Il devrait être en train de préparer un Euro, une phase finale de ligue des champions, ou les deux. Mais à 35 ans, Mario Balotelli, l’ancien futur meilleur attaquant du football italien, se contente de faire vibrer les supporters de l’Adana Demirspor, une modeste écurie de la Süper Lig turque. Pouvait-il en être autrement? C’est l’une des questions qu’on est allé lui poser. Surprise: il a accepté de répondre.
Par Lucas Duvernet-Coppola, avec Diren Fesli, à Adana /
Photos: Icon Sport et Erhan Biçer
Quelques minutes avant le rendez-vous, Mario Balotelli ne veut plus rien savoir. Le footballeur fait souvent le coup, bien sûr. Ici même, il a éconduit un grand média international et une télévision italienne au dernier moment, sans faire semblant d’être malade, ni proposer une autre date. À chaque fois, la même comédie se rejoue. Le club doit parlementer avec son joueur, le caresser dans le sens du poil tout en le tirant par la manche, un peu, pas trop, pour ne pas le braquer. Nul ne sait pourquoi la pièce retombe ensuite d’un côté ou d’un autre. Ce jour de mars 2024, Mario Balotelli accepte finalement de venir. L’attaquant italien de 33 ans défend les couleurs de l’Adana Demirspor. Il y est revenu en septembre dernier, après une parenthèse tragi-comique d’un an en Suisse. Au moment où se déroule l’entretien, le club n’a pas encore sauvé sa peau en Süper Lig. Deux jours plus tard aura lieu un match décisif dans la course au maintien, et Balotelli, suspendu, ne le jouera pas. La période délicate semble cependant assez peu le stresser. On entend d’abord son rire, puis il apparaît, hilare, rayonnant. Au moment de s’asseoir pour l’interview, il devient différent: toute trace de bonne humeur s’efface de son visage.
“C’était plus amusant avant,
quand j’étais petit et que le
football n’était pas un travail.
Mais je m’amuse encore,
beaucoup même”
- Balotelli, éternel enfant
Quand Mario Balotelli rejoint l’Adana Demirspor pour la première fois en juillet 2021, il sort de six mois tristes comme un jour sans pain à Monza, en Serie B. Beaucoup le donnent fini pour le plus haut niveau. L’Adana, au contraire, vient de remporter le championnat de deuxième division et s’apprête à retrouver la Süper Lig pour la première fois depuis vingt-six ans. Le président du club, Murat Sancak, présente les choses ainsi: “Je suis fou, Mario est fou, nous sommes dans une ville de fous. Donc, ça ne peut que fonctionner.” Avec Balotelli, les histoires débutent toujours en fanfare, et celle-ci ne fait pas exception. Sa première saison en Turquie a le goût de la revanche, du frisson, du grand retour: 33 matchs, 19 buts. Est-ce que c’est lui? Les autres? Le destin? Qu’importe: le train, une fois de plus, finit par dérailler. Le nouvel exercice à peine entamé, l’Italien prend la direction du FC Sion, où rien ne se passe comme prévu –à moins que ce soit l’inverse. Super Mario titube en sortant de boîte de nuit. Des supporters brûlent son maillot. Le club finit relégué. Dans sa carrière, Balotelli a déjà gagné la ligue des champions, des championnats, des coupes. Le plus beau est parti et ne reviendra sans doute plus. À sa place, beaucoup arrêteraient les frais. Pas lui. Il choisit de revenir à Adana. “Je m’amuse encore, avance l’attaquant lorsqu’on lui demande aujourd’hui ce qui le fait courir. Bien sûr, c’était plus amusant avant, quand j’étais petit, que le football n’était pas un travail. Mais je m’amuse encore, beaucoup. Et moi, je ne jouerai plus le jour où je ne m’amuserai plus.”
Les pétards, le pipi, et même Youcef Atal
Bonne nouvelle: l’Italien a l’air de bien rigoler. Début mars, il s’est filmé en train de balancer un pétard au milieu du vestiaire. Sur la vidéo, on le voit se boucher les oreilles au moment du ‘boom’, torse nu, mort de rire. “Il casse les couilles”, commente à voix haute celui qui filme la scène. L’autre blague du moment consiste à pousser ses partenaires dans le dos lorsqu’ils pissent. À ce petit jeu, sa victime préférée s’appelle Yusuf Sari. “Je m’en fous partout à chaque fois à cause de lui, rigole l’international turc, né à Martigues et formé à l’OM. Et quand je le pousse, il se retourne et fait mine de me pisser dessus.” Yusuf Sari “adore” son coéquipier. L’Italien, explique-t-il, est dans la vie réelle l’exact opposé de ce qu’il montre à la télévision ou aux gratte-papier. Disponible, attentionné et, oui, quand même, “fou, mais dans le bon sens du terme”. Arrivé de Nice au mercato hivernal après avoir écopé d’une amende de 45 000 euros pour avoir partagé une vidéo appelant à “un jour noir sur les juifs”, Youcef Atal décrit le même personnage: “Mario veut toujours kiffer avec ses blagues, ses trucs, mais quand je suis arrivé, il m’a beaucoup aidé.” Si le finaliste de l’Euro 2012 est si attentionné et apprécié de ses coéquipiers, c’est aussi parce qu’il est le seul à parler autant de langues. Aux entraînements, lors des déplacements, les salariés du club ne s’étonnent plus de le voir plaisanter en anglais, en français, en espagnol, en italien. “Il est très intelligent, parce que tout le monde le comprend toujours, raconte le photographe du club. Ce qu’il raconte a l’air vraiment marrant: à chaque fois, tout le monde rigole.”
