Déjà comme chez lui


Julian Alaphilippe avec le maillot de sa nouvelle équipe, 
Tudor Pro Cycling, le 14 décembre près de la Costa Blanca (Espagne).

Déjà comme chez lui

Après onze ans chez Quick-Step, Julian Alaphilippe s’est engagé pour une nouvelle aventure de trois ans avec Tudor qui espère profiter de son expérience et de son image.

“Évidemment que l’image de Julian aide, 
mais si on s’arrête à ça, on ne réussira pas"
   - FABIAN CANCELLARA, PROPRIÉTAIRE DE L’ÉQUIPE TUDOR

8 Jan 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL YOHANN HAUTBOIS

TEULADA (ESP) – En changeant d’équipe, à l’intersaison, Julian Alaphilippe s’est un peu éloigné de la mer. Habitué au Sol y Mar Gran Hotel clinquant de Calpé, avec vue directe sur la Méditerranée, quand il était chez Soudal Quick-Step, il a migré vers l’arrière-pays espagnol et un établissement toujours de standing, mais plus intime. Une pension espagnole, familiale, qui colle à l’image de sa nouvelle formation, Tudor: «Je passe moins de temps dans l’ascenseur (rires). » Pour le reste, à part le noir et blanc de sa tunique pour les trois prochaines années, «Loulou», comme l’appelle déjà affectueusement Fabian Cancellara, le patron de l’équipe suisse, n’a pas changé.

La même bouille rigolarde, toujours son côté tactile pour aller pincer les flancs de son équipier Yannis Voisard et cette répartie qui a fait marrer tout le monde quand on l’a sollicité sur sa relation avec l’autre recrue star,MarcHirschi: «Horrible.» Plussérieux, le Suisse n’a pas été surpris par « l’énergie de Julian. Je le connaissais pour l’avoir côtoyé sur les courses, mais aussi ce que je voyais de lui dans les médias. Il est exactement comme je m’y attendais. C’est une personne positive, qui rigole et aime le vélo. Il est très bon pour mettre l’ambiance dans une équipe, pour rendre tout le monde heureux».

N’empêche, c’est assez bizarre de le voir évoluer dans un autre contexte, après une décennie de succès, de tension aussi, avec Quick-Step, sous ses différentes appellations. Lui-même, malgré ses qualités de caméléon, admet que la veille, en arrivant à l’aéroport d’Alicante, cela lui a fait tout drôle de croiser l’équipe belge, «de ne plus avoir les mêmes vêtements». Mais s’il dit encore « mes collègues» , il assure ne pas être nostalgique, «tourné vers le futur».

Le sien, à court terme, comme pour tous ses coéquipiers, est encore flou et s’étire au mieux jusqu’en mars, pour l’instant, puisque le statut de l’équipe (en ProTeam, la Deuxième Division mondiale derrière les équipes World Tour) ne leur permet pas de postuler aux courses de leur choix. Alaphilippe (32 ans) débutera ainsi par la Figueira Champions Classic, le 16février, et le Tour de l’Algarve (19-23 février). Ensuite, son équipe sera présente, avec lui, sur ParisNice (9-16mars), mais, pour leur reste, il devra attendre d’être invité, en particulier sur le Tour de France qu’il avait zappé l’an dernier.

Difficile de ne pas croire que le recrutement du chouchou des fans de la Grande Boucle n’est pas lié, ce dont se défend partiellement Fabian Cancellara : « Ricardo (Scheidecker, le directeur sportif qui a connu le Français chez Quick-Stepjusqu’ en 2022) et “Raphi” (Raphael Meyer, directeur général) sont venus me voir et m’ont dit : pourquoi pas Julian Alaphilippe? Mais ce qui m’intéressait, c’était qui il était et quelle était sa motivation. Je n’étais pas intéressé par un coureur capable de m’ouvrir des portes ou seulement avec un gros palmarès. Avec Julian, je n’avais pas le Tour en tête, mais la façon dont on allait construire l’équipe et le niveau auquel on aspire. Évidemment que l’image de Julian aide, c’est sympa, mais si on s’arrête à ça, on ne réussira pas.»

Le sextuple vainqueur d’étapes du Tour (18 jours avec le maillot jaune) a conscience de son statut, mais il refuse d’imaginer le poids de sa signature sur une participation de Tudor en juillet: «Je ne peux pas dire oui, car ce serait prétentieux. Je ne veux pas dire non du fait de mon histoire avec le Tour. Mais j’espère retourner sur le Tour, ce serait beau.» Marc Hirschi, sacrifié sur les grands Tours lors de son passage chez UAE, qui avait d’autres priorités que de lui laisser carte blanche, prend moins de gants pour évoquer sa future collaboration avec «Alaph’»: « Avec lui dans l’équipe, on a plus de chance d’être invités sur le Tour, où j’ai très envie de retourner ( sourires). » Car le Suisse (26 ans), de retour au pays et animé par les mêmes motivations que le Montluçonnais ( « Me sentir bien dans cette équipe, avoir une certaine liberté» ) y avait gagné une étape, en 2020 (12e étape entre Chauvigny et Sarran), ce qui va peser aussi au moment de la sélection.

