Alejandro Grimaldo : “Je me sens singulier par rapport aux autres latéraux espagnols”
Dans un style qui lui est propre, le piston gauche de 29 ans raconte comment, sous les ordres de Xabi Alonso, il a explosé avec le Bayer Leverkusen.
11 Jan 2025 - France Football
Par Dave Appadoo, à Leverkusen (Allemagne)
Photos Frankie et Nikki/l’équipe
“MARCELO A ÉTÉ MON INSPIRATION”
“Quand j’ai débuté, j’évoluais au milieu. J’avais une bonne technique, un bon pied gauche, un bon coup d’oeil, je me déplaçais bien. Donc naturellement, on m’a fait jouer milieu offensif. De plus, j’avais pour idole Lionel Messi, donc, forcément, quand on est ado et gaucher, on a envie de jouer dans la même position que son joueur préféré, non ? (Rires.) Et puis, petit à petit à Barcelone (où il est arrivé en 2008 à 12 ans), on m’a installé au poste d’arrière gauche dans les différentes équipes de jeunes et ça m’a plu. Sans doute aussi parce qu’avec le jeu du Barça, les latéraux pouvaient vraiment participer offensivement. À ce moment-là, j’ai commencé à m’intéresser aux grands joueurs qui ont évolué à mon poste. Je pourrais vous citer Roberto Carlos que j’ai vu en vidéo essentiellement, ou Jordi Alba.
Mais, celui qui m’a vraiment inspiré, c’est Marcelo (au Real Madrid). C’est avec lui que j’ai mesuré le pouvoir créatif d’un joueur à ce poste. Il avait une telle influence sur l’animation grâce à sa technique et à son sens du jeu. Oui, vraiment, Marcelo a été mon inspiration. Je ne sais pas si je suis un pionnier mais je me sens assez singulier par rapport aux autres latéraux espagnols. C’est dû à mon rôle de piston qui diffère du système traditionnel à quatre défenseurs du foot espagnol. J’ai mis davantage de temps à avoir la reconnaissance de mon pays par rapport à celle dont je bénéficie en Allemagne. Les Espagnols regardent avant tout ce qu’il se passe en Liga. Mais je sens qu’ils apprécient de plus en plus ce que je réalise au Bayer.”
“L’AGRESSIVITÉ EST HYPER IMPORTANTE DANS MA ZONE”
“Un assistant du coach m’envoie des vidéos de mon adversaire direct dans le couloir gauche, comment il bouge, comment il s’oriente... Quand arrive le match, les premières minutes, j’observe la disposition de l’équipe adverse et particulièrement ce qu’il se passe dans ma zone. Je regarde la hauteur de leur bloc, les espaces qui peuvent être exploités, comment je peux leur faire mal. Après, il y a mes sensations techniques sur le premier ballon et la sensation physique d’être en jambes ou non. La combinaison de ces deux « feelings » va installer la confiance. Troisième facteur : l’agressivité. Elle est hyper importante dans ma zone car j’évolue dans un rôle à haute intensité, que ce soit défensivement ou offensivement. Je dois être très agressif dans le bon sens du terme, avec ou sans le ballon.
Évidemment, une bonne partie de la tactique est définie en amont par le coach. Est-ce qu’il faut presser haut ou au contraire couvrir un peu plus la profondeur ? L’essentiel – et là, l’expérience et le vécu commun sont prépondérants – est que les mouvements soient réalisés en harmonie. Un pressing n’est efficace que si tout le monde presse en même temps. Et un repli plus bas ne sera pertinent que si tout le monde redescend au même moment. Il y a le plan de jeu puis il y a des situations pendant le match où les joueurs vont collectivement faire un choix. Le foot n’est pas un programme informatique, tout ne peut pas être défini à l’avance, il y a aussi la réalité du match.”
“CETTE CONFIANCE EN WIRTZ M’INCITE À ME PROJETER”
“Je suis reconnu pour ma capacité à me projeter mais pour que ce soit efficace il ne suffit pas de se dire : « Il y a un espace, je cours vite, donc je fonce. » Non, c’est un peu plus compliqué. Je dois jauger la situation numérique, par exemple. L’adversaire est-il en surnombre ou pas? L’identité du partenaire dans la zone va aussi compter dans la prise de décision. Si c’est Florian Wirtz, je lui donne tout de suite le ballon et je peux me projeter plus facilement car je sais qu’il peut « suspendre » le temps pour me laisser attaquer l’espace et me servir dans la bonne zone et dans le bon timing.
Cette confiance en notre coordination m’incite à me projeter aussi franchement. Car je sais que si la situation veut que je sois servi, je le serai, en raison de la qualité de « playmaker » d’un joueur comme Wirtz. Si c’est Jeremie Frimpong, je vais moins me livrer car lui-même possède cette qualité de projection. En clair, la situation de jeu n’est pas simplement liée aux espaces mais aussi aux partenaires.”