“Je suis fou, Mario est fou, nous
sommes dans une ville de fous.
Donc, ça ne peut que fonctionner”
- Murat Sancak, président d’Adana Demirspor
À ses débuts en Turquie, l’attaquant joue si bien qu’il est rappelé en équipe d’Italie pour la première fois depuis plus de trois ans. La convocation vaut pour un stage ouvert à 35 joueurs, fin janvier 2022. Pas de match à la clé: il s’agit de préparer les barrages pour le mondial au Qatar. Trois petits jours et puis s’en va: Balotelli n’est finalement pas retenu. Ceux qui le côtoient à l’époque se rappellent de l’après. L’Italien, décrivent-ils aujourd’hui, est brisé. Plus rien ne le motive à conserver le train de vie qui sied au professionnalisme. “Il s’est laissé aller quelque temps”, se souvient un témoin de ces jours sombres. La déception est d’autant plus grande que la Squadra Azzurra échoue à se qualifier pour le mondial, et que personne ne parvient à l’éclipser pour de bon à la pointe de l’attaque. À ce jour, Balotelli reste toujours le dernier Italien à avoir inscrit un but lors d’une coupe du monde. La statistique le fait rire, enfin. “Je ne le savais pas, mais ça ne m’étonne pas, commente-t-il. J’ai perdu quelque chose en n’étant plus sélectionné, mais la Nazionale aussi a perdu quelque chose.” Un temps, le Brescian a continué de faire des appels du pied à sa sélection: un mot d’encouragement sur les réseaux sociaux à ses coéquipiers pour tel match important ici, un acte de candidature là. L’Euro 2024 est sans doute la dernière grande compétition internationale à sa portée, mais Balotelli ne fait même plus semblant d’y croire. “Je vais être sincère: ces derniers temps, je n’ai pas trop suivi la Nazionale. Je ne pense pas à l’Euro. Si je suis convoqué, tant mieux. Si je ne suis pas convoqué, amen. Je pense simplement à bien jouer ici, à marquer des buts. Si je fais une bonne fin de saison, pourquoi pas? En tout cas, je ne me prends plus la tête avec ça.” Il ajoute, énigmatique: “Ce n’est pas la faute de Mancini si je ne suis plus en sélection. Celui dont c’est la faute sait que c’est de sa faute…”
“Ces derniers temps, je n’ai pas
trop suivi la Nazionale. Je ne
pense pas à l’Euro. Si je suis
convoqué, tant mieux. Si je ne
suis pas convoqué, amen”
- Balotelli, bomber italien
“Les Italiens ne sont pas racistes”
C’est lors d’un Euro, douze ans plus tôt, que le joueur a écrit l’une des plus belles pages de sa carrière. En Pologne et en Ukraine, Balotelli inscrit trois buts. Un genre de retourné contre l’Irlande, et un doublé d’anthologie contre l’Allemagne, resté dans les mémoires autant pour la grosse frappe en lucarne sur le deuxième but que pour la célébration qui a suivi. À l’époque, l’attaquant finit le tournoi dans l’équipe type de la compétition, mais l’essentiel est ailleurs. Il y a d’abord le sélectionneur, Cesare
Prandelli, assez fou pour proposer ce que personne n’avait jusqu’alors jamais proposé avec la Nazionale: un football où le résultat n’est plus l’ennemi du beau, mais sa conséquence logique. Et puis il y a Mario Balotelli, ce grand Noir qui chante l’hymne italien et à qui des supporters croates hurlent des choses ignobles dès le deuxième match de poules. Sans même s’en rendre compte, son pays se retrouve à le protéger, à le défendre, à le chérir. En un éclair, le numéro 9 devient le porte-étendard de cette sélection qui ne ressemble à aucune autre. Avoir la peau noire, parler avec l’accent de Brescia, tout ça est inédit pour beaucoup d’Italiens, décontenancés par ce soudain saut dans le futur. Avant le match contre l’Angleterre, la Gazzetta le représente d’ailleurs en King Kong, accroché à Big Ben. Scandale, indignation. Pendant trois semaines, la Botte s’offusque, exulte, réfléchit, se voit telle qu’elle ne s’est jamais vue. En somme: elle évolue. Quand l’utopie se fracasse en finale contre l’Espagne, il est, d’une certaine façon, trop tard pour Balotelli. Car l’attaquant est maintenant érigé en symbole, en modèle, en exemple. Tout ce qu’il n’est pas, ou plutôt, tout ce qu’il ne veut pas être. “Ce n’est pas que j’ai refusé d’être un exemple, c’est que je ne dois en être un pour personne, explique le joueur aujourd’hui. En