«Gem» ne brille plus - GEMINIANI, LE DERNIER COUP DU «GRAND FUSIL»
Raphaël Geminiani est décédé hier à l’âge de 99 ans. Illustre personnage de son sport, comme coureur et directeur sportif mais aussi comme observateur avisé de son évolution, il côtoya les plus grands, de Louison Bobet à Jacques Anquetil en passant par Fausto Coppi.
"On ne me fera jamais croire que les coureurs
sont devenus si cons qu’il faille leur dire de pédaler"
- RAPHAËL GEMINIANI À PROPOS DES OREILLETTES
6 Jul 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - PHILIPPE LE GARS
GEVREY-CHAMBERTIN (CÔTE-D’OR) – Raphaël Geminiani s’est éteint hier matin près de Clermont- Ferrand, sa ville natale, dans l’Ehpad de Pontdu-Château où il avait été admis ces dernières semaines. Il avait fêté ses 99ans le 12juin. Il semblait éternel, tant sa personnalité a inspiré des générations de cyclistes. Sa voix résonne encore aujourd’ hui, des es débats interminables, des es coups de gueule légendaires, de ses souvenirs qu’il racontait avec véhémence. «Gem» était aussi connu sous le sobriquet de «Grand Fusil», qu’il traînait depuis sa carrière où sa silhouette longiligne faisait fureur dans les pelotons.
Il était à la fois un immense grimpeur mais aussi un baroudeur intraitable qui n’avait peur de rien. La richesse de sac arrière ne se traduit pas seulement à travers son palmarès, il fut surtout le rival puis l’allié de Louison Bobet mais aussi équipier de Fausto Coppi, puis le directeur sportif historique de Jacques Anquetil et celui d’Eddy Merckx sur sa fin de carrière.
Un coéquipier de luxe plutôt qu’un leader raté
Il découvrit le Tour de France juste après la guerre en 1947, et devint tout de suite incontournable, avec une gueule et une gouaille d’acteur qu’on ne pouvait oublier. Il avait le sens de la formule qui plaisait aux journalistes, même aux plus jeunes qui n’avaient pas connu son époque, comme quand il racontait le Tour de France 1950 frappé par la canicule: «Quand on ouvrait les portes du camion frigorifique, les cuisses de poulet venaient toutes seules. Les asticots les portaient!»
Il n’hésitait pas à s’opposer aux plus grands, renversant la table un soir à l’hôtel sur le Tour 1953 après une engueulade avec Louison Bobet, projetant le plat de spaghettis sur la tête du Breton. Les deux hommes étaient rivaux depuis leurs débuts, quand ils se disputaient le Premier Pas Dunlop, mais Geminiani avait compris par la suite qu’un rôle d’équipier de luxe lui convenait mieux que celui d’un leader raté. Il se réconcilia donc avec Bobet mais quitta la France pour s’engager avec la prestigieuse équipe Bianchi en 1952 pour se mettre au service de Fausto Coppi pour remporter le Giro la même année.
En 1955, il fut même le premier Français à porter le maillot rose, un beau symbole pour cet enfant d’émigrés italiens, ses parents avaient fui l’Italie fasciste pour s’installer en Auvergne en 1923. Il connut l’honneur du maillot jaune sur le tard, en 1958( lire ci- contre ), mais il avait déjà 33 ans et à une période où les Charly Gaul, Jacques Anquetil et Hugo Koblet sévissaient. « Vous voyez un peu à quels seigneurs j’avais affaire? lâchait-il quand on lui parlait de son époque. Sans une fringale à Briançon, à trois jours de l’arrivée, je l’aurais sans doute gagné ce Tour de France.» Mais il avait compris depuis longtemps que sa popularité était plus importante que son palmarès, il avait même osé utiliser son prénom pour s’associer à la marque d’apéritif Saint-Raphaël pour financer son équipe, ouvrant ainsi la porte au sponsoring, qui signait la fin des équipes nationales et régionales sur le Tour de France.