“LE RYTHME EN BUNDESLIGA EST ASSEZ FOU”
“D’un côté, il y a mon éducation espagnole avec cette volonté de contrôler le ballon, d’en prendre soin. Et de l’autre, le jeu plus direct pratiqué en Allemagne, que l’on qualifie souvent de « high risk, high reward » (risque élevé, grande récompense). C’est vrai qu’en théorie, on peut voir cela comme deux univers très différents. Mon jeu marie la culture espagnole et le style Bundesliga. L’avantage, c’est qu’avant d’arriver en Allemagne, j’étais déjà sorti de mon cocon barcelonais en allant à Benfica (de 2016 à 2023). Alors, bien sûr, au Portugal nous dominions le plus souvent et ça pouvait se rapprocher parfois de l’ascendant que nous avions avec le Barça. Mais ce n’était pas tout à fait la même idée de jeu ; les courses étaient différentes, les transitions aussi. L’autre avantage, c’est que mon entraîneur au Bayer s’appelle Xabi Alonso, un Espagnol. Il a le souci de ressortir proprement les ballons, de ne pas mettre en péril l’équilibre général de la structure. Mon adaptation n’a pas été tant sur le jeu du Bayer lui-même que sur le rythme des matches en Bundesliga car c’est assez fou. Les adversaires cavalent dans tous les sens et prennent tous les risques possibles.”
Sa réussite en Bundesliga n’a pas permis au natif de Valence d’être titulaire indiscutable en sélection espagnole.
“CETTE MENTALITÉ DE VAINQUEUR A ÉTÉ APPORTÉE PAR XABI ALONSO”
“Nous avons une confiance incroyable en nous. Quand le match entre dans les dernières minutes, si nous avons un résultat à aller chercher, nous avons cette certitude que nous allons y parvenir. C’est difficile à décrire mais je sais que pas mal
“C’était avec l’espagne (en Suisse, 4-1) et je sais immédiatement ce que je vais faire : frapper. (Rires.) La prise de décision doit être immédiate, avant de recevoir le ballon de Pedri. Car c’est ce qui va conditionner la façon de contrôler la balle, en la poussant un peu dans l’espace vers votre bon pied. Sinon, ça vous oblige à faire une touche supplémentaire et la défense va vite monter. Tout est dans la prise de décision. Après, il faut un bon pied. (Rires.) J’ai beaucoup travaillé ma frappe de balle. Je me suis inspiré de Juninho (l’ancien Lyonnais) qui arrivait à faire flotter le ballon le plus longtemps possible. J’essaie de frapper presque par en dessous en donnant comme un lift.”
***
Alejandro Grimaldo: “Mi sento diverso dagli altri terzini spagnoli”.
Con il suo stile inconfondibile, il 29enne esterno mancino racconta come, sotto la guida di Xabi Alonso, è esploso al Bayer Leverkusen.
11 gennaio 2025 - Francia Calcio
Di Dave Appadoo, a Leverkusen (Germania)
Foto Frankie e Nikki/l'équipe
“MARCELO È STATO LA MIA ISPIRAZIONE
“Quando ho iniziato, giocavo a centrocampo. Avevo una buona tecnica, un buon piede sinistro, una buona visione di gioco e mi muovevo bene. Quindi, naturalmente, mi hanno fatto giocare come centrocampista d'attacco. Inoltre, il mio idolo era Lionel Messi, quindi quando sei un adolescente e sei mancino, vuoi giocare nella stessa posizione del tuo giocatore preferito, no? (Ride) E poi, a poco a poco, al Barcellona (dove è arrivato nel 2008 all'età di 12 anni), mi hanno messo nella posizione di terzino sinistro nelle varie squadre giovanili e mi è piaciuto. Probabilmente anche perché, con lo stile di gioco del Barça, i terzini potevano giocare davvero in attacco. A quel punto ho iniziato a interessarmi ai grandi giocatori che avevano giocato nella mia posizione. Potrei citare Roberto Carlos, che ho visto per lo più in video, o Jordi Alba.
Ma quello che mi ha davvero ispirato è stato Marcelo (al Real Madrid). Con lui ho capito il potere creativo di un giocatore in quella posizione. Ha avuto una tale influenza sulla squadra grazie alla sua tecnica e al suo senso del gioco. Sì, davvero, Marcelo è stato la mia ispirazione. Non so se sono un pioniere, ma mi sento abbastanza diverso rispetto agli altri terzini spagnoli. Questo è dovuto al mio ruolo di stantuffo, che si differenzia dal tradizionale sistema a quattro del calcio spagnolo. Mi ci è voluto più tempo per essere riconosciuto nel mio Paese che in Germania. Gli spagnoli guardano innanzi tutto a ciò che accade nella Liga. Ma sento che apprezzano sempre di più i risultati che sto ottenendo al Bayer”.
“L'AGGRESSIVITÀ È ESTREMAMENTE IMPORTANTE NELLA MIA ZONA”.
