se a ciò si aggiungono l'erba, il muschio e l'umidità apportata dalla foresta, si ottiene la quintessenza di un luogo fatto per tutto tranne che per una gara ciclistica. Ma ancora una volta, domenica, sarà una calamita per tutti gli occhi e tutte le aspettative.
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40 passages
1965 - La rénovation des routes entraîne la disparition progressive des pavés. Cette année- là, sur les 265,5 km du parcours, seuls 22 d'entre eux sont hérissés.
1967 - Jan Janssen s’impose au sprint en réglant un groupe de dix unités. Jacques Goddet, le patron de l’épreuve, demande à Albert Bouvet de trouver de nouveaux secteurs, quitte à changer complètement l’itinéraire.
1968 - La Tranchée apparaît et, avec elle, le parcours moderne ( seul le départ est passé en 1976 de Chantilly à Compiègne). Le premier à y poser ses roues est Roger Pingeon.
1974 - Elle disparaît pour la première fois du parcours à cause de son état. Une parenthèse qui durera neuf ans.
1983 - Elle revient au programme.
1999 - À la suite de l’accident un an plus tôt de Johan Museeuw le sens de passage est changé.
2001 - Retour au sens historique à partir de Wallers.
2005 - La Tranchée est retirée à la suite d’effondrements souterrains qui ont détérioré le pavé.
2006 - Après d’importants travaux, elle retrouve sa place.
2018 - Cinquantième anniversaire de son apparition.
1967 - Jan Janssen s’impose au sprint en réglant un groupe de dix unités. Jacques Goddet, le patron de l’épreuve, demande à Albert Bouvet de trouver de nouveaux secteurs, quitte à changer complètement l’itinéraire.
1968 - La Tranchée apparaît et, avec elle, le parcours moderne ( seul le départ est passé en 1976 de Chantilly à Compiègne). Le premier à y poser ses roues est Roger Pingeon.
1974 - Elle disparaît pour la première fois du parcours à cause de son état. Une parenthèse qui durera neuf ans.
1983 - Elle revient au programme.
1999 - À la suite de l’accident un an plus tôt de Johan Museeuw le sens de passage est changé.
2001 - Retour au sens historique à partir de Wallers.
2005 - La Tranchée est retirée à la suite d’effondrements souterrains qui ont détérioré le pavé.
2006 - Après d’importants travaux, elle retrouve sa place.
2018 - Cinquantième anniversaire de son apparition.
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Tranché( e) s menu
Selon l’adage, « on ne peut pas gagner la course à Arenberg mais on peut la perdre » . Johan Museeuw, Philippe Gaumont et Tom Boonen ont pu le vérifier.
Museeuw fracassé
Johan Museeuw vient de rafler le Grand Prix E3, la Flèche Brabançonne et le Tour des Flandres. Il est au sommet et la victoire ( sa deuxième après 1996) lui semble promise. Mais après 400 mètres, il ne peut éviter la chute. « On arrivait à 50 à l'heure, il y avait de la merde haut comme ça sur les pavés et j'ai glissé » , racontera- t- il. Sa rotule est en miettes et l’infection va tenter de la dévorer. De longs jours le Lion de Gistel va lutter. Les médecins parlent même d’amputation. Mais sa jambe gauche sera sauvée. Il reprendra sa carrière et ajoutera deux succès à Roubaix ( 2000 et 2002) à son palmarès.
Gaumont brisé
Le pavé est luisant de boue et de pluie quand Philippe Gaumont attaque la Tranchée dans le groupe de tête. Dans le sillage du Belge Wilfried Peeters, qui ouvre la voie, le Picard de Cofidis vole sur le haut du pavé. Mais juste après le passage sous le pont, son vélo dérape. Il heurte violemment le sol. Florent Brard parvient à l’éviter et Ludo Dierckxsens roule sur sa machine. Gaumont reste à terre. « J’ai très mal, j’ai très mal » , répète- t- il en se tenant la jambe droite alors qu’on l’a transporté sur le bas- côté. Transporté à l’hôpital de Valenciennes, il sera opéré dans la soirée d’une fracture du fémur.
Boonen abandonné
Tom Boonen, qui a déjà dompté trois fois l’Enfer du Nord, aborde la Tranchée autour de la 40e position et, en plein milieu, met pied à terre. On le voit triturer son dérailleur, impuissant. Regarder en arrière en criant, faire des grands signes avec le bras. En vain. Aucun équipier ne s’arrête et sa voiture, bloquée à l’arrière, met plus d’une minute à intervenir. « Je venais en roulant de remettre ma chaîne quand elle a lâché » , avouera- t- il. La course a filé sans lui. Plus loin, un bidon se prend dans sa roue et il chute violemment. Abandon. Un an plus tard, il s’imposera pour la quatrième et dernière fois sur le vélodrome.
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Menù tagliente
Come dice il proverbio, “non si può vincere la Roubaix ad Arenberg, ma la si può perdere”. Johan Museeuw, Philippe Gaumont e Tom Boonen sono riusciti a dimostrarlo.
Museeuw distrutto
Johan Museeuw ha appena vinto il Gran Premio E3 (Harelbeke), la Freccia del Brabante e il Giro delle Fiandre. Era al top e la vittoria (la sua seconda dopo quella del 1996) sembrava assicurata. Ma dopo 400 metri non è riuscito a evitare una caduta. “Stavamo andando a 50 all'ora, c'era della merda in alto sul pavé e sono scivolato”, ricorda. La rotula si è frantumata e l'infezione ha cercato di divorarla. Il Leone di Gistel ha lottato per parecchi giorni. I medici parlarono addirittura di amputazione. Ma la gamba sinistra si salvò. Riprese la carriera e aggiunse al suo palmarès altre due vittorie alla Roubaix (2000 e 2002).
Gaumont rotto
Il pavé luccicava di fango e pioggia quando Philippe Gaumont attaccò la Foresta nel gruppo di testa. Sulla scia del belga Wilfried Peeters, che ha aperto la strada, il Picard della Cofidis è volato in cima al pavé. Ma subito dopo essere passato sotto il ponte, la sua bicicletta è scivolata. Ha colpito duramente il terreno. Florent Brard è riuscito a evitarlo e Ludo Dierckxsens è rotolato sulla sua bici. Gaumont è rimasto a terra. “Mi fa molto male, mi fa molto male”, ripeteva, tenendosi la gamba destra mentre veniva trasportato a lato. Trasportato all'ospedale di Valenciennes, fu operato in serata per la frattura del femore.
Boonen abbandonato
Tom Boonen, che aveva già conquistato l'Inferno del Nord per tre volte, si è avvicinato alla Foresta intorno alla 40a posizione e, proprio nel mezzo, ha messo il piede a terra. Lo si vede armeggiare impotente con il deragliatore. Si guarda indietro, grida, agita il braccio. Tutto inutile. Nessuno della sua squadra si è fermato e la sua ammiraglia, che era bloccata in fondo, ha impiegato più di un minuto per intervenire. “Avevo appena rimesso la catena quando si è rotta”, ha confessato. La gara è proseguita senza di lui. Più avanti, una borraccia si è incastrata nella sua ruota e lui è caduto violentemente. Si ritirò. Un anno dopo, avrebbe vinto per la quarta e ultima volta al velodromo.
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