CHASSÉ-CROISÉ POUR UNE POLE
L’équipe de France dispute le dernier match de son groupe avec, en jeu, la première place. Kylian Mbappé devrait faire son grand retour comme titulaire depuis sa fracture du nez alors qu’Antoine Griezmann pourrait commencer sur le banc
25 Jun 2024 - L'Équipe
France 18 h Pologne
18 h France TF1, Pologne BEIN SPORTS 1
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL VINCENT DULUC
DORTMUND (ALL) – L’équipe de France a distraitement appris qu’elle était officiellement qualifiée pour les huitièmes de finale de l’Euro, hier soir, avant même d’en découdre avec la Pologne, en fin d’après-midi à Dortmund (18 heures), au pied d’un mur jaune qui sera tout bleu, à peine éclairci par une jauge rétrécie par l’UEFA.
Il est possible, dans les rangs bleus, que la nouvelle de la qualification en ait touché une sans faire bouger l’autre, comme disait un ancien président de la République qui avait dissous, lui aussi: ni le suspense ni l’accomplissement ne les auront empêchés de dormir ces derniers jours. Avec quatre points, l’affaire était largement entendue, à l’aube d’affronter la Pologne, dix-huit mois après le huitième de finale de Doha (3-1), dans un troisième match de phase de groupes qui est rarement décisif, souvent une purge, et jamais une spécialité française.
Depuis France-Togo (2-0) en 2006, à Cologne, presque la porte d’à côté, un soir sans Zidane où il fallait vraiment gagner par deux buts d’écart, l’équipe de France n’a jamais remporté un troisième match de poules, dans un Euro ou une Coupe du monde.
Déjà qualifiée, donc, elle sera confrontée, ce soir, à deux probabilités majeures: être première du groupe et filer à Leipzig, dans une semaine, pour affronter la Turquie, la République tchèque ou la Géorgie, ou bien terminer deuxième et voyager lundi prochain à Düsseldorf, pour rencontrer le deuxième du groupeE, dont les quatre équipes (Roumanie, Belgique, Slovaquie, Ukraine) sont à égalité après deux journées.
En perdant et en finissant troisièmes, les Bleus auraient une chance de retrouver l’une de ces quatre équipes à Munich, le 2juillet.
Basculer dans la bonne partie du tableau final
Le sens des deux premières journées et de leurs ressources respectives est que l’équipe de France devra faire beaucoup d’efforts pour ne pas battre la Pologne, pendant que les Pays-Bas vont beaucoup souffrir face à l’Autriche.
En fait, le suspense entourant le nom de l’adversaire en huitièmes n’est pas particulièrement intenable, et il aura même moins de conséquences, a priori, que la moitié du tableau où accosteront les Bleus. Même s’il est malvenu de juger qu’une moitié du tableau est plus aisée que l’autre quand on a été éliminé en huitièmes de finale par la Suisse (3-3, 4-5 aux t.a.b.) en 2021, être deuxième du groupe et rejoindre la partie où se concentrent l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal ne fait pas particulièrement envie, ce matin.
Mais en marge de ce grand basculement vers la partie de l’Euro qui suscitera vraiment un vertige, les Bleus et Didier Deschamps ont quelques problèmes à régler. Si France-Pologne devenait le match des coiffeurs et permettait d’entretenir une dynamique sociale et athlétique pour plus tard, certaines réponses attendraient quelques jours. Mais puisque les Bleus n’ont encore pas inscrit un but eux-mêmes, et ne voudraient pas être les premiers du genre depuis la Coupe du monde 2002 (*), l’efficacité offensive restera leur chantier majeur, alors que cette équipe sait défendre et que ses adversaires, jusque-là, ne savent pas par quel bout la prendre.
Pourquoi cela changerait-il, ce soir? Parce que Kylian Mbappé sera de retour, avec ce masque qu’il aimerait piétiner d’impatience, et qui réduira légèrement son champ visuel. Parce que Didier Deschamps pourrait revenir en 4-3-3 en laissant Antoine Griezmann au repos, et en envoyant le message de la concurrence, après que les deux premiers matches ont imposé de changer quelque chose dans ce domaine. A priori, donc, la plupart des coiffeurs attendront, et ils attendront longtemps.
Dans une configuration semblable, à l’Euro 2021, avec quatre points au compteur, le sélectionneur s’était limité à trois changements entre Hongrie-France (1-1) et France-Portugal (2-2). Il ne devrait pas beaucoup s’écarter de cette ligne, en fin d’après-midi, dans le jardin même de Robert Lewandowski, où le capitaine polonais avait inscrit un quadruplé fantastique avec le Borussia contre le Real (4-1) en 2013, et où il va diriger vers la sortie une équipe dont la mission sera de perturber le scénario idéal des Bleus. Ce n’est pas, a priori, le sens de l’histoire.
(*) En 2002, les Bleus avaient été battus par le Sénégal (0-1) et le Danemark (0-2) et avaient concédé le nul contre l’Uruguay (0-0).
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