Bardet, le coup d’arrêt
Romain Bardet, hier lors de la 3e étape, était quatrième
du classement général avant sa chute et son abandon.
Le Français est tombé hier lors de la 3e étape du Tour d’Algarve, qu’il a été contraint d’abandonner, inquiet pour son épaule gauche alors que se profilent les derniers mois de sa carrière.
"La saison est longue, il a encore quatre mois de carrière et de belles choses à faire"
- ROMAIN COMBAUD
22 Feb 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT
TAVIRA (POR) – Une après-midi à travers les orangers, avant de longer l’océan Atlantique jusqu’à l’arrivée à Tavira une fois les échappés avalés : la 3e étape du Tour d’Algarve se passait sans accroc, conclue comme prévu par un sprint en légère bosse remporté par Jordi Meeus (Red Bull-Bora) devant Biniam Girmay (IntermachéWanty) et Arnaud De Lie (Lotto). Sans accroc, sauf pour Romain Bardet.
À une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, le Français est lourdement tombé, en raison d’un ralentisseur. « On passait en ville, il y avait quelques ralentisseurs, ça frottait. On ne s’affolait pas, il y avait encore le temps pour remonter. Puis il y a eu une vague », raconte Romain Combaud, son équipier chez Picnic PostNL. « Un coureur s’est rapproché de Romain (Bardet), poursuit son directeur sportif Pim Ligthart. Romain l’a prévenu avec sa main, puis il y a eu un dos d’âne, il avait sa main un peu en dehors du guidon et a perdu le contrôle.»
L’Auvergnat est alors tombé sur le côté gauche, son vélo (cintre et cadre bien abîmés) témoignant de l’âpreté du choc. « Ça a été très compliqué, car il était pris, emmêlé dans le vélo, les jambes dans le guidon, reprend Combaud. Il voulait que je l’aide, mais je ne pouvais rien faire, s’il y avait quelque chose de cassé je ne pouvais pas trop toucher.» Passé ce moment de flottement, Bardet s’est relevé. Le bras gauche douloureux, il a tout de suite compris: la seule issue possible était l’abandon, et c’est dans la voiture de Ligthart qu’il a rejoint l’arrivée, où il est directement monté dans le car de Picnic se doucher, débriefer avec ses équipiers arrivés au compte-gouttes.
Puis il en est reparti une trentaine de minutes plus tard, bras gauche en écharpe, passer des examens médicaux dont les résultats n’étaient pas connus à l’heure où nous écrivions ces lignes. Mais le grimpeur, également touché au coude et à la hanche gauche, ne cachait pas son inquiétude pour son épaule, surtout. Une fracture de la clavicule le contraindrait à quatre à six semaines d’arrêt.
C’est un vrai coup dur pour le Français. Parce qu’à 34 ans, il vit ses derniers mois comme cycliste professionnel, avant de raccrocher au lendemain du Dauphiné (8-15 juin), et cette blessure va contrarier le programme qu’il s’était préparé, avec des courses qu’ il aime( Boucles Drôme et Ardèche le weekend prochain, Tour des Alpes et Liège-Bastogne-Liège en avril) et qui devaient dessiner une montée en puissance jusqu’au Giro (9m ai au1erjuin), son dernier Grand Tour.
Un coup dur, aussi, parce qu’il semblait en grande forme. «Il était là où il devait être, revenait d’un camp d’altitude, et a réussi une très, très bonne performance hier (jeudi), insistait Pim Ligthart, en référence à la 4e place prise par Bardet au sommet de l’Alto da Foia (et sa place au général du Tour d’Algarve hier matin), devant Vingegaard ou Roglic. C’est vraiment dommage pour lui et pour tout le monde, car Romain est adoré de tous les fans.»
Proche du premier Maillot Jaune du Tour 2024, à ses côtés quand Bardet avait dû abandonner le Giro 2022, malade, alors qu’il semblait taillé pour jouer le podium au moins, Romain Combaud se voulait optimiste. « Ce n’est que le début, et c’est triste, c’est malheureux, car ça commençait bien. Mais la saison est longue, elle n’est pas finie, il a encore quatre mois de carrière et encore de belles choses à faire », martelait-il. Malgré ce premier coup d’arrêt dans cette dernière ligne droite.
