Ça glisse pour Lipowitz


Deuxième de Paris-Nice en mars, l’Allemand de Red Bull-Bora-Hansgrohe a pris la bonne échappée hier et grappillé près d’une minute à ses rivaux pour le général. À 24 ans, l’ancien biathlète devient un coureur de plus en plus sérieux.

11 Jun 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT

CHARANTONNAY (ISÈRE) – Ce n’était pas vraiment le plan chez Red BullBora-Hansgrohe, mais Florian Lipowitz s’est retrouvé à l’avant, hier, sur la route de l’Isère. L’Allemand a beaucoup oeuvré, notamment dans le final pêchu, « pour suivre les bons coups ou attaquer [lui]- même ». Ivan Romeo (Movistar) s’est montré le plus opportuniste (lire ci-dessous), mais le 2e du dernier Paris-Nice a repris 54 secondes aux favoris du général. « Le podium final est assez prévisible (avec, selon lui, Pogacar, Vingegaard et Evenepoel). Donc je dois chercher d’autres opportunités », a-t-il susurré. Pour s’installer encore plus parmi les grands, lui qui, à 24 ans, est en pleine explosion. En avril, en marge du Tour du Pays basque (4e), il était revenu sur son parcours et ses derniers mois fous pour L’Équipe.Florian Lipowitz (ici devant Andreas Leknessund et Julien Bernard) a réalisé la bonne opération hier, en se glissant dans l’échappée. Le voilà 4e au général.

LA BASCULE DU BIATHLON AU CYCLISME 
« J’avais le moteur pour tenir »

« Autour de mes 12-14 ans, j’étais champion d’Allemagne. Mais c’est difficile de dire si je serais devenu professionnel. Puis j’ai eu des grosses blessures aux genoux, des coups d’arrêt. Je faisais déjà du vélo en tant que biathlète durant l’été et j’ai basculé progressivement, sans jamais imaginer que je deviendrais coureur en World Tour, même si je peux dire aujourd’hui que j’ai plus de talent pour le cyclisme que pour le biathlon ( sourire). À 16 ans, avec mes parents, nous avons roulé de Genève à Nice à vélo, 800 kilomètres pour découvrir les cols alpins, des journées entières sur le vélo sans aller trop vite, mon corps tenait sans difficultés. Puis j’ai fait du marathon cycliste, type Gran Fondo, cela durait parfois huit heures et j’étais crevé au bout de quatre heures, c’était une bataille pour aller au bout… Mais parfois, je gagnais, et aujourd’hui encore, je ne sais pas comment. J’avais le moteur pour tenir, oui.

Mon père s’est mis en relation avec Dan Lorang (responsable performance de Red Bull-Bora), j’ai passé des tests et l’équipe m’a mis en contact avec les Autrichiens de Tyrol-KTM. J’ai signé là-bas ( en 2020), sans jamais avoir eu de licence avant. J’ai eu pas mal de chance. »

UNE PROGRESSION PAS LINÉAIRE 
« J’attrape presque tous les virus qui circulent »

« Arrivé là, je ne savais pas ce qu’était une course, donc les premières fois ont été difficiles. Je suis tombé deux ou trois fois. Puis est arrivé le Covid, le confinement, et je n’étais pas certain d’avoir pris la bonne décision, je n’étais pas très confiant. La deuxième année, j’ai fait des courses avec des montées plus longues, comme le Tour des Alpes (18e du général, en 2021), et j’ai senti que c’était ce que je voulais faire. Mais ma troisième année n’a pas été bonne, à nouveau en raison de soucis de santé. En hiver et au printemps, j’attrape presque tous les virus qui circulent, je suis souvent malade, et c’était déjà le cas quand j’étais biathlète. J’ai déjà bien progressé là-dessus, maintenant ça va mieux après deux ou trois jours off alors qu’avant, je devais m’arrêter longtemps, mais je dois encore trouver des solutions. »

L’AFFIRMATION À PARIS-NICE 
« Je me mets davantage de pression »

« L’année dernière, il n’y avait aucune attente, je ne savais pas que je pouvais faire aussi bien (3e du Tour de Romandie, 7e de la Vuelta). Depuis, je me mets davantage de pression, comme avant ParisNice et ce Dauphiné, car je veux montrer que je suis capable de refaire ça. Je progresse mais je sais aussi qu’il y aura des coups d’arrêt. Il n’y a que quelques coureurs au monde qui sont toujours compétitifs sur chaque course, moi, je suis comme 99 % du peloton, je suis normal, j’ai mes mauvais jours et des bons.

