Zidane, l'évidence


Parce qu’il en rêve depuis toujours et qu’il a tout gagné avec le Real Madrid, l’ancien numéro 10 des Bleus est le mieux placé pour en devenir enfin le sélectionneur, en 2026.

8 Jan 2025 - L'Équipe
ANTHONY CLÉMENT

Alors que les mandats de ses collègues sont de plus en plus courts, le passage de Didier Deschamps sur le banc des Bleus a été assez long pour que revienne régulièrement, et probablement un peu trop à son goût, la question de l’après. À peine posée médiatiquement après un triste Euro 2024, achevé en demi-finales contre l’Espagne (1-2), elle avait été aussitôt évacuée par Philippe Diallo, le président de la FFF, fidèle au contrat offert jusqu’en 2026 par son prédécesseur, Noël Le Graët. Il n’y avait pas eu de suspense, pas de débat non plus, et les candidats étaient une nouvelle fois condamnés à la patience.Zinédine Zidane a participé ces dernières années à plusieurs matches caritatifs, comme à Lens en octobre 2023, avec la « Team légendes ».

Les voici enfin face à une porte qui va s’ouvrir, et tout le monde sait qui est le mieux placé pour mettre la main sur la poignée. Champion du monde 1998 et vainqueur de l’Euro 2000 avec Deschamps, Zinédine Zidane n’est plus depuis longtemps un vieux camarade de gloire : il est une ombre perpétuelle, une figure qui suscite le fantasme sans qu’il dise le moindre mot, un illustre patronyme qui revient à chaque échéance, comme une évidence, et il semble bien que l’évidence sera difficile à contourner en 2026.

À 52 ans, l’icône ne sera jamais un entraîneur normal et sa carrière sur le banc ne l’est pas. Elle s’est exclusivement épanouie sous les dorures du Real Madrid, où il a d’abord été l’adjoint de Carlo Ancelotti (2013-2014), avant de diriger la réserve (2014-2016) et d’écrire sa légende en deux séquences, de 2016 à 2018 puis de 2019 à 2021. Il ne s’agit pas d’une légende d’immense tacticien ou de théoricien aux principes enthousiasmants, à rebours des idées de Deschamps souvent jugées étriquées. L’histoire de Zidane en costume est avant tout celle d’un vainqueur, de la Liga en 2017 et 2020, et de la Ligue des champions avec un triplé historique (2016, 2017, 2018). Deschamps devait vraiment être costaud, avoir les bons appuis là où il faut et les résultats, aussi et surtout, pour rester solidement en place face à une telle menace, car Zidane n’a jamais fait mystère de son ambition suprême : les Bleus.

Thierry Henry, une autre solution

Il peut entraîner où il veut car il est Zidane, mais cette liberté n’est qu’une illusion car la plupart des grands postes sont trop petits pour son aura. Son horizon est naturellement réduit et on parle surtout de lui pour renouer les fils de sa carrière de joueur, à la Juventus Turin parfois, et toujours avec l’équipe de France, où il aurait pu s’installer en 2018, si Deschamps n’avait pas été sacré champion du monde, ou en 2023, si Le Graët n’avait pas fait le choix de la fidélité en l’égratignant (*). Dans la lumière lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le 26 juillet, le mythe reste discret et son nom était revenu du côté du Bayern Munich, au printemps dernier, mais la Bavière ne le fera jamais vibrer comme la sélection. « Avec les Bleus, ce n’est pas fini, avait-il averti à la une de L’Équipe, le 23 juin 2022, jour de ses 50 ans, un bon moment pour évoquer le poste de ses rêves. J’en ai envie, bien sûr. Je le serai, je l’espère, un jour. Quand ? Ça ne dépend pas de moi. Mais j’ai envie de boucler la boucle avec l’équipe de France. J’ai connu cette équipe de France en tant que joueur. Et c’est la plus belle des choses qui me soient arrivées !»

Avec lui, la FFF réglerait pour un moment la question de la popularité des Bleus et des audiences menacées de déclin, car il n’y a pas besoin de commander un sondage pour connaître l’élu du peuple. Mais elle a aussi d’autres solutions, sans sortir du vivier des champions du monde 1998. Après des débuts de technicien trop contrastés pour pouvoir envisager un tel destin, Thierry Henry (47 ans) s’est replacé au centre du jeu grâce à la médaille d’argent olympique. Libre après avoir décidé de s’arrêter sur ce grand frisson, il est aussi une star qui attire tous les regards, est proche de la jeune génération qui l’adore, et il ne découvrirait pas la maison puisqu’il a été sélectionneur des Espoirs pendant un an, avant l’aventure des Jeux. Ses atouts sont toutefois peu de choses face au statut hors norme de Zidane, et les autres entraîneurs français en vogue (le Lillois Bruno Genesio, le Niçois Franck Haise) ne peuvent pas être de véritables concurrents. Comme la culture de la FFF ne la pousse pas à étudier des pistes étrangères, tout porte ainsi à croire que ce sera Zidane s’il le veut, et il le veut depuis une éternité.

(*) Au lendemain de la prolongation de Deschamps, Le Graët avait déclaré, à propos de Zidane : «Je ne l’aurais même pas pris au téléphone. Pour lui dire quoi ? “Bonjour Monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d’accord avec Didier” ?»