Raphaël Geminiani a été un précurseur, il allait ainsi courir en Afrique là où peu de coureurs s’aventuraient mais où les juteux contrats proposés valaient bien plus que certains critériums en France. Ça avait failli lui coûter la
vie, en janvier 1960, il attrapa le paludisme, comme Fausto Coppi qui l’avait accompagné en Haute-Volta (aujourd’hui le Burkina Faso). L’Italien succomba quand l’Auvergnat sortit du coma. Il mit un terme à sa carrière quelques mois plus tard et devint directeur sportif des plus grands noms du peloton comme Jacques Anquetil durant la majeure partie de sa carrière, Jean Stablinski, Lucien Aimar, Rudi Altig et aussi Eddy Merckx sur sa fin de carrière. Il dirigea aussi Joaquim Agostinho, les Colombiens Fabio Parra et Lucho Herrera ou encore Stephen Roche.
Geminiani avait le cyclisme en lui. Jusqu’à ses dernières semaines, il continuait à raconter cette vie qui l’avait comblé. Derrière son regard noir et sa forte voix, perçait toujours un léger sourire en coin, comme s’il tenait à rappeler que tout ça n’était qu’un jeu. Il avait gardé le bon mot, celui qui visait juste. Il riait lui-même de sa pertinence, comme quand il parlait des oreillettes qu’utilisent les coureurs aujourd’hui. «On ne me fera jamais croire que les coureurs sont devenus si cons qu’il faille leur dire de pédaler. » Raphaël Geminiani parlait de ceux qu’il avait côtoyés comme des légendes, sans savoir qu’il en était une, lui aussi.
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La réponse de «l’âne Marcel»
PHILIPPE LE GARS
Exclu de l’équipe de France sur le Tour 1958 pour ne pas faire d’ombre à Jacques Anquetil et Louison Bobet, Raphaël Geminiani a connu son premier maillot jaune sur cette édition. Comme un bras d’honneur à l’entraîneur national Marcel Bidot.
C’est l’histoire d’une photo qui a fait la légende. Celle de l’équipe du Centre-Midi emmené par Raphaël Geminiani banni de l’équipe de France qui pose avec un âne dans les bras entouré de ses équipiers parmi lesquels Henri Anglade, Antonin Rolland et Jean Graczyck. On est à Bruxelles à quelques heures du grand départ du Tour de France 1958 et c’est cette photo qui fit la une de L’Équipe, pour illustrer l’incroyable conflit entre Geminiani et le patron de l’équipe de France Marcel Bidot. « Cet âne, on l’appellera Marcel » , avait lancé l’Auvergnat aux photographes et journalistes présents.
Quelques semaines plus tôt, au moment d’établir sa sélection pour le Tour, l’entraîneur national avait dû céder à la pression de Jacques Anquetil qui refusait de voir Louison Bobet et Geminiani tous les deux de l’équipe Saint-Raphaël le reste de la saison, l’accompagner en juillet. Leader chez Mercier BP et vainqueur sortant du Tour de France alors que Bobet triple vainqueur revenait d’une coupure de deux ans, le Normand en fit une question de principe. « D’accord pour Bobet, mais s’il y a Geminiani, je ne marche pas! Ces deux-là sont trop copains, ils se connaissent trop et je n’ai pas envie d’être plumé comme un pigeon! »
Tout le monde écoutait Geminiani
Bobet, qui reçut la visite de Bidot à son hôtel durant le Tour d’Italie, accepta les conditions d’Anquetil, ce qui écarta de facto Geminiani furibond qui tomba sur le Breton le lendemain à l’arrivée de la 11e étape à Scanno. L’Auvergnat s’était senti trahi, alors qu’un accord de principe avec Bobet les liait pour accepter la sélection nationale seulement s’ils étaient pris tous les deux. Le caractère bien trempé de l’Auvergnat avait effrayé Anquetil, il voulait des hommes à lui comme André Darrigade, Jean Forestier, Joseph Groussard, François Mahé ou Francis Pipelin.
