LES COUTEAUX DEHORS


Alors que Jasper Philipsen a ouvert son score dans ce Tour, revoilà la montagne aujourd’hui, avec une étape périlleuse dans le Massif central, où Tadej Pogacar et Remco Evenepoel ont des comptes à régler avec Jonas Vingegaard.

10 Jul 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS
LES COUTEAUX DEHORS

SAINT-AMAND-MONTROND (CHER) – D’un extrême à l’autre, ce Tour de France nous ballotte, de la zinzinerie de dimanche sur les chemins blancs autour de Troyes à la procession roupillonnante d’hier, ce qui demeure la nature même d’une course de trois semaines. Mais ces dernières années, sous les coups de canif des ogres du moment, nous avions l’impression que le concept d’étape de transition allait être remisé aux archives, qu’il répondait à des canons anciens.

Sur cette édition, il retrouve ses lettres de noblesse, car l’ennui est une forme d’art, dans une version pure, dépourvue de toute fioriture, même pas une échappée en bruit de fond pour occuper la sieste. Il faut dire que le parcours d’hier, quasi tout droit entre Orléans et Saint-AmandMontrond, n’offrait aucune aspérité, sinon l’espoir de voir le vent se lever et nous resservir le scénario dingue de 2013, où Mark Cavendish avait remporté dans la petite commune du Cher sa plus belle victoire d’étape dans le Tour.

Tous les encadrements des équipes avaient cerclé sur leur livre de route le point chaud d’Issoudun, à 62 km de l’arrivée, où la route faisait un angle droit, un changement de direction idoine pour mettre le peloton en kit, mais il aurait fallu que cela souffle un peu plus fort. Il n’y avait alors plus qu’à gagner l’arrivée, où les Alpecin-Deceuninck se sont enfin remis à l’endroit dans ce Tour, où l’on a enfin vu Mathieu Van der Poel à son avantage dans son rôle de poisson-pilote, un arc-en-ciel pour ouvrir la voie et, comme souvent, le plus dur pour Jasper Philipsen a été de garder la roue de son champion du monde d’équipier quand il a mis le contact à 450 m de la ligne.

Le Massif central, promesse de scénarios débridés

Dominateur l’an passé, le Belge a donc finalement renoué avec la victoire sur la Grande Boucle, au bout du cinquième sprint, et réduit un brin l’écart avec Biniam Girmay, deuxième à SaintAmand-Montrond, dans la quête du maillot vert (74 points de retard, contre 96 hier matin). Après ce temps « calme », on peut s’attendre aujourd’hui à voir la température remonter, dans une étape de guérilla, 211 km vers le Lioran, avec dans le final une succession Néronne, pas de Peyrol, Pertus qui pique rien qu’à son énonciation.

Quelle injustice de qualifier le Massif central de « moyenne » montagne, alors qu’il a tout d’un très grand, quand on sait qu’audelà du décor, les scénarios y sont souvent débridés, un terrain de grandes offensives. Le lieu idéal pour les retrouvailles entre Tadej Pogacar, Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard, après que le trio n’a pas réussi à s’entendre sur les chemins blancs dimanche et que les deux premiers ont ensuite asticoté le Danois pour sa frilosité.

Le profil du jour favorise les grandes épopées, et donc le Maillot Jaune (Pogacar) et le Maillot Blanc (Evenepoel), qui ne se feront pas prier pour nouer une alliance de circonstance, sur des tortillons étroits où la course est compliquée à contrôler. On ne voit pas bien pourquoi le leader de Visma-Lease a bike modifierait aujourd’hui sa stratégie. Il cherchera avant tout à museler les deux chiens fous, car chaque journée qui passe sans dégâts est à son crédit, le rapproche de la fameuse troisième semaine et de la toile d’araignée qu’il y aurait tissée pour Pogacar.

Vingegaard donne l’impression de dicter le tempo du Tour

Le Slovène mène la course pour l’instant, mais on a l’impression que Vingegaard en dicte le tempo, qu’il décide des horaires d’ouverture du bar. Il court comme le patron du Tour, en vainqueur des deux dernières éditions. Ce qui est aussi sa manière de mener la bataille psychologique. En faisant croire qu’il attend avec patience son heure, les derniers jours, pour briser les reins du trublion d’UAE, qu’une fois de plus tout a été planifié chez Visma, il crée une tension, une crainte et une urgence, et c’est un moyen de mettre Pogacar sous pression. Mais rien ne dit qu’il ne s’agit pas d’un nouveau bluff, d’un mirage. Bien sûr que l’état-major néerlandais veut tout miser sur le moneytime de ce Tour de France, dans les Alpes et l’arrière-pays niçois, dans l’espoir que son leader aura progressé d’ici là, mais même les plus fins scientifiques ne peuvent prévoir tout ce qui va se passer en troisième semaine, ce moment qui décide du sort de la course mais qui est aussi le plus indomptable, celui des défaillances, des jours sans. Qui n’épargne personne, et ni Vingegaard, qui n’avait pas couru depuis près de trois mois au départ de Florence, ni Pogacar, qui doit encaisser l’enchaînement avec le Giro, ne sont à l’abri.

