GENE HACKMAN - Hollywood Connection


Hommage au dur à cuire de hollywood

« Ce n’était ni mon premier, ni mon deuxième, 
ni même mon dixième choix. 
Très clairement, je n’en voulais pas, 
il était beaucoup trop tendre pour le rôle » 
   - William Friedkin Réalisateur du film « French Connection »

« Je multipliais les petits rôles, j’enchaînais les petits boulots… 
et j’en arrivais à me demander pourquoi j’avais décidé d’être acteur »
   - Gene Hackman

28 Feb 2025 - Le Figaro
Étienne Sorin

Je ne me vois pas finir en vieil acteur respectable», disait Gene Hackman en 2000. Il a tenu parole. L’acteur, oscarisé pour French Connection (1971) et Impitoyable (1992), n’avait plus tourné depuis Bienvenue à Mooseport, de Donald Petrie, en 2004. Lui et sa femme, la pianiste Betsy Arakawa, ont été retrouvés morts, avec leur chien, à leur domicile à Santa Fe (Nouveau-mexique), mercredi 26 février dans l’après-midi. L’acteur avait 95 ans et son épouse 63. La cause et l’heure exacte des décès n’ont pas été communiquées, mais la piste criminelle n’était pas envisagée aux premières heures de l’enquête. Suicide ou accident, l’acteur tire sa révérence sans mettre les formes. On n’en attendait pas moins de Gene Hackman.

Durant sa longue carrière, l’acteur américain a tout fait pour se tailler une réputation d’ours mal léché. Dans les dernières années de sa vie, il en rajoutait à longueur d’interviews, se définissant comme «un casse-couilles quatre étoiles» et caricaturant son personnage de dur à cuire irascible. « Je plains les metteurs en scène qui travaillent avec moi », confiait-il.

Clint Eastwood n’était pas dupe. Il le voyait comme « un arbre puissant et indéracinable, mais au feuillage fragile ». Gene Hackman doit à Eastwood son second Oscar, en 1993 pour Impitoyable (meilleur second rôle). En l’occurrence, son personnage de shérif brutal, Little Bill Daggett, tient plus de l’arbre indéracinable que du feuillage fragile. Son premier Oscar, Hackman le décroche grâce à « Popeye », le flic de French Connection, réalisé par William Friedkin en 1971. Le rôle qui change tout. Le film qui fait basculer une carrière. C’est donc par là qu’il faut commencer.

À ce moment-là, Gene Hackman sort presque de nulle part. « Ce n’était ni mon premier, ni mon deuxième, ni même mon dixième choix, raconte Friedkin. Très clairement, je n’en voulais pas, il était beaucoup trop tendre pour le rôle. Mais on a fini par se rendre à l’évidence : nous n’avions tout simplement personne d’autre. Et aujourd’hui je suis incapable d’imaginer le film sans lui, il est parfait. Cette chance qu’on a eue, on la doit au “Movie God”…» Sur le tournage, la relation entre les deux hommes est électrique. Dès le premier jour, Gene Hackman veut jeter l’éponge. « Il a fallu plus de vingt prises pour qu’il parvienne à gifler un dealer, se souvient le réalisateur. Là, je me suis dit qu’on était vraiment dans la merde. Hackman est contre la violence, il déteste ça, et il se croyait incapable de jouer un rôle pareil. Il a vécu dans une petite ville de l’illinois gangrenée par le Ku Klux Klan, il a le racisme en horreur et était persuadé qu’egan (le vrai policier qui sert de modèle pour Popeye, NDLR) était xénophobe. » En 1988, Hackman rejouera un Popeye aseptisé en interprétant l’agent du FBI antiraciste dans Mississippi Burning, d’alan Parker.

En attendant, Friedkin choisit la méthode dure pour se faire détester par son acteur et le pousser dans ses retranchements. Ça marche. Hackman se transforme au fil des jours en Egan, ce personnage brutal qu’il exècre. Quand Popeye tire dans le dos d’un suspect désarmé, le public y croit. French Connection sort aux États-unis le 9 octobre 1971 et fait un carton au box-office. Il empoche cinq Oscars. Hackman devient une star. Après des années de doutes et de vache enragée.