fait, je dois être un exemple pour mes enfants, c’est tout. Pas pour des gens que je ne connais pas. Ce n’est pas parce que je joue au foot que je dois avoir cette responsabilité-là.” De cet été 2012, qu’il décrit à la fois comme l’un de ses plus beaux souvenirs et comme son plus grand regret, Super Mario dit qu’il ne veut pas garder le racisme comme excuse. “Bien sûr que la Gazzetta aurait pu trouver quelque chose d’autre, mais si je suis sincère, ce dessin de King Kong ne m’a pas fait mal. J’adore les gorilles, et c’était la force du gorille qui allait sortir l’Angleterre, voilà tout. La vérité, c’est que certaines personnes africaines et noires me sont antipathiques car elles utilisent le racisme comme excuse. Le racisme, vraiment, n’est pas partout. Dire que je ne suis pas italien parce que je suis noir, c’est raciste: je suis né en Italie, j’ai grandi en Italie, je suis italien. Mais dire que je n’ai pas les traits d’un Italien, ce n’est pas raciste. Je suis africain, j’ai les traits d’un Africain. C’est simplement la vérité. À cause du racisme, malheureusement, on ne peut plus dire la vérité.” Alors, Mario Balotelli raconte sa vérité à lui sur la question: “Les Italiens ne sont pas racistes. Ils ont simplement toujours émigré, et ont mis plus de temps que les autres à s’habituer à l’immigration. La vérité, c’est qu’ils n’étaient pas habitués à voir des gens comme moi. Les racistes, c’est autre chose. Il y en aura toujours, dans tous les pays, et d’ailleurs, tant qu’on ne prendra pas de décisions qui leur ruineront la vie, ils n’arrêteront jamais de dire et de faire certaines choses. Le problème, c’est que dire et faire des choses racistes dans les stades a presque toujours été permis. Mais je vous garantis une chose: tous ceux qui disent certaines choses dans les stades ne les diraient pas dans la rue, dans la vraie vie. J’en suis sûr à 100%. Du coup, j’ai du mal à me dire que ces gens sont racistes. Ils font ça pour m’énerver, comme ils diraient ‘fils de…’ Ils devraient comprendre que le racisme n’est pas une insulte. C’est bien plus que cela.”
“Je dois être un exemple
pour mes enfants, mais
c’est tout. Pas pour des
gens que je ne connais pas”
- Balotelli, père exemplaire
“Ça ne m’a jamais intéressé de regarder un match”
Cette propension à refuser d’être ce que le football aurait voulu qu’il soit, comme cette faculté à refuser de dire ce que d’autres auraient voulu qu’il dise, explique en partie pourquoi Mario Balotelli n’a pas eu la carrière qu’il aurait pu avoir. Sans doute serait-il aussi possible d’évoquer l’enfance, l’adoption, et ce sentiment d’abandon dont le joueur a mis tant de temps à se défaire. Mais le sport de haut niveau n’est pas un divan de psychanalyse: il est seulement cruel. En août 2019, Mario Balotelli signe à Brescia, le club de sa ville, tout juste promu en Serie A. Lors de sa présentation, il raconte que son père n’est plus de ce monde, mais qu’il aurait adoré le voir porter ce maillot ; que sa mère a pleuré de joie en l’apprenant de retour à la maison ; que ses amis seront en curva pour le voir jouer ; que c’est bizarre d’être chez soi ; qu’il est heureux, vraiment. Balotelli porte même le brassard de capitaine. C’est romantique à en crever. Et puis, en février, il cesse de jouer. “Des problèmes avec le président, avance l’attaquant. Avec lui, les bons comptes ne font pas les bons amis. Il annonçait A, on terminait avec Z. L’équipe a joué les dixquinze derniers matchs sans moi. Ils sont redescendus, et je suis parti.” Dans sa carrière, Balotelli a connu onze clubs, cinq depuis janvier 2019. C’est d’ailleurs son passage à Nice qu’il cite comme l’un des moments où il a été le plus heureux en tant qu’homme de toute sa vie. “Je vivais à Villefranche, et c’était dingue, raconte-t-il. J’avais le sourire tous les jours, j’allais à la mer tous les jours. Une vie de rêve. Le problème, c’est que la façon dont jouait Vieira ne m’allait pas vraiment. Je m’entendais bien avec lui, mais sportivement, je n’étais pas d’accord. Si je n’avais pas eu ces problèmes avec lui, je ne serais jamais parti de Nice. J’étais vraiment heureux là-bas.”
“À Nice, j’avais une vie de rêve.