Beaucoup ont décrété que le Danois allait voler en fin de Tour, ils étaient aussi nombreux à asséner dans la semaine qui précédait le Grand Départ que Pogacar allait découper tout le monde en petites côtelettes. Chacun a bien le droit de croire ce qu’il veut, même de changer d’avis, mais rien n’est décidé, et c’est la meilleure nouvelle qui soit, avec Evenepoel encore dans la bagarre, même s’il doit plier les ailes plus tard, et Primoz Roglic pas si loin, même s’il n’a pas montré grand-chose jusqu’à présent. On ne sait rien, et c’est ce qu’il y a de plus beau. Le combat ne fait que commencer.


***
Central, ce massif

Avant la haute montagne samedi, l’étape jusqu’au Lioran, aujourd’hui, offre une belle opportunité pour les favoris de se tester dans un final où les bosses s’enchaînent.

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - PIERRE MENJOT (avec Y. H. et L. He.)

SAINT-AMAND-MONTROND (CHER) – À défaut de vent ouvrant des possibilités de bordures, le peloton s’est offert «comme une deuxième journée de repos» hier, d’après Remco Evenepoel. Elle ne sera pas de trop pour le Maillot Blanc et tous les candidats au podium du Tour, car se présente aujourd’hui une étape dans le Massif central qui s’annonce explosive. Deux cent onze kilomètres, et surtout quatre ascensions répertoriées dans les cinquante derniers où il n’y aura plus un mètre de plat jusqu’à l’arrivée au Lioran. On n’est pas dans la haute montagne, mais des choses risquent de s’y passer.

«C’est un final très beau, explosif, difficile à prédire, avec de belles côtes» , salive Tadej Pogacar, qui n’a pas reconnu cette « longue étape » mais connaît déjà une partie de ces bosses, explorées en 2020 par le Tour de France lors de l’étape qui s’était terminée au puy Mary. Il avait fini dodelinant, dans la roue de Primoz Roglic, alors leader de la course et dont l’équipe Jumbo-Visma (aujourd’hui Visma-Lease a bike) avait étouffé tout le monde durant la double ascension finale, col de Néronne (3,8km à 9,1%) et pas de Peyrol (5,4km à 8 %). «L’une des arrivées les plus difficiles que j’ai jamais faites» , se souvenait hier Pogacar. «C’était déjà une très dure journée, rembobine Grischa Niermann, le directeur sportif des “Frelons”. Et là, il y a deux montées en plus, donc ce sont cinquante derniers kilomètres très durs.» S’ajouteront en effet le col de Pertus (4,4 km à 7,9%), au sommet duquel des bonifications seront accordées aux trois premiers (8, 5 et 2 secondes), et le col de Font de Cère (3,3km à 5,8%).

"On peut s’attendre à une belle bagarre''
   - REMCO EVENEPOEL

Un enchaînement digne d’une classique, ce qui fait dire à Romain Bardet, le local qui tentera de s’échapper aujourd’hui (lire page33), que l’étape «va comme un gant» à Evenepoel, qu’il avait invité pour une reconnaissance des lieux (mais le Belge n’avait pas pu venir).

Elle pourrait à nouveau convenir à Primoz Roglic si les jambes répondent, et le triple vainqueur de la Vueltacomp te «tirer le meilleur de chaque jour» pour gratter quelques secondes. Elle sied évidemment au Maillot Jaune, qui n’a rien dit de sa stratégie ( « Cette étape est un point d’interrogation» ) mais «espère avoir de bonnes jambes» , souriait-il hier. «Les montées ne sont pas si longues et Jonas préfère la haute montagne, imagine Niermann, DS de Vingegaard aujourd’hui. Mais on espère que l’étape sera difficile car Jonas est meilleur quand la journée est dure. Il attend beaucoup des Pyrénées et des Alpes, mais cela peut être une bonne étape pour lui. » Dure, la journée devrait l’être dès le départ, mal plat, puisque les baroudeurs frétillent depuis deux jours en pensant au Lioran. Sourire d’Evenepoel: «On peut s’attendre à une belle bagarre.»

***


Deux rampes, un accès

Les 2500 derniers mètres du puy Mary, à une trentaine de bornes de l’arrivée, pourraient permettre à la course de se décanter.