“Uno degli assistenti dell'allenatore mi manda i video del mio avversario diretto sulla fascia sinistra, come si muove, come si orienta... Quando inizia la partita, per i primi minuti, osservo la disposizione degli avversari e in particolare quello che succede nella mia zona. Guardo l'altezza del loro blocco, gli spazi che possono essere sfruttati e come posso rendermi pericoloso. Poi c'è la mia sensazione tecnica al primo pallone, e la sensazione fisica di essere in forma o no. La combinazione di queste due “sensazioni” crea fiducia. Il terzo fattore è l'aggressività. È molto importante nella mia zona perché gioco ad alta intensità, sia in difesa sia in attacco. Devo essere molto aggressivo nel senso giusto del termine, con o senza palla.
Ovviamente, molte tattiche sono definite in anticipo dall'allenatore. Si pressa alto o si copre di più lo spazio? La cosa più importante - e qui l'esperienza e la condivisione sono fondamentali - è che i movimenti siano eseguiti in armonia. Il pressing è efficace solo se tutti premono allo stesso tempo. E un ripiegamento basso è efficace solo se tutti indietreggiano allo stesso tempo. C'è il piano-partita e poi ci sono situazioni durante la partita in cui i giocatori fanno una scelta collettiva. Il calcio non è un programma per computer, non si può definire tutto in anticipo, c'è anche la realtà della partita”.
“QUESTA FIDUCIA IN WIRTZ MI INCORAGGIA A PIANIFICARE IL FUTURO”.
“Sono noto per la mia capacità di proiettarmi, ma per essere efficace non basta dire a se stessi: “C'è uno spazio, corro veloce, quindi mi butto”. No, è un po' più complicato. Devo valutare la situazione numerica, ad esempio. L'avversario è in inferiorità numerica o no? Anche l'identità del compagno in zona avrà un ruolo nella decisione. Se si tratta di Florian Wirtz, gli do subito la palla e posso proiettarmi più facilmente perché so che può “congelare” il tempo per lasciarmi attaccare lo spazio e servirmi nella zona giusta al momento giusto.
Questa fiducia nella nostra coordinazione mi spinge ad avanzare il più rapidamente possibile. Perché so che se la situazione richiede che io sia servito, lo sarò, grazie alle qualità di playmaking di un giocatore come Wirtz. Se si tratta di Jeremie Frimpong, sono meno propenso a appoggiarmi a lui perché ha la stessa capacità di proiezione. In parole povere, la situazione di gioco non è solo una questione di spazio, ma anche di partner”.
“IL RITMO DELLA BUNDESLIGA È PAZZESCO”.
“Da un lato, c'è la mia 'educazione' spagnola con il desiderio di controllare la palla, di prendersene cura. Dall'altro, il gioco più diretto della Germania, spesso descritto come 'alto rischio, alta ricompensa'. È vero che, in teoria, si possono considerare due mondi molto diversi. Il mio gioco combina la cultura spagnola e lo stile della Bundesliga. Il vantaggio è che prima di arrivare in Germania, avevo già lasciato il mio bozzolo di Barcellona andando al Benfica (dal 2016 al 2023). Quindi, ovviamente, in Portogallo abbiamo dominato per la maggior parte del tempo e a volte potevamo avvicinarci all'ascendente che avevamo con il Barça. Ma non c'era la stessa idea di gioco, le corse erano diverse e anche le transizioni. L'altro vantaggio è che il mio allenatore al Bayer è Xabi Alonso, uno spagnolo. È un allenatore che vuole che la palla esca in modo pulito, senza mettere a repentaglio l'equilibrio generale della struttura. Non ho faticato tanto ad adattarmi al gioco del Bayer quanto al ritmo delle partite della Bundesliga, perché è piuttosto folle. Gli avversari corrono dappertutto e corrono tutti i rischi possibili.
Il suo successo in Bundesliga non ha portato il giocatore nato a Valencia a diventare un titolare della nazionale spagnola.
“XABI ALONSO CI HA DATO QUESTA MENTALITÀ VINCENTE”.
“Abbiamo una fiducia incredibile in noi stessi. Quando la partita entra nei minuti finali, se abbiamo un risultato da ottenere, abbiamo la 'certezza' che lo otterremo. È difficile da descrivere, ma so che molti di noi provano questa sensazione”.
“È successo con la Spagna (in Svizzera, 4-1) e so subito cosa fare: colpire (ride). La decisione deve essere presa immediatamente, prima di ricevere la palla da Pedri. Perché è da questo che dipende il controllo della palla, spingendola un po' nello spazio verso il piede forte. Se non lo fate, dovrete fare un tocco in più e la difesa si alzerà rapidamente. Si tratta di prendere la decisione giusta. Dopo di che, serve un buon piede (ride). Ho lavorato molto su come colpire la palla. Mi sono ispirato a Juninho (l'ex giocatore del Lione) che riusciva a tenere la palla a galla il più a lungo possibile. Cerco di colpire la palla quasi da sotto, dandole una sorta di spinta.
Commenti
Posta un commento