Si je n’avais pas eu de problèmes
avec Vieira, je ne serais jamais
parti de là-bas. J’y étais vraiment
heureux”
- Balotelli, nostalgique
Après son passage sur la Côte d’Azur, le soleil commence à se coucher. Marseille, six mois. Puis Brescia, Monza, Adana, Sion, et encore Adana. Les transferts, les télés, les sponsors, les interviews, en gros, tout ce qui fait qu’il est encore professionnel et non pas amateur semble le fatiguer. “Je pense vraiment terminer ma carrière au meilleur moment, confesse Balotelli. Tout est différent, maintenant. C’est devenu un business. La seule chose moins bien à mon époque, celle où j’ai commencé, c’était les salaires: on nous payait moins que ce qu’ils paient aujourd’hui. Si j’étais né en 2000, j’aurais gagné trois fois plus d’argent. Mais c’est devenu trop physique. Si un jeune joueur ne court pas, il ne s’en sort pas. Avant, il y avait des joueurs si forts techniquement qu’ils pouvaient jouer avec des gens plus rapides qu’eux. Cela n’existe plus. Je suis très nostalgique du football que j’ai connu plus jeune.” Il cite
Haaland, Mbappé, Leão, Osimhen comme les grands joueurs du moment, tout en se gardant de les comparer à Ronaldo, Messi et Ronaldinho. “Enfin, je ne regarde pas les matchs, donc peutêtre que je me trompe, confesse-t-il. Ça ne m’a jamais intéressé. Je m’ennuie toujours quand je regarde un match.” Peut-être devrait-il jeter un coup d’oeil aux siens. Quand on le regarde lui, on ne s’ennuie jamais. Même au crépuscule de sa carrière, l’Italien procure des sensations d’une autre galaxie. Il suffit de se promener autour du stade de l’Adana Demirspor un soir de match, et d’écouter ce qu’en disent les supporters. Hüseyin Siner, 60 ans: “Ça fait 40 ans que je supporte le club et je n’ai jamais vu un talent pareil.” Mete Odace, 16 ans: “Sans Mario, il ne se passe rien. On serait ingrats d’être en colère contre lui parce qu’il n’est pas en super forme.” Berke, Yalçin, Mustafa, Arda… Toutes les personnes interrogées racontent la même histoire. Tout le monde dit aussi ce que dit le président, Murat Sancak: Adana est une ville de fous. La ville idéale pour Super Mario.
“Bien sûr qu’il n’est pas simple”
Ici, un homme a un jour pris son flingue pour tirer sur le soleil qui l’assommait de chaleur. Une autre fois, un type, fatigué d’attendre que le service de déminage s’occupe d’un colis suspect, a mis un coup de pied dans le tas pour être fixé plus vite. Il y a aussi cette histoire d’un fugitif que la police arrête et qui engueule les flics parce qu’il est en train de manger un kebab, ou encore ce gars qui a un jour remonté une kalachnikov en pêchant tranquillement dans le fleuve. Pas étonnant donc que Vincenzo Montella, entraîneur de l’Adana Demirspor de 2021 à 2023, ait comparé la capitale du kebab à Naples. “La ville est animée, mais la vie est sereine”, tempère pourtant Balotelli. Lui et certains de ses coéquipiers étrangers sont logés au Sheraton, l’hôtel cinq étoiles situé à quelques centaines de mètres du centre d’entraînement du club. Mario est souvent avec un ami. Le soir, il va parfois jouer à la console chez Sari, ou invite ses coéquipiers à dîner dehors. Là, personne ne sait jamais à quoi s’attendre. Il est le genre de type qui peut d’un coup balancer du Coca sur son voisin sans prévenir. Parfois, les gens rigolent. Et parfois, non. Tout le monde ici aime croire que Balotelli a choisi de revenir à Adana parce que la ville lui ressemble. Peut-être qu’il n’avait tout simplement pas d’autre offre. Peut-être aussi qu’on le laisse faire ici ce qu’il n’aurait pas le droit de faire ailleurs. Il arrive qu’un peu de ventre s’échappe de son short, ou bien qu’il passe la plus grande partie de son match à houspiller ses coéquipiers. Dans ces momentslà, Balotelli tente généralement une frappe qui sort en touche, mais ses coéquipiers l’applaudissent, l’encouragent, lui disent bravo. Ils savent que la prochaine peut finir en lucarne. Même sur une jambe, Balotelli est plus fort que les autres. “Bien sûr qu’il n’est pas simple, mais c’est un très grand joueur, salue son entraîneur, Hikmet Karaman. On sait tous que l’on ne sait pas à quoi s’attendre avec lui, mais ça reste quelqu’un de très attachant. Quand il reçoit de l’amour et du respect, il sait le rendre.”
“Avant, il y avait des joueurs si forts
techniquement qu’ils pouvaient jouer
avec des gens plus rapides qu’eux.
Cela n’existe plus. Je suis très
nostalgique du football que j’ai connu
plus jeune”
- Balotelli, boomer
Le chant du muezzin résonne et Balotelli parle de lui depuis plus longtemps qu’il ne peut le supporter. Après-demain, il ne jouera pas le match, alors demain, il rentrera chez lui, en Italie, sautera l’entraînement, et personne ne lui dira rien. C’est aussi bien comme ça. Certains joueurs ont besoin de plus de libertés que d’autres pour jouer à leur meilleur niveau. Ensuite? Ensuite, il faudra bien aider ses coéquipiers dans cette drôle de lutte pour le maintien. Quand Balotelli avait rejoint le club pour la première fois, le président lui avait vendu un projet de galactiques, avec Younès Belhanda et Benjamin Stambouli. Ils sont partis cet hiver. La presse turque a parlé de salaires en retard, et même d’impayés. Des mensonges selon le président, qui a démenti en recrutant Atal et l’ancien Parisien Édouard Michut. Il lui reste aussi Nani, celui des grandes années de Manchester United. Sur le papier, l’équipe a de la gueule. L’ancien futur meilleur attaquant du monde va-t-il arrêter sa carrière avec eux? Est-ce que c’est à 1800 kilomètres à l’est d’Istanbul, à côté de la Syrie, que le rideau va se refermer? “On verra, répond simplement Balotelli. On verra si ça s’arrête ici, on verra notre place au classement, on verra les offres qu’il y aura. Il faut me souhaiter beaucoup de buts, ensuite on verra… Je prends les choses les unes après les autres.” Attention toutefois à ne pas jouer trop vite les premières notes d’un requiem à Adana. Mario Balotelli est si fort et si fou qu’il est capable de rebondir une énième fois. Après tout, il n’aura que 36 ans lors du prochain mondial.