RÉGIS DUPONT (avec LUC HERINCX)

"C’est vraiment un terrain propice aux différences''
   - ROMAIN BARDET

Le 29mai, les services du département du Cantal ont fermé la route le temps de lisser à nouveau le revêtement du dernier virage. Avant d’entrer en action, ils ont attendu, ce matin-là, le passage du local Romain Bardet, venu arpenter une énième fois les lieux dans une fraîcheur piquante. Cette épingle regoudronnée, c’est la seule du final du puy Mary: deux gros kilomètres pentus qui se dévoilent d’un coup, après un long moment à serpenter à l’ombre des épineux, en montée relativement douce (autour de 5%). Et puis d’un coup la route tourne à gauche, se cabre à plus de 12%. Dès lors, les coureurs n’ont plus de répit jusqu’au sommet. Deux longues lignes presque droites, à flanc de coteau, qui donneront l’impression aux décrochés du jour d’être scotchés sur la route.

«Les pentes qu’on trouve là, c’est vraiment très difficile, a expliqué le leader de l’équipe DSM-firmenich PostNL, une fois arrivé au sommet. C’est vraiment un terrain propice aux différences. Ce sont de grandes lignes droites où on est souvent à plus de 12%, avec la sensation qu’on n’avance pas. Et on est toujours en prise.» «Comme dans la vallée avant le Falgoux, c’est “tirant”», image Yvon Ledanois, directeur sportif d’Arkea-B&B hôtels.

Sur le papier, une grosse vingtaine d’hectomètres, c’est un peu court pour créer d’ immenses écarts au sein d’ un peloton régénéré par une plage de repos quarante-huitheures plus tôt, à Orléans. En 2016, sur un parcours similaire (5e étape), l’équipe Movistar avait pourtant écrémé le peloton des favoris et éjecté entre autres le Maillot Jaune, le Slovaque Peter Sagan, sur ce segment sans pitié pour les moins solides (victoire du Belge Greg Van Avermaert, parti dans une échappée et nouveau leader du Tour). L’ascension interviendra après 177 kilomètres de parcours accidenté depuis Évaux-lesBains. Et le col de Néronne (3,8km à 9,1 %), dix bornes plus tôt, constituera un apéritif bien plus épicé qu’en 2016, avec ses pentes raides et étroites escaladées depuis Le Falgoux. «Dans le village c’est très étroit, la côte de Néronne très dure, sur une route pas plus large qu’une voiture, une voiture et demie, précise Ledanois. Derrière, il n’y a pas de répit jusqu’aux 2,5 derniers kilomètres du puy Mary, qui sont très durs.» «Il faut pédaler, rappelle Bardet. Ça ne laisse pas le temps de récupérer. Sur l’enchaînement, si une équipe veut faire une sélection, il y a moyen de faire de grosses différences. Si j’étais un des quatre fantastiques (Pogacar, Evenepoel, Vingegaard, Roglic), ce serait un jour pour mettre la pression. C’est assez étroit, c’est très difficile de remonter le peloton. C’est vraiment propice à ce qu’une équipe mettre un gros tempo pour mettre la pression sur les adversaires.»

Les éléments les moins adaptés à ce type de relief se laisseront sans doute décrocher en masse avant Le Falgoux, avec pour perspective d’atteindre le Lioran dans les délais sans frayeur. Pour les autres? «Il y aura forcément des attaques, pense Ledanois. Un favori qui est dans un mauvais jour peut vite perdre 40 secondes sur ces deux rampes. Et avec la descente technique derrière, difficile de revenir.»

« La montée est raide, pas très longue, mais elle se trouve sur un terrain hostile, résume Romain Sicard, directeur sportif chez TotalEnergies. Avant, c’est très vallonné, on y arrive très fatigué.» Lui-même, encore coureur, se souvient avoir « complètement explosé dès la première rampe, après une longue échappée», en 2020, lors de l’arrivée de la 13e étape jugée en haut du puy Mary: «C’est la région qui veut ça, le terrain est très usant.» «C’est super irrégulier, c’est ce qui fait la spécificité du territoire, continue Romain Bardet: quand on lit la pente moyenne du col sur le road-book, ce n’est pas du tout représentatif de la difficulté.» L’épuisement et les pourcentages feront la sélection par l’arrière, au minimum.

Une suite tourmentée

Le puy Mary conditionnera la suite. En haut, les coureurs bifurquent à droite, début d’une sorte de toboggan étroit qui mène au col du Pertus et ses pentes fort respectables, avant une descente encore plus périlleuse. Le final vers Le Lioran, plus roulant, sera moins propice aux mouvements d’envergure, mais les différences acquises sur les pentes du puy Mary pourraient suffire à un escaladeur habile dans la gestion des trajectoires, ou un puncheur. Elles seraient compliquées à combler, en tout cas, pour un favori en difficulté.


