Luis Enrique, fringant centenaire
Pour son centième match sur le banc du PSG, l’Espagnol s’est offert un renversement de situation. Et a pris une option pour une seconde demi-finale de rang en Ligue des champions.
10 Apr 2025 - L'Équipe
JOSÉ BARROSO
Mardi, il disait ignorer que c’était son centième match sur le banc du PSG, et vu à quel point les data s font partie de son environnement, cela prête à sourire. Luis Enrique a célébré l’événement à sa manière, hier face à Aston Villa, avec une petite remontée dont il a le secret. Menée contre le cours du jeu, sur la première véritable incursion anglaise du match (35e), son équipe a renversé le cours de la soirée sans qu’il ne touche à rien, ou presque, au cours d’une seconde période de haute volée.Luis Enrique hier au Parc des Princes devant son homologue d’Aston Villa, Unai Emery.
L’Asturien de 54 ans admire le travail de préparation tactique de son homologue Unai Emery mais il n’ a rien à lui envier en la matière. Il avait décidé d’un plan bien précis, s’y est tenu, et en ajoutant une bonne dose d’intensité à la pause, cela a suffi pour faire basculer la rencontre. Les Villans n’étaient pas venus au Parc des Princes pour faire le jeu mais la domination des Parisiens était patente, et ces derniers ont forcé le verrou sur des buts sublimes arrivés comme une juste récompense.
Une décontraction à toute épreuve
Luis Enrique répète souvent que la gestion émotionnelle de l’ événement parles joueurs est un facteur essentiel dans les grands rendez-vous. Entre la jeunesse de son effectif et les éléments personnels de ce quart de finale (retrouvailles avec Emery, Marco Asensio, passif d’Emiliano Martinez vis-à-vis des internationaux français…), il a diffusé tout au long de la soirée un sentiment de force tranquille.
Arrivé au stade tout sourire en sortant du car, décontracté, il n’ est jamais paru crispé sur son banc. Après être allé donner une franche accolade à Emery avant le coup d’envoi, il a passé l’essentiel du temps dans sa zone technique, mains dans les poches ou bras croisés. Sur le ballon perdu par Nuno Mendes devant ses yeux qui allait déboucher sur le but de Rogers, il est resté étonnamment calme. Lui qui est capable de pourrir un des siens pour une transition jouée trop vite ou un replacement paresseux n’a pas enfoncé le défenseur portugais. Pas plus qu’ il n’ a laissé filtrer sa colère sur le but anglais. Il a alors fait signe à ses troupes de se relever et de continuer. Même zénitude apparente sur les premières occasions ratées par Paris : pas de reproche, pas de nervosité. Quelquefois même des sourires.
Ses coups de tempête, il les a réservés pour les buts. Sur l’égalisation de Désiré Doué, il explose, poing serré (39e), avant de tomber dans les bras de ses adjoints. La scène se répétera après les buts de Kvaratskhelia (49e) et de Nuno Mendes (90e+2). Entre-temps, son équipe a pris les devants et il se laisse aller à quelques gestes de frustration, pour un dribble raté de Doué par exemple (59e). Quand Achraf Hakimisev oit refuser un but pour hors-jeu, il ne perd pas d’efforts et prépare ses changements (71e). Signe que tout se déroulait comme prévu, il ea même retardé ses habituels changements de l’heure de jeu, pour faire entrer Warren Zaïre E mer y et Bradley Bar cola à la 72.
À la 90e minute, Joao Neves et Vitinha redoublent des passes dans le rond central. Scène rare, Luis Enrique les enjoint à mettre le ballon devant. Quelques instants plus tard, c’est le troisième but et la liesse, avec le sentiment du devoir accompli. Le voilà bien lancé pour une deuxième demi-finale de C1 en deux ans. En 100 matches avec le PSG, son compteur est flatteur (voir ci-contre), et en Ligue des champions, Luis Enrique est le coach avec le plus haut pourcentage de victoires (63,8 %) parmi ceux à avoir dirigé au moins 50 match es, devant Pep Guard io la (61,9 %) et Louis Van Gaal (60 %). Un bilan qu’il peut encore améliorer ces prochaines semaines.
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70 - Luis Enrique a signé hier une 70e victoire à la tête du PSG, pour 100 matches dirigés. L’entraîneur espagnol a aussi connu 19 nuls et 11 revers toutes compétitions confondues depuis qu’il dirige le club de la capitale.
92% - Depuis la fin des buts à l’extérieur en 2021-2022, 92 % des équipes ayant gagné par 2 buts d’écart à l’aller d’un match de compétition européenne (hors qualifications) se sont qualifiées, soit 35 équipes sur 38 dans ce cas de figure.
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