• PROPOS RECUEILLIS PAR LDC ET DF
***
Dovrebbe prepararsi per un Europeo, una finale di Champions League o per entrambi. Ma a 35 anni Mario Balotelli, l'ex futuro miglior attaccante del calcio italiano, si accontenta di entusiasmare i tifosi dell'Adana Demirspor, una modesta squadra della Süper Lig turca. Poteva andare diversamente? Questa è una delle domande che siamo andati a porgli. Sorpresa: ha accettato di rispondere.
di Lucas Duvernet-Coppola,
con Diren Fesli, ad Adana / Foto: Icon Sport e Erhan Biçer
Pochi minuti prima dell'incontro, Mario Balotelli non vuole saperne. Il calciatore lo fa spesso, naturalmente. Proprio in questa stanza ha rifiutato all'ultimo minuto un importante media internazionale e un canale televisivo italiano, senza fingersi malato o proponendo un altro appuntamento. Ogni volta si ripete la stessa commedia. La società deve negoziare con il proprio giocatore, dandogli una pacca sulla spalla e allo stesso tempo tirandolo per la manica, un po' ma non troppo, per non scoraggiarlo. Nessuno sa perché poi la moneta cade da una parte o dall'altra. Quel giorno di marzo del 2024, Mario Balotelli accettò finalmente di presentarsi. L'attaccante italiano di 33 anni gioca nell'Adana Demirspor. È tornato al club lo scorso settembre, dopo una parentesi tragicomica di un anno in Svizzera. Al momento in cui scriviamo, il club non aveva ancora salvato la pelle nella Süper Lig. Due giorni dopo si disputerà una partita decisiva per la corsa alla salvezza e Balotelli, squalificato, non la giocherà. Tuttavia, il periodo delicato sembra non causargli molto stress. Prima si sente la sua risata, poi appare, esilarante, raggiante. Quando si siede per l'intervista, diventa diverso: ogni traccia di buonumore svanisce dal suo volto.
"Una volta era più divertente,
quando ero bambino e il calcio
il calcio non era un lavoro.
Ma mi diverto ancora,
anzi, mi diverto molto”.
- Balotelli, l'eterno bambinoQuando, nel luglio 2021, Mario Balotelli è passato per la prima volta all'Adana Demirspor, veniva da un periodo di sei mesi al Monza in Serie B che era stato triste come un giorno senza pane. Molti lo ritenevano finito per i massimi livelli. L'Adana, invece, aveva appena vinto il campionato di seconda divisione e si preparava a tornare in Süper Lig per la prima volta dopo 26 anni. Il presidente del club Murat Sancak la mette così: “Io sono pazzo, Mario è pazzo e noi siamo in una città pazza. Quindi non può che funzionare. Con Balotelli le storie iniziano sempre col botto e questa non fa eccezione. La sua prima stagione in Turchia ha il sapore della rivincita, l'emozione di un grande ritorno: 33 partite, 19 gol. È lui? Gli altri? È stato il destino? Non importa: ancora una volta il treno è deragliato. Non appena è iniziata la nuova stagione, l'italiano si è diretto verso il Sion, dove nulla è andato secondo i piani, o forse è vero il contrario. Super Mario esce inciampando da un locale notturno. I tifosi bruciano la sua maglia. Il club retrocede. Nella sua carriera, Balotelli ha già vinto la Champions League, campionati e coppe. Il meglio se n'è andato e probabilmente non tornerà più. Al suo posto, molti avrebbero smesso di pagare. Ma non lui. Ha scelto di tornare all'Adana. "Mi diverto ancora”, dice l'attaccante quando gli si chiede oggi cosa lo fa divertire. "Certo, era più divertente prima, quando ero un bambino e il calcio non era un lavoro. Ma mi diverto ancora molto. E smetterò di giocare il giorno in cui smetterò di divertirmi".
Petardi, pipistrelli e persino Youcef Atal
La buona notizia è che l'italiano sembra divertirsi. All'inizio di
marzo, si è filmato mentre lanciava un petardo nel mezzo dello spogliatoio. Nel video lo si vede coprirsi le orecchie mentre il petardo esplode, a torso nudo e ridendo a crepapelle. “È un vero rompipalle”, dice l'uomo che sta filmando la scena. L'altro scherzo del momento consiste nello spingere i suoi partner dietro la schiena quando fanno pipì. La sua vittima preferita in questo gioco è Yusuf Sari: “Per colpa sua ogni volta mi piscio addosso”, ride il nazionale turco, nato a Martigues e formatosi all'OM. E quando lo spingo io, lui si gira e fa finta di pisciarmi addosso”. Yusuf Sari “adora” il suo compagno di squadra. L'italiano, spiega, nella vita reale è l'esatto opposto di quello che mostra in televisione o ai pennivendoli. Disponibile, attento e, sì, “pazzo, ma in senso buono”.