Geminiani parlait beaucoup, ruait dans les brancards et sa non-sélection exacerba encore plus ses ressentiments contre « les sénateurs de l’équipe de France », dixit Geminiani, et l’establishment symbolisé à ses yeux par Bidot qu’il compara à un âne. Une déclaration de guerre qu’il allait entretenir devant la presse qu’il avait à sa main car il était déjà l’un des meilleurs clients grâce à son discours coloré et franc. Les premières étapes de ce Tour de France 1958 virent effectivement l’équipe du Centre-Midi profiter de toutes les situations et surtout des malheurs de l’équipe de France où Bobet et Anquetil donnaient des signes de fébrilité. Geminiani se mit dans la poche les Belges et les Néerlandais, encourageant aussi à l’occasion d’une échappée royale vers Saint-Brieuc, son copain Gastone Nencini. « Tu te sens bien Gastone ? » lui avait-il demandé, « Va bene » lui avait répondu l’Italien. «Alors si ça “va bene”, c’est pas le moment de ronfler. Bobet est plié et Anquetil est raide. Si tu y vas, tu gagnes le Tour! »
Il répéta ce beau coup d’intox un peu plus loin, auprès du Belge Jan Andriaansen: « Roule à fond! Tu vas gagner le Tour nom de Dieu! » Tout le monde écoutait Geminiani, et son coup de maître lui permit ce jour-là de reléguer Anquetil, Bobet, Gaul à dix minutes. L’Auvergnat n’avait pas hésité à les chambrer copieusement le soir devant les journalistes « J’ai 33ans, bon Dieu, mais ils sont deux fois plus vieux que moi! » Une semaine plus tard, il est en jaune à l’arrivée de la 13e étape à Pau pour la première fois de sa carrière pour son onzième Tour de France. « Pas trop mal pour un gars dont les carottes étaient cuites » , lâcha-t-il à l’arrivée goguenard comme jamais.
S’il le perdit le lendemain à Luchon, il le récupéra quatre jours plus tard au sommet du Ventoux. Mais tout allait basculer à trois jours de l’arrivée, lors de l’étape entre Briançon et Aix-les-Bains. Sous la pluie et dans une brume lugubre, la montée du col du Luitel vers Chamrousse va faire déchanter Geminiani, isolé derrière l’attaque de Charly Gaul, en manque de soutien pour l’épauler et notamment dans les rangs des «rivaux»del’équipedeFranceaumoment où Anquetil craqua dans la montée du Col de Porte après Grenoble, laissant Bobet seul face à ses responsabilités. Geminiani ne sut jamais si le Breton n’avait pu ou pas voulu l’aider à combler son retard sur Gaul, le futur vainqueur du Tour, mais à l’arrivée, il s’effondra en larmes, criant à l’injustice: « Des Judas! Tous des Judas. »
Plus tard, il expliqua que c’est une fringale contractée à Briançon la veille de cette fameuse étape qui lui avait fait perdre le Tour (il avait fini à la 3e place). Mais il avait goûté au maillot jaune au crépuscule de sa carrière. « J’avais enfin pu le comprendre par moi-même que ce maillot donne une force incroyable. Avec lui, on se sent supérieur. »
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Aimar : « Geminiani était un visionnaire »
P.L.G (avec L. C.)
