Ineos, un an de malheurs


Omar Berrada, Jim Ratcliffe et Dave Brailsford lors du déplacement 
de Manchester United sur le terrain d’Aston Villa (0-0, le 6 octobre).

Depuis que sir Jim Ratcliffe a pris en main le club, Manchester United a gagné la Cup, mais reste enlisé dans tous les autres domaines. Jusque-là, l’actionnaire licencie et perd des matches. L’idée, pourtant, reste de construire.

“Pour l’instant, j’ai coaché, 
mais je n’ai pas entraîné
   - RUBEN AMORIM, ENTRAÎNEUR DE MANCHESTER UNITED

30 Dec 2024 - L'Équipe
VINCENT DULUC

LONDRES – Un an après l’annonce, le 24 décembre 2023, que sir Jim Ratcliffe et Ineos allaient racheter 25 % du club à la famille Glazer, contre 1,2 Md €, et la conduite totale des affaires du football, business et sport compris, Manchester United est toujours un monument en péril. «Notre ambition est de ramener le club là où est sa place, au sommet du football anglais, européen et mondial» , avait lancé Ratcliffe. Mais à l’aube de recevoir Newcastle, ce matin, MU est 14e de Premier League, une position impensable pour l’un des clubs les plus riches du monde, qui résume l’impact sportif d’une année d’Ineos: aucun.

Après la huitième place de la saison dernière, et l’aveuglement né de la victoire en FA Cup (2-1 face à City, le 25 mai), Ineos donne parfois l’impression de ne pas savoir où il va, ni avec qui. Au pouvoir, un quatuor: Ratcliffe au sommet, Jean-Claude Blanc et Dave Brailsford à ses côtés, et Omar Berrada en patron au quotidien. Né à Paris, le dirigeant marocain a fait ses classes à Barcelone et a joué un rôle i mportant dans l’émergence de Manchester City.

Mais pour l’heure, vu de loin, MU manque de vision et de constance. Il a finalement prolongé Erik ten Hag en juillet, ce qui lui a coûté 12M€ pour le virer en octobre, après avoir dépensé en vain 650 M€ en transferts sous son ère, depuis 2022. Il a attendu pendant de longs mois que le directeur sportif de Newcastle, Dan Ashworth, se libère, et l’a viré cinq mois plus tard. Enfin, Ineos a payé 11 M€ au Sporting pour libérer son entraîneur Ruben Amorim avant son préavis de 30 jours, début novembre, et c’est une quasicatastrophe.

Avec son 3-4-3 dogmatique qui ne convient pas à l’effectif boiteux que MU avait laissé Ten Hag échafauder, le Portugais est le premier entraîneur du club à avoir perdu cinq de ses dix premiers matches depuis 1932. Il a pris sept points en sept journées, un rythme plus faible que Ten Hag, il a écarté Marcus Rashford et Alejandro Garnacho du groupe, et se replie derrière le calendrier: «On a seulement eu quatre vraies séances d’entraînement. Pour l’instant, j’ai coaché, mais je n’ai pas entraîné.»

Comme il ne s’appelle pas Glazer, 
Ratcliffe demeure populaire

MU aurait besoin d’un coach, et de beaucoup d’autres choses. De moins d’employés, aussi, visiblement: le club est en passe de licencier 250 de ses 1000 salariés, et Ineos a chassé les économies partout, sauf dans le vestiaire, pour l’instant. Les directeurs commerciaux ont vu leur carte bancaire bloquée selon la somme, les invitations des salariés pour une finale de Cup se sont limitées à un billet de stade, le club leur faisant même payer le bus, et refusant, pour son image, que Bruno Fernandes ne paie pour tout le monde, comme il l’avait proposé. Les journalistes, forcément, ont remarqué qu’il n’y avait même plus de beans en salle de presse.

De même, Ratcliffe avait déjà avisé sir Alex Ferguson, 83 ans demain, qu’il ne toucherait plus ses 2,4 M€ annuels pour être l’ambassadeur du club et venir s’asseoir en tribune. Depuis sa retraite en 2013, et alors que l’Écossais a amassé une fortune, MU lui aura versé près de 30 M€. Ces coupes ont également touché des anciens joueurs qui venaient les jours du match dans les salons hospitalité, et même certaines associations de bienfaisance, ce qui rend Ineos un peu moins populaire.

Malgré ce bilan sportif compliqué et ces mesures, Ratcliffe reste une figure populaire, parce qu’il ne s’appelle pas Glazer, la famille honnie qui aura touché plus d’un milliard d’euros de dividendes tout en faisant rembourser par le club la dette qu’elle avait contractée pour son achat. Mais, aussi, parce qu’il a injecté 300M€, qui ont porté sa part à près de 29%, parce qu’il est toujours présent au stade, qu’il répond aux interviews, et qu’il aime vraiment le club favori de son enfance.

Malgré tout, dans un club où les erreurs de transferts mangent les revenus commerciaux colossaux (MU a perdu 445 M€ en cinq ans), l’augmentation du prix des places passe mal, et son grand projet d’un nouveau stade de 100 000 spectateurs, qui coûterait 2,4 Mds €, divise. Il a démarché Elon Musk et Jeff Bezos, réfléchit à un naming forcément sacrilège, mais son problème reste la famille Glazer, encore actionnaire majoritaire, qui ne veut pas investir, et préférerait replâtrer Old Trafford, perclus de fuites et récemment envahi par les rongeurs.

«Il faut avoir le courage d’investir dans l’infrastructure plus que dans les joueurs » , lançait Blanc peu après son arrivée. Ineos n’a pas forcément eu ce courage, pour commencer. Même s’il s’agit de construire, pour Ratcliffe, il faut le faire pour une équipe, et celle-ci vacille depuis longtemps, depuis bien avant Ineos : MU n’a pas été champion depuis 2013, et n’a pas accédé au dernier carré en C1 depuis 2011. Aujourd’hui, le rêve d’Ineos s’appelle « Projet 150 », remporter la Premier League en 2028, pour les 150 ans du club. En général, rêver ne coûte rien, mais pour Ineos à Manchester United, ce n’est pas sûr.

***

Ineos, un anno di guai

Omar Berrada, Jim Ratcliffe e Dave Brailsford durante la 
trasferta del Manchester United contro l'Aston Villa (0-0, 6 ottobre). 

Da quando Sir Jim Ratcliffe ha assunto la guida del club, il Manchester United ha vinto la Coppa, ma è rimasto impantanato in tutti gli altri settori. Finora, l'azionista ha licenziato persone e perso partite. L'idea, tuttavia, rimane quella di costruire.

“Per il momento ho fatto l'allenatore, 
ma non ho allenato
   - RUBEN AMORIM, ALLENATORE DEL MANCHESTER UNITED

30 dicembre 2024 - L'Équipe
VINCENT DULUC

LONDRA - Un anno dopo l'annuncio, il 24 dicembre 2023, che Sir Jim Ratcliffe e Ineos avrebbero acquistato il 25% del club dalla famiglia Glazer per 1,2 miliardi di euro, e la gestione totale degli affari calcistici, affari e sport compresi, il Manchester United è ancora un monumento in pericolo. “La nostra ambizione è quella di riportare il club al suo posto, ai vertici del calcio inglese, europeo e mondiale”, ha dichiarato Ratcliffe. Ma alla vigilia della partita casalinga di oggi contro il Newcastle, lo United si trova al 14° posto della Premier League, una posizione impensabile per uno dei club più ricchi al mondo e che riassume l'impatto sportivo di un anno di Ineos: nessuno.

Dopo l'ottavo posto della scorsa stagione e il punto cieco creato dalla vittoria in FA Cup (2-1 contro il City il 25 maggio), Ineos a volte dà l'impressione di non sapere dove stia andando, o con chi. Al timone c'è un quartetto: Ratcliffe al vertice, Jean-Claude Blanc e Dave Brailsford al suo fianco, e Omar Berrada come capo giornaliero. Nato a Parigi, il manager marocchino si è fatto le ossa al Barcellona e ha avuto un ruolo importante nella nascita del Manchester City.

Ma per il momento, visto da lontano, il MU manca di visione e coerenza. Aveva finalmente prolungato il contratto di Erik ten Hag a luglio, al costo di 12 milioni di euro, per poi licenziarlo a ottobre, dopo aver speso 650 milioni di euro in trasferimenti dal 2022 sotto la sua guida, senza alcun risultato. Ha atteso per molti mesi la disponibilità del direttore sportivo del Newcastle Dan Ashworth, per poi licenziarlo cinque mesi dopo. Infine, la Ineos ha pagato 11 milioni di euro allo Sporting per svincolare l'allenatore Ruben Amorim prima dei 30 giorni di preavviso all'inizio di novembre, ed è stato un quasi disastro.

Con la sua formazione dogmatica 3-4-3, che non si adattava alla squadra traballante che il MU aveva permesso a ten Hag di mettere insieme, il portoghese è diventato il primo manager del club a perdere cinque delle prime dieci partite dal 1932. Ha raccolto sette punti in sette partite, un ritmo più lento rispetto a quello di ten Hag, ha lasciato fuori Marcus Rashford e Alejandro Garnacho e sta ripiegando sul calendario: “Abbiamo fatto solo quattro allenamenti veri. Per ora ho fatto l'allenatore, ma non ho allenato”.

Non si chiama Glazer, 
e Ratcliffe resta popolare

Il MU avrebbe bisogno di un allenatore, e non solo. Il club sta per licenziare 250 dei suoi 1.000 dipendenti e la Ineos ha cercato di risparmiare ovunque, tranne che nello spogliatoio, per il momento. I direttori commerciali si sono visti bloccare le carte bancarie in base all'importo, e gli inviti dei dipendenti a una finale di Coppa sono stati limitati a un biglietto per lo stadio, con il club che ha persino addebitato loro il costo dell'autobus, rifiutandosi, per amore dell'immagine, di permettere a Bruno Fernandes di pagare per tutti, come aveva proposto. I giornalisti hanno inevitabilmente notato che non c'erano più fagioli in sala stampa.

Allo stesso modo, Ratcliffe aveva già detto a Sir Alex Ferguson, che domani compie 83 anni, che non avrebbe più ricevuto il suo compenso annuale di 2,4 milioni di euro per essere l'ambasciatore del club e venire a sedersi in tribuna. Dal suo ritiro nel 2013, mentre lo scozzese ha accumulato una fortuna, il MU gli ha versato quasi 30 milioni di euro. Questi tagli hanno colpito anche gli ex giocatori che erano soliti recarsi nelle sale ospitalità nei giorni delle partite e persino alcune associazioni di beneficenza, rendendo così la Ineos un po' meno popolare.

Nonostante questo complicato record sportivo e questi provvedimenti, Ratcliffe resta una figura popolare, perché non si chiama Glazer, la detestata famiglia che avrà ricevuto più di un miliardo di euro di dividendi mentre faceva ripagare al club il debito contratto per acquistarlo. Ma anche perché ha versato 300 milioni di euro, che hanno portato la sua partecipazione a quasi il 29%, perché è sempre presente allo stadio, perché risponde alle interviste e perché ama davvero il club in cui è cresciuto.

Nonostante tutto questo, in un club in cui gli errori di trasferimento stanno intaccando i colossali ricavi commerciali (il MU ha perso 445 milioni di euro in cinque anni), l'aumento dei prezzi dei biglietti non va giù e il suo grande piano per un nuovo stadio da 100.000 posti, che costerebbe 2,4 miliardi di euro, divide. Ha contattato Elon Musk e Jeff Bezos e sta valutando un progetto di denominazione che sarà sicuramente sacrilego, ma il suo problema rimane la famiglia Glazer, ancora azionista di maggioranza, che non è disposta a investire e preferirebbe ridipingere l'Old Trafford, che è pieno di falle e recentemente è stato invaso dai roditori.

“Bisogna avere il coraggio di investire nelle infrastrutture più che nei giocatori”, ha detto Blanc poco dopo il suo arrivo. Ineos non aveva necessariamente questo coraggio. Anche se si tratta di costruire, per Ratcliffe bisogna farlo per una squadra, e questa squadra vacilla da molto tempo, da ben prima dell'arrivo della Ineos: il MU non è campione dal 2013 e non raggiunge le semifinali in Champions League dal 2011. Oggi il sogno di Ineos si chiama “Progetto 150”: vincere la Premier League nel 2028, in occasione del 150° anniversario del club. I sogni di solito non costano nulla, ma per Ineos al Manchester United non è una cosa così sicura.

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