Youcef Atal, arrivato dal Nizza nel mercato invernale dopo essere stato multato di 45.000 euro per aver condiviso un video che invocava “una giornata nera per gli ebrei”, descrive lo stesso carattere: “Mario vuole sempre divertirsi con le sue battute e i suoi scherzi, ma quando sono arrivato mi ha aiutato molto”. Se il finalista di Euro 2012 è così attento e apprezzato dai compagni di squadra, è anche perché è
l'unico a parlare così tante lingue. Durante gli allenamenti e le gite, i dipendenti del club non si stupiscono più di vederlo scherzare in inglese, francese, spagnolo e italiano. È
molto intelligente, perché tutti lo capiscono sempre”, dice il fotografo del club. Quello che dice sembra davvero divertente: ogni volta, tutti ridono”.
"Io sono pazzo, Mario è pazzo, noi siamo
Sono pazzo, Mario è pazzo, siamo in una città pazza.
Quindi è destinato a funzionare”.
- Murat Sancak, presidente dell'Adana Demirspor
Al suo debutto in Turchia, l'attaccante ha giocato così bene da essere richiamato nella rosa dell'Italia per la prima volta dopo oltre tre anni. La convocazione è avvenuta per un ritiro aperto a 35 giocatori a fine gennaio 2022. Non erano previste partite: l'obiettivo era quello di prepararsi agli spareggi per il mondiale del Qatar. Alla fine Balotelli non fu selezionato. Chi lo conosceva all'epoca ricorda le conseguenze. L'italiano, lo descrivono oggi, era distrutto. Non c'era più nulla che lo motivasse a mantenere uno stile di vita consono al professionismo. “Per un po' si è lasciato andare”, ricorda un testimone di quei giorni bui. La delusione è stata ancora più grande quando la squadra azzurra non si è qualificata per il mondiale e nessuno è riuscito a eclissarlo definitivamente al centro dell'attacco. Ancora oggi, Balotelli rimane l'ultimo italiano a segnare in un mondiale. La statistica lo fa ridere, finalmente. Non lo sapevo, ma non mi sorprende”, dice. Io ho perso qualcosa non essendo più stato selezionato, ma anche la Nazionale ha perso qualcosa”. Per un certo periodo, il bresciano ha continuato a fare appelli alla sua Nazionale: una parola di incoraggiamento sui social network ai compagni per una partita importante qui, un atto di candidatura là. Euro 2024 potrebbe essere l'ultima grande competizione internazionale alla sua portata, ma Balotelli nemmeno fa più finta di crederci. “Sarò sincero: ultimamente non ho seguito molto la Nazionale. Non penso agli Europei. Se mi chiamano, bene. Se non vengo convocato, amen. Penso solo a giocare bene qui e a fare gol. Se poi faccio un buon finale di stagione, perché no? In ogni caso, di questo non mi preoccupo più”. E aggiunge, enigmaticamente: “Non è colpa di Mancini se non sono più in Nazionale. Chi ha colpa sa che è colpa sua...”.
"Ultimamente non ho seguito molto la Nazionale.
seguito troppo la Nazionale. Non sto
pensare agli Euro. Se mi chiamano, tanto meglio.
convocati, tanto meglio. Se non vengo
non vengo convocato, amen”.
- Balotelli, il bomber italiano
“Gli italiani non sono razzisti”.
È stato in occasione di un Campionato Europeo, dodici anni prima, che il giocatore ha scritto una delle pagine più belle nella sua carriera. In Polonia e Ucraina, Balotelli segnò tre gol. Uno di questi fu una splendida rovesciata contro l'Irlanda, e l'altro fu una splendida doppietta contro la Germania, ricordata tanto per lo splendido tiro all'incrocio in occasione del secondo gol quanto per l'esultanza che seguì. All'epoca, l'attaccante concluse il torneo come uno dei migliori interpreti del torneo, ma la vera storia era altrove. Innanzi tutto, c'era il Ct, Cesare Prandelli, così folle da proporre qualcosa che nessuno aveva mai proposto prima in Nazionale: un calcio in cui il risultato non fosse più "nemico" della bellezza, ma la sua logica conseguenza. E poi c'è Mario Balotelli, lo spilungone nero che canta l'inno dell'Italia e si vede gridare improperi dai tifosi croati già nella seconda partita del girone. Senza nemmeno rendersene conto, il suo Paese si è trovato a proteggerlo, difenderlo e adorarlo. In un batter d'occhio, il numero 9 è diventato il portabandiera di una nazionale diversa da tutte le altre. Avere la pelle nera e parlare con l'accento bresciano era inaudito per molti italiani, che furono colti di sorpresa da questo improvviso salto nel futuro. Prima della partita contro l'Inghilterra, la Gazzetta lo ritrae come King Kong, appeso al Big Ben. Scandalo, indignazione.
Per tre settimane lo Stivale si è offeso, ha esultato, ha riflettuto e si è visto come non si era mai visto prima. In breve: si stava evolvendo. Quando quell'utopia si è infranta nella finale contro la Spagna, per Balotelli era in un certo senso troppo tardi. Perché l'attaccante era ormai diventato un simbolo, un modello, un esempio. Tutto ciò che non è, o meglio, tutto ciò che non vuole essere. "Non è che mi sia rifiutato di essere un esempio, è che non devo esserlo per nessuno”, spiega oggi il giocatore. "In effetti, devo essere un esempio per i miei figli, tutto qui. Non per le persone che non conosco. Il fatto che io giochi a calcio non significa che debba assumermi questo tipo di responsabilità”.