Je suis timide, introverti, je ne parle pas énormément, ce n’est pas forcément évident de se mettre en contact avec moi (sourire), mais quand je suis en confiance, je suis une personne normale. Mais être leader implique de parler davantage à mes équipiers, de leur dire ce que je veux dans l’approche des étapes, et je dois apprendre. Je grandis dans ce rôle, de course en course, je travaille avec les directeurs sportifs, mon coach, et les coaches mentaux de l’équipe qui font du bon boulot. »

LE TOUR ET L’AVENIR 
« Devenir un coureur de général »

« C’est toujours ouvert quant à ma participation au Tour (527 juillet), ce sera clair à l’issue du Dauphiné. Ces deux, trois prochaines années, j’aimerais devenir un coureur de classement général, même si j’ai aussi envie de gagner une étape sur une belle course. Gagner un Grand Tour, c’est encore un peu trop gros, mais jouer le podium serait possible si tout se passe très bien. Je ne crains pas la pression. Ce n’est que ma sixième année de vélo et je sais que je dois encore apprendre énormément, mais des courses comme Paris-Nice me donnent confiance dans ce que je fais au quotidien, et vous êtes prêt à souffrir davantage quand vous savez que ça paye. »

***

A.Ro., à Charantonnay.
Le coup double de Romeo

Ce fut « une étape de Tour de France », selon Tadej Pogacar, plus de 200 km sous la chaleur, peu de plat, et c’est une échappée de costauds qui a eu le dernier mot. Malgré la présence à l’avant de Florian Lipowitz et Eddie Dunbar, les équipes de favoris n’ont pas forcé dans la côte du Château jaune, à moins de 20 km du terme, ce qui a permis aux fuyards de s’expliquer. Après un premier contre à 9 km de l’arrivée, Ivan Romeo a produit l’effort décisif 3 km plus loin. Derrière, Lipowitz, Mathieu van der Poel ou Julien Bernard en avaient plein les pattes et le jeune Espagnol de Movistar, 21 ans, a pu aller cueillir l’étape, le plus beau succès de sa carrière naissante. Il a aussi récupéré le maillot jaune puisque Jonathan Milan n’a pu survivre aux derniers reliefs. Champion du monde Espoirs de la spécialité, Ivan Romeo va tenter de conserver sa tunique aujourd’hui dans le contre-la-montre. Un tracé (17,4 km) pas destiné aux purs spécialistes, avec 6 km de plat, une côte de 2,5 km dont 2 bien raides (9 %), puis une portion finale en faux plat descendant. Remco Evenepoel espère tout de même y briller. Hier, le Belge est allé grattouiller une seconde de bonification, mais il fut battu par Tadej Pogacar qui, lui, en a pris deux.

***

A.Ro., in Charantonnay.
Il doppio colpo di Romeo

È stata “una tappa da Tour de France”, secondo Tadej Pogacar, oltre 200 km di caldo, con poco terreno pianeggiante, ed è stata una forte fuga ad avere l'ultima parola. Nonostante la presenza di Florian Lipowitz e Eddie Dunbar in testa alla corsa, le squadre dei favoriti (per la classifica generale) non hanno forzato sulla côte du Château jaune, a meno di 20 km dall'arrivo, permettendo così ai corridori in fuga di organizzarsi. Dopo un primo contrattacco a 9 km dall'arrivo, Ivan Romeo ha compiuto lo sforzo decisivo 3 km dopo. Dietro di lui, Lipowitz, Mathieu van der Poel e Julien Bernard hanno avuto il loro bel da fare e il giovane spagnolo della Movistar, 21 anni, è riuscito a conquistare la vittoria di tappa, il più grande successo della sua carriera in erba. Ha anche riconquistato la maglia gialla, dato che Jonathan Milan non è riuscito a superare le salite finali. Il campione del mondo U23 Ivan Romeo cercherà di conservare la sua maglia oggi nella cronometro. Il percorso (17,4 km) non è per specialisti puri, con 6 km di pianura, una salita di 2,5 km, di cui 2 ripidi (9%), e una sezione finale in falsopiano in discesa. Remco Evenepoel spera ancora di brillare. Ieri, il belga ha ottenuto un secondo di abbuono, ma è stato battuto da Tadej Pogacar che ne ha presi due.

Tradotto con DeepL.com (versione gratuita)

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