Il était la flèche blonde


L’Écossais Denis Law, Ballon d’Or 1964, est décédé hier soir à l’âge de 84 ans. Il était le dernier vivant de la Sainte Trinité Best-Law-Charlton du grand Manchester United des années 1960.

18 Jan 2025 - L'Équipe
JEAN-MICHEL BROCHEN

Ce 13 novembre 2023, pour l’adieu à Bobby Charlton, son frère de jeu et de légende, Denis Law n’était pas venu, alors qu’il avait depuis des années été de toutes les obsèques de ses camarades, alternant gravité et gouaille. Trop malade, cette fois, trop ailleurs, lui qui, à l’instar de sir Bobby et de tant d’autres de leur génération, était frappé depuis 2021 de dementia, démence sénile. Hier soir, sa famille a annoncé son décès. Dans un communiqué, Manchester United, le club de son coeur, a loué le «buteur ultime, le héros d’une génération» .Denis Law avec Manchester United, en 1967. Avec les Red Devils, il a inscrit 237 buts en 404 matches.

Né le 24février 1940, ce fils de pêcheur né à Aber de en, la grande cité portuaire du nord de l’Écosse, avait percé à Huddersfield, en Angleterre, où il avait été recruté au collège, à 15 ans, par un coach des jeunes nommé Bill Shankly, le futur bâtisseur de Liverpool. Il y avait fait ses débuts pros, en décembre 1956. Sa carrière avait démarré comme lui, en flèche : international écossais dès ses 16 ans, il avait été transféré en mars 1960 à Manchester City, puis acheté dès juin 1961 pour un record de 110000livres par le Torino.

Il ne réussit alors pas à s’acclimater au football italien, et l’année suivante, Manchester United le rapatrie pour un nouveau record: 115000livres. Les Red Devils sont en reconstruction après la tragédie aérienne de Munich, en février 1958 (huit joueurs de la génération des «Busby Babes» tués). Ce sera le début d’une saga légendaire, celle de la Sainte Trinité de MU, symbolisée un demisiècle plus tard par une statue devant Old Trafford : George Best, Denis Law et Bobby Charlton. L’Irlandais, l’Écossais, l’Anglais, qui gagneront deux titres, une Cup, une Coupe d’Europe (blessé au genou, Law regarde la finale de la C1 1968 depuis l’hôpital). Et deviendront tous les trois Ballon d’Or de France Football en l’espace de cinq saisons. Law, machine à marquer (160 buts pour ses cinq premières années), fut le premier en 1964, seul Écossais consacré au palmarès. Un succès contesté: l’Espagnol Luis Suarez, déjà lauréat en 1961, avait gagné la C1 avec l’Inter, et le Championnat d’Europe avec l’Espagne. Law, joueur le mieux payé du Royaume, avait lui enquillé les buts en cascade (5 triplés en 1963-1964), tant et si bien qu’on parlait parfois de son équipe comme du «Denis Law United».

Un trait d’union avec Ronaldo en 2008

Star du foot des sixties, alliant vitesse et créativité, mais aussi combativité et un caractère bouillant qui lui valut un paquet de suspensions, il vivra dix saisons de bonheur avec MU (237 buts en 404 matches). Mais à l’été 1973, poussé vers la sortie par son compatriote Tommy Docherty, il revient à City. L’histoire est digne d’un roman: le 28avril 1974, lors du dernier match de la saison, Law marque dans le derby, et United descend en D2. Il fond en larmes et quitte le terrain après son but. Au retour de la Coupe du monde en Allemagne( il joue contre le Zaïre à Dortmund, pour sa 55e sélection), il annonce sa retraite sportive, à 34ans.

Son après-carrière se passe à la télé. Sa fantaisie, sa passion, feront de lui un des premiers consultants vedettes (BBC, Sky, ITV). Élevé en 2016 au rang de «commander » de l’empire britannique, il demeurera surtout un fidèle de Manchester United, et de son copain écossais Alex Ferguson, son cadet d’un an, dont l’attachée de presse était sa fille, Diana Law. En 2008, il avait été fou de joie qu’on lui demande, avec Bobby Charlton, de remettre sur la pelouse d’Old Trafford le Ballon d’Or à Cristiano Ronaldo. Le premier du Portugais, le quatrième de l’histoire de United. Comme pour tisser un lien entre les deux époques les plus glorieuses de l’histoire de MU.

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