"Ce coup de fraîcheur, 
ce renouveau en tout, me fait du bien"'
   - JULIAN ALAPHILIPPE 

L’engouement médiatique, hier, autour des deux nouveaux transfuges, et principalement le triple vainqueur de la Flèche Wallonne, valide déjà le pari de la communication, et il fallait voir Cancellara, hilare, prendre en photo les médias agglutinés autour de son coureur, dont il attend, comme pour Hirschi, «qu’il nous aide à réussir le mix avec les jeunes coureurs. C’est le genre de coureur dont nous avions besoin pour passer un cap. Il va nous apporter son expérience, sa simplicité. On a des coureurs qui le regardent comme ça ( il mime une personne en adoration) et la façon dont il se comporte avec eux va les aider à devenir meilleurs.»

Mathys Rondel (21 ans), passé de la Conti aux pros cet hiver, a beau le dépeindre comme «un mec avec deux bras deux jambes» , il doit bien admettre que «quand tu vois les liserés ( arc-en-ciel de champion du monde) sur les bras, c’est énorme, comme son palmarès. C’est un mec normal, qui discute normalement, mais c’est Alaphilippe, c’est lui quoi!»

Le même, jusque dans son attachement immuable à un cyclisme romantique qui «a besoin de panache. Je veux continuer à rouler avec mon instinct. Vous pouvez avoir les meilleurs chiffres, battre tous les records, le plus important est la façon dont vous sentez votre corps». La tête va bien, aussi, surtout qu’ il n’ a jamais ressenti cet hiver la pression d’une rentrée dans une nouvelle école, avec de nouveaux camarades: «Aucun stress! Bien sûr, tout est nouveau, mais j’adore ça. J’étais au contraire excité, j’avais hâte de rencontrer tout le monde, de recevoir le vélo, le nouveau matériel. Ce coup de fraîcheur, ce renouveau en tout, me fait du bien. C’était important pour mes dernières années de connaître ça.»

***

Già a casa sua

Julian Alaphilippe con la maglia della sua nuova squadra, 
la Tudor Pro Cycling, il 14 dicembre vicino alla Costa Blanca (Spagna).

Dopo undici anni con la Quick-Step, Julian Alaphilippe ha firmato per una nuova avventura triennale con Tudor, che spera di beneficiare della sua esperienza e della sua immagine.

“L'immagine di Julian ovviamente aiuta, 
ma se ci fermiamo qui, non avremo successo.”
   - FABIAN CANCELLARA, PROPRIETARIO DEL TEAM TUDOR

8 gennaio 2025 - L'Équipe
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE YOHANN HAUTBOIS

TEULADA (ESP) - Quando Julian Alaphilippe ha cambiato squadra a fine stagione, ha fatto un passo indietro rispetto al mare. Abituato allo sfarzoso Sol y Mar Gran Hotel di Calpé, con vista diretta sul Mediterraneo, quando era con la Soudal Quick-Step, si è ora trasferito nell'entroterra spagnolo e in una struttura più intima, ma comunque di alto livello. È una pensione spagnola a conduzione familiare, in linea con l'immagine della sua nuova squadra, la Tudor: “Passo meno tempo in ascensore (ride). Per il resto, a parte il bianco e nero della sua casacca per i prossimi tre anni, “Loulou”, come lo chiama affettuosamente Fabian Cancellara, il boss della squadra svizzera, non è cambiato.

Ha ancora la stessa faccia ridente, lo stesso modo permaloso di dare pizzicotti ai fianchi del suo compagno di squadra Yannis Voisard, e la battuta che ha fatto ridere tutti quando gli è stato chiesto del suo rapporto con l'altra recluta di punta, Marc Hirschi: “Orribile”. Più seriamente, lo svizzero non è rimasto sorpreso dall'"energia di Julian. Lo conoscevo per aver corso al suo fianco, ma anche per quello che avevo visto nei media. È esattamente quello che mi aspettavo. È una persona positiva, che ride e ama il ciclismo. È molto bravo a creare l'atmosfera in una squadra e a rendere tutti felici".

Tuttavia, è piuttosto strano vederlo evolvere in un altro contesto, dopo un decennio di successi, e anche di tensioni, con la Quick-Step, sotto le vare denominazioni. Lui stesso, nonostante le sue qualità camaleontiche, ammette che quando è arrivato all'aeroporto di Alicante il giorno prima, gli è sembrato strano imbattersi nella squadra belga, “non indossando più gli stessi vestiti”. Ma pur continuando a dire “i miei colleghi”, ribadisce di non essere nostalgico e di “guardare al futuro”.

