Tout le monde est content


Le Slovène, en prenant du temps à tout le monde sauf Evenepoel, et le Danois, qui a limité la casse, se montraient satisfaits de ce premier contre-la-montre, dont le Maillot Jaune sort gagnant.

6 Jul 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - YOHANN HAUTBOIS

GEVREY-CHAMBERTIN (CÔTE-D’OR) – Dans un décor de vignes parfaitement alignées, à la sortie de Nuits-Saint-Georges, le ballet de l’équipe UAE Team Emirates fut parfaitement réglé à partir du moment où Adam Yates descendit du car, une bouteille d’eau gazeuse à la main, un bandeau sur les oreilles pour débuter son échauffement. Suivirent, quelques minutes plus tard, Joao Almeida qui enfila un gilet de glaçons puis Tadej Pogacar et Juan Ayuso, tous les quatre postés sur leur vélo de chrono accrochés au home-trainer.

Une belle brochette, quand même, mais chacun dans sa bulle, Pogacar chantonnant et envoyant des messages tout en tournant les jambes, sans stress «malgré l’agitation habituelle lors des chronos », glissait, amusé, un membre du staff. David Herrero, en charge du chrono chez UAE, était arrivé le matin de Bilbao pour superviser la performance de l’équipe, surtout celle du Slovène, avec lequel il a travaillé tout l’hiver. Au moment de remonter dans le car, «Pogi», le fil de son oreillette scotché tout le long des on cou, descendit des on engin, sans un regard pour tous ses fans, totalement immergé dans son étape qu’il avait reconnue une fois.

Des progrès en chrono

Après trente minutes à suer au-dessus de son tapis rouge, il rejoignit le podium de départ, salua Remco Evenepoel en partance puis s’élança à son tour, prenant des risques dès les premiers virages avant de dérouler dans la bosse de Reulle-Vergy que le public avait totalement envahie. À la fin, s’il concédait douze secondes sur celui dont il avait fait le grand favori depuis quelques jours, Remco Evenepoel, il reprit du temps à son adversaire des dernières années, Jonas Vingegaard. Vingt-cinq secondes mais pas assez, selon lui, pour «tirer des conclusions. Le plus dur est encore devant nous. Beaucoup de choses peuvent se passer».

Reste que ses 25,3 kilomètres parcourus à la vitesse moyenne de 52,2 km/h avaient le goût de la victoire pour Herrero: «Tadej était au top, cela faisait partie de nos prévisions que Remco gagne l’étape, parce qu’il est meilleur. Mais Tadej a aussi été meilleur que Jonas, c’est un résultat positif. Le travail a payé, on est en bonne place pour la fin du Tour.»

Herrero, qui reviendra pour le chrono entre Monaco et Nice, n’était pas dans la voiture qui suivait le Maillot Jaune et n’a donc pas pu apprécier la position travaillée sur piste, mais le leader d’UAE a assuré « être encore plus fort qu’au Giro » quand il avait gagné le chrono de Pérouse et terminé 2e de celui de Desenzano del Garda: «Je fais le plein de confiance avant celui à Nice. L’année dernière, j’avais perdu 1’40 sur Jonas (1’38 à Combloux), là, je lui reprends 25 secondes, c’est un vrai gain.» Ledirecteur sportif Fernandez Matxin, à peine sorti du véhicule qui avait pris le sillage du Slovène, tenait à souligner les progrès de son coureur qui n’avait pas pu s’exercer au chrono après sa fracture du poignet consécutive à sa chute lors de Liège-Bastogne-Liège: «Souvenezvous de l’an dernier! Cette fois, on a repris du temps, Tadej a vraiment amélioré ses performances.» Un an après avoir cédé face au Danois, il est sur le point de remettre les compteurs à zéro.

***


Vingegaard : « Je m’attendais à perdre plus de temps »

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - PIERRE MENJOT

(CÔTE-D’OR) – Gilet de glace sur le dos, à l’ombre des arbres pour faire sa récup’ en attendant que Geraint Thomas en ait terminé du contrôle antidopage pour lui succéder, Jonas Vingegaard écoutait son staff lui dresser le bilan de la journée. Trentesept secondes concédées à Remco Evenepoel, le vainqueur, 25 au Maillot Jaune Tadej Pogacar et même 3 à Primoz Roglic: le Danois au casque d’alien a terminé dernier des Quatre Fantastiques, mais cela n’avait pas l’air de le perturber, serein, souriant même. Ce qu’il confirma un peu plus tard, avant de filer en voiture à son hôtel.

«Honnêtement, c’est un bon contrela-montre pour moi, je suis très heureux de ma performance, lança-t-il. Je ne dirais pas que ce sont de gros écarts, plutôt le contraire. Je m’attendais à perdre plus de temps sur ce parcours largement plus favorable à Tadej ( Pogacar). » Car le premier chrono de ce Tour réussissait mieux aux gros rouleurs, et si Vingegaard a limité la casse dans la première partie, se sentant « vraiment bien» dans la montée, la suite, où les gros braquets pouvaient être emmenés, lui fut plus pénible. «J’étais un peu mort à la fin, avoua-t-il. Mais j’ai senti que j’avais de la puissance, je peux être heureux de ça.»

Blessé, le Danois n’avait pas reconnu le parcours du chrono

Heureux de pointer désormais à 1’15’’ du Maillot Jaune? Oui, car le leader de Visma-Lease a bike revient de loin. De cette lourde chute au Tour du Pays basque, le 4avril, qui a perturbé sa préparation et l’a empêché de travailler sur son vélo de chrono pendant deux mois. «Or, c’est une routine, qu’il faut répéter chaque semaine, même si Jonas est très habile sur le vélo de contre-la-montre» , rappelait avant le départ Mathieu Heijboer, directeur de la performance des Néerlandais, très attaché à l’exercice solitaire. Blessé, son coureur n’avait même pas pu effectuer de reconnaissance, lui qui aime apprivoiser chaque virage, chaque mètre de bitume. Il a potassé à la vidéo, avala plusieurs fois les premiers hectomètres dans le village de Nuits-Saint-Georges hier matin malgré l’abondant public déjà présent, et a donc limité la casse. Mais après un premier week-end test réussi en Italie, les secondes lâchées hier s’ajoutent aux cinquante de la première étape de montagne, au Galibier, et la dynamique joue pour son rival slovène.

«Comme je le disais au départ du Tour, tout n’est que du bonus» , positivait encore Vingegaard hier. «Nous devons essayer de combler cet écart quelque part, se projetait le manager Merijn Zeeman auprès du média WielerFlits. En troisième semaine, nous verrons si la base de Jonas est suffisamment bonne pour qu’il puisse se dépasser, car il en a besoin pour gagner le Tour.» Comme il y a un an, «où j’avais pris 7’30’’ en deux étapes» à Pogacar, rappelait hier le Danois, pour qui survivre au jour le jour n’empêche pas de penser à long terme.

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