La vocation d’acteur d’eugene Alden Hackman est née très tôt, non pas en Californie, où il voit le jour le 30 janvier 1930, au temps de la Grande Dépression, mais à Danville, une bourgade à 100 kilomètres au sud de Chicago. « Une ville qui vous raye de la carte si vous n’en partez pas à temps. » Son père, rédacteur du Commercial News, plaque son boulot et sa famille quand l’adolescent a 13 ans, en 1943. Le gamin joue dans la rue ; son père au volant de sa voiture lui fait un salut de la main avant de disparaître. « Je suis peut-être devenu acteur à cause de ce geste de mon père. Il était si… précis. Je n’avais pas besoin d’autre chose pour comprendre ce qu’est un acteur. »

Depuis qu’il a découvert James Cagney et Edward G. Robinson au cinéma, Hackman veut jouer la comédie. Faute de savoir à quelle porte frapper, il s’engage dans les Marines à 16 ans pour voir du pays. Pendant six ans, il sillonne l’asie : Shanghaï, Yokohama, les Philippines. Il goûte à l’alcool (son cocktail préféré : deux tiers whisky, un tiers vodka), aux bagarres, aux filles et à la radio de l’armée. De retour aux États-unis, il se cherche encore. Radio, peinture ou écriture, il papillonne. En Californie, il prend des cours dans un théâtre de Pasadena avec un gringalet nommé Dustin Hoffman. « On nous a prédit que nous étions ceux qui avaient le moins de chance de réussir », raconte-t-il à James Lipton dans le numéro de l’émission « L’actors Studio » qui lui est consacré. « À l’époque, ça n’allait pas du tout. Je n’avais pas le genre de physique qu’on recherchait et je n’avais aucune confiance en moi. Je multipliais les petits rôles, j’enchaînais les petits boulots… et j’en arrivais à me demander pourquoi j’avais décidé d’être acteur. »

Hackman et Hoffman continuent de ramer à New York, où ils vivent en colocation avec Robert Duvall. Ils trouvent un job de déménageur, bientôt rejoints par Robert Redford. Gene porte les armoires, Dustin les chaises, les deux Robert les canapés. Un soir, l’équipe de déménageurs découvre Marlon Brando dans Un tramway nommé désir, dirigé par Elia Kazan. On leur décrit Brando comme un génie, ils voient un comédien au travail. Hackman se fait jeter de l’actors Studio. En 1964, il n’a qu’une scène dans Lilith, avec Jean Seberg, Peter Fonda et Warren Beatty, mais tape dans l’oeil de son partenaire. Beatty l’engage en 1967 pour Bonnie and Clyde, d’arthur Penn. Il joue Buck, le frère de Clyde. Criblé de balles, il se traîne à quatre pattes : « Je me suis inspiré de la mort d’un taureau dans l’arène. » Hackman doit beaucoup à Penn, avec qui il tournera ensuite La Fugue et Target. Les gens du métier le repèrent. C’est alors que Friedkin le prend à contrecoeur sur French Connection et change son destin.

En 1973, Hackman partage l’affiche avec Al Pacino dans L’épouvantail, de Jerry Schatzberg. Le grand gaillard sort de prison et souhaite créer une entreprise de lavage de voitures. Le petit marrant veut rencontrer son enfant, qu’il ne connaît pas. Les deux taillent la route dans une Amérique peu accueillante avec les vagabonds. Le film décroche la palme d’or à Cannes. Même récompense l’année suivante pour Conversation secrète, de Francis Ford Coppola, à qui Hackman dira non pour Apocalypse Now. Il campe un spécialiste de la filature engagé pour mettre sur écoute un couple. Le road-movie de Schatzberg et le thriller paranoïaque post-watergate de Coppola sont les deux films préférés de Hackman. Ils lui donnent l’occasion de jouer « des personnages étranges, ni noirs ni blancs». Mais ce sont des échecs commerciaux. L’acteur encaisse mal. « J’ai été très blessé par le fait que personne n’aille voir ces films dans lesquels je m’étais tant investi. J’ai perdu toute confiance à faire des choix. Et, d’une certaine façon, j’ai abandonné. J’ai considéré cette activité comme un simple travail. J’ai recommencé à m’en remettre à ce qu’on me proposait. »

« J’ai été très blessé par le fait que personne 
n’aille voir ces films dans lesquels je m’étais tant investi. 
J’ai perdu toute confiance à faire des choix »
   - Gene Hackman