Di quell'estate del 2012, che descrive come uno dei suoi ricordi più belli e allo stesso tempo il suo più grande rimpianto, Super Mario dice di non voler tenere il razzismo come scusa. “Certo, la Gazzetta avrebbe potuto inventarsi qualcos'altro, ma se devo essere sincero, quel disegno di King Kong non mi ha ferito. Io amo i gorilla e la forza del gorilla avrebbe fatto fuori l'Inghilterra, tutto qui. La verità è che ad alcune persone africane e nere non piaccio perché usano il razzismo come scusa. Il razzismo non è davvero ovunque. Dire che non sono italiano perché sono nero è razzista: sono nato in Italia, sono cresciuto in Italia, sono italiano. Ma dire che non ho le caratteristiche di un italiano non è razzista. Sono africano, ho caratteristiche africane. È semplicemente la verità. A causa del razzismo, purtroppo, non possiamo più dire la verità”.
Così Mario Balotelli racconta la sua verità sulla questione: “Gli italiani non sono razzisti. Semplicemente sono sempre emigrati e hanno impiegato più tempo degli altri ad abituarsi all'immigrazione. La verità è che non erano abituati a vedere persone come me. I razzisti sono un'altra cosa. I razzisti ci saranno sempre, in ogni Paese, e finché non prendiamo decisioni che rovinano le loro vite, non smetteranno mai di dire e fare certe cose. Il problema è che dire e fare cose razziste negli stadi è quasi sempre stato permesso. Ma posso garantirvi una cosa: non tutti quelli che dicono certe cose negli stadi le direbbero per strada, nella vita reale. Ne sono sicuro al 100%. Di conseguenza, trovo difficile credere che queste persone siano razziste. Lo fanno per infastidirmi, come se dicessero 'figlio di...' Dovrebbero capire che il razzismo non è un insulto. È molto di più”.
"Devo essere un esempio per i miei
per i miei figli, ma questo è tutto. Non per persone che non conosco.
- Balotelli, padre esemplare
“Non mi è mai interessato guardare una partita”.
Questa propensione a rifiutare di essere ciò che il calcio avrebbe voluto che fosse, come questa capacità di rifiutare di dire ciò che gli altri avrebbero voluto che dicesse, spiega in parte perché Mario Balotelli non ha avuto la carriera che avrebbe potuto avere. Senza dubbio si potrebbe anche parlare dell'infanzia, dell'adozione e del senso di abbandono che il giocatore ha impiegato tanto tempo a scrollarsi di dosso. Ma lo sport di alto livello non è un lettino per la psicoanalisi: è semplicemente crudele. Nell'agosto del 2019, Mario Balotelli firma per il Brescia, il club della sua città natale, appena promosso in Serie A. Durante la presentazione, dice che suo padre non è più con il club, ma che avrebbe voluto vederlo indossare la maglia; che sua madre ha pianto di gioia quando ha saputo che era tornato a casa; che i suoi amici saranno in curva per vederlo giocare; che è strano essere a casa; che è felice, davvero. Balotelli indossa persino la fascia di capitano. È un'esperienza molto romantica. Poi, a febbraio, ha smesso di giocare. "Problemi con il presidente”, dice l'attaccante. "Con lui i conti non tornano. Lui annunciava la 'A' e noi ci ritrovavamo con la 'Z'. La squadra ha giocato le ultime quindici partite senza di me. Sono andati in crisi e io me ne sono andato”. Nella sua carriera, Balotelli ha giocato per undici club, cinque da gennaio 2019. Anzi, è proprio il periodo al Nizza che cita come uno dei momenti più felici della sua vita. Vivevo a Villefranche ed era pazzesco”, racconta. "Avevo il sorriso sul viso ogni giorno, andavo al mare tutti i giorni. Era una vita da sogno”. Il problema era che il modo di giocare di Vieira non mi piaceva molto. Andavo d'accordo con lui, ma dal punto di vista sportivo non ero d'accordo. Se non avessi avuto questi problemi con lui, non avrei mai lasciato il Nizza. Là ero davvero felice.
"A Nizza ho avuto una vita da sogno.
Se non avessi avuto questi problemi con Vieira, non sarei mai andato via.
Ero davvero felice"
- Balotelli, nostalgicoDopo il soggiorno in Costa Azzurra, il sole comincia a tramontare. Marsiglia, sei mesi. Poi Brescia, Monza, Adana, Sion e ancora Adana. Trasferimenti, TV, sponsor, interviste, insomma tutto ciò che fa di lui un professionista e non un dilettante, sembra stancarlo. Credo proprio che finirò la mia carriera nel miglior momento possibile”, confessa Balotelli. Ora è tutto diverso. È diventato un business. L'unica cosa peggiore ai miei tempi, quando ho iniziato, erano gli stipendi: ci pagavano meno di oggi. Se fossi nato nel 2000, avrei guadagnato tre volte tanto. Ma è diventato troppo fisico. Se un giovane giocatore non corre, non ce la fa. Una volta c'erano giocatori così forti tecnicamente da poter giocare con chi era più veloce di loro. Oggi questo non esiste più. Ho molta nostalgia del calcio che conoscevo quando ero più giovane”. Cita Haaland, Mbappé, Leão e Osimhen come i grandi giocatori del momento, ma è cauto nel paragonarli a Ronaldo, Messi e Ronaldinho. Voglio dire, non guardo le partite, quindi forse mi sbaglio”, confessa. Non mi ha mai interessato. Mi annoio sempre quando guardo una partita”. Forse dovrebbe dare un'occhiata alla sua. Quando lo si guarda, non ci si annoia mai. Anche al tramonto della sua carriera, l'italiano regala sensazioni di un'altra galassia. Basta fare una passeggiata intorno allo stadio Adana Demirspor la sera della partita e ascoltare quello che i tifosi hanno da dire. Hüseyin Siner, 60 anni: “Sono 40 anni che tifo per il club e non ho mai visto un talento simile”. Mete Odace, 16 anni: “Senza Mario non succede niente. Saremmo ingrati se ce la prendessimo con lui perché non è al top della forma”. Berke, Yalçin, Mustafa, Arda... Tutti gli intervistati raccontano la stessa storia. Tutti dicono anche quello che dice il presidente, Murat Sancak: Adana è una città pazzesca. La città ideale per Super Mario.