«Si une équipe arrive à mettre la pression sur le haut du puy Mary, avec une descente à fond, ça sera très dur à remonter, assure Bardet. La descente n’est pashyper technique mais elle est assez rapide, il y a pas mal de courbes en aveugle, qui se remontent avec de la vitesse. La connaître c’est un vrai avantage. Au pied du Pertus, le peloton va être en file indienne, il y aura 30 secondes d’écart entre le premier et le 40e du peloton.» S’il y a encore 40 hommes dans le coup.

***


Une tranquillité en parenthèse

Le Cantal, terre d’arrivée de cette 11e étape, est le refuge de Romain Bardet. Le coureur auvergnat vient y trouver la paix car les habitants s’y font rares et pudiques, les paysages sont somptueux. Ce calme sera importuné pendant une seule journée par le virage en son hommage dans le Puy Mary.

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL LUC HERINCX

LE FALGOUX (CANTAL) – Au sommet du puy Mary, que le peloton escaladera cet après-midi, dos à cette vallée verte et déserte semblable à la contrée des Hobbits où les marmottes se baladent, face à la vue d’une couche de sapins cernée de remparts rocheux, il paraît que l’acteur Jean Dujardin, en tournage du film Sur les chemins noirs, aurait dit : « J’ai visité le monde entier, et je ne connais même pas le Cantal. »

Peu de gens connaissent vraiment le Cantal, Romain Bardet en fait partie. De retour du Giro pour une semaine de vacances dans son Auvergne natale et de passage chez sa grand-mère à Virargues, le grimpeur de 33 ans a reconnu le final de l’étape en présence des médias, fin mai. « Honnêtement, je la connais par coeur cette étape, je n’ai rien reconnu aujourd’hui» , avoua-t-il au Lioran. Mais le futur retraité (l’an prochain) avait à coeur de promouvoir cette région qu’il aime tant, où il est toujours venu s’entraîner, et qu’il met déjà en avant à travers les quatre boucles cyclotouristes «RBX» (Romain Bardet Expérience) qu’il a dessinées. Dont celle du Volcan du Cantal qui emprunte une partie du parcours de cette 11e étape. « Géographiquement, c’est celle que j’ai été le plus amené à pratiquer à l’entraînement, expliquait-il. L’enchaînement qu’on a sur cette boucle, c’est vraiment là où j’adore rouler. »

Souvent reconnu mais jamais embêté par des habitants de toute façon dispersés (le Cantal fait partie des cinq départements les moins densément peuplés de France ), Bard et évoque paradoxalement à son discours promotionne lune« oasis de fraîcheur pour rouler, ça me permet de me revitaliser sur des coins préservés, sur des routes qui ravivent mes souvenirs de vélo. J’ai vraiment l’impression de me fondre dans le décor ici».

Un décor complété par un public nombreux, aujourd’hui, puisque son fan-club a lancé un appel sur les réseaux sociaux fin juin pour venir l’encourager une dernière fois au Puy Mary. « Je ne sais pas… réagissait pudiquement Bardet à cette nouvelle. De toute façon, je m’attendais à ce qu’il y ait du monde dans le Cantal. Ça peut être cool mais il faut que ça soit un truc spontané.»

Une échappée à prendre

Lui a pourtant des intentions bien calculées depuis des mois, déterminé à se détacher du «décor» pour devenir un acteur majeur en prenant l’ échappée .« Ce serait une déception de ne pas y être, disait-il. Ce sera ma troisième fois au puy Mary sur le Tour de France. Parfois, on peut se laisser paralyser par ce genre d’événement mais là je sais que ce sera ma dernière occasion, ça donne envie de faire quelque chose.»

Bardet, qui dit avoir hérité du « caractère » cantalien – «On est des gens très accueillants mais peut-être réservés au premier abord, pas dans l’exubérance» –, devra donc fournir des efforts, contre la nature «économe mais pas radine » des gens du coin, comme tient à le souligner dans un sourire Philippe Fabre, maire du village de Mandailles-SaintJulien qui sera traversé au pied du col de Pertus, l’avant-dernière difficulté du jour.

Les deux hommes partagent d’ailleurs une autre des qualités locales: l’épicurisme. Aperçu en train de se délecter d’un bout de cantal à un mois du Tour, Bardet ne se dérobait pas : «Je mange beaucoup de fromage, du cantal brut, nature, j’ai été élevé comme ça. À la maison, je mange la soupe au cantal depuis mon plus jeune âge. Cette identité-là, cette convivialité, font partie de notre culture.»


Pour être affinées, les fourmes passent généralement soixante jours au frais dans des tunnels de l’ancienne ligne ferroviaire qui reliait Saint-Flour à Brioude (Haute Loire), ville natale de Bardet. Ses jambes à lui ont été affinées une trentaine de jours dans la foulée du Tour d’ Italie pour savourer ensuite un maillot jaune et un succès dès la première étape de la Grande Boucle. Ce coup de projecteur va convoquer une foule qui risque bien de réveiller les marmottes…

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?

I 100 cattivi del calcio