Selon l’intéressé, son âge d’or n’aura pas duré une décennie, de 1967 (Bonnie and Clyde ) à 1974 ( Conversation secrète). Il refuse Vol au-dessus d’un nid de coucou, de Milos Forman, devient amer. Hackman divorce de Faye Maltese, une employée de banque avec qui il a trois enfants. Il déprime, picole. Au tournant des années 1980, il se planque au Nouveau-mexique pour sculpter, peindre et pratiquer la voltige aérienne. Quand il sort de sa retraite anticipée, il tourne trois films par an et enchaîne les rôles de salauds : avocat corrompu dans La Firme, de Sydney Pollack, pistolero dans Mort ou vif, de Sam Raimi, commandant de sous-marin tyrannique dans USS Alabama, de Tony Scott… Il met pour la première fois les pieds à Cannes en 2000, pour présenter Under Suspicion, une adaptation de Garde à vue, de Claude Miller, qu’il produit et interprète avec Morgan Freeman. Il reprend le rôle de Michel Serrault, après avoir tourné dans le remake de La Cage aux folles.

La nouvelle génération de cinéastes fait peu appel à lui, à l’exception de Wes Anderson, en 2001. Dans La Famille Tenenbaum, il est Royal, un chef de famille égoïste et manipulateur. Flic, tueur, soldat, bagnard révolté, astronaute dépressif, entraîneur de ski (dans un nanar avec Jean-claude Killy), prêtre héroïque (L’aventure du Poséidon), super-vilain de Superman, Hackman aura presque tout joué, par passion, pour la gloire ou pour l’argent. « Je ne regrette aucun des films que j’ai tournés, confie-t-il. Même ceux qui n’ont pas bien marché. J’en ai fait un certain nombre parce que l’acteur initialement choisi s’était désisté. Vu la qualité de la concurrence à Hollywood, je m’estime encore heureux d’avoir été choisi en seconde position. » Au fond, Hackman n’était pas si ingrat avec ce métier, auquel il a beaucoup donné et qui lui a beaucoup rendu. L’académie des Oscars, dimanche 2 mars, devrait lui rendre l’hommage qu’il mérite.

***

Gene Hackman - Hollywood Connection

Omaggio al duro di Hollywood

“Non è stata la mia prima, la mia seconda e nemmeno la mia decima scelta
Chiaramente, non lo volevo, era troppo morbido per la parte”. 
   - William Friedkin, regista di French Connection

“Ho fatto tanti piccoli ruoli, tanti lavori strani... 
e mi sono chiesto perché avessi deciso di fare l'attore”.
   - Gene Hackman

28 febbraio 2025 - Le Figaro
Étienne Sorin
GENE HACKMAN

"Non mi vedo finire come un vecchio attore rispettabile”, disse Gene Hackman nel 2000. E ha mantenuto la parola. L'attore, che ha vinto l'Oscar per French Connection (1971) e Merciless/Gli spietati (1992), non recitava dal 2004 con Welcome to Mooseport di Donald Petrie. Lui e la moglie, la pianista Betsy Arakawa, sono stati trovati morti insieme a uno dei loro tre cani nella loro casa di Santa Fe (Nuovo Messico) nel pomeriggio di mercoledì 26 febbraio. L'attore aveva 95 anni e la moglie 63. La causa esatta e l'ora del decesso non sono state rese note, ma all'inizio delle indagini non c'era alcuna ipotesi di omicidio. Che si tratti di suicidio o di un incidente, l'attore se n'è andato senza troppi complimenti. Da Gene Hackman non ci si aspettava niente di meno.

Nel corso della sua lunga carriera, l'attore americano ha fatto del suo meglio per ritagliarsi la reputazione di orso dal pessimo carattere. Negli ultimi anni della sua vita, ha accresciuto la sua reputazione nelle interviste, descrivendosi come un “rompipalle a quattro stelle” e caricando il suo personaggio come un irascibile duro. “Mi dispiace per i registi che lavorano con me”, ha confidato.