“Naturalmente non è semplice”
Qui, una volta un uomo ha tirato fuori la pistola per sparare al sole che batteva su di lui. In un'altra occasione, un ragazzo, stanco di aspettare che gli artificieri si occupassero di un pacco sospetto, ha dato un calcio al mucchio per farlo riparare più velocemente. C'è anche la storia di un fuggitivo arrestato dalla polizia che urla ai poliziotti perché sta mangiando un kebab, o del tizio che una volta ha tirato fuori un kalashnikov mentre pescava tranquillamente nel fiume. Non sorprende quindi che Vincenzo Montella, allenatore dell'Adana Demirspor dal 2021 al 2023, abbia paragonato la capitale del kebab a Napoli. “La città è trafficata, ma la vita è serena”, dice Balotelli. Lui e alcuni dei suoi compagni di squadra stranieri alloggiano allo Sheraton, l'hotel a cinque stelle situato a poche centinaia di metri dal centro di allenamento del club. Mario è spesso in compagnia di un amico. La sera, a volte, si reca da Sari per giocare una partita alla console, oppure invita i suoi compagni di squadra a cena fuori. Lì non sai mai cosa aspettarti. È il tipo di persona che può improvvisamente lanciare la Coca Cola al vicino senza preavviso. A volte la gente ride. E a volte no. A tutti piace pensare che Balotelli abbia scelto di tornare ad Adana perché la città gli somiglia.
Forse non aveva altre offerte. O forse qui gli è stato permesso di fare cose che non gli sarebbero state permesse altrove. A volte gli scappa un po' di pancia dai pantaloncini o passa la maggior parte della partita a rimproverare i compagni di squadra. In questi momenti, Balotelli di solito tira un tiro che va in touch, ma i suoi compagni di squadra lo applaudono, lo incoraggiano e lo incitano. Sanno che il prossimo tiro potrebbe finire nell'angolo alto. Anche su una gamba sola, Balotelli è più forte degli altri. Certo, non è facile, ma è un grande giocatore”, dice il suo allenatore, Hikmet Karaman. Sappiamo tutti che non sappiamo cosa aspettarci da lui, ma è comunque una persona molto simpatica. Quando riceve amore e rispetto, sa come ricambiarlo.
"Un tempo c'erano giocatori così forti che
potevano giocare contro avversari più veloci di loro.
Oggi, questo non esiste più.
Sento molta nostalgia del calcio che conoscevo
quando ero più giovane”.
- Balotelli, un uomo maturo
Il muezzin canta e Balotelli parla di sé più a lungo di quanto possa sopportare. Dopodomani non giocherà, quindi domani tornerà a casa in Italia, salterà l'allenamento e nessuno gli dirà una parola. È giusto così. Alcuni giocatori hanno bisogno di più libertà di altri per giocare al meglio. Che cosa succederà dopo? Dovrà aiutare i suoi compagni di squadra in questa strana lotta per la salvezza. Quando Balotelli è entrato per la prima volta nel club, il presidente gli ha venduto un piano che prevedeva l'arrivo di stelle galattiche come Younès Belhanda e Benjamin Stambouli. Questi ultimi se ne sono andati quest'inverno. La stampa turca ha parlato di stipendi in ritardo e addirittura non pagati. Secondo il presidente, che ha smentito le accuse ingaggiando Atal e l'ex parigino Edouard Michut, si tratta di bugie. Inoltre ha ancora Nani, l'uomo dei grandi anni del Manchester United. Sulla carta, la squadra sembra buona. L'ex futuro miglior attaccante del mondo chiuderà la sua carriera con loro? Scenderà il sipario a 1800 chilometri a est di Istanbul, vicino alla Siria? "Vedremo”, risponde semplicemente Balotelli. "Vedremo se finirà qui, vedremo dove saremo in classifica, vedremo quali offerte ci saranno. Dovete augurarmi tanti gol, poi vedremo... Faccio un passo alla volta”. Attenzione, però, a non suonare troppo in fretta le prime note di un requiem ad Adana. Mario Balotelli è così forte e così folle che è in grado di riprendersi ancora una volta. Dopotutto, avrà solo 36 anni quando ci sarà il prossimo mondiale.
- INTERVISTA DI LDC E DF
Commenti
Posta un commento