VAN DER POEL - Magicien des labours et des départs


À Besançon, le petit-fils de Raymond Poulidor disputera son premier et seul cyclo-cross de la saison en France avec la même tactique : à fond dès le début.

"Il se livre à 100 %. Il m’épate, 
il y va dès le début et fait le forcing pour mettre tout le monde dans le rouge. 
Il accélère quand les autres ont besoin de souffler"
   - DOMINIQUE ARNOULD, CHAMPION DU MONDE DE CYCLO-CROSS EN 1993

29 Dec 2024 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

Pascal Orlandi a beau être le grand manitou de la 7e manche de la Coupe du monde de cyclocross, à Besançon, quand il a été interrogé sur la position de départ de Mathieu Van der Poel, cet après-midi, le président de l’Amicale Cycliste Bisontine s’est tourné vers une commissaire de l’Union cycliste internationale. Elle a répondu sérieusement «en deuxième ligne» puis la boutade n’a pas traîné: «Il peut partir en sixième ligne, cela ne changera rien.»À Loenhout vendredi, Mathieu Van der Poel a encore planté là, peu aprés le départ, tous ses adversaires dont Wout Van Aert, pliant l’affaire en cinq minutes.

Car le Néerlandais, depuis sa reprise à Zonhoven, le 22décembre, a tendance à visser la poignée d’entrée pour, déjà, remonter les lignes, puis pour éviter de s’enliser dans le sillage des coureurs mieux classés que lui au classement général. Et donc favorisés par les huit premiers couloirs larges de 75cm (selon le règlement de l’UCI).

Peu importe, le coureur de 29 ans s’envole alors en mode «Allez, salut les petits potes», car avec ses épaules qui passent tout juste les portes, le sextuple champion du monde de la discipline sait se faufiler.

«Il ne faut pas oublier que sur la route, Mathieu est aussi un sprinteur, souligne Dominique Arnould, champion du monde de cyclo-cross en 1993 à Corva, en Italie. C’est un avantage car il sait se placer, frotter et, techniquement, il fait très peu de fautes.» Arnould, lui-même, partait «très vite et très bien. C’était un de mes points forts. Il faut beaucoup s’échauffer, monter le coeur à son maximum dès les 300 mètres. Le départ est hyper important, le moment le plus stressant. Il ne faut pas rater sa pédale car il n’y a pas de place pour tout le monde. Il faut rentrer sur le circuit dans les quatre ou cinq premiers pour éviter les pépins. En partant vite, Mathieu gère ensuite, car on commet moins de fautes seul devant que dans la roue des adversaires.»

À Zonhoven, pour sa première course de la saison, le double vainqueur de Paris-Roubaix avait avalé les seize coureurs devant lui en un peu plus d’une minute, en tête dès la première descente malgré un départ de la troisième ligne. Dans la foulée, lors du Superprestige de Mol, il avait attendu le quatrième tour et 22 minutes de course, près du bassin, pour aligner la meute; à Gavere, il avait planté les leaders du général dès le deuxième tour avant, pour ses retrouvailles avec Wout Van Aert à Loenhout, de plier l’affaire au bout de cinq minutes. Quatre courses, quatre victoires, et à Besançon on ne voit pas qui pourrait le devancer. La perspective n’effraie pas Pascal Orlandi, qui a vu sa billetterie prendre un départ canon également le 13 décembre, quand Van der Poel a annoncé son programme de onze courses, dont Besançon, la seule étape française de la Coupe du monde. «On approchera les 10000 personnes, un peu plus que les standards habituels quand nous avons 5 000 à 6 000 spectateurs. Le public sait qu’il est au-dessus de tout le monde et que s’il est dans un grand jour, il sera imbattable. Mais s’il fait le show avec son maillot de champion du monde, qu’il tourne sur le circuit, cela ne dérangera personne (sourires). Les gens viennent voir Van der Poel, pas un duel. Demain (aujourd’hui), il va vouloir s’amuser.» Et il ne s’éclate jamais plus que lorsqu’il est isolé en tête, même si les derniers tours sont plus pénibles, comme à Mol.

Son approche des sous-bois, avec la même passion, séduit en tout cas Dominique Arnould, quintuple champion de France de la discipline : «Il ne fait pas semblant, il se livre à 100%. Il m’épate. Il pourrait attendre les 10 dernières minutes mais il y va dès le début et il fait le forcing pour mettre tout le monde dans le rouge. Il accélère quand les autres ont besoin de souffler. Mais il n’est pas imbattable, on a vu Laurens Sweeck revenir sur lui à Mol.» Orlandi accepterait également volontiers le scénario d’une épreuve disputée, «sur un terrain qui sera gras. Mathieu va tenter des choses, commettre quelques erreurs et s’il tombe sans gravité, il va prendre un peu de retard pour le suspense (sourires). »

Sinon, il faudra compter sur un faux départ du Néerlandais qui serait alors, selon le règlement, rétrogradé en dernière ligne, sans forcément plus d’incertitude quant au résultat. De toute façon, il resterait sa gestuelle sur le vélo, son alignement trigonométrique parfait et comme Dominique Arnould devant sa télévision (« Il est beau à voir»), Pascal Orlandi profitera aux premières loges du «magicien de l’équilibre», dans les dévers du site de la Malcombe.