Raphaël Geminiani a reçu l’hommage de nombreuses figures du cyclisme. À commencer par Bernard Hinault qui salue « une grande personnalité du cyclisme qui disparaît » et rappelle l’influence de l’Auvergnat : « Il a marqué sa génération mais aussi les suivantes comme directeur sportif. Il a dirigé Jacques Anquetil mais aussi le Colombien Lucho Herrera à la fin de sa carrière. » D’autres, comme Eddy Merckx, ont été sous ses ordres : « C’était un personnage haut en couleur. Mourir à 99 ans, c’est impressionnant, il a connu tellement de générations de cyclistes. Moi, je l’ai eu comme directeur sportif chez Fiat en 1977 et ça ne s’était pas très bien passé entre nous pour des questions de contrats. Il était intraitable, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelait le grand fusil. Il était impulsif, je lui disais souvent qu’il avait de la dynamite dans les veines. » Lucien Aimar, vainqueur du Tour 1966, se souvient de ses années chez Ford, où Geminiani, directeur sportif, lui avait insufflé une mentalité de gagnant : « C’est une partie de moi qui s’en va. Il m’a suivi chez les amateurs, fait passer professionnel et il a été mon directeur sportif. Quand j’étais tout jeune, il m’avait dit que j’avais la carrure pour gagner le Tour de France. En 1966, quand j’avais pris la 2e place du général, j’étais heureux et je voulais me battre pour rester à cette place. Il m’avait engueulé me traitant de “petit con” en montrant Anquetil et les autres : tu penses qu’eux ils courent pour une 2e place ? Le lendemain je prenais le maillot jaune. Geminiani était un visionnaire, c’est lui qui a introduit le sponsoring dans le cyclisme. » André Darrigade, coéquipier à l’époque des équipes nationales sur le Tour, se remémore le rôle de leader de Geminiani : « Je l’avais eu la dernière fois au moment de Noël, pour les voeux. Un de plus qui s’en va. C’était quelqu’un qui parlait beaucoup et facilement, un boute-en-train. Federico Bahamontes ou Louison Bobet, je crois, lui avait donné le surnom de “Grand Fusil”. Même en course, il avait beaucoup de gouaille, il savait ouvrir sa gueule quand il le fallait. Quand il était avec Bobet en équipe de France, d’ailleurs, c’est lui qui commandait. »
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«Le Tour nous a fait oublier la guerre»
Raphaël Geminiani, porteur du maillot jaune en 1958, a tout connu, y compris la guerre et la malaria. Il était un extraordinaire conteur de ce cyclisme d’antan. Extraits d’un entretien avec Philippe Brunel.
LE TOUR 1947 ET ROBIC
« Presque aveugle à Strasbourg »
«Je n’ ai jamais revu autant de monde au départ de Paris qu’ en 1947, des milliers de personnes, exaltées, le long des rues. Le Tour nous a fait oublier la guerre. Il faisait tellement chaud que (Édouard) Fachleitners’ est jeté dans la Me use et moi j’ ai attrapé la fièvre aphteuse en buvant l’eau d’ un abreuvoir. J’ ai fleuri comme un pommier et fini l’ étape à Strasbourg presque aveugle, accroché à (Jean) De Gribaldy. Tout ça manquait d’ hygiène. Dans les musettes, les galettes de riz étaient dures comme des briques et le poulet venait tout seul à cause des asticots. (Jean) Robic, qui a gagné ce Tour, en avait tiré une popularité extraordinaire. C’était un drôle de mec, excentrique, il passait pour un type ingénieux mais il n’ a pas inventé grand-chose, si cen’est un casque qu ’ils’ était fabriqué avec du carton. Comme on le charriait, ils’ était donné un grand coup sur le crâne avec un marteau pour montrer son efficacité. Et là, on avait vu un filet de sang couler des on front. À la fin, il est devenu aigri, détestable. En 1952, vers Namur, il m’ avait laissé défendre seul pendant 150 bornes le maillot jaune de (Nello) Lauredi. Puis Coppi met un coup de pétard près de l’ arrivée et là, qui saute dans sa roue? Robic! L’ enfoiré. Plus tard à l’ hôtel, je l’ entends qui parade dans son bain: “J’ ai pas voulu faire comme ce con de Gem, rouler pour Lauredi, ça servait vraiment à rien !” Je lui ai pris la tête et lui ai fait boire trois fois la tasse .»