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MERLIER S’IMPOSE, POGACAR S’AMUSE
22 Feb 2025 - L'Équipe
Y. H. (à Dubaï)
Après plusieurs jours dans les différents émirats de la région, le peloton est venu régler ses comptes dans la fournaise de Dubaï. Et cette fois, Jonathan Milan, double vainqueur d'étape, s’est incliné (3e), battu par le gagnant du jour, le Belge Tim Merlier, et l’Italien Matteo Malucceli. Le champion d’Europe a usé des mégawatts pour battre le sprinteur de Lidl-Trek au bout d’une journée qui aurait dû être tranquille mais que Tadej Pogacar a animée. Le leader du classement général a profité de l’assoupissement du peloton pour partir à 140 km de l’arrivée avec son coéquipier et compatriote Domen Novak et rejoindre une première échappée. Repris finalement à 40 kilomètres du terme, le Slovène a avoué avoir « passé un bon moment ». Il reste évidemment en tête du général alors qu’aujourd’hui, les coureurs vont connaître une nouvelle étape pour sprinteurs à Abu Dhabi.
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Martin-Guyonnet a remis le bleu de travail
22 Feb 2025 - L'Équipe
CORENTIN PARBAUD
Onzième de sa course de reprise, le coureur a étrenné ses couleurs de la Groupama-FDJ.
LE LUC – Il aurait pu avoir le blues de la rentrée des classes, après quatre mois de pause hivernale, mais Guillaume Martin-Guyonnet (31 ans) arborait un grand sourire, hier au départ de la Classic Var, sa première course de la saison. Le plaisir, sans doute, de pouvoir enfin revêtir son nouvel uniforme : celui de la GroupamaFDJ, qu’il a rejointe l’année dernière après cinq années passées chez Cofidis. « C’est une reprise particulière, admettait tout de même le grimpeur français devant son bus, à quelques mètres seulement de celui de l’équipe nordiste. Mais après l’hiver, on est toujours content d’être de là, de remettre le dossard, et j’ai hâte de m’étalonner. » La préparation a eu beau être longue, le changement doit encore être digéré : à l’arrivée, il confiait avoir encore « un peu le réflexe » de se caler derrière ses anciens coéquipiers. « Mais non, maintenant, c’est les maillots bleus qu’il faut suivre !» Il valait mieux, en effet, pour arriver en bonne position au pied du mur de Fayence, où tout le sort de la course s’est joué hier, à commencer par la victoire de Christian Scaroni (XDS Astana), plus fort que la farandole de Français qui l’accompagnait dans les derniers hectomètres.
Onzième sur la ligne, Martin-Guyonnet semblait tout de même satisfait de sa montée et de sa première avec son équipe. « Il fallait trouver les automatismes sur le placement. On n’a pas tout fait parfaitement, mais ça restait correct, ce n’est pas ça qui m’a handicapé, débriefait-il succinctement. Onne réinvente pas le vélo, mais il y a des nouveautés dans l’approche, dans la stratégie, qui font du bien. C’était une journée dans la continuité de mon hiver, avec pas mal de changements positifs. »
Une gêne au genou
Plus que du résultat, sur une montée sèche qui ne lui « convenait pas parfaitement », le 13e du dernier Tour apparaissait surtout préoccupé par l’état de son genou, auquel il ressent une gêne depuis une dizaine de jours. « Pendant les longues montées, c’était un peu douloureux, donc ça m’inquiète un petit peu. Mais sur la fin, en étant au chaud et concentré sur l’arrivée, c’est passé. Je sais que c’est un point de fragilité pour moi, je vais surveiller ça. »
Un pépin qui ne devrait pas l’empêcher d’être aux avant-postes aujourd’hui sur la première étape du Tour des Alpes-Maritimes, a priori destinée aux grimpeurs, et dont il fera partie des favoris. Pour maximiser ses chances, le Normand bandera son articulation, comme la veille, avec du strap… bleu, comme son nouveau maillot, évidemment. Question « de style ».
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