Clint Eastwood non era uno stupido. Lo vedeva come “un albero potente senza radici, ma con una chioma fragile”. Gene Hackman deve a Eastwood il suo secondo Oscar, nel 1993 per Gli spietati (miglior attore non protagonista). In quel caso, il suo personaggio del brutale sceriffo Little Bill Daggett è più simile a un albero inarrestabile che a un fragile fogliame. Hackman ha vinto il suo primo Oscar per “Popeye”, il poliziotto di French Connection, diretto da William Friedkin nel 1971. Il ruolo che (gli) ha cambiato tutto. Il film che ha dato una svolta alla sua carriera. Questo era il punto di partenza.

All'epoca, Gene Hackman apparve quasi dal nulla. Non era la mia prima, seconda o addirittura decima scelta”, dice Friedkin. È chiaro che non lo volevo, era troppo tenero per il ruolo. Ma alla fine siamo arrivati alla conclusione che semplicemente non avevamo nessun altro. E oggi non riesco a immaginare il film senza di lui: è perfetto. Dobbiamo la nostra fortuna al Movie God...”. Sul set, il rapporto tra i due era elettrico. Fin dal primo giorno, Gene Hackman voleva gettare la spugna. Ci sono volute più di venti riprese prima che riuscisse a schiaffeggiare uno spacciatore”, ricorda il regista. A quel punto ho pensato che eravamo davvero nei guai. Hackman è contrario alla violenza, la odia, e pensava di non poter interpretare un ruolo del genere. Viveva in una piccola città dell'Illinois, afflitta dal Ku Klux Klan, aborriva il razzismo ed era convinto che Egan (il poliziotto realmente esistito che funge da modello per Popeye) fosse xenofobo. Nel 1988, Hackman ha ripreso un Popeye asettico come agente dell'FBI antirazzista in Mississippi Burning di Alan Parker.

Nel frattempo, Friedkin ha scelto la via più difficile per far odiare il suo attore e spingerlo ai suoi limiti. E funziona. Hackman si trasforma giorno dopo giorno in Egan, il personaggio brutale che detesta. Quando Popeye spara alle spalle di un sospetto disarmato, il pubblico ci crede. French Connection uscì negli Stati Uniti il 9 ottobre 1971 e fu un successo al botteghino. Vinse cinque Oscar. Hackman divenne una star. Dopo anni di dubbi e di mucca pazza.

La vocazione di attore di Eugene Alden Hackman è nata molto presto, non in California, dove è nato il 30 gennaio 1930 durante la Grande Depressione, ma a Danville, una cittadina a 100 chilometri a sud di Chicago. “Una città che ti cancella dalla mappa se non te ne vai in tempo”. Suo padre, redattore del Commercial News, abbandonò il lavoro e la famiglia quando l'adolescente aveva 13 anni, nel 1943. Il ragazzo giocava per strada; il padre lo salutò da dietro il volante della sua auto prima di sparire. “Forse sono diventato un attore grazie al gesto di mio padre. Era così... preciso. Non ho avuto bisogno di altro per capire cos'è un attore".

Da quando ha scoperto James Cagney e Edward G. Robinson al cinema, Hackman ha sempre voluto recitare. Non sapendo a quale porta bussare, a 16 anni si è arruolato nei Marines per vedere meglio il Paese. Per sei anni ha attraversato l'Asia, visitando Shanghai, Yokohama e le Filippine. Assaggiò l'alcool (il suo cocktail preferito: due terzi di whisky e un terzo di vodka), le risse, le ragazze e la radio militare. Tornato negli Stati Uniti, non aveva ancora trovato la sua strada. Radio, pittura o scrittura, si muoveva in continuazione. In California, prese lezioni in un teatro di Pasadena con un minuscolo attore di nome Dustin Hoffman. “Ci avevano pronosticato come i meno probabili”, racconta a James Lipton nel numero di  «L’actors Studio» a lui dedicato. “All'epoca le cose non andavano affatto bene. Non avevo il tipo di aspetto che la gente cercava e non avevo fiducia in me stesso. Facevo tanti piccoli ruoli, tanti lavori strani... e finii per chiedermi perché mai avessi deciso di fare l'attore”.

