Plus fort que les autres


Au terme d'une journée polaire mais festive, Mathieu Van der Poel s'est imposé à Besançon, comme il y a deux ans, comme souvent.

"Je me sens toujours soutenu en France. 
Ici, les gens sont vraiment des supporters, 
ils viennent pour voir le cross alors qu’en Belgique, 
ils viennent plus pour faire la fête"
   - MATHIEU VAN DER POEL

30 Dec 2024 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

BESANÇON – Les effluves de cancoillotte et de vin chaud n’ont pas suffi à réchauffer les corps ni les extrémités et hier, à Besançon, le public, moucheté par les projections de boue, s’est bien meulé quand même. Les coureurs aussi, même le plus fort d’entre eux, pourtant vainqueur facile de la septième étape de la Coupe du monde et heureux d’en avoir fini avec ce parcours « très technique, très dur » .Mathieu Van der Poel, saluant le public venu nombreux l’acclamer, hier, malgré le froid polaire. À Besançon, le sextuple champion du monde est un peu sur ses terres.

Emmitouflée comme un teckel cryogénisé, la fusée Mathieu Van der Poel, pour sa cinquième victoire en autant de courses, a trouvé qu’il avait fait « très froid (sourires). C’était vraiment difficile, on avait parfois le sentiment de rouler sur la neige, c’était glissant. Il y a deux ans, c’était très rapide et aujourd’hui, c’était le contraire. Je me suis bien amusé quand même.»

Les fans, également, ne se sont pas ennuyés malgré ce scénario déroulé sans surprise et qu’ils ont découvert dans la bichromie habituelle du cyclocross : le blanc du ciel et le marron du sol souillé par des milliers de pas. La ville du Doubs avait été saisie la nuit précédente par un brouillard givrant qui avait cristallisé tous les végétaux du coin et quelques-uns des 10 000 spectateurs venus encourager le sextuple champion du monde de la discipline. Dans ce décor de faits divers en quête d'une éclaircie, il fallait se tourner vers les maillots arc-en-ciel, celui deFem Van Empel, victo rieuse chez les femmes, et de Mathieu Van der Poel, donc, chez les hommes. Pour apercevoir un peu de bleu, il fallait mettre le réveil : le matin, chez les juniors, le Français Soren Bruyère Joumard s'était imposé et les filles avaient fait plus fort, encore, avec le triplé de Lise Revol, Jeanne Duterne et Lison Desprez.

Comme eux, les deux compatriotes néerlandais ont su éviter, plus tard, les chausse-trappes d’une météo piégeuse, les ornières tranchées dans les pentes et les morceaux de glace figés au creux des bosses. En surplomb du terrain de rugby – ce qu’il en restait en tout cas, tellement il fut piétiné par un troupeau de gnous, passant d’une portion du parcours à l’autre –, tout le monde n’avait pas la dextérité du fils d’Adrie – qui, à 65 ans, a encore son petit succès chez les fans nostalgiques –, et on a vu quelques bottes engluées dans la boue, des tentatives kamikazes pour entamer la descente des labourés et ne rien rater du spectacle.

Car le petit-fils de Raymond Poulidor n'a pas manqué son rendez- vous avec les fans français: «Quand on a discuté de mon programme de cyclo-cross, j’ai voulu venir ici à Besançon parce que je trouve bien qu’on ait une Coupe du monde en France. On voit que le public aime le cross ici, il est enthousiaste, pas seulement pour les premiers mais aussi pour tous les coureurs. C’était cool d’être ici. Je me sens toujours soutenu en France. Ici, les gens sont vraiment des supporters, ils viennent pour voir le cross alors qu’en Belgique, ils viennent plus pour faire la fête que pour nous voir faire la course (sourires). »

Parce qu’ils savent que l’affaire est en général rapidement pliée et que le suspense s’étire rarement au-delà du deuxième tour, comme hier. Malgré un départ raté ( « j’étais un peu coincé dans la deuxième ligne ») et un adversaire coriace, Toon Aerts, celui qui visera un 7e titre de champion du monde à Liévin, dans le Pas-de-Calais le 2 février, a pris la tangente dans une petite descente, « sans être à 100% » selon l’intéressé. « Pas dans son meilleur jour, confirme son dauphin. Il n’a pas vraiment placé une attaque. Mathieu a juste attendu le bon moment pour partir. J’ai pu rester un peu à son contact mais avec les jambes que j’avais aujourd’hui, c’était impossible pour moi de combler le trou. Même quand il n’est pas à 100%, on ne peut pas le battre. »

Amusé autant qu'impuissant, le double vainqueur belge de la Coupe du monde (en 2019 et 2020) confiait être « un peu déçu » parce qu’il n’a pas encore gagné cette saison et que « si Mathieu n’avait pas été là, j’aurais eu mon premier succès, mais c’est l’histoire de ma carrière (rires) ».

C’est l’histoire de beaucoup d'adversaires du Néerlandais, pas vernis tels Michael Vanthourenhout, le leader du classement général, qui a dû changer de chaussures après une chute dès le premier tour, ou Eli Iserbyt, blessé depuis le début de saison mais auteur d’une remontée remarquable dans le final. Certains ont même pris quelques tours dans la musette alors que ce petit bonhomme, au pied de l’arche, cherche encore le maillot arc-enciel : « Comment ça, tu ne l’as pas vu ? lui demanda sa mère. Il vient de passer devant toi ! » « Oui, mais il va trop vite. » Trop vite pour tout le monde.