***

Zinédine Zidane ha partecipato a diverse partite di beneficenza negli ultimi anni, 
tra cui una a Lens nell'ottobre 2023 con il “Team Legends”.

Zidane, il più ovvio

Sognatore da tutta la vita e dopo aver vinto tutto con il Real Madrid, l'ex numero 10 dei Bleus è nella posizione migliore per diventare finalmente Ct dal 2026.

8 gennaio 2025 - L'Équipe
ANTONIO CLÉMENT

Mentre i mandati dei suoi colleghi si accorciano sempre di più, la permanenza di Didier Deschamps sulla panchina dei Bleus è stata abbastanza lunga da far sì che la domanda sul dopo si ripresentasse regolarmente, e probabilmente un po' troppo spesso per i suoi gusti. 

La questione è stata appena sollevata dai media dopo la triste sconfitta in semifinale per 1-2 contro la Spagna a Euro 2024, ma è stata immediatamente archiviata dal presidente della FFF Philippe Diallo, che è rimasto fedele al contratto offerto fino al 2026 dal suo predecessore, Noël Le Graët

Ora, finalmente, si trovano di fronte a una porta che sta per aprirsi e tutti sanno chi è nella posizione migliore per mettere le mani sulla maniglia. Campione del mondo nel 1998 e vincitore di Euro 2000 con Deschamps, Zinédine Zidane ha smesso da tempo di essere un vecchio compagno di successi: è un'ombra perpetua, una figura che suscita fantasie senza dire una parola, un cognome illustre che ricorre a ogni scadenza, come se fosse ovvio, e sembra che l'ovvio sarà difficile da evitare nel 2026.

A 52 anni, l'icona non sarà mai un allenatore normale, né la sua carriera in panchina. È sbocciata esclusivamente sotto l'aura del Real Madrid, dove è stato assistente di Carlo Ancelotti (2013-2014), prima di occuparsi delle riserve (2014-2016) e scrivere la sua leggenda in due mandati, dal 2016 al 2018 e poi dal 2019 al 2021. 

Non è la leggenda di un immenso tattico o di un teorico con principi ispiratori, in contrasto con le idee di Deschamps, spesso considerate ristrette. La storia di Zidane in giacca e cravatta è soprattutto quella di un vincitore, della Liga nel 2017 e nel 2020, e della Champions League con uno storico treble (2016, 2017, 2018). Deschamps doveva davvero essere forte, avere il giusto sostegno dove serviva e anche i risultati e soprattutto rimanere solido di fronte a una tale insidia, perché Zidane non ha mai fatto mistero della propria ambizione suprema: Les Bleus.

Thierry Henry, un'altra soluzione

Può allenare dove vuole perché è Zidane, ma questa libertà è solo un'illusione perché la maggior parte dei grandi incarichi sono troppo piccoli per la sua aura. I suoi orizzonti naturalmente sono limitati, e si parla soprattutto di lui che riannoda i fili della sua carriera di giocatore, a volte con la Juventus, ma sempre con la Nazionale francese, dove avrebbe potuto accasarsi nel 2018, se Deschamps non fosse stato incoronato campione del mondo, o nel 2023, se Le Graët non avesse optato per la lealtà e lo avesse esonerato (*). 

Sotto i riflettori durante la cerimonia di apertura dei Giochi Olimpici il 26 luglio, il mito rimane discreto e il suo nome è tornato a circolare con il Bayern Monaco la scorsa primavera, ma la Baviera non lo entusiasmerà mai come la nazionale. "Con i Bleus non è ancora finita”, ha avvertito sulla prima pagina de L'Équipe il 23 giugno 2022, giorno del suo 50° compleanno, un buon momento per parlare del lavoro dei suoi sogni. Certo che lo voglio. Spero di diventarlo un giorno. Ma quando? Non dipende da me. Ma voglio chiudere il cerchio con la squadra francese. Ho conosciuto la squadra francese da giocatore. Ed è la cosa più bella che mi sia mai capitata!


Con lui a bordo, la FFF risolverebbe per un attimo la questione della popolarità dei Bleus e del pubblico minacciato dal declino, perché non c'è bisogno di commissionare un sondaggio per sapere chi è il rappresentante eletto dal popolo. Ma ha anche altre soluzioni, senza attingere alla rosa dei campioni del mondo del 1998. 

Thierry Henry (47), che ha iniziato la sua carriera di allenatore con troppi contrasti per contemplare un simile destino, è tornato al centro del gioco grazie all'argento olimpico. Libero dopo aver deciso di fermarsi a questa grande emozione, è anche una star che attira molta attenzione, è vicino alle giovani generazioni che lo adorano, e non sarebbe nuovo in casa visto che è stato allenatore delle Espoirs per un anno prima dell'avventura dei Giochi. Le sue forze, tuttavia, impallidiscono di fronte allo straordinario status di Zidane, e gli altri allenatori francesi in voga (Bruno Genesio del Lille, Franck Haise del Nizza) non possono essere veri concorrenti. Dato che la cultura della FFF non la incoraggia a guardare a candidati stranieri, ci sono tutte le ragioni per credere che sarà Zidane a volerlo, e lo vuole da sempre.

(*) Il giorno dopo che Deschamps ha prolungato il suo contratto, Le Graët ha detto questo su Zidane: “Non l'avrei nemmeno preso al telefono. Dirgli: 'Salve signore, non si preoccupi, cerchi un altro club, ho appena trovato un accordo con Didier'?

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