***

VAN DER POEL - Il mago dell'aratura e delle partenze

A Besançon, il nipote di Raymond Poulidor correrà il suo unico ciclocross della stagione in Francia, utilizzando la stessa tattica: dare il massimo fin dall'inizio.

“Dà il 100%. Mi stupisce, 
Si impegna fin dall'inizio e lavora sodo per portare tutti in rosso. 
Accelera quando gli altri hanno bisogno di una pausa”.
   - DOMINIQUE ARNOULD, CAMPIONE DEL MONDO DI CICLOCROSS NEL 1993

29 dicembre 2024 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

Pascal Orlandi sarà anche il responsabile della settima prova di Coppa del mondo di ciclocross a Besançon, ma quando gli è stata chiesta la posizione di partenza di Mathieu van der Poel questo pomeriggio, il presidente dell'Amicale Cycliste Bisontine si è rivolto a un commissario dell'Unione Ciclistica Internazionale. A Loenhout, venerdì scorso, Mathieu van der Poel ha nuovamente piantato in asso tutti i suoi avversari, compreso Wout Van Aert, poco dopo la partenza, chiudendo il percorso in cinque minuti.

Dal suo ritorno a Zonhoven, il 22 dicembre, l'olandese tende ad avvitarsi sul manubrio in partenza, prima di tutto per risalire le linee e poi per evitare di rimanere impantanato nella scia dei corridori classificati più in alto di lui nella classifica generale. E quindi favorito dalle prime otto corsie larghe 75 cm (secondo il regolamento UCI).

Non importa, il 29enne parte in modalità “dai, saluta i tuoi amici”, perché con le sue spalle che entrano a malapena nei cancelli, il sei volte campione del mondo della disciplina sa come scivolare.

"Non dobbiamo dimenticare che su strada Mathieu è anche un velocista”, sottolinea Dominique Arnould, campione del mondo di ciclocross nel 1993 a Corva, in Italia. "Questo è un vantaggio perché sa come posizionarsi, come limare e, tecnicamente, commette pochissimi errori". Arnould stesso ha iniziato “molto velocemente e molto bene. È stato uno dei miei punti di forza. Bisogna riscaldarsi molto e far salire la frequenza cardiaca fin dai primi 300 metri. La partenza è davvero importante, il momento più stressante. Non si può perdere il pedale perché non c'è spazio per tutti. Bisogna entrare nel circuito nei primi quattro o cinque per evitare problemi. Se si parte veloci, Mathieu riesce a gestirsi anche dopo, perché si commettono meno errori da soli davanti che al volante degli avversari”.

A Zonhoven, per la sua prima gara della stagione, il due volte vincitore della Parigi-Roubaix ha inghiottito i sedici corridori che lo precedevano in poco più di un minuto, prendendo il comando sulla prima discesa nonostante partisse dalla terza fila. Nel Superprestige di Mol, ha aspettato il quarto giro e 22 minuti di gara, nei pressi della piscina, per allinearsi al gruppo; a Gavere, ha piantato i leader della classifica generale fin dal secondo giro prima che, al ricongiungimento con Wout Van Aert a Loenhout, si piegasse dopo cinque minuti. Quattro gare, quattro vittorie, e a Besançon è difficile capire chi potrebbe batterlo. La prospettiva non spaventa Pascal Orlandi, che ha visto le sue vendite di biglietti partire alla grande il 13 dicembre, quando van der Poel ha annunciato il suo programma di undici gare, tra cui Besançon, unica tappa francese della Coppa del mondo. “Ci avvicineremo a 10.000 spettatori, che è un po' più del nostro standard abituale, quando abbiamo 5.000-6.000 spettatori. Il pubblico sa di essere al di sopra di tutti gli altri e che, se sta vivendo una grande giornata, sarà imbattibile. Ma se dà spettacolo con la sua maglia di campione del mondo, se gira per il circuito, nessuno ci fa caso (sorride). La gente viene a vedere van der Poel, non un duello. Domani (oggi) vorrà divertirsi”. E non si diverte mai come quando è solo al comando, anche se gli ultimi giri sono più difficili, come a Mol.

In ogni caso, Dominique Arnould, cinque volte campione francese della disciplina, è affascinato dal suo approccio altrettanto appassionato al sottobosco: “Non finge, dà il 100%. Mi stupisce. Potrebbe aspettare gli ultimi 10 minuti, ma si impegna fin dall'inizio e fa di tutto per mandare tutti in riserva. Accelera quando gli altri hanno bisogno di una pausa. Ma non è imbattibile, abbiamo visto Laurens Sweeck rimontarlo a Mol”. Orlandi è anche felice di accettare lo scenario di una gara combattuta, “su un terreno che sarà grasso. Mathieu proverà a fare qualcosa, commetterà qualche errore e se cadrà senza farsi male seriamente, sarà un po' più indietro per la suspense (sorride)”.

In caso contrario, dovremo fare i conti con una falsa partenza dell'olandese che, secondo il regolamento, verrebbe retrocesso in ultima fila, senza necessariamente avere più incertezze sul risultato. In ogni caso, i gesti dell'olandese sulla bici, il suo perfetto allineamento trigonometrico e, come Dominique Arnould davanti al televisore (“È uno spettacolo da vedere”), Pascal Orlandi avrà un posto in prima fila per il “mago dell'equilibrio”, nei box del sito di Malcombe.

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