***

Più forte degli altri

Al termine di una giornata polare ma festosa, Mathieu Van der Poel ha vinto a Besançon, come due anni fa, come fa spesso.

“In Francia mi sento sempre sostenuto. 
Qui la gente fa davvero il tifo, 
viene a vedere il cross, 
mentre in Belgio viene più per fare festa”.
   - MATHIEU VAN DER POEL

30 dicembre 2024 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

BESANÇON - Gli effluvi di cancoillotte e vin brulé non sono bastati a scaldare i corpi o le loro estremità e ieri, a Besançon, il pubblico, punteggiato dagli schizzi di fango, si è divertito lo stesso. Così come i corridori, anche i più forti, che hanno vinto agevolmente la settima tappa di Coppa del mondo e sono stati felici di aver terminato questo percorso “molto tecnico, molto duro”: Mathieu van der Poel, salutando il folto pubblico accorso ieri per incitarlo, nonostante il freddo polare. A Besançon, il sei volte campione del mondo è sul terreno di casa.

Avvolto come un bassotto criogenico, il razzo Mathieu van der Poel, alla sua quinta vittoria in altrettante gare, ha trovato il clima “molto freddo (sorride). È stato davvero difficile, a volte sembrava di guidare sulla neve, era scivoloso. Due anni fa era molto veloce, oggi è stato il contrario. Mi sono comunque divertito molto”.

Neanche i tifosi si sono annoiati nonostante lo scenario poco sorprendente, che hanno scoperto nella solita bicromia del ciclocross: il bianco del cielo e il marrone del terreno sporcato da migliaia di passaggi. La città del Doubs era stata attanagliata la notte precedente da una nebbia gelida che aveva cristallizzato tutta la vegetazione locale e parte dei 10mila spettatori venuti a tifare per il sei volte campione del mondo della disciplina. In questo contesto di eventi, alla ricerca di una pausa nel tempo, è stato necessario rivolgersi alle maglie arcobaleno di Fem Van Empel, la vincitrice della gara femminile, e di Mathieu van der Poel nella gara maschile. Per intravedere il blu bisognava svegliarsi: al mattino, negli juniores, aveva vinto il francese Soren Bruyère Joumard e le ragazze avevano fatto ancora meglio, con una tripletta di vittorie di Lise Revol, Jeanne Duterne e Lison Desprez.

Come loro, anche i due connazionali olandesi sono poi riusciti a evitare le insidie del tempo infido, i solchi scavati nelle piste e i pezzi di ghiaccio congelati negli avvallamenti dei dossi. Affacciandosi sul campo da rugby - quello che ne rimaneva, in ogni caso, tanto era calpestato da una mandria di gnu che si spostava da una parte all'altra del percorso - non tutti avevano la destrezza del figlio di Adrie - che, a 65 anni, è ancora di successo per i nostalgici - e abbiamo visto alcuni scarponi incastrati nel fango, tentativi kamikaze di iniziare la discesa dal terreno arato e non perdere nulla dello spettacolo.

Il nipote di Raymond Poulidor non si è lasciato sfuggire l'appuntamento con i tifosi francesi: “Quando abbiamo discusso il mio programma di ciclocross, volevo venire qui a Besançon perché penso sia fantastico avere una tappa di Coppa del mondo in Francia. Si vede che il pubblico ama le gare di ciclocross qui, è entusiasta, non solo per i primi classificati ma per tutti i corridori. È stato bello essere qui. In Francia mi sento sempre sostenuto. Qui la gente fa davvero il tifo, viene a vedere il cross, mentre in Belgio viene più per fare festa che per vederci correre (sorride)”.

Perché sanno che di solito l'affare si conclude in fretta e che raramente la suspense va oltre il secondo turno, come è successo ieri. Nonostante una brutta partenza (“ero un po' bloccato in seconda fila”) e un avversario ostico, Toon Aerts, il corridore che punterà al 7° titolo di campione del mondo a Liévin, nel Pas-de-Calais, il 2 febbraio, è partito per la tangente su una breve discesa, “senza essere al 100%”, secondo lo stesso corridore. Non era nella sua giornata migliore”, conferma il suo secondo classificato. Non ha attaccato davvero. Mathieu ha aspettato il momento giusto per partire. Sono riuscito a rimanere in contatto con lui per un po', ma con le gambe che avevo oggi era impossibile colmare il divario. Anche quando non è al 100%, non puoi batterlo”.

Tanto divertito quanto impotente, il belga due volte vincitore della Coppa del mondo (nel 2019 e nel 2020) ha confessato di essere “un po' deluso” perché non ha ancora vinto in questa stagione e che “se non ci fosse stato Mathieu, avrei conquistato il mio primo successo, ma questa è la storia della mia carriera (ride).

È anche la storia di molti rivali dell'olandese, sfortunati come Michael Vanthourenhout, il leader della classifica generale, che ha dovuto cambiare le scarpe dopo una caduta al primo giro, o Eli Iserbyt, infortunato dall'inizio della stagione, ma che ha fatto una notevole rimonta nel finale. Alcuni di loro hanno anche fatto qualche giro, mentre questo bambino ai piedi dell'arco stava ancora cercando la maglia iridata: “Come sarebbe a dire che non l'hai vista?”, ha chiesto la madre. "Ti è appena passato davanti!". “Sì, ma va troppo veloce". Troppo veloce per tutti.

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