Il suo programma a breve termine, come quello di tutti i suoi compagni di squadra, non è ancora chiaro e si estende al massimo fino a marzo, per il momento, dal momento che lo status della squadra (nella ProTeam, la seconda divisione mondiale dietro le squadre World Tour) non consente loro di partecipare alle gare di loro scelta. Alaphilippe (32 anni) inizierà con la Figueira Champions Classic il 16 febbraio e con il Giro dell'Algarve (19-23 febbraio). In seguito, la sua squadra sarà presente, con lui, alla Parigi-Nizza (9-16 marzo), ma per il resto dovrà aspettare di essere invitato, in particolare al Tour de France, da lui saltato l'anno scorso.

È difficile non credere che l'ingaggio del beniamino dei tifosi della Grande Boucle non sia legato, cosa che Fabian Cancellara in parte smentisce: “Ricardo (Scheidecker, il team manager che ha conosciuto il francese alla Quick-Step fino al 2022) e ‘Raphi’ (Raphael Meyer, direttore generale) sono venuti a trovarmi e mi hanno detto: perché non Julian Alaphilippe? Ma ciò che mi interessava era chi fosse e quali fossero le sue motivazioni. Non mi interessava un corridore che potesse aprirmi delle porte, o solo uno con un grande record. Con Julian non avevo in mente il Tour, ma il modo in cui avremmo costruito la squadra e il livello a cui aspiravamo. Ovviamente l'immagine di Julian aiuta, è bello, ma se ci fermiamo a questo, non avremo successo”.

Il sei volte vincitore di una tappa del Tour (18 giorni in maglia gialla) è consapevole del suo status, ma rifiuta di immaginare il peso della sua firma su una partecipazione Tudor a luglio: “Non posso dire di sì, perché sarebbe pretenzioso. Non voglio dire di no a causa della mia storia con il Tour. Ma spero di tornare al Tour, sarebbe bello”. Marc Hirschi, che è stato sacrificato nei grandi Giri durante il suo periodo con la UAE, che aveva altre priorità che dargli carta bianca, è meno disponibile sulla sua futura collaborazione con “Alaph”: “Con lui in squadra, abbiamo maggiori possibilità di essere invitati al Tour, dove vorrei davvero tornare (sorride)”. Lo svizzero (26 anni), tornato in patria e spinto dalle stesse motivazioni del Montluçonnais (“Sentirmi bene in questa squadra, avere una certa libertà”), vi ha vinto una tappa nel 2020 (12ª tappa tra Chauvigny e Sarran), e anche questo sarà un fattore di selezione.

“Questa ventata di aria fresca, 
questo rinnovamento in tutto, mi fa bene”.
   - JULIAN ALAPHILIPPE 

La frenesia mediatica di ieri intorno ai due nuovi disertori, e in particolare al tre volte vincitore della Flèche Wallonne, ha già convalidato l'azzardo comunicativo, e si poteva vedere Cancellara, in modo esilarante, fotografare i media riuniti intorno al suo corridore, dal quale si aspetta, come da Hirschi, “che ci aiuti a ottenere un successo nel mix con i giovani corridori”. È il tipo di pilota di cui abbiamo bisogno per dare una svolta. Ci porterà la sua esperienza e la sua semplicità. Abbiamo corridori che lo guardano così (mima una persona in adorazione) e il modo in cui si comporta con loro li aiuterà a migliorare”.

Mathys Rondel (21), che quest'inverno è passato dalla Conti ai professionisti, lo descrive come “un ragazzo con due braccia e due gambe”. Ma deve ammettere che “quando vedi le strisce iridate (del campione del mondo) sulle sue braccia, è enorme, proprio come il suo record di successi. È un ragazzo normale, che parla normalmente, ma è Alaphilippe, è lui!

Lo stesso, fino all'immutato attaccamento al ciclismo romantico, che “ha bisogno di brio. Voglio continuare a seguire il mio istinto. Puoi avere le cifre migliori, battere tutti i record, la cosa più importante è il modo in cui ti senti nel tuo corpo”. Anche la sua testa sta bene, soprattutto perché quest'inverno non ha mai sentito la pressione di iniziare in una nuova scuola, con nuovi amici: “Niente stress! Certo, è tutto nuovo, ma mi piace. Al contrario, ero entusiasta, non vedevo l'ora di conoscere tutti, di ricevere la bicicletta e le nuove attrezzature. Questa boccata d'aria fresca, questo rinnovamento di tutto, mi fa bene. È stato importante per i miei ultimi anni fare questa esperienza”.

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