LE GIRO, COPPI ET BARTALI
« Traverser Lugo en maillot rose »
«En1955, (Gastone) Nencini, maillot rose, est lâché dans l’ étape de San Pellegrino. Le lendemain, on arrivait à Milan. Je vais gagner, c’ est fait, quand je crève dans la caillasse, à vingt kilomètres de l’arrivée. Le matin, au départ, j’ avais senti qu’ ils et ramait quelquechose, (Fiorenzo) Magni et (Fausto) C op pi avaient fait monter des boyaux à grosse section, on les avait prévenus, pas moi. (Pierre) Chany (journaliste à «L’Équipe») avait compté, il y avait eu 94 crevaisons sur ce tronçon. Mais je n’ ai aucun regret. Je n’ avais pas l’ ambition suprême. J’étais déjà satisfait d’ avoir pu traverser Lu go en maillot rose, la ville de mon père, qu’ il avait quittée en 1922 pour fuir le fascisme. Fa us tom’ avait entraîné à la Bianchi.
Il fallait voir le luxe, on voyageait en wagon-lit, on nous frottait les jambes à l’ eau de Cologne et pas avec de l’alcool à brûler comme chez Metropole. En 1952, j’ ai fait le Giro à ses côtés, face à (Gino) Bartali, qui m’ aimait bien. Il m’ aurait voulu avec lui à la Legnano: “T’aurais pas été aussi bien payé qu’ à la Bianchi, mais moi, j’aurais terrorisé Fausto, et toi t’aurais gagné le Giro.” Dans le Grand-Saint-Bernard, il nous avait flingué la gueule et, au sommet, ils’ était arrêté. Son vélo à la main, il nous avait lancé: “Hé, je ne vous ai pas vus au sprint!” Véridique! Fausto fulminait, il avait le maillot rose, mais toute l’Italie était pour Gino. Leur rivalité était aussi vraie que celle d’ Anquetil et Poulidor a été fausse. En France, le vrai rival de Jacques, c’ était (Roger) Rivière, qui le battait dans les chronos. Mais Roger est tombé dansle Perjuret (en 1960, il se fracture la colonne vertébrale). Du coup, les journaliste sont fabriqué Poulidor, pour vendre du papier. Mais sincèrement, entre les deux, il n’ y avait pas match.»
LA MALARIA
«Chany a fait ma nécrologie »
«J’ai perdu tellement d’amis que je ne parle plus jamais de vélo. J’ai d’ailleurs tout dispersé, mes photos, maillots, trophées, je n’ai plus rien. Mais je pense souvent à Fausto, quié tait comme un frère. En 1959, Bobet s’étant désisté, je lui avais proposé de nous accompagner avec Anquetil, (Henri) Anglade, Rivière, (Roger) Hassen for der en Haute-Volta (ancienne colonie française) Il aimait la chasse, il avait accepté, tout heureux à l’ idée de revoir l’Afrique où il avait été fait prisonnier en 1943, en Tunisie, par les troupes de Montgomery. À Fada Ngourma, on était logés chez un particulier. Faustoavait passé la nuit à chasser les moustiques, moi je m’ étais endormi. On s’ était séparés à Orly, en se souhaitant bon Noël. Puis il m’ avait appelé pour que je lui trouve six coureurs qu’ il voulait engager dans son équipe. Je lui ai ditquejenemesentaispasbien.Il m’a dit: “Moi non plus.” Après, je nesaisplusrien, j’ai été foudroyé, je suis tombé dans le coma. J’ai eu de la chance. Un médecin qui savait que j’ avais été en Afrique m’ a fait faire une prise de sang et l’ a fait transporter par deux motards de la gendarmerie, en urgence, à Paris, à l’ institut Pasteur. Après, tout est flou, entre brèves périodes de coma et de réveil, le temps devoir un prêtre me donner l’ extrême-onction et des journalistes dans mon salon. Ils revenaient de l’ enterrement de Coppi et se préparaient pour le mien. Chany a fait ma nécrologie, qu’il m’a fait lire, elle doit être encore dans les cartons à L’Équipe. Et puis, on m’ a mis des journaux sous les yeux et j’ai vu… les titres: “Disparition de Coppi”, les photos des es funérailles, la foule au cimetière de Castel la ni a, les visages atterrés de Bobet, Anquet il… Ç’a été l’horreur! Bob et ne vient pas en Afrique, Fausto prend sa place et meurt de la malaria. Avec le destin, il n’ya rien à faire, fat alitas, il fautl’ accepter.»
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