DERNIERE FÊTE ENTRE COPAINS


15 Oct 2020 - L'Équipe
VINCENT DULUC

Un très bon début de match, puis un second but tardif que rien n’annonçait: parfois secoués, les Bleus ont réussi leur soirée et continué à tourmenter la Croatie, leur adversaire préféré.

Pas de couvre-feu pour les Bleus. 
Grâce aux buts d’Antoine Griezmann et Kylian Mbappé, 
les champions du monde l’emportent à nouveau contre la Croatie. 

ZAGREB – Il y en aura forcément pour remarquer que 2-1, c’est moitié moins cher que les deux dernières fois, mais allez expliquer aux Croates que quelque chose a changé quand ils croisent l’équipe de France: tout est là, le même schéma, la même manière de faire tourner les matches incertains, les mêmes causes pour reproduire inlassablement les mêmes conséquences.

Le champion du monde a rappelé à son dauphin qui était le patron, dans un choc tendu, un véritable match de compétition, qui laisse les Bleus dans la course à la première place de leur groupe de Ligue des nations, une affaire qui se réglera le 14novembre au Portugal, sans doute.

Ce succès à Zagreb, devant 7000 spectateurs qui ont rappelé le bruit que le football faisait avant, est une vraie performance, qui a tenu à vingt premières minutes tout à fait emballantes, à une attitude collective plus intéressante sur le plan mental que technique, ensuite, et à cette capacité renouvelée de piquer comme une abeille, pour reprendre le mantra de Mohamed Ali, au moment même où son adversaire s’enhardit à prendre l’air.

Avec cinq tirs au but, une misère, on ne sait pas si les Bleus ont complètement mérité de gagner, mais au moins autant que les deux dernières fois, déjà, parce qu’ils ont mené pendant plus d’une heure, qu’ils n’ont jamais été en situation de perdre, et qu’ils ont su, donc, porter une estocade que rien n’annonçait, pas une action, pas une attitude, pas une initiative, pas une idée. Mais les Bleus ont arraché de leur carquois une flèche d’or, passe magnifique de Pogba, centre de volée de Digne, finish de Mbappé (79e, voir page3), lequel sortait d’un séjour dans des zones inhabituelles et inhospitalières, quelque part entre le gris et le néant. Une équipe qui est capable de s’arracher à ses difficultés et à ses limites pour marquer un but pareil, un éclair dans la nuit, peut estimer qu’elle mérite sa victoire, sans doute.

Mais ce qu’il y aura eu de mieux, pour les Bleus, est survenu dans les vingt premières minutes, avec une vitesse de projection, un mouvement et une qualité technique qui ont tourné la tête des Croates, assez pour voir Antoine Griezmann inscrire son 33e but en bleu (8e) après un centre du droit de Ferland Mendy, un des rares gauchers arrière droit de l’histoire de l’équipe de France.

Assez, aussi, pour voir Mbappé et Griezmann se partager la responsabilité d’un contre enterré (12e), puis pour voir l’attaquant parisien trop ouvrir son pied à la réception d’un long unedeux qui aura valorisé la remise de Martial (15e). Ce dernier aurait dû se voir accorder un penalty par M. Kuipers, pour une grosse faute de Vida (19e), mais les arbitres qui ont l’habitude de siffler d’abord et de vérifier ensuite, depuis l’avènement du VAR, ont un peu plus de mal à se décider quand le camion reste au garage. À la vérité, si le VAR avait été là, il aurait également puni un bras décollé de Mendy (36e), mais la seule action croate de la première période, sauvée du pied par Lloris devant Pasalic (30e), disait un rapport de force.

Lloris en sauveur, Rabiot en vue

Les Bleus ont été coupables, quand même, de langueurs et de renoncement. Ils ont cessé d’être ambitieux dans leur première passe, et donc cessé de se projeter, si bien que le ballon est revenu de plus en plus souvent, ainsi que les Croates. Pour vraiment maîtriser son affaire en choisissant de reculer, il faut rester dangereux, mais les Bleus ne l’ont plus été, laissant la Croatie égaliser par Vlasic (64e) juste après l’entrée de Camavinga et Coman. Le jeune Rennais s’est pris une immense soufflante de Didier Deschamps pour s’être mal positionné à son entrée en jeu, ou pour avoir mal compris, mais sur l’action du but, d’autres que lui auraient pu mieux intervenir, aussi.

On ne sait pas encore quel sens donner aux choix de Didier Deschamps, hier soir. Les matches de novembre diront un peu mieux la part de la curiosité et celle des choix durables, de la gestion des temps de jeu et d’une impitoyable concurrence. Mais quelques-uns ont su répondre à l’appel, comme Adrien Rabiot, qui aura livré son meilleur match en bleu, de loin, avec une première demi-heure rappelant qu’il avait tout en magasin pour être un joueur formidable.

Quant à Hugo Lloris, il a été un rempart parfait pour finir, face à Kovacic (86e), Kramaric (90e) et sur quelques ballons aériens un peu chauds. C’était aussi une manière de transmettre beaucoup de force à Bruno Martini, son ancien entraîneur des gardiens chez les Bleus, qui lutte pour sa vie à Montpellier, après son grave accident cardiaque, survenu lundi, et auquel l’équipe de France pensait très fort, hier soir.

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