Hackman e Hoffman continuano a remare a New York, dove condividono un appartamento con Robert Duvall. Trovano lavoro come traslocatori, presto raggiunti da Robert Redford. Gene porta gli armadi, Dustin le sedie, i due Robert i divani. Una sera, la squadra di traslocatori vide Marlon Brando in Un tram chiamato desiderio, diretto da Elia Kazan. Brando fu descritto come un genio; videro un attore al lavoro. Hackman fu cacciato dall'Actors Studio. Nel 1964, ebbe solo una scena in Lilith, con Jean Seberg, Peter Fonda e Warren Beatty, ma catturò l'attenzione del suo partner. Beatty lo ingaggia nel 1967 per Bonnie & Clyde di Arthur Penn. Interpreta Buck, il fratello di Clyde. Crivellato di proiettili, si muove carponi: “Mi sono ispirato alla morte di un toro nell'arena”. Hackman deve molto a Penn, con il quale girerà poi Night Moves/Bersaglio di notte e Target. Gli addetti ai lavori lo notarono. Fu allora che Friedkin lo prese con riluttanza per French Connection e ne cambiò il destino.

Nel 1973, Hackman recita con Al Pacino in Lo spaventapasseri di Jerry Schatzberg. L'omone esce di prigione e vuole aprire un'attività di autolavaggio. Il simpaticone vuole incontrare il figlio, che non conosce. I due si mettono in viaggio in un'America poco accogliente nei confronti dei vagabondi. Il film vinse la Palma d'Oro a Cannes. Vinse lo stesso premio l'anno successivo per Conversazione segreta, diretto da Francis Ford Coppola, al quale Hackman avrebbe poi detto di no per Apocalypse Now. Interpreta uno specialista di pedinamenti ingaggiato per intercettare una coppia. Il road movie di Schatzberg e il thriller paranoico post-Watergate di Coppola sono i due film preferiti di Hackman. Gli hanno dato l'opportunità di interpretare “strani personaggi, né bianchi né neri”. Ma sono stati dei fallimenti commerciali. L'attore l'ha presa male. “Ero molto ferito dal fatto che nessuno andasse a vedere i film in cui avevo investito così tanto. Ho perso la fiducia nelle mie scelte. E, in un certo senso, mi sono arreso. Lo vedevo solo come un lavoro. Sono tornato ad affidarmi a ciò che mi veniva offerto.

“Ero molto ferito dal fatto che nessuno 
Ero molto ferito dal fatto che nessuno avrebbe visto i film che avevo realizzato con tanto impegno. 
Ho perso la fiducia nelle mie scelte”.
   - Gene Hackman

Secondo lui, il suo periodo d'oro non è durato un decennio, dal 1967 (Bonnie & Clyde) al 1974 (La conversazione). Rifiutò Il nido del cuculo di Milos Forman e si amareggiò. Hackman divorzia da Faye Maltese, un'impiegata di banca da cui ha avuto i tre figli. Si deprime e beve. All'inizio degli anni Ottanta si nasconde nel Nuovo Messico per scolpire, dipingere e praticare l'acrobazia aerea. Quando è uscito dal pensionamento anticipato, ha girato tre film l'anno e ha interpretato un bastardo dopo l'altro: un avvocato corrotto in The Firm/Il socio di Sydney Pollack, un pistolero in Dead or Alive di Sam Raimi, un tirannico comandante di sottomarino in USS Alabama di Tony Scott... Ha messo piede a Cannes per la prima volta nel 2000, per presentare Under Suspicion, un adattamento di Garde à vue di Claude Miller, che ha prodotto e interpretato con Morgan Freeman. Ha ripreso il ruolo di Michel Serrault dopo aver recitato nel remake de La Cage aux folles.

La nuova generazione di registi lo ha chiamato raramente in causa, con l'eccezione di Wes Anderson nel 2001. Ne I Tenenbaum è Royal, un capofamiglia egoista e manipolatore. Poliziotto, assassino, soldato, galeotto ribelle, astronauta depresso, allenatore di sci (in un no-show con Jean-Claude Killy), prete eroico (L'avventura del Poseidon), supercattivo Superman, Hackman ha interpretato quasi tutto, per passione, gloria o denaro. Non rimpiango alcuno dei film che ho fatto”, confida. "Anche quelli che non sono andati bene. Alcuni ne ho fatti perché l'attore che inizialmente era stato scelto si è tirato indietro. Vista la qualità della concorrenza a Hollywood, mi considero ancora fortunato ad essere stato scelto per secondo”. Alla fine, Hackman non è stato così ingrato nei confronti di questa professione, alla quale ha dato molto e che molto gli ha restituito. Gli Academy Awards di domenica 2 marzo 2025 dovrebbero rendergli il tributo che merita.

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