TOUR D’HONNEUR


VINCENT DULUC
8 Jan 2025 - L'Équipe

Ce n’est qu’une contradiction apparente: Didier Deschamps est le plus grand sélectionneur de l’histoire de l’équipe de France, et l’annonce de son départ après la Coupe du monde 2026 est à la fois une bonne décision et une bonne nouvelle, pour lui, pour l’équipe de France, pour son environnement médiatique et populaire, et pour Zinédine Zidane, peut-être. Puisque l’équipe de France appartient à tout le monde, même quand elle est confisquée aussi longtemps par le savoir-faire et les résultats d’un sélectionneur, c’était un mouvement attendu, et parfois espéré. Depuis la rentrée internationale de septembre, dans la foulée d’un Euro qui avait agrandi le champ des débats et des incompréhensions, en dépit d’une demi-finale, le sentiment de la lassitude, face à l’usure d’un pouvoir, d’une méthode et d’une image, s’était propagé dans toutes les strates. Ces derniers mois, il semblait clair que seule l’annonce de son départ après la Coupe du monde 2026 pouvait lui permettre de reprendre totalement la main, sur la plupart des terrains où il a à combattre depuis si longtemps, et de renverser le sentiment entourant son crépuscule. En glissant vers la chronique d’un départ annoncé et la logique d’un compte à rebours, l’atmosphère de sa fin de règne va s’en trouver bouleversée. À présent qu’il ne sera plus soupçonnable de vouloir durer à tout prix, et qu’il n’y aura plus lieu de lier les performances des Bleus à deux ou quatre années de contrat supplémentaires, les dix-sept mois qui nous séparent de la Coupe du monde 2026, si tout va bien, ressembleront bien plus à un tour d’honneur qu’au match de trop. À moins que cette annonce ne modifie son énergie et son rapport à la compétition, ce dont on peut douter, la vie des Bleus et la sienne pourraient s’en trouver plus légères, et la lassitude se muer progressivement en reconnaissance pour l’ensemble d’une oeuvre sans pareille. Cette annonce aura également pour conséquence, bien sûr, d’ouvrir sa succession, et de déplacer le champ de l’instabilité dans la coulisse, où Philippe Diallo devra préparer la suite, sans doute avec Zidane si ce dernier en a envie. C’est un débat parallèle formidablement excitant. Mais même si tout paraît simple, préparer une Coupe du monde avec l’ombre du futur sélectionneur risque de ne pas l’être.

S’il n’est pas rare qu’un sélectionneur s’en aille de lui-même (Michel Hidalgo, Michel Platini, Aimé Jacquet, Jacques Santini, voire Laurent Blanc selon les lectures), il ne faut pas douter un instant de ce que cette décision a dû coûter à l’ancien capitaine des Bleus, tant l’équipe de France aura été sa vie, pendant ses douze saisons de joueur international (1989-2000), pendant près de quatorze années de sélectionneur (2012-2026), et probablement pendant toutes les années où il a attendu impatiemment qu’elle lui revienne. Didier Deschamps restera l’homme qui a remporté la Coupe du monde 1998, l’homme qui a remporté la Coupe du monde 2018, qui est allé en finale d’une grande compétition une fois sur deux, jusque-là, et même, aussi, l’homme qui a su partir.

***

Giro d'onore

È una contraddizione solo apparente: Didier Deschamps è il più grande Ct nella storia della Nazionale francese, e l'annuncio che lascerà dopo il Mondiale 2026 è una buona decisione e una buona notizia, per lui, per la squadra, per l'ambiente mediatico e popolare, e forse anche per Zinédine Zidane. 

Dato che la nazionale francese è di tutti, anche quando è confinata per tanto tempo al know-how e ai risultati di un allenatore, era una mossa che ci si aspettava, e a volte si sperava. Dall'inizio della campagna internazionale a settembre, sulla scia di un Europeo che aveva allargato il campo delle discussioni e delle incomprensioni, nonostante l'apparizione in semifinale, la sensazione di stanchezza di fronte al logorio del potere, del metodo e dell'immagine si era diffusa a tutti i livelli. 

Negli ultimi mesi è sembrato chiaro che solo l'annuncio della sua partenza dopo il Mondiale 2026 avrebbe potuto consentirgli di riprendere il pieno controllo della maggior parte degli ambiti in cui ha dovuto lottare a lungo, e di invertire la sensazione che circonda il suo crepuscolo. Scivolando nella cronaca di una partenza annunciata e nella logica di un conto alla rovescia, l'atmosfera della fine del suo regno sarà capovolta. Ora che non si sospetta più che voglia durare a tutti i costi, e che non ci sarà più motivo di legare le prestazioni dei Bleus a due o quattro anni di contratto in più, i diciassette mesi che lo attendono saranno un periodo di grandi cambiamenti. 

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?

I 100 cattivi del calcio