ALWAYS ME
Il devrait être en train de préparer un Euro, une phase finale de ligue des champions, ou les deux. Mais à 35 ans, Mario Balotelli, l’ancien futur meilleur attaquant du football italien, se contente de faire vibrer les supporters de l’Adana Demirspor, une modeste écurie de la Süper Lig turque. Pouvait-il en être autrement? C’est l’une des questions qu’on est allé lui poser. Surprise: il a accepté de répondre.
Par Lucas Duvernet-Coppola,
avec Diren Fesli, à Adana / Photos: Icon Sport et Erhan Biçer
Quelques minutes avant le rendez-vous, Mario Balotelli ne veut plus rien savoir. Le footballeur fait souvent le coup, bien sûr. Ici même, il a éconduit un grand média international et une télévision italienne au dernier moment, sans faire semblant d’être malade, ni proposer une autre date. À chaque fois, la même comédie se rejoue. Le club doit parlementer avec son joueur, le caresser dans le sens du poil tout en le tirant par la manche, un peu, pas trop, pour ne pas le braquer. Nul ne sait pourquoi la pièce retombe ensuite d’un côté ou d’un autre. Ce jour de mars 2024, Mario Balotelli accepte finalement de venir. L’attaquant italien de 33 ans défend les couleurs de l’Adana Demirspor. Il y est revenu en septembre dernier, après une parenthèse tragi-comique d’un an en Suisse. Au moment où se déroule l’entretien, le club n’a pas encore sauvé sa peau en Süper Lig. Deux jours plus tard aura lieu un match décisif dans la course au maintien, et Balotelli, suspendu, ne le jouera pas. La période délicate semble cependant assez peu le stresser. On entend d’abord son rire, puis il apparaît, hilare, rayonnant. Au moment de s’asseoir pour l’interview, il devient différent: toute trace de bonne humeur s’efface de son visage.
“C’était plus amusant avant,
quand j’étais petit et que le
football n’était pas un travail.
Mais je m’amuse encore,
beaucoup même”
- Balotelli, éternel enfant
Quand Mario Balotelli rejoint l’Adana Demirspor pour la première fois en juillet 2021, il sort de six mois tristes comme un jour sans pain à Monza, en Serie B. Beaucoup le donnent fini pour le plus haut niveau. L’Adana, au contraire, vient de remporter le championnat de deuxième division et s’apprête à retrouver la Süper Lig pour la première fois depuis vingt-six ans. Le président du club, Murat Sancak, présente les choses ainsi: “Je suis fou, Mario est fou, nous sommes dans une ville de fous. Donc, ça ne peut que fonctionner.” Avec Balotelli, les histoires débutent toujours en fanfare, et celle-ci ne fait pas exception. Sa première saison en Turquie a le goût de la revanche, du frisson, du grand retour: 33 matchs, 19 buts. Est-ce que c’est lui? Les autres? Le destin? Qu’importe: le train, une fois de plus, finit par dérailler. Le nouvel exercice à peine entamé, l’Italien prend la direction du FC Sion, où rien ne se passe comme prévu –à moins que ce soit l’inverse. Super Mario titube en sortant de boîte de nuit. Des supporters brûlent son maillot. Le club finit relégué. Dans sa carrière, Balotelli a déjà gagné la ligue des champions, des championnats, des coupes. Le plus beau est parti et ne reviendra sans doute plus. À sa place, beaucoup arrêteraient les frais. Pas lui. Il choisit de revenir à Adana. “Je m’amuse encore, avance l’attaquant lorsqu’on lui demande aujourd’hui ce qui le fait courir. Bien sûr, c’était plus amusant avant, quand j’étais petit, que le football n’était pas un travail. Mais je m’amuse encore, beaucoup. Et moi, je ne jouerai plus le jour où je ne m’amuserai plus.”
Les pétards, le pipi, et même Youcef Atal
Bonne nouvelle: l’Italien a l’air de bien rigoler. Début mars, il s’est filmé en train de balancer un pétard au milieu du vestiaire. Sur la vidéo, on le voit se boucher les oreilles au moment du ‘boom’, torse nu, mort de rire. “Il casse les couilles”, commente à voix haute celui qui filme la scène. L’autre blague du moment consiste à pousser ses partenaires dans le dos lorsqu’ils pissent. À ce petit jeu, sa victime préférée s’appelle Yusuf Sari. “Je m’en fous partout à chaque fois à cause de lui, rigole l’international turc, né à Martigues et formé à l’OM. Et quand je le pousse, il se retourne et fait mine de me pisser dessus.” Yusuf Sari “adore” son coéquipier. L’Italien, explique-t-il, est dans la vie réelle l’exact opposé de ce qu’il montre à la télévision ou aux gratte-papier. Disponible, attentionné et, oui, quand même, “fou, mais dans le bon sens du terme”. Arrivé de Nice au mercato hivernal après avoir écopé d’une amende de 45 000 euros pour avoir partagé une vidéo appelant à “un jour noir sur les juifs”, Youcef Atal décrit le même personnage: “Mario veut toujours kiffer avec ses blagues, ses trucs, mais quand je suis arrivé, il m’a beaucoup aidé.” Si le finaliste de l’Euro 2012 est si attentionné et apprécié de ses coéquipiers, c’est aussi parce qu’il est le seul à parler autant de langues. Aux entraînements, lors des déplacements, les salariés du club ne s’étonnent plus de le voir plaisanter en anglais, en français, en espagnol, en italien. “Il est très intelligent, parce que tout le monde le comprend toujours, raconte le photographe du club. Ce qu’il raconte a l’air vraiment marrant: à chaque fois, tout le monde rigole.”
“Je suis fou, Mario est fou, nous
sommes dans une ville de fous.
Donc, ça ne peut que fonctionner”
- Murat Sancak, président d’Adana Demirspor
À ses débuts en Turquie, l’attaquant joue si bien qu’il est rappelé en équipe d’Italie pour la première fois depuis plus de trois ans. La convocation vaut pour un stage ouvert à 35 joueurs, fin janvier 2022. Pas de match à la clé: il s’agit de préparer les barrages pour le mondial au Qatar. Trois petits jours et puis s’en va: Balotelli n’est finalement pas retenu. Ceux qui le côtoient à l’époque se rappellent de l’après. L’Italien, décrivent-ils aujourd’hui, est brisé. Plus rien ne le motive à conserver le train de vie qui sied au professionnalisme. “Il s’est laissé aller quelque temps”, se souvient un témoin de ces jours sombres. La déception est d’autant plus grande que la Squadra Azzurra échoue à se qualifier pour le mondial, et que personne ne parvient à l’éclipser pour de bon à la pointe de l’attaque. À ce jour, Balotelli reste toujours le dernier Italien à avoir inscrit un but lors d’une coupe du monde. La statistique le fait rire, enfin. “Je ne le savais pas, mais ça ne m’étonne pas, commente-t-il. J’ai perdu quelque chose en n’étant plus sélectionné, mais la Nazionale aussi a perdu quelque chose.” Un temps, le Brescian a continué de faire des appels du pied à sa sélection: un mot d’encouragement sur les réseaux sociaux à ses coéquipiers pour tel match important ici, un acte de candidature là. L’Euro 2024 est sans doute la dernière grande compétition internationale à sa portée, mais Balotelli ne fait même plus semblant d’y croire. “Je vais être sincère: ces derniers temps, je n’ai pas trop suivi la Nazionale. Je ne pense pas à l’Euro. Si je suis convoqué, tant mieux. Si je ne suis pas convoqué, amen. Je pense simplement à bien jouer ici, à marquer des buts. Si je fais une bonne fin de saison, pourquoi pas? En tout cas, je ne me prends plus la tête avec ça.” Il ajoute, énigmatique: “Ce n’est pas la faute de Mancini si je ne suis plus en sélection. Celui dont c’est la faute sait que c’est de sa faute…”
“Ces derniers temps, je n’ai pas
trop suivi la Nazionale. Je ne
pense pas à l’Euro. Si je suis
convoqué, tant mieux. Si je ne
suis pas convoqué, amen”
- Balotelli, bomber italien
“Les Italiens ne sont pas racistes”
C’est lors d’un Euro, douze ans plus tôt, que le joueur a écrit l’une des plus belles pages de sa carrière. En Pologne et en Ukraine, Balotelli inscrit trois buts. Un genre de retourné contre l’Irlande, et un doublé d’anthologie contre l’Allemagne, resté dans les mémoires autant pour la grosse frappe en lucarne sur le deuxième but que pour la célébration qui a suivi. À l’époque, l’attaquant finit le tournoi dans l’équipe type de la compétition, mais l’essentiel est ailleurs. Il y a d’abord le sélectionneur, Cesare
Prandelli, assez fou pour proposer ce que personne n’avait jusqu’alors jamais proposé avec la Nazionale: un football où le résultat n’est plus l’ennemi du beau, mais sa conséquence logique. Et puis il y a Mario Balotelli, ce grand Noir qui chante l’hymne italien et à qui des supporters croates hurlent des choses ignobles dès le deuxième match de poules. Sans même s’en rendre compte, son pays se retrouve à le protéger, à le défendre, à le chérir. En un éclair, le numéro 9 devient le porte-étendard de cette sélection qui ne ressemble à aucune autre. Avoir la peau noire, parler avec l’accent de Brescia, tout ça est inédit pour beaucoup d’Italiens, décontenancés par ce soudain saut dans le futur. Avant le match contre l’Angleterre, la Gazzetta le représente d’ailleurs en King Kong, accroché à Big Ben. Scandale, indignation. Pendant trois semaines, la Botte s’offusque, exulte, réfléchit, se voit telle qu’elle ne s’est jamais vue. En somme: elle évolue. Quand l’utopie se fracasse en finale contre l’Espagne, il est, d’une certaine façon, trop tard pour Balotelli. Car l’attaquant est maintenant érigé en symbole, en modèle, en exemple. Tout ce qu’il n’est pas, ou plutôt, tout ce qu’il ne veut pas être. “Ce n’est pas que j’ai refusé d’être un exemple, c’est que je ne dois en être un pour personne, explique le joueur aujourd’hui. En fait, je dois être un exemple pour mes enfants, c’est tout. Pas pour des gens que je ne connais pas. Ce n’est pas parce que je joue au foot que je dois avoir cette responsabilité-là.” De cet été 2012, qu’il décrit à la fois comme l’un de ses plus beaux souvenirs et comme son plus grand regret, Super Mario dit qu’il ne veut pas garder le racisme comme excuse. “Bien sûr que la Gazzetta aurait pu trouver quelque chose d’autre, mais si je suis sincère, ce dessin de King Kong ne m’a pas fait mal. J’adore les gorilles, et c’était la force du gorille qui allait sortir l’Angleterre, voilà tout. La vérité, c’est que certaines personnes africaines et noires me sont antipathiques car elles utilisent le racisme comme excuse. Le racisme, vraiment, n’est pas partout. Dire que je ne suis pas italien parce que je suis noir, c’est raciste: je suis né en Italie, j’ai grandi en Italie, je suis italien. Mais dire que je n’ai pas les traits d’un Italien, ce n’est pas raciste. Je suis africain, j’ai les traits d’un Africain. C’est simplement la vérité. À cause du racisme, malheureusement, on ne peut plus dire la vérité.” Alors, Mario Balotelli raconte sa vérité à lui sur la question: “Les Italiens ne sont pas racistes. Ils ont simplement toujours émigré, et ont mis plus de temps que les autres à s’habituer à l’immigration. La vérité, c’est qu’ils n’étaient pas habitués à voir des gens comme moi. Les racistes, c’est autre chose. Il y en aura toujours, dans tous les pays, et d’ailleurs, tant qu’on ne prendra pas de décisions qui leur ruineront la vie, ils n’arrêteront jamais de dire et de faire certaines choses. Le problème, c’est que dire et faire des choses racistes dans les stades a presque toujours été permis. Mais je vous garantis une chose: tous ceux qui disent certaines choses dans les stades ne les diraient pas dans la rue, dans la vraie vie. J’en suis sûr à 100%. Du coup, j’ai du mal à me dire que ces gens sont racistes. Ils font ça pour m’énerver, comme ils diraient ‘fils de…’ Ils devraient comprendre que le racisme n’est pas une insulte. C’est bien plus que cela.”
“Je dois être un exemple
pour mes enfants, mais
c’est tout. Pas pour des
gens que je ne connais pas”
- Balotelli, père exemplaire
“Ça ne m’a jamais intéressé de regarder un match”
Cette propension à refuser d’être ce que le football aurait voulu qu’il soit, comme cette faculté à refuser de dire ce que d’autres auraient voulu qu’il dise, explique en partie pourquoi Mario Balotelli n’a pas eu la carrière qu’il aurait pu avoir. Sans doute serait-il aussi possible d’évoquer l’enfance, l’adoption, et ce sentiment d’abandon dont le joueur a mis tant de temps à se défaire. Mais le sport de haut niveau n’est pas un divan de psychanalyse: il est seulement cruel. En août 2019, Mario Balotelli signe à Brescia, le club de sa ville, tout juste promu en Serie A. Lors de sa présentation, il raconte que son père n’est plus de ce monde, mais qu’il aurait adoré le voir porter ce maillot ; que sa mère a pleuré de joie en l’apprenant de retour à la maison ; que ses amis seront en curva pour le voir jouer ; que c’est bizarre d’être chez soi ; qu’il est heureux, vraiment. Balotelli porte même le brassard de capitaine. C’est romantique à en crever. Et puis, en février, il cesse de jouer. “Des problèmes avec le président, avance l’attaquant. Avec lui, les bons comptes ne font pas les bons amis. Il annonçait A, on terminait avec Z. L’équipe a joué les dixquinze derniers matchs sans moi. Ils sont redescendus, et je suis parti.” Dans sa carrière, Balotelli a connu onze clubs, cinq depuis janvier 2019. C’est d’ailleurs son passage à Nice qu’il cite comme l’un des moments où il a été le plus heureux en tant qu’homme de toute sa vie. “Je vivais à Villefranche, et c’était dingue, raconte-t-il. J’avais le sourire tous les jours, j’allais à la mer tous les jours. Une vie de rêve. Le problème, c’est que la façon dont jouait Vieira ne m’allait pas vraiment. Je m’entendais bien avec lui, mais sportivement, je n’étais pas d’accord. Si je n’avais pas eu ces problèmes avec lui, je ne serais jamais parti de Nice. J’étais vraiment heureux là-bas.”
“À Nice, j’avais une vie de rêve.
Si je n’avais pas eu de problèmes
avec Vieira, je ne serais jamais
parti de là-bas. J’y étais vraiment
heureux”
- Balotelli, nostalgique
Après son passage sur la Côte d’Azur, le soleil commence à se coucher. Marseille, six mois. Puis Brescia, Monza, Adana, Sion, et encore Adana. Les transferts, les télés, les sponsors, les interviews, en gros, tout ce qui fait qu’il est encore professionnel et non pas amateur semble le fatiguer. “Je pense vraiment terminer ma carrière au meilleur moment, confesse Balotelli. Tout est différent, maintenant. C’est devenu un business. La seule chose moins bien à mon époque, celle où j’ai commencé, c’était les salaires: on nous payait moins que ce qu’ils paient aujourd’hui. Si j’étais né en 2000, j’aurais gagné trois fois plus d’argent. Mais c’est devenu trop physique. Si un jeune joueur ne court pas, il ne s’en sort pas. Avant, il y avait des joueurs si forts techniquement qu’ils pouvaient jouer avec des gens plus rapides qu’eux. Cela n’existe plus. Je suis très nostalgique du football que j’ai connu plus jeune.” Il cite
Haaland, Mbappé, Leão, Osimhen comme les grands joueurs du moment, tout en se gardant de les comparer à Ronaldo, Messi et Ronaldinho. “Enfin, je ne regarde pas les matchs, donc peutêtre que je me trompe, confesse-t-il. Ça ne m’a jamais intéressé. Je m’ennuie toujours quand je regarde un match.” Peut-être devrait-il jeter un coup d’oeil aux siens. Quand on le regarde lui, on ne s’ennuie jamais. Même au crépuscule de sa carrière, l’Italien procure des sensations d’une autre galaxie. Il suffit de se promener autour du stade de l’Adana Demirspor un soir de match, et d’écouter ce qu’en disent les supporters. Hüseyin Siner, 60 ans: “Ça fait 40 ans que je supporte le club et je n’ai jamais vu un talent pareil.” Mete Odace, 16 ans: “Sans Mario, il ne se passe rien. On serait ingrats d’être en colère contre lui parce qu’il n’est pas en super forme.” Berke, Yalçin, Mustafa, Arda… Toutes les personnes interrogées racontent la même histoire. Tout le monde dit aussi ce que dit le président, Murat Sancak: Adana est une ville de fous. La ville idéale pour Super Mario.
“Bien sûr qu’il n’est pas simple”
Ici, un homme a un jour pris son flingue pour tirer sur le soleil qui l’assommait de chaleur. Une autre fois, un type, fatigué d’attendre que le service de déminage s’occupe d’un colis suspect, a mis un coup de pied dans le tas pour être fixé plus vite. Il y a aussi cette histoire d’un fugitif que la police arrête et qui engueule les flics parce qu’il est en train de manger un kebab, ou encore ce gars qui a un jour remonté une kalachnikov en pêchant tranquillement dans le fleuve. Pas étonnant donc que Vincenzo Montella, entraîneur de l’Adana Demirspor de 2021 à 2023, ait comparé la capitale du kebab à Naples. “La ville est animée, mais la vie est sereine”, tempère pourtant Balotelli. Lui et certains de ses coéquipiers étrangers sont logés au Sheraton, l’hôtel cinq étoiles situé à quelques centaines de mètres du centre d’entraînement du club. Mario est souvent avec un ami. Le soir, il va parfois jouer à la console chez Sari, ou invite ses coéquipiers à dîner dehors. Là, personne ne sait jamais à quoi s’attendre. Il est le genre de type qui peut d’un coup balancer du Coca sur son voisin sans prévenir. Parfois, les gens rigolent. Et parfois, non. Tout le monde ici aime croire que Balotelli a choisi de revenir à Adana parce que la ville lui ressemble. Peut-être qu’il n’avait tout simplement pas d’autre offre. Peut-être aussi qu’on le laisse faire ici ce qu’il n’aurait pas le droit de faire ailleurs. Il arrive qu’un peu de ventre s’échappe de son short, ou bien qu’il passe la plus grande partie de son match à houspiller ses coéquipiers. Dans ces momentslà, Balotelli tente généralement une frappe qui sort en touche, mais ses coéquipiers l’applaudissent, l’encouragent, lui disent bravo. Ils savent que la prochaine peut finir en lucarne. Même sur une jambe, Balotelli est plus fort que les autres. “Bien sûr qu’il n’est pas simple, mais c’est un très grand joueur, salue son entraîneur, Hikmet Karaman. On sait tous que l’on ne sait pas à quoi s’attendre avec lui, mais ça reste quelqu’un de très attachant. Quand il reçoit de l’amour et du respect, il sait le rendre.”
“Avant, il y avait des joueurs si forts
techniquement qu’ils pouvaient jouer
avec des gens plus rapides qu’eux.
Cela n’existe plus. Je suis très
nostalgique du football que j’ai connu
plus jeune”
- Balotelli, boomer
Le chant du muezzin résonne et Balotelli parle de lui depuis plus longtemps qu’il ne peut le supporter. Après-demain, il ne jouera pas le match, alors demain, il rentrera chez lui, en Italie, sautera l’entraînement, et personne ne lui dira rien. C’est aussi bien comme ça. Certains joueurs ont besoin de plus de libertés que d’autres pour jouer à leur meilleur niveau. Ensuite? Ensuite, il faudra bien aider ses coéquipiers dans cette drôle de lutte pour le maintien. Quand Balotelli avait rejoint le club pour la première fois, le président lui avait vendu un projet de galactiques, avec Younès Belhanda et Benjamin Stambouli. Ils sont partis cet hiver. La presse turque a parlé de salaires en retard, et même d’impayés. Des mensonges selon le président, qui a démenti en recrutant Atal et l’ancien Parisien Édouard Michut. Il lui reste aussi Nani, celui des grandes années de Manchester United. Sur le papier, l’équipe a de la gueule. L’ancien futur meilleur attaquant du monde va-t-il arrêter sa carrière avec eux? Est-ce que c’est à 1800 kilomètres à l’est d’Istanbul, à côté de la Syrie, que le rideau va se refermer? “On verra, répond simplement Balotelli. On verra si ça s’arrête ici, on verra notre place au classement, on verra les offres qu’il y aura. Il faut me souhaiter beaucoup de buts, ensuite on verra… Je prends les choses les unes après les autres.” Attention toutefois à ne pas jouer trop vite les premières notes d’un requiem à Adana. Mario Balotelli est si fort et si fou qu’il est capable de rebondir une énième fois. Après tout, il n’aura que 36 ans lors du prochain mondial.
• PROPOS RECUEILLIS